vendredi, 27 mars 2020
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Au cœur de cette crise sans précédent que traversent l’Europe et le reste du monde à cause du COVID-19, il est à nouveau essentiel de repenser notre modèle économique ainsi que l’importance de la souveraineté alimentaire. ECVC et les milliers d’agriculteurs familiaux qu’elle représente dans toute l’Europe veulent maintenant plus que jamais proclamer haut et fort que les paysan.ne.s, petit.e.s et moyen.ne.s exploitant.e.s et autres travailleur.se.s agricoles sont là, présents, pour assumer leur engagement principal ainsi que leur responsabilité envers toute la société européenne : produire des aliments sains et frais.

ECVC souhaite manifester sa solidarité envers tous les paysans et agriculteurs, mais aussