jeudi, 22 décembre 2011

Le mot du président

«Toutes et tous à Berne le 2 mars!»

Chère famille paysanne, 

L'année qui s'achève a été difficile pour beaucoup d'entre vous. L'instabilité des filières, entre autre laitière, a provoqué une chute des prix continue, alors que la demande en produits de proximité ne cesse d'augmenter! Nos produits ont beaucoup de valeur, il faut en être conscient et s'en convaincre! Nos acheteurs en ont besoin absolument. Il faudra donc qu'ils finissent par y mettre le prix, quitte à en avoir moins.

 

Les consommateurs eux, n’ont pas de problème avec cela. Pour la plupart, ils sont d’accord de payer un peu plus pour autant que l’argent nous revienne. Pour imposer cette volonté populaire, nous devons nous mettre ensemble, familles paysannes et consommateurs, pour faire pression sur les acheteurs et les grands distributeurs. Pour cela, nous avons trois axes à disposition: Mettre en concurrencer nos acheteurs et les revendeurs par le développement de nos propres filières de vente, informer régulièrement les médias de la situation et mettre en place une politique agricole basée sur la souveraineté alimentaire telle que définie par Uniterre et Via Campesina. Ces trois points guident notre travail syndical.

Nous devons nous mettre dans la tête que nos acheteurs ont une peur bleue que nous reprenions le marché de l’alimentation. Ils font donc tout ce qui possible pour nous diviser, faire pression, nous casser et reprendre nos bonnes idées et notre image à leur profit. Or, nous avons tout entre nos mains, du produit à la coopérative de transformation et de vente. Positionnons-nous dès lors comme leur concurrent direct, exigeons et pratiquons des prix qui couvrent nos frais. Montrons-nous solidaires avec les citoyens qui revendiquent de meilleures conditions salariales afin qu’ils puissent consommer nos produits et cela changera toutes nos perspectives d’avenir!

Cette vision d’entrepreneur solidaire doit nous guider dans toutes nos activités et décisions, à la fois dans nos fermes mais aussi dans la défense professionnelle que nous finançons tous. Nous devons imposer nos visions et des résultats à nos organisations et Uniterre en fait partie.

A Uniterre, les producteurs s’investissent bénévolement et sans objectif particulier si ce n’est la défense de la profession. Ils ne représentent donc pas leurs propres intérêts mais ceux de centaines de milliers de familles paysannes en Suisse mais aussi en Europe et dans le monde. Leurs projets et leurs propositions sont centraux car ils remettent la famille paysanne, l’humain - et non les moyens de production - au coeur de la chaîne alimentaire. Ils doivent donc être entendus et soutenus par le plus grand nombre.

Parmi ces projets, figure celui de la force obligatoire en mains des producteurs pour le management de la production laitière. Nous devons obtenir les moyens d’adapter notre production en fonction du des prix et du marché. C’est la base de toute activité économique qui se doit d’être rentable. Sans cela, dans la configuration actuelle du marché, aucune véritable négociation ne sera possible. Pour l’imposer, il faudra encore travailler, travailler, travailler, passer aux actes, soyons nombreux le 2 mars à berne. Ne perdons pas de temps à regarder le voisin pour dire qu’il fait faux. Tirons tous la même corde et rendez-vous à Berne le 2 mars pour une grande manifestation nationale. D’ici-là passez de belles fêtes.

Pierre-André Tombez, Président