vendredi, 26 mai 2017
jeudi, 21 décembre 2017

On devient ce qu’on mange

20.12.2017 - Journal La Liberté


«Papa, dessine-moi un avenir…» Voici un dialogue malheureusement d’actualité. Le petit garçon ne sait pas trop où il a été chercher cette phrase bien trop sérieuse pour son âge, mais son papa paysan avait l’air tellement mal que ça lui était venu naturellement.

– Tu sais, mon petit, qu’il faudra toujours manger, toi pour grandir et maman et moi pour continuer à travailler. Tu comprendras bientôt qu’on devient ce qu’on mange et donc que c’est important de manger du bon.

– Tu ne produis pas du bon, toi papa?

– Je le croyais, mais quand je lis les journaux et quand j’écoute certains politiciens, j’ai peur que ça ne compte plus.

– On mangera quoi alors?

– N’importe quoi, produit n’importe comment. Avec la malbouffe, un homme sur quatre est obèse sur notre planète, et ça va encore augmenter.

– Pourquoi papa?

– Parce qu’il paraît qu’on ne vaut plus rien pour certains économistes. On n’est plus que 2%, les paysans. On ne compte plus que pour 0,76% du PIB. Et ça, c’est le nouvel évangile.

– C’est quoi ces calculs ­bizarres?

– Ce sont des savants calculs de ceux qui n’ont pas compris que 100% des humains doivent se nourrir. Jacques Brel disait: ça fait pleurer les honnêtes gens et rire les malhonnêtes gens.

– Dis papa, est-ce que ça coûtera une fois zéro pour manger?

– On dirait bien… si on écoute nos superfuturologues. En tout cas, ils réfléchissent comme si…

– Tu crois que les gens deviennent fous, papa?

– Oui certains, je le pense. Je me demande s’il ne vaudrait pas mieux les renvoyer à l’école pour qu’ils réapprennent les besoins essentiels: l’eau, l’air, la nourriture et un toit pour être heureux.»

PASCAL CORMINBOEUF, ANCIEN CONSEILLER D’ÉTAT,

DOMDIDIER

jeudi, 21 décembre 2017
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"Le conseil national rejette le contre projet de l’initiative sur la souveraineté alimentaire" , avec Pierre-André Tombez, président de l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire, au micro de Gilles Soulhac - Radio Cité Genève

http://radiocite.ch/chart/le-grand-invite/

mercredi, 20 décembre 2017
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Signer: http://sppsvp.wesign.it/fr

La Migros semble faire du forcing financier pour obtenir un espace (destiné à un supermarché dans le futur nouveau écoquartier de Meyrin) qui devait être attribué au Supermarché Participatif Paysan. https://spp-vergers.ch/

Or s'il existe des Migros partout, la proposition de ce supermarché est franchement unique et je la soutiens fermement.

Même si Meyrin c'est loin, pour la plupart d'entre nous, ne pas donner la chance à ce projet d'éclore me semblerait vraiment très dommageable.

Les efforts qui consistent à faire que nos rêves pour le monde de demain voient le jour, représentent une implication énorme de tous ceux qui s'activent à proposer d'autres utopies que la Migros par exemple.

Le projet est près, si près d'exister...

Je vous invite à le soutenir en soutenant la pétition du Supermarché Participatif Paysan.

N’oubliez pas de la partager avec vos connaissances en diffusant le lien http://sppsvp.wesign.it/fr

mardi, 19 décembre 2017
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Près de 25 000 signatures récoltées pour la pétition lait d’Uniterre!

Uniterre a déposé ce jour, mardi 27 mars 2018, auprès de la Chancellerie fédérale la pétition lait réclamant qu’1 franc par litre de lait soit payé aux producteur-trice-s de lait. Lancé le 23 novembre 2017, cette pétition a, en 4 mois, récolté 24 945 signatures. Un beau succès ! Cela montre que c’est un sujet qui touche les consommateur-trice-s, de plus en plus sensibles à la juste rémunération des paysans. En effet, les études de la FRC (Fédération Romande des Consommateurs) le montrent : les consommateurtrice-s sont prêts à payer plus cher le litre de lait s’ils sont assurés que la part supplémentaire revient aux producteurs.

> lire la suite

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Lancement de la pétition lait d’Uniterre:
«Pour Fr.1-/ litre de lait payé aux producteur-trice-s de lait afin qu’ils puissent vivre dignement!»

Jeudi 23 novembre Journée de mobilisation à BerneLancement officiel de la pétition lait équitablesuivi d’un petit dessert maison dont Uniterre a le secret...petit dessert maison dont Uniterre a le secret...

Nous voici presque 10 ans après la grève du lait et qu’en est-il? Eh bien, malheureusement force est de constater que presque rien n’a bougé! Le prix du lait payé aux producteurs de lait d’industrie est toujours aussi honteusement bas! L’émission «Les coulisses de l’événement: Lait amer et révolte paysanne» diffusée sur la RTS1, le 25 octobre dernier, nous a montré à quel point la nécessité de se battre reste d’actualité depuis plusieurs décennies! – Emission à voir à tout prix si ce n’est pas déjà fait! – Comme cette réalité foudroyante mise en avant dans l’émission: alors que la grève du lait a permis une augmentation du prix du lait de 6cts, nous apprenions que 6 mois plus tard, ce même prix du lait a été à nouveau baissé de 9cts. Après tant d’efforts, comment est-ce possible?!? Eh bien, c’est possible quand, au sein de l’Interprofession du Lait, les producteur-trice-s de lait sont sous-représentés et ne font pas le poids face aux transformateurs et à la grande distribution; quand la Confédération estime que d’autres intérêts priment sur ceux des producteurs. Mais Mesdames et Messieurs les politiques, ces producteurs sont aussi des citoyens qui devraient être défendus au moins autant que l’industrie, la grande distribution, le libéralisme économique…

Une grande distribution qui se moque complètement des consommateurs à coup de publicités mensongères : lait équitable par-ci (Aldi), publicité trompeuse avec le slogan «Equitable envers les paysans» (Denner) par-là ... Puis, la petite dernière de COOP: une augmentation gracieuse de 3cts le litre de lait accordée au producteur pour, quelques semaines plus tard, augmenter de 5cts les produits laitiers en magasin, alors que COOP avait indiqué noir sur blanc dans son magazine «Coopération» ne pas prévoir de répercuter l’augmentation! A croire, qu’en ce moment, le mot d’ordre est au mensonge.

Que nous reste-t-il? Nous paysan-ne-s, nous consommatrices et consommateurs, nous citoyen-ne-s de ce pays, nous avons l’occasion de dire maintenant à nos transformateurs, distributeurs et politiques que c’en est assez de faire crever les paysans, de les voir s’éteindre un à un, jour après jour ; que nous ne voulons pas à l’avenir boire du lait ou déguster des produits laitiers importés de Pologne ou de je ne sais où ! Et nous ne parlons ici que du lait mais cette façon insensée de pratiquer le commerce se retrouve dans bien des secteurs.

Alors à Uniterre, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes et de lancer cette pétition lait, avec le texte explicatif que vous trouvez ci-après. C’est en la signant, en la diffusant auprès d’un maximum de personnes… que nous arriverons, toutes et tous ensemble, à gagner ce combat!




vendredi, 15 décembre 2017

Communiqué de Presse - 15 décembre 2017


Le 5, 7 et 15 décembre le Conseil National a débattu de l’initiative sur la souveraineté alimentaire. Malgré un débat intense lors de ces séances dédiées à l’avenir de la politique agricole et alimentaire, il semblerait que le parlement n’ait pas pris conscience de l’ampleur du problème. Notre agriculture paysanne disparait et le système alimentaire s’industrialise. Aucun aspect de la durabilité n’est assuré. Au niveau social, les paysans et paysannes font partie des travailleurs pauvres et des candidats au burn-out tandis que les consommatrices et consommateurs accumulent les intolérances alimentaires et essayent de s’en sortir en achetant de la nourriture toujours moins chère....

Communiqué de presse complet

jeudi, 14 décembre 2017
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Pour sauver l’agriculture paysanne, changeons les règles actuelles du commerce international agricole


12 décembre 2017


Lettre ouverte aux gouvernements réunis à Buenos Aires à la conférence ministérielle de l’OMC

Alors que nous faisons face à des défis majeurs en termes de sécurité alimentaire, changement climatique et transition écologique, nos politiques agricoles restent formatées par des règles du siècle passé. C’est le cas en particulier des règles du commerce international agricole, adoptées à Marrakech en 1994 et qui ont conduit à la création de l’OMC en 1995.

Ces règles ont des effets destructeurs pour les paysanneries du Nord comme du Sud : industrialisation des modes de production, accaparement des terres, financiarisation de l’agriculture, dumping économique, social et environnemental. Elles renforcent le pouvoir des sociétés transnationales, imposent des techniques de production qui nuisent aux écosystèmes et elles dégradent les régimes alimentaires. Elles ruinent les exploitations paysannes, pourtant à même de nourrir correctement la population et de préserver durablement la planète.

Le bon sens voudrait que la priorité d’une bonne politique agricole soit de nourrir la population ; pourtant c’est plutôt la « compétitivité sur le marché international » qui sert aujourd’hui de moteur des politiques agricoles. L’Union européenne, par exemple, est ainsi devenue première importatrice et première exportatrice alimentaire mondiale. Faut-il en être fier ? Le haut degré de dépendance de l’agriculture et de l’alimentation vis-à-vis de l’extérieur nous laisse à la merci d’aléas géopolitiques et, par la multiplication de transports inutiles, contribue aussi au réchauffement climatique. Elle contribue aussi à maintenir les agricultures du Sud dans la position de producteurs de matières premières à bas prix.

Lorsque des porte-conteneurs européens remplis de pommes pour la Chine croisent dans l’Océan indien des porte-conteneurs chinois remplis de pommes pour l’Europe, la planète chauffe, et certaines firmes s’enrichissent au détriment des producteurs.

Le récent livre de Jean-Baptiste Malet[1] sur le circuit mondial du concentré de tomates est un bel exemple de l’absurdité sociale et écologique des règles actuelles. Les firmes transnationales produisent là où les coûts de production sont les plus bas, pour vendre là où leurs marges bénéficiaires sont les plus grandes. On a ainsi mondialisé les marchés agricoles, entraînant les agriculteurs dans une spirale mortifère de baisse des coûts-baisse des prix.

A la base de ces règles (négociation de l’Uruguay Round, 1986-1994), les deux grandes puissances exportatrices agricoles de l’époque, USA et UE, ont réussi à blanchir le dumping de leurs excédents - bradés à bas prix vers les pays tiers- en remplaçant les subventions à l’exportation par des subventions aux exploitations agricoles découplées de la production. Ces subventions sont notifiées dans la fameuse boîte verte à l’OMC, qui n’est pas soumise à restriction et n’est pas visée par les discussions en cours à l’OMC

Les règles de l’OMC permettent à l’UE et aux USA de fournir des matières premières agricoles à l’agro-industrie et à la grande distribution à des prix souvent inférieurs au coût de production, en subventionnant les exploitations pour qu’elles continuent quand même à produire et à vendre à perte. Ces règles leur permettent aussi d’exporter vers des pays tiers pauvres incapables de subventionner leur agriculture. C’est une forme d’accaparement des marchés qui est institutionnalisée par les règles de l’OMC.

