jeudi, 01 mars 2018
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L'initiative pour la Souveraineté alimentaire propose des solutions qui concernent non seulement l'agriculture suisse, mais aussi les consommatrices et consommateurs et les conditions de travail et de production à l'étranger.

Sur ces points, nous rejoignons l'initiative pour des aliments équitables, car elle répond à nos préoccupations pour une agriculture mondiale équitable, respectueuse de l'environnement et des animaux et à l'écoute des mangeurs.

Nous rappelons que l'initiative pour la Souveraineté ne veut pas de mesures protectionnistes, mais une équité de critères et de normes entre les denrées alimentaires vendues en Suisse, qu'elles soient produites ici ou dans d'autres pays.


Initiative "pour des aliments équitables" ou "pour des denrées alimentaires saines et produites dans des conditions équitables et écologiques"

Portée par les Verts, elle prône un commerce équitable et une mondialisation plus juste. Elle demande des standards de durabilité minimaux pour les aliments produits en Suisse comme pour les produits importés.

Ne pourront être vendues en Suisse que des denrées alimentaires produites dans le respect des standards sociaux et écologiques minimaux. Donc pas de viande provenant de fabriques d'animaux, pas de tomates récoltées par des ouvriers payés un salaire de misère et pas de pollution des eaux par des pesticides.


Pour en savoir plus

www.aliments-equitables.ch




jeudi, 01 mars 2018
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A l'automne 2016, un petit groupe de sept Neuchâtelois a lancé son initiative "Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse". En cas d'acceptation par le peuple, tout produit phytosanitaire serait interdit sur le territoire helvétique au terme d'un délai de 10 ans.

Ils sont biologiste, vigneron ou encore entrepreneur. Ils ont décidé de lancer un grand coup de pied dans la fourmilière en soumettant un texte qui serait une véritable révolution dans le paysage agricole suisse. S'il est vrai que la part du bio n'a cessé de progresser depuis une trentaine d'années, les paysan-ne-s qui travaillent selon ces principes restent minoritaires, avec en 2016, un peu plus de 6 300 exploitations bio sur les quelques 53 000 exploitations au total, soit 12 %. (Source : rapport USP).

Interdiction totale. D'une grande simplicité, le texte demande l'interdiction totale des pesticides de synthèse (comprendre par là produit phytosanitaire au sens large) dans l'agriculture et l'entretien des espaces verts et du domaine public en général. Naturellement, les jardins privés sont également concernés. Il va cependant plus loin en étendant cette interdiction à l'importation de produits agricoles (denrées alimentaires, fourrages pour animaux) qui contiennent des pesticides ou qui ont été cultivés/élaborés avec l'aide de ces substances.

La cause est noble. La Confédération a déjà lancé un plan de réduction de l'usage de ces substances, c'est dire si l'on est conscient que la solution agro-chimique n'est pas dénuée de risques. Risques pour l'utilisateur en premier lieu, c'est-à-dire le paysan, qui doit user de mille précautions lorsqu'il manipule les différents produits pour effectuer les traitements. Risques pour l'environnement qui recueille par ruissellement, infiltration ou évaporation les molécules et leurs dérivés. Risques enfin pour les consommateurs que nous sommes en accomplissant l'acte quotidien de nous nourrir. Sujet sensible s'il en est, les études se contredisent et il n'est pas toujours facile de faire la part des choses, les enjeux économiques étant colossaux. L'affaire Monsanto et son glyphosate en est l'exemple le plus criant.

Face à un tel marasme, Future 3.0 a le mérite de poser une limite extrêmement claire et s'inscrit parfaitement dans le principe de précaution. Puisqu'on ne peut garantir la totale innocuité des produits phyto, alors bannissons-les définitivement ! Avec de telles dispositions, les buts des initiants sont nombreux, et sous l'angle de la Souveraineté alimentaire, cette initiative est intéressante à plus d'un titre et reprend plusieurs points défendus par celle d'Uniterre. L'appui des consommateurs étant vital aux paysannes et paysans, se tourner vers une agriculture 100 % biologique peut être une bonne chose. La nécessité d'embaucher des employés pour effectuer le travail supplémentaire, le retour des moyens de productions en mains paysannes, la plus grande valeur ajoutée, cela résonne bien aux oreilles des membres d'Uniterre.

