lundi, 07 septembre 2015

bruxelles7septDes milliers de producteurs de lait (dont 50 à 100 suisses) disent OUI à une réduction des volumes en périodes de crise 

Exigence, lors de leur grande manifestation de Bruxelles, de recourir à un instrument de crise, y compris la renonciation volontaire aux livraisons

(Bruxelles, 07.09.2015) Venus de toute l'Europe avec leurs tracteurs, ils se sont, aujourd'hui, réunis à Bruxelles afin, devant le bâtiment du Conseil de l'UE, d'exhorter haut et fort les Ministres de l'Agriculture à agir face à la crise.

 

Au nombre de plusieurs milliers, les producteurs de lait exigent à cette occasion non pas des subventions, mais le recours à un instrument de crise qui permette de mettre en oeuvre une réduction des quantités de lait en périodes de crise. « Le marché du lait de l’UE est inondé, les prix sont en chute libre. Dans certains pays, ils frôlent déjà la barre des 20 centimes. Sans une réduction de la production, le marché va continuer de se dégrader rapidement », comme tient à le souligner le Président de l’European Milk Board (EMB), Romuald Schaber, qui attire l’attention sur la nécessité d’une baisse de la production. Il serait, à cette occasion, possible de recourir au Programme de Responsabilisation face au Marché (PRM), qui, entre autres, prévoit des versements de bonus en faveurs des producteurs en cas de réductions volontaires de la production.

Tout comme lui, ses collègues venus notamment de France, des Pays-Bas, de Belgique, du Danemark, d’Italie et d’Espagne exigent aujourd’hui, à Bruxelles, des Ministres de l’Agriculture de l’UE, que ceux-ci agissent en commun, rapidement et de manière responsable. Les stratégies nationales ne sont pas appropriées pour stabiliser une telle situation. C’est d’ailleurs bien ce que prouvent les manifestations de protestation récurrentes dans les différents Etats européens. Ainsi, par exemple, ni la promesse d’un prix de garantie minimum irréaliste en France ni la promesse de verser 300 euros par vache en Espagne ne sont parvenues à détendre la situation dans ces pays. « A l’échelle de l’UE, les politiques ont favorisé une forte orientation vers les exportations avec une hausse des quantités. Ceci s’est soldé par un échec cinglant et, maintenant, tout cela doit être rectifié au niveau de l’UE. A eux seuls, les pays ne sont pas capables d’introduire des solutions durables à ce point de vue », ajoute Romuald Schaber. Le Commissaire européen en charge de l’agriculture, Phil Hogan, et le Ministre allemand de l’Agriculture, Christian Schmidt, en particulier, feraient bien d’abandonner leur attitude de refus. En effet, les mesures instaurées telles que, par exemple, le stockage privé à laquelle l’on recourt depuis l’an dernier, n’ont pas permis de générer un effet stabilisateur sur un marché du lait complètement inondé à l’échelle mondiale.

En provenance d’autre secteurs également, les critiques se font toujours plus virulentes à l’égard de la politique d’exportations actuelle à caractère d’économie de marché libérale. Ainsi, nombreux sont les consommateurs et, entre autres aussi, les fédérations de vétérinaires qui exigent des limitations de la production de façon à ce que l’on puisse garantir le bien-être des animaux et la durabilité écologique.

Si, aujourd’hui, on refuse d’adopter des mesures efficaces lors du Conseil de l’agriculture et si l’on se contente de cautères sur une jambe de bois, alors, les protestations, aussi bien à l’échelle des différents pays qu’à à l’échelle de l’UE, continueront de s’amplifier. Ce qui fait dire à Romuald Schaber : « Pour les producteurs, l’enjeu est la survie des exploitations ; pour les consommateurs, il s’agit d’une production de denrées alimentaires régionales et saines à l’échelle de l’UE ainsi que, pour l’UE, d’un secteur laitier qui soit stable et compétitif. Si les politiques refusent de restreindre les quantités au niveau de l’UE, il sera alors de notre devoir à tous de descendre dans la rue et d’exiger par la force des changements politiques. Il y a tout simplement beaucoup trop de choses en jeu.»

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>Communiqué avec les revendications concrètes