jeudi, 20 novembre 2008

Réponse d'Uniterre à la consultation sur la réserve au bilan pour financer les mesures d'accompagnement pour l'agriculture dans le cas d'un accord de libre échange

Sur le fond, nous sommes surpris que l'argumentaire utilisé pour promouvoir l'accord de libre échange n'ait pas changé depuis 2006... Bientôt trois ans après, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts ; des crises financière, économique, alimentaire et bientôt climatique et énergétique se succèdent à un rythme soutenu. Le libre-échange « à tout va » a été remis en question par le rapport mondial sur l'agriculture des 400 experts de l'ONU (IAASTD), mais cela ne semble pour le moins pas perturber les offices concernés (OFAG et Seco). 

 

 Sur le terrain, la libéralisation du marché des fromages, complète depuis mi-2007, ne répond évidemment pas aux attentes. Si des exportations sont réalisées, elles ne se font pas dans les meilleures conditions. Quant aux importations, elles sont toujours plus importantes.

Les consommateurs, trop souvent utilisés pour faire passer la « pilule » du libre-échange, n’ont jamais bénéficié de baisses de prix à la consommation qui correspondent aux baisses que les paysans ont subies depuis 15 ans. Faut-il rappeler une fois encore que la part du budget pour l’alimentation en Suisse est la plus basse d’Europe et que ce n’est pas l’agriculture qui est responsable du fameux « îlot de cherté suisse » ? Bien d’autres secteurs grèvent le budget des familles.

Nous rappelons le concept de la souveraineté alimentaire : ce qui est le plus précieux pour les familles paysannes sur le plan de l’écoulement des produits, c’est d’avoir un meilleur accès à leur propre marché indigène. C’est de permettre une meilleure répartition de la valeur ajoutée dans la filière agro-alimentaire, de mettre en place les conditions cadres permettant une agriculture rémunératrice - tant pour les familles paysannes que pour leurs employé-e-s - et créatrice d’emplois. Il ne s’agit donc pas de gagner des parts de marché dans un marché européen, largement saturé d’ailleurs. Car ce processus risque de se faire à coups de bradages de produits, dommageables tant pour nos producteurs en Suisse que pour les collègues en Europe.  

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