Lacunes. Comme aucun projet ne saurait être parfait, il est utile de relever certaines lacunes de Future 3.0. En effet, elle ne résout pas les problèmes :

Des marges bien trop importantes dégagées par les grands distributeurs sur le Bio

Du renchérissement des produits alimentaires pour les personnes pour qui chaque franc compte (les retombées positives en termes de santé n'étant pas immédiatement palpables financièrement)

Du tourisme d'achat, concurrence déloyale fortement décriée

Des difficultés de trouver de la main d'œuvre qualifiée et de la payer décemment.

Enfin le texte n'aborde pas la question du revenu paysan, question pourtant centrale si l'on veut que les familles paysannes fournissent cet effort supplémentaire. Cela reste néanmoins un projet qui s'associe bien avec la Souveraineté alimentaire. •︎


Vanessa Renfer
Agricultrice et secrétaire d'UNITERRE

article paru dans le Journal Paysan Indépendant - février 2018

Plus d'infos ici www.future3.ch


jeudi, 01 mars 2018
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L'association politiquement indépendante "Eau propre pour tous" a déposé son initiative populaire "Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l'utilisation de pesticides et l'utilisation d'antibiotiques à titre prophylactique" le 18 janvier 2018 après seulement 10 mois de récolte avec 114'420 signatures. Une initiative qui suscite le débat, dont voici déjà 2 positions.


POUR

Franzisca HERREN - initiante de l'initiative "pour une eau potable propre"

Le nombre excessif d'animaux de rente en Suisse engendre trop de lisier. D'énormes quantités d'aliments sont importées pour élever un cheptel trop conséquent. Depuis l'entrée en vigueur des exigences liées aux prestations écologiques (PER) en 1996, les importations d'aliments pour animaux de rente sont passées de 263 000 tonnes à plus de 1,1 million de tonnes. 50 % de notre viande et 70 % des œufs et du poulet sont produits avec des aliments importés. Cet élevage intensif génère de l'ammoniac, toxique pour l'environnement, entraînant une sur-fertilisation des plans d'eau, des tourbières et des forêts et altère aussi la santé de nos poumons. En Suisse, 95 % des émissions d'ammoniac proviennent de l'agriculture, 90 % de l'élevage. De ce fait, depuis des années, le droit suisse de l'environnement et les accords internationaux sont transgressés.

En ce qui concerne le glyphosate, le pesticide le plus fréquemment utilisé faisant l'objet de controverses internationales et qui est aujourd'hui même interdit dans certains pays, le gouvernement fédéral souhaite augmenter la charge maximale admissible dans les eaux de surface de l'ordonnance sur la protection des eaux d'un facteur de 3600.

Et comme le confirme le rapport Bertschy 3 récemment publié par la Confédération, ce rapport mentionne que l'agriculture d'aujourd'hui n'est pas en mesure d'atteindre les objectifs environnementaux fixés.

L'élevage industriel favorise le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. Les bactéries résistantes aux antibiotiques figurent parmi les "plus grandes menaces pour la santé de la population suisse". Néanmoins, les antibiotiques continuent d'être utilisés en prévention dans les élevages en Suisse. La révision partielle de l'ordonnance du 1er avril 2016 sur les médicaments vétérinaires (OMédV) n'a malheureusement introduit que la restriction de l'approvisionnement en antibiotiques, mais aucune interdiction de l'utilisation d'antibiotiques à titre prophylactique.

L'agriculture intensive menace la qualité de l'eau potable. La Suisse est le château d'eau de l'Europe. Aujourd'hui, 70 % de l'eau potable est extraite directement des nappes phréatiques et des eaux de surface dans un état proche de la nature et sans traitement complexe. Ce privilège est fortement menacé par les substances nocives provenant de l'agriculture intensive. Afin de préserver la qualité de l'eau potable, l'initiative requiert que les subventions soient investies dans des exploitations qui produisent sans pesticides, préservent la biodiversité, élèvent leur cheptel nourri sur leur propre exploitation et n'utilisent pas d'antibiotiques à titre prophylactique dans l'élevage. L'initiative requiert que la recherche agricole, la vulgarisation et la formation ainsi que les aides à l'investissement ne soient financées que si elles tiennent compte des conditions susmentionnées.