Pour le producteur de mil du Sénégal, par exemple, les farines européennes qui arrivent dans le port de Dakar sont une concurrence déloyale. Ces farines sont vendues à des prix inférieurs aux coûts de production européens, rendus possibles par les subventions de l’UE. Peu importe si ces subventions sont dans la boîte bleue, jaune ou verte de l’OMC : ces farines, comme avant l’Uruguay Round, sont vendues sur les marchés africains à des prix qui concurrencent déloyalement les producteurs de céréales locales. Le Commissaire européen à l’Agriculture et au développement rural Phil Hogan rétorquera que les subventions de la boîte verte n’ont pas d’effet distorsif sur les échanges : ce serait vrai si les produits issus des exploitations européennes n’étaient pas exportés. Sans ces subventions, un grand nombre d’exploitations de l’UE et des pays « développés » utilisant la boîte verte seraient en faillite. Il y a bien un effet distorsif par accroissement de la capacité de production et d'exportation.

Il est donc urgent de remettre en cause les règles actuelles du commerce international et d’établir des règles justes et solidaires adaptées aux défis de ce siècle. A notre avis, ces règles doivent répondre aux objectifs de souveraineté alimentaire, c’est-à-dire permettre aux Etats/Régions de définir leur politique agricole et alimentaire adaptée à leur contexte et leurs besoins, sans nuire aux économies agricoles des pays tiers, et intégrant d’autres priorités comme l’alimentation des populations locales, la valorisation des producteurs alimentaires, le travail avec la nature, etc…(comme souligné dans les 6 piliers de la déclaration du forum Nyeleni en 2007).

Il faut remettre le commerce international agricole à sa juste place, ni plus ni moins. L’import-export ne doit plus être la priorité des politiques agricoles, mais le complément de politiques axées d’abord sur une production agricole destinée à nourrir la population locale, nationale, régionale.

Mais les discussions au sein de l’OMC et l’ordre du jour de la conférence ministérielle en matière de réduction du « soutien interne » n’avancent pas dans ce sens, l’UE et les USA refusant de mettre les soutiens de la boîte verte en question. Nous appelons les gouvernements réunis à Buenos Aires à prendre la mesure des vrais enjeux et établir les bases de nouvelles règles, qui permettront des échanges internationaux plus coopératifs et d'autres politiques agricoles nationales et régionales.

Nous appelons les organisations paysannes, juristes, économistes, ONG à travailler ensemble à des propositions concrètes de nouvelles règles du commerce international agricole qui permettent aux agriculteurs du nord et du sud de vivre dignement de leur travail, d’avoir accès à leur marché local, de produire une alimentation saine et nutritive, de diminuer le réchauffement climatique et d’enrayer le déclin de la biodiversité grâce à des pratiques agricoles agro-écologiques.

Michel Buisson, auteur de 'Conquérir la souveraineté alimentaire' Harmattan, 2013

Gérard Choplin, analyste indépendant sur les politiques agricoles, auteur de 'Paysans mutins, paysans demain-Pour une autre politique agricole et alimentaire' Editions Yves Michel, 2017

Priscilla Claeys, Senior Research Fellow in Food Sovereignty, Human Rights and Resilience, Centre for Agroecology, Water and Resilience (CAWR), Coventry University (UK) and author of “Human Rights and the Food Sovereignty Movement: Reclaiming Control”, Routledge, 2015.

Co-signataires (ordre alphabétique, en gras = personne ou organisation signataire )

Aide au Développement, ADG, Gembloux, Belgique

ASEED, The Netherlands

Tony Allan, Prof. King's College London. Stockholm Water Prize Laureate 2008

Jean-Jacques Andrien, cinéaste, Belgique

Eric Andrieu, député européen, groupe Socialistes & Démocrates S&D, France

Asian Peasant Coalition, APC

Jacques Berthelot, agroéconomiste, analyste bénévole des politiques agricoles pour les organisations paysannes et ONG du Nord et du Sud, France

Michel Besson, co-auteur de “La bio, entre business et projet de société”, Editions Agone, 2013, et membre du bureau des Amis de la Confédération paysanne, France

Patrice Burger, Centre d'Actions et de Réalisations InternationaIes, CARI, France

