mardi, 10 juin 2014

BIGMLogo farbig5 ans après la fin du contingentement laitier, l'offre et la demande du marché laitier n'est toujours pas en équilibre. Cette année, nous devons encore liquider les excédents de beurre sur le marché mondial. En raison de cette situation, la conseillère fédérale Maya Graf (Verts) a demandé au Conseil fédéral : « Pourquoi ces montagnes de beurre ? ». La réponse du Conseil fédéral est marquée par l'impuissance.

 

Ainsi, il constate que : « l’accroissement des stocks de beurre s’explique en premier lieu par les volumes de lait importants livrés ces derniers mois. » Voilà tout.
Le Conseil fédéral regrette de ne pas disposer de données concernant les droits de livraison et les volumes livrés. Pourtant, cette ignorance n’est pas surprenante, puisque le Conseil fédéral et l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) n’ont encore jamais contrôlé les contrats de livraison, bien que le Parlement les ait chargés d’introduire des contrats pour l’achat de lait ! Quant à l’explication du Conseil fédéral sur le dysfonctionnement de la segmentation, elle est carrément absurde : le beurre en stock aurait été produit surtout au moyen de lait A et B, car accroître la part de lait C prendrait du temps, « puisque les transformateurs doivent d’abord constater l’augmentation des livraisons ».
Monsieur le Conseiller fédéral Schneider-Amman, ou quiconque aurait rédigé cette réponse : chez nos laiteries, les livraisons de lait ne sont plus pesées à l’aide d’une vieille balance par un employé qui doit noter la quantité à la main pour ensuite la transférer au bureau, où elle sera transcrite avec une machine à écrire, etc. Les quantités sont enregistrées électroniquement ; chaque jour, la laiterie connait le volume exact qui a été livré (en trop ou en manque). Cela ne dure pas des mois !
Toutefois, la réponse du Conseil fédéral ne manque pas d’un certain poignant : les veaux boivent de la graisse de porc et de boeuf, puisque les graisses de lait sont transformées en beurre. Il ne comprend donc pas le rapport entre la hausse des stocks de beurre et le lait en poudre destiné aux veaux, pas plus qu’il a des doutes éthiques. De toute évidence, le sujet le dépasse.
Le texte inquiétant est disponible à l’adresse suivante :
www.parlament.ch/f/suche/Pages/geschaefte.aspxgesch_id=20141018
Vers la fin du texte, on peut déceler la raison pourquoi le Conseil fédéral ne peut rien faire contre ce désastre laitier : en accordant la force obligatoire à des mesures inappropriées, il arrive au bout de ses ressources et il explique : « ce faisant, il exerce entièrement les compétences que lui confère la loi pour éviter la surproduction. » Nous interprétons cet énoncé en faisant appel au législateur. Nous devons adapter la législation, afin que les producteurs de lait puissent adapter leur production de façon flexible en rapport avec la demande réelle. C’est le seul moyen pour faire fonctionner le marché laitier.
Salutations combattives
BIG-M