L'initiative vise à garantir des moyens d'existence durables pour les paysans et pour la population : de l'eau propre, des sols sains et un niveau élevé de biodiversité. •︎



CONTRE

Ulrike MINKNER - paysanne et vice-présidente d'Uniterre

L'initiative pour une eau potable propre et une alimentation saine touche un nerf sensible. Qui ne veut pas d'un air propre, d'une eau propre, d'une alimentation propre et d'une chemise propre ? Les coupables : les paysannes et les paysans. Il ne faudrait plus octroyer de paiements directs à celles et ceux qui utilisent des pesticides et des antibiotiques à titre prophylactique. De plus, chaque exploitant devrait protéger l'environnement et nourrir ses animaux avec le fourrage produit sur l'exploitation, sinon le mandat de prestation ne serait pas rempli. Par rapport à l'affouragement, l'argumentaire de l'initiative exige que l'obtention de subventions soit liée à la condition de produire du lait et de la viande "sans apport de fourrage et concentrés alimentaires importés", tandis que le texte de l'initiative lui-même exige "des effectifs d'animaux pouvant être nourris avec le fourrage produit dans l'exploitation". C'est une différence majeure !

Une adoption de l'initiative signerait l'arrêt de nombreuses exploitations en raison d'une augmentation du travail et des coûts qui ne seront plus pris en charge par le marché. Qui voudra financer notre concurrence avec le marché mondial ? Qui voudra payer les frais supplémentaires, le vétérinaire, le sarclage et le désherbage, les salaires plus élevés de la main-d'œuvre, la biodiversité ? Répondre à ces questions de façon lapidaire en prétendant que le marché s'en chargera et que les consommateurs paieront le coût additionnel, est une réponse trop simpliste. Le délai transitoire de 8 ans pour adapter les exploitations est raisonnable, mais il ne résout aucunement les problèmes structurels.

Quel est le rôle de l'Office fédéral de l'agriculture ? Pourquoi n'a-t-il pas réglementé les autorisations des pesticides en y introduisant des limites raisonnables ? Les paysannes et les paysans utilisent les pesticides dans le cadre légal, non pas pour polluer l'environnement, mais parce qu'ils et elles doivent produire aussi bon marché que possible. Par ailleurs, la définition du terme "pesticide" n'est pas claire. Une interdiction de tous les intrants mettrait également sous pression l'agriculture biologique.

Il est surprenant que les géants de l'agrochimie ne soient pas contre cette initiative. Ils ont déjà trouvé leurs solutions : les nouvelles technologies de reproduction (CRISPR /Cas9) censées lutter contre la tavelure, le mildiou, le feu bactérien, etc. au moyen de l'édition génomique. Les plantes génétiquement modifiées, par exemple avec une résistance contre les pyrales, auraient également le vent en poupe.

Notre responsabilité ne s'arrête pas aux frontières de la Suisse, nos importations génèrent des déchets et pollutions ailleurs sur la Terre. Et si le changement structurel en Suisse se poursuit, l'importation de produits dont nous ne pouvons pas contrôler la qualité augmentera. Peut-être pouvons-nous convenir que l'initiative pour la souveraineté alimentaire d'Uniterre indique des solutions aux problèmes sociaux et structurels . L'adoption de notre initiative nous permettra de trouver un terrain de négociation avec tous les acteurs concernés par l'alimentation, les grossistes, les consommateurs-trices et les autorités fédérales, afin de trouver des solutions qui n'obligeraient pas les paysan-ne-s à cesser leur activité, tout en améliorant la qualité de l'écologie et de l'eau potable et en réduisant l'utilisation des pesticides. •︎


article paru dans le Journal Paysan Indépendant - février 2018


vendredi, 23 février 2018
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Uniterre se repositionne sur la thématique "Grandes Cultures" et notamment le sujet des importations de blé.

Si vous voulez participer, contactez info@uniterre.ch

vendredi, 23 février 2018
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Communiqué de presse

Dans son dossier sur le système RSPO (pour Roundtable on Sustainable Palm Oil) publié aujourd'hui, la coalition suisse de l'huile de palme critique vertement le label. De son point de vue, la certification RSPO est de la poudre aux yeux, puisque même après 15 ans d'existence, la label n'est toujours pas synonyme de durabilité écologique et sociale....

Communiqué de presse complet

Fiche d'information RSPO

vendredi, 23 février 2018
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Le 18 janvier 2018 a eu lieu dans les locaux d’Uniterre la première rencontre jeunes, qui marquait la relance de la commission jeunes d’Uniterre. Au total, se sont 26 jeunes qui ont répondu présent à l’appel!