BEES coop - Coopérative Bruxelloise, Ecologique, Economique et Sociale, Belgique

José Bové, député européen, groupe Verts-Alliance libre européenne, France

Lijbert Brussaard, Professor emeritus, Soil Biology and Biological Soil Quality, Wageningen University & Research

Guillaume Chomé, ing. agronome, Belgique

Corporate Europe Observatory, CEO

Ibrahima Coulibaly, président de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali, CNOP

Guillaume Cros, vice-président Eelv du conseil Régional d’Occitanie, membre du Comité européen des régions

Cultivate!, the Netherlands

Olivier de Schutter, former United Nations Special Rapporteur on the right to food (2008-2014)

Benoît De Waegeneer, Thematic Officer Sustainable Food System, Oxfam-Solidarité

Stéphane Desgain, chargé souveraineté alimentaire, CNCD-11.11.11, Belgique

Jan Douwe van der Ploeg, emeritus professor Wageningen University, the Netherlands

Marc Dufumier, Auteur de Famine au Sud, Malbouffe au Nord, Edition NiL, 2012.

Patrick Dupriez, co-président Ecolo, Belgique

Farmers For Action, UK

FIAN Belgium

Simon Fairlie, The Land magazine, UK.

Pierre Galand, président du Forum pour un Contrat de Génération Nord Sud asbl, Belgique

Fuensanta García Orenes, Responsible of environmental area of Miguel Hernandez University (Elche-Spain) and researcher of ISQAPER project.

Susan George, Fellow of the Royal Society of Arts, FRSA, Ph.D. Ecrivain

Michèle Gilkinet, MPOC, mouvement politique des objecteurs de croissance, Belgique

Bruno Goffart, administrateur Wwoof Belgium

Christophe Golay, auteur de "Droit à l'alimentation et accès à la justice", Bruylant, 2011

Jean-Claude Grégoire, ing. agronome, professeur honoraire à l'Université libre de Bruxelles

Elizabeth Henderson, organic farmer, Newark, New York, US

Danielle Hirsch, Director, Both ends, The Netherlands

Anita Idel, Dr. med. vet., Mediation and Project Management Agrobiodiversity, Feldatal (Germany)

Michel Installé, professeur émérite, Université catholique de Louvain

Intal Globalize Solidarity, Belgique

Kilusang Magbubukid ng Pilipinas, KMP

Nicolas Jaquet, Président de l’Organisation des Producteurs de Grains, France

Michel-Jean Jacquot, ex-directeur du Fonds européen d'orientation et de garantie agricole, FEOGA,UE

Thierry Kesteloot, chargé de plaidoyer sur les politiques agricoles et alimentaires à Oxfam-Solidarité, Belgique

Marie-Paule Kestemont, professeur, Université catholique de Louvain

Tom Kucharz, Ecologistas en Acción (Spain)

Landworkers’ Alliance, UK

Bernard Lannes, Président de la Coordination Rurale Union nationale, France

Paul Lannoye, Député européen honoraire, Président du Grappe asbl

Henri Lecloux, agriculteur retraité, Belgique

Patrick Le Hyaric, député européen, Vice-président, groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte Nordique,

René Louail, ancien membre du Comité de coordination de la Coordination européenne Via campesina, France

Gustave Massiah, économiste, France

Alicia Morugan Coronado, environmental researcher of ISQAPER Project, Spain

Mouvement d'Action Paysanne, MAP, Belgique

Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne, MRJC, France

National Family Farm Coalition, NFFC, USA

Maria Noichl, Mitglied des Europäischen Parlaments, S&D, Österreich

Kaul Nurm, Former secretary general of the Estonian Farmers Federation

Maurice Oudet, président du Service d'Editions en Langues Nationales, SEDAN, de Koudougou au Burkina Faso

Österreichische Bergbauern Vereinigung, ÖBV-Via Campesina Austria

Raj Patel, Research Professor, L.B. Johnson School of Public Affairs, The University of Texas at Austin, USA

Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération Paysanne, France

Platform Aarde Boer Consument, the Netherlands

RIPESS intercontinental, Réseau Intercontinental pour la Promotion de l’Economie Sociale et Solidaire

