mercredi, 05 novembre 2014

BIGMLogo farbigLe comité de la FPLS a décidé que l'organisation allait continuer d'acheter le surplus de lait C par l'intermédiaire de Lactofama pour s'en débarrasser sur le marché mondial. Pour ce faire, il lui faut au minimum 12 millions de francs supplémentaires pour l'année prochaine. Cet argent, elle veut se le procurer par le biais d'une contribution obligatoire pour les producteurs de lait. Nous devons donc payer, pour ensuite livrer davantage. Autant de stupidité est à peine croyable !

 

 

Si tout se déroulait correctement, l’élimination des surplus ne coûterait pas un seul centime. Selon l’IP Lait, ce surplus devrait être payé au prix du segment C, un prix qui serait donc tellement bas, en théorie, qu’il devrait être possible de le vendre sur le marché mondial sans argent supplémentaire. Les transformateurs de lait tiennent mordicus à obtenir ce lait, puisqu’ils veulent exploiter pleinement leurs capacités (trop importantes). Toutefois, ils savent pertinemment que les paysans ne leur livreraient pas de lait au prix de 30 centimes, s’ils avaient le choix. Aucun paysan qui n’est pas dénué de bon sens ne produirait à ce prix là. Les transformateurs ont donc recours à toute sorte de stratagèmes pour contourner la segmentation, par exemple avec la « renonciation volontaire au lait C facultatif ». Par conséquent, les quantités trop importantes de lait A ou B font pression sur les prix, puisque personne ne les élimine.

Avec leur décision, les messieurs de la FPLS avouent l’échec de la segmentation telle que pratiquée actuellement. Mais cela signifie également que le comité de la FPLS a accepté cet échec - il a donc définitivement capitulé devant l’industrie des produits laitiers. Maintenant, au lieu de faire pression sur les transformateurs et, surtout, sur l’Office fédéral de l’agriculture, afin qu’ils introduisent des contrats d’achat de lait corrects et transparents, la FPLS se limite à récolter de l’argent. Voilà qui ne fait vraiment pas preuve de courage civil ! Pire encore, ces messieurs avec leur mentalité de tirelire se comportent en « sauveurs » des paysans qui « stabilisent les prix de lait » ! Alors que depuis tout ce temps, nous ne connaissons même pas les quantités achetées dans les différents segments de lait et nous ne savons pas, si ces quantités correspondent effectivement avec nos décomptes mensuels de lait. Nous dépensons des centaines de milliers de francs pour le contrôle de la segmentation, mais les résultats nous échappent, à jamais ou du moins pour les prochaines années. Les seuls décomptes qu’on nous présente sont les factures de la FPLS.

Pour BIG-M, les conséquences de cette capitulation sont source de vives préoccupations. L’élimination des surplus sur le marché mondial par le biais de contributions obligatoires n’est pas une solution durable. Le citoyen normal ne comprend pas ce genre de « solution » ! Lors du dernier débat sur la politique agricole, ces surplus systématiques étaient l’argument principal pour supprimer les contributions liées aux animaux et pour exiger une production plus extensive. Selon toute évidence, le comité de la FPLS n’a pas compris ce lien direct. Il s’efforce surtout à éviter la gronde de l’industrie laitière et de ses commerçants de lait. Les plus gros producteurs ne sont pas membres de la Lactofama pour rien ; ils veulent continuer leurs petits jeux et faire de l’argent facile avec notre lait.

Après un été pluvieux, l’automne n’apporte aux paysans qu’une triste suite du spectacle. La montagne de beurre est trop haute et Lactofama doit récolter de l’argent avant toute intervention. Ce qui s’ensuit est clair pour tout le monde - ou du moins pour tous ceux qui ne sont pas dans le comité de la FPLS : des baisses du prix de lait sont inévitables. Ainsi, les transformateurs disposeront d’un lait encore moins cher, il y aura d’autant plus de profiteurs et nous ressemblerons encore un peu plus aux vaches à lait. La Coop n’est pas la seule à traire les vaches et les paysans, la FPLS l’a rejoint.