Des paysan-ne-s, des sympathisant-e-s, de Genève, Vaud, du Jura - même quelques un-e-s de Suisse-Alémanique, un beau mélange s’est retrouvé en ce 18 janvier en soirée à Lausanne. L’objectif, après un tour de table: définir les problématiques qui intéressent les jeunes ; et dégager ainsi deux à trois thématiques prioritaires sur lesquelles concentrer le travail.

Pour cela, nous nous sommes scindés en deux groupes de travail, armés de post-it et flipchart. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice: «Thématiser la problématique de l’accès à la terre», «Vulgarisation et recherche alternative sur l’agriculture paysanne», «Meilleures connaissances du public du monde agricole, lien producteurs-consommateurs», «Soutien des paysans en détresse», beaucoup de problématiques ont été exprimées.

Au final, en recoupant les résultats des deux groupes de travail, trois thématiques sont clairement ressorties du lot: la sensibilisation et la communication en lien avec l’initiative pour la souveraineté alimentaire, l’accès à la terre et le soutien aux paysans.

Prochaine étape: organiser le travail autour de ces trois thématiques et apporter des solutions concrètes: plateforme d’échanges, outils, etc. A construire!

La soirée s’est finie aux alentours de 23h autour d’un petit apéro où les échanges ont continué bon train.

Bilan de cette première rencontre: des jeunes très différents, plein d’échanges, une belle énergie, bref, une belle réussite!

Rdv pour 2ème rencontre jeunes
samedi, 10 mars 2018, 16h

La Croix de Luisant 21, Aubonne

Inscrivez-vous auprès de Berthe Darras b.darras@uniterre.ch


vendredi, 23 février 2018
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A ce jour, nous avons récolté plus de 8'200 signatures suisses (sur les 15'000 au total)

Continuez de faire signer jusqu'à fin février!
>> en ligne
ou sur papier: téléchargez ou commandez des feuilles ou des autocollants

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Et renvoyez vos feuilles pleines de signatures au bureau d'Uniterre, avant le 1er mars 2018! MERCI!

La date et les détails de l'action de dépôt de la pétition vous seront communiqués dans la prochaine newsletter.

mardi, 20 février 2018
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La production de lait en Suisse et ailleurs…

…De la vache à la brique de lait

Les voyages du lait…

…Qui bénéficie de l’or blanc?

Uniterre a développé un dossier pédagogique autour de la problématique du lait :

Le lait au coeur des enjeux agricoles et alimentaires : en route vers la souveraineté alimentaire

Ce document est destiné à toute personne (enseignant-e, animateur-trice, éducateur-trice,…) souhaitant développer les questions d’interdépendances mondiales sur l’agriculture et l’alimentation. Il est à destination des enfants de 8 à 12 ans (5-8 H).

Ce projet pédagogique est construit autour de cinq séquences de 90 minutes chacune avec un thème et des objectifs spécifiques ainsi que d’une évaluation finale.

Pour chaque séquence la thématique est exposée, une liste de références et des propositions d’activités mises à disposition.

Comme fil rouge, le choix s’est porté sur la production de lait en Suisse et ses interdépendances mondiales.

Ce dossier comprend :

  • un document de travail pour l’enseignant
  • un document de travail pour l’élève
  • 3 vidéos de producteurs laitiers d’horizons différents : Belgique, Suisse et Tunisie.

Ce dossier pédagogique a été développé avec le soutien d’education21.


Pour obtenir ce dossier, 2 possibilités :

Pour tout rensiegnement, merci de contacter Berthe Darras : b.darras@uniterre.ch 079 904 63 74


jeudi, 15 février 2018
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Emission du 13 février 2018

Qu’on le mette sur sa tartine ou dans ses épinards, le beurre fait partie de notre patrimoine culinaire! En plus du prix, quelle différence entre un beurre de cuisine, de table, de choix, surchoix, à tartiner? Sa composition? Son goût? ABE a mené l’enquête et remonté la filière des rayons des magasins jusqu’aux producteurs de lait. Et là, le prix pose un vrai problème! Sans compter que le beurre n’aura pas le même coût s’il est destiné aux consommateurs ou aux transformateurs de l’industrie agro-alimentaire. Un monde complexe dans lequel des biscuits "petit beurre" peuvent ne pas contenir de beurre!

http://pages.rts.ch/emissions/abe/9215867-le-beurr...

mardi, 13 février 2018
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Le journal d'Uniterre a fait peau neuve!

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UNITERRE est une association paysanne indépendante qui défend:
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Maquette: Dacha et Boris Abbet - Atelier Soiuz

Photo (couverture, 4-5): Eric Roset