Catherine Ronse, artisane en boulangerie, Belgique

Sir Julian Rose, Jadwiga Lopata, President/Vice President, International Coalition to Protect the Polish Countryside

Laurence Roudart, professeur, Université libre de Bruxelles

Seattle to Brussels Network – S2b

Michel Sorin, ingénieur agronome, membre du Mouvement Républicain et Citoyen,MRC 53, et à Réseau CiViQ

SOS Faim, Belgique

Marc Tarabella , député européen, groupe S&D , Belgique

Mark Tilzey, Senior Research Fellow, Governance of Food Systems for Resilience Centre for Agroecology, Water and

Resilience Coventry University, UK

Toekomstboeren, The Netherlands

Aurélie Trouvé, porte-parole d’ATTAC France

URGENCI, International network of Community Supported Agriculture

Arnaud Zacharie, secrétaire général du Centre national de coopération au développement, CNCD-11.11.11, Belgique

Védegylet Egyesület, Hungary

Women’s International League for Peace and Freedom, Dutch section, WILPF-NL



[1] « L’empire de l’or rouge, enquête mondiale sur la tomate d’industrie » - Fayard - 2017

mardi, 12 décembre 2017
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Près de 300 personnes ont manifesté samedi après-midi à Genève dans le cadre de la mobilisation internationale contre la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se tient à Buenos Aires. «Dégageons l'OMC. Mondialisons la solidarité. Construisons l'autonomie», pouvait-on lire sur la banderole qui ouvrait le cortège, suivie par deux tracteurs. En effet, ce sont des millions de personnes dans le monde qui se battent pour une économie et un système alimentaire basé sur l’agriculture paysanne et qui permet une alimentation suffisante et saine, produite dans le respect des ressources et des personnes.

La souveraineté alimentaire et l’agroécologie sont la réponse des peuples contre une économie prédatrice et une agriculture industrielle qui produisent aujourd’hui l’exclusion, la faim, la pollution, le pillage des ressources et qui est le facteur majeur de l’émission des gaz à effet de serre. Globalement 43% de ces gaz qui réchauffent la planète sont émis par le système alimentaire industriel alors que l’agriculture paysanne peut refroidir la planète.

L’agriculture suisse subit déjà de plein fouet les effets des accords de l’OMC. Ce système n’a pas d’avenir et nous mène dans le mur. Aujourd’hui en Suisse 3 fermes disparaissent et 6 postes de travail sont détruits tous les jours dans l’agriculture. A ce rythme nous n’aurons plus d’agriculture en Suisse dans 30 ans…

Le Conseil Fédéral n’en a cure, suit les recommandations de l'OMC et poursuit sa lancée aveugle avec ses négociations sur les traités de libre-échange avec la Malaisie, l’Indonésie ou le Mercosur. Sans parler du monstre TISA: l’accord sur les services.

Ces accords ne concernent pas seulement l’agriculture et le système alimentaire, mais d’autres secteurs comme l’eau, le système éducatif, la santé, l’énergie sont également visés. Le Conseil fédéral agit au mépris de la démocratie, des intérêts de la population et au dépens de l’environnement, de notre souveraineté et de notre constitution ! Ses seules considérations sont les intérêts des grandes banques et des entreprises multinationales.

Nous luttons pour une liberté responsable, pour la démocratie, pour une économie de marché encadrée par des règles qui répondent aux intérêts des populations. Nous voulons privilégier une économie circulaire, des circuits courts et une économie régionale ! Le secteur primaire, de la production à la transformation et la distribution est la base de la prospérité et de l’emploi. Des prix équitables pour les producteurs et pour les consommateurs doivent créer un bénéfice mutuel. Partout dans le monde, dans les villes et les campagnes, la transition est en marche, nous reprenons le pouvoir sur nos vies et notre temps et nous construisons des alternatives démocratiques autonomes !

