lundi, 18 mai 2009

Mot aux producteurs

Chers membres d'Uniterre, d'EMB,
Chers collègues

Hier soir à Pringy, entre 150 et 200 producteurs étaient autour de la salle où se réunissaient le conseil d'administration de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL) et les groupes de négociation.
La présence déterminée des producteurs a duré de 20h à 2h du matin.
La section d'Uniterre-Fribourg, la commission lait et le comité directeur souhaitent remercier toutes celles et ceux qui se sont déplacés jusqu'à Pringy et ont montré clairement le mécontentement, la force et la détermination des producteurs à un comité peu enclin jusqu'à maintenant de l'entendre.

 

 

Notre message était clair :
- Respect du règlement de gestion des quantités de la FSFL voté le 3 avril dernier par les délégués.
- Notamment suppression des quantités supplémentaires en cas de crise du marché. Crise qui est indéniable.
- Nous avons également demandé hier la démission du directeur et du président qui ne semblent pas vraiment vouloir faire leur travail avec sérieux.

Un certain nombre de membres d’Uniterre ont été frustrés et déçus par le résultat de cette nuit. Et c’est bien compréhensible. Mais les sentiments à chaud, qui doivent être exprimés et cela a été fait, doivent laisser place à une analyse avec recul des événements. Si cela semble a priori une bataille perdue, la guerre ne l’est pas. A 1h30 du matin, à la fin de la dernière négociation entre notre délégation et le conseil, il a semblé parfaitement clair que la tension était à son comble dans la salle ce qui nous amenait à deux conclusions : impossible d’avoir une discussion rationnelle lorsqu’on a en face des gens qui sont à bout et risquent de déraper- ce qui aurait pu provoquer des dégâts humains ou matériels qu’Uniterre cherchera toujours à éviter. Poursuivre le blocage au-delà de 2h aurait donc été à haut risque et sûrement n’aurait pas permis d’obtenir quoi que ce soit de plus.
Nous avons le sentiment que le message a été entendu, même si certains ont fait mine de dire qu’ils ne voulaient rien savoir. Nous sommes tous d’accord pour réduire les quantités mais Uniterre veut aller plus loin que ce qui était proposé (40%) par le conseil.
Nous avons demandé clairement à la fin que le conseil convoque une assemblée générale extraordinaire dans les délais convenables du règlement. Nous estimons, et nous l’avons aussi transmis à la presse ce matin lors de multiples téléphones, que le conseil d’administration serait bien inspiré de prendre l’initiative de convoquer cette assemblée. Cela serait un signe clair qu’ils reconnaissent le mécontentement de leurs membres et l’urgence d’agir. Cela serait une marque de respect. Nous espérons qu’ils l’ont bien compris et qu’ils ne chercheront pas à nouveau à louvoyer.
Cette assemblée extraordinaire devrait remettre clairement sur le tapis la nécessité de supprimer ces quantités supplémentaires. Voire aussi de remanier le conseil d’administration.
La section Fribourg d’Uniterre suivra de près l’évolution de la situation et remercie encore une fois de  l’élan de solidarité des collègues des autres cantons qui sont venus en Gruyère hier nuit.
Pour la commission lait et le comité directeur, cette action qui a été dure pour tous, est une pierre de plus posée sur le chemin d’une gestion des quantités permettant de garantir un prix rémunérateur. Même si aucun résultat tangible n’est tombé hier nuit, cette action  a déplacé les limites et a fait bouger les fronts. Tant dans le conseil que par la présence de producteurs fribourgeois qui ont décidé une bonne fois avec force de prendre les choses en main. Elle a démontré que les producteurs de lait sont prêts à se solidariser pour rétablir rapidement un marché sain et obtenir les prix permettant de garantir un avenir. Ce n’est que du positif dans le contexte suisse et européen.
Nous avons écouté la section d’Uniterre Fribourg il y a quelques jours, qui souhaitait mettre sur pied cette action et l’avons soutenue. Parce que pour ses membres, ainsi que pour nombre de délégués d’autres cantons, il fallait mettre en quelque sorte de l’ordre à Fribourg et donner l’occasion aux producteurs de démontrer qu’ils n’étaient plus d’accord avec la gestion de leur Fédération. C’était une première étape, interne à la profession qu’il fallait franchir. Uniterre pense qu’il faudra par la suite se tourner également vers d’autres acteurs de la filière.

Encore merci à toutes et à tous
Restez informés
Restez mobilisés
C’est n’est qu’une lutte sur le long terme qui peut faire bouger les choses. La guerre n’est de loin pas perdue, nous allons la gagner!

 

La section Uniterre-Fribourg et d’autres sections d’Uniterre ont tenu un siège de 20h à 2h du matin autour d’une réunion du conseil d’administration de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie et des groupes de négociation.

Communiqué du 18 mai 2009- La section Uniterre Fribourg a organisé un rassemblement devant la fromagerie de démonstration (maison du Gruyère) à Pringy afin d’exiger de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL) qu’elle applique avec effet immédiat le règlement voté le 3 avril 2009. L’action est soutenue par les autres sections d’Uniterre qui sont favorables à ce que la Fédération arrête de jouer cavalier seul.

Contexte : nécessité d’appliquer le règlement pour la gestion des quantités de lait et des sanctions de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL)
La section d’Uniterre-Fribourg a décidé de réagir fortement au fait que les responsables de la FSFL refusent d’appliquer le règlement sur la gestion des quantités tel qu’il a été voté début avril par l’assemblée des délégués.
Le secteur laitier est en crise. Les décisions de baisse du prix du lait d’industrie ne cessent de s’accumuler depuis la fin 2008. Aujourd’hui, les producteurs de lait sont payés bien en dessous (entre 50 et 55cts/litre) de ce qui serait nécessaire pour couvrir les coûts de production (1.- à 1.10.-/litre).
Uniterre a toujours appelé à une régulation des quantités et à un prix rémunérateur pour le lait.
Depuis le 1er mai 2009, le marché laitier est passé d’un système de contingent de droit public à un système privé.
Certaines organisations laitières ont depuis cherché à réguler les quantités et ont par exemple proposé de suspendre les quantités supplémentaires qui avaient été octroyées. Ceci afin de réduire les quantités sur le marché et rétablir une situation saine. Plusieurs d’entre elles ont clairement spécifié ce qui pouvait être considéré comme « quantités contractuelles de base » et « quantités supplémentaires ».
Les producteurs de la FSFL ont lutté lors de l’assemblée du 3 avril pour que la FSFL fasse une distinction claire entre ces deux types de quantités (base et supplémentaires) et se base sur les quantités qui avaient été octroyées au 30 avril 2008, avant que le marché ne se tende. Le règlement a grâce à cela été modifié dans le bon sens.
Mais d’après les courriers reçus récemment par les producteurs, cette distinction n’est pas respectée. Les dirigeants de la Fédération ne font donc rien pour limiter la production et gérer les quantités.
De surcroit, ils continuent d’octroyer des quantités supplémentaires. Ils encouragent ainsi la surproduction et ne font rien pour rétablir un marché sain. C’est inadmissible et ce n’est pas correct par rapport aux collègues des autres cantons et organisations qui ont fait l’effort de réguler les quantités.
Ce n’est pas la première fois que cette fédération pose problème pour gérer les quantités, tant sur le plan local que national. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus l’accepter. Car par leur manque de sérieux, ils hypothèquent l’avenir des producteurs de lait de la région comme le travail national de régulation des quantités. Ce n’est pas en produisant des quantités supplémentaires que nous pourrons obtenir un prix du lait rémunérateur.