Nous continuerons à nous battre pour exclure l’agriculture et le système alimentaire de l’emprise de l’OMC et pour mettre en place une démocratie alimentaire, une économie, un marché qui nous permet de produire, d’échanger et de consommer localement dans le respect des personnes et de l’environnement.

POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES!

dimanche, 10 décembre 2017

A partir de fin 2018 les 95 millions versés par la Confédération à l’industrie agroalimentaire en contrepartie de la prise en charge de 50’000 t de céréales et de 210’280 t de lait suisses ne seront plus attribués sous la forme actuelle de loi « chocolatière ».

C’est la conséquence des accords de l’OMC que la Suisse a signée à Nairobi en 2015. Cette manne financière revenait pour près de 75 % à quatre entreprises : Nestlé, Mondelez, Hochdorf et Lindt&Sprüngli (70 Mio). Par ailleurs, les bénéfices de ces deux premières multinationales se chiffrent à des dizaines de milliards… cherchez l’erreur.

Au niveau de la production suisse les quantités concernées représentent 6 % du lait et 11 % du blé. Il faut rappeler que pour le lait nous avons toujours une production excédentaire en Suisse d’environ 15 %, alors que pour les céréales panifiables la production indigène n’est que de 85 %. La Suisse importe actuellement 100’000 t de céréales panifiables, et environ 130’000 t de produits boulangers industriels transformés. Ces importations sont détaxées, suite à l’adoption du « prinicipe de Cassis de Djion ». Tant le prix du lait que celui du blé et des céréales fourragères sont couplés indirectement aux prix européens (prix seuil pour les céréales / prix indicatif pour le lait), avec un « bonus swissness » d’environ 15 cts. Les deux prix ne rémunèrent pas de manière équitable le travail paysan. Les quantités de céréales fourragères importées sont en augmentation, rien que pour le soja elles approchent 285’000 t. Cette situation est grave et ne permet pas de garantir durablement l’approvisionnement du pays. Cette année, il y aura un déclassement de près de 100’000 t de céréales panifiables qui exercera une pression supplémentaire sur les prix. Comme dans le secteur laitier il faudrait avoir des contrats d’achat qui définissent une quantité, une qualité, un prix et un échelonnement pour le paiement des acomptes.

Au niveau suisse une bataille âpre est menée au parlement pour maintenir ce soutien à l’exportation.

Le parlement propose de verser une prime aux producteurs de 56 millions (Fr. 120.-/ ha) qui sera ensuite prélevée aux producteurs, en faveur de l’industrie… Pour rappel, la loi chocolatière avait pour but de baisser le prix de la « matière première » suisse au prix européen, par le biais d’un paiement, avec l’intention de soutenir les transformateurs exportateurs. Les industries exportatrices et l’administration envisagent en cas de suppression de cette subvention de faciliter les importations sans taxation par le moyen du trafic de perfectionnement actif qui permet d’importer une partie d’un produit transformé en Suisse mais destiné à l’exportation. La partie générale de l’article 12 de la loi sur les douanes stipule que des intérêts publics prépondérants peuvent être invoqués pour interdire ce trafic de perfectionnement. La loi autorise l’importation de biens agricoles si le désavantage du prix de matière première ne peut pas être compensé (al3). Il est évident que de telles importations menacent toute la filière de production et de transformation locale, régionale, indigène. L’industrie agro-alimentaire participe très activement à la pression générale exercée par l’administration et le Conseil Fédéral contre la régulation douanière. Nous avons besoin d’une industrie agro-alimentaire en Suisse qui participe à l’approvisionnement de notre pays avec des produits transformés. Ce secteur fait lui-même l’objet d’un processus de concentration très important. Cette concentration a plusieurs effets négatifs : elle se fait au détriment des économies locales et de l’emploi, elle standardise notre alimentation, elle génère un déséquilibre des pouvoirs sur le marché et exerce une pression sur les prix à la production. La situation des entreprises artisanales de transformation n’a rien à envier à la situation de l’agriculture paysanne. Au contraire sa destruction est déjà plus avancée. Il existe dans quelques régions des initiatives précurseurs qui relocalisent les filières de production, transformation et distribution transparentes, tout en créant une plus-value pour tous les échelons. (Genève, Pain Tournerêve, et GRTA).

Il y a dans cette situation quatre pistes importantes à défendre au niveau des organisations paysannes et à faire valoir dans les institutions politiques et sur les marchés :

- Des prix couvrant les coûts de production et permettant de rémunérer équitablement le travail

- Donner la priorité à l’approvisionnement du marché indigène, revaloriser la production fourragère indigène. Défendre une régulation douanière flexible qui favorise l’approvisionnement et la transformation indigène. Taxer les fourrages commerciaux pour soutenir la production. Taxer les produits boulangers importés.

- Soutenir la transformation locale et régionale en favorisant une économie circulaire et en garantissant la transparence (labels, accès au crédit, promotion)

- Exporter des produits qui conquièrent des marchés par leur qualité et non par un alignement sur les bas prix d’une production agro-industrielle

Tous ces points et préoccupations sont repris dans l’initiative pour la souveraineté alimentaire qui devra enfin contraindre le Conseil Fédéral à soutenir et développer l’agriculture paysanne, comme il aurait dû le faire depuis bien longtemps au regard des lois déjà existantes.

Rudi Berli


vendredi, 08 décembre 2017

Suite à l'intervention de Chr. Darbellay au journal de 6h30 de la RTS première vendredi 1.12.2017

Les sauvages c'est des femmes et des hommes qui se lèvent chaque matin tôt en sachant qu'ils vont gagner moins que le minimum vital valable dans notre beau pays et que chaque mois ils distribuent plusieurs dizaines voir centaines de francs de cotisations pour des organisations qui s’accommodent très bien de cette situation.

Les sauvages c'est des gens de la terre qui ont refusé de suivre les grandes théories de vos semblables ingénieurs agronomes formatés et autres politiciens « pilotés » par l'industrie agro-alimentaire qui leurs disaient de bouffer tous leurs voisins afin de se donner plus de travail, moins de temps pour se défendre et surtout aucun revenu supplémentaire. Au lieu de ça ces fameux sauvages, pour la plupart, ont réfléchi à d'autre façon d'améliorer leur situation et ont mis en place des productions sans lesquelles vous auriez peut être de la peine à remplir votre salon des goûts et terroirs.

Les sauvages c'est des paysan-ne-s qui gueulent dans les manifs et qui ont permis de faire avancer le débat sur leur métier au lieu de ruminer leur malheur sur leur exploitation pour finir un jour par balancer au bout d'une corde.

Les sauvages c'est des militants qui mettent en garde depuis longtemps les politiciens sur la disparition des emplois dans l'agriculture. Depuis 30 ans les exploitations ont diminué de 50 % et au vu de l’accélération du processus, la dernière ferme aura disparu avant 2050. Car jusqu'à preuve du contraire ni l'OFAG ni le Conseil Fédéral n'ont jamais pu nous dire où et quand ces disparitions allait s’arrêter.

Les sauvages c'est des gens qui proposent des solutions pour la gestion des productions qui aurait permis depuis bien longtemps de rémunérer équitablement les paysans. Mais comme ces solutions ne sortent pas de nos hautes écoles, elles ne sont pas prises au sérieux.

Les sauvages c'est aussi une équipe qui a osé mettre en garde l'USP et les chambres d’agriculture sur le traitement de la lettre d. de l'article 104 et qui malheureusement avaient vu juste. Ce qui, par ailleurs, nous a valu des grosses remontrances et même le retrait d'une aumône qu'Agora nous avait promis.

Alors si c'est ça être des sauvages, on assume car nous avons des convictions que nous nous efforçons d'appliquer et de respecter dans notre vie et notre travail (au contraire de certains politiciens).

Philippe Reichenbach, Président de la section Neuchateloise d'Uniterre

mardi, 05 décembre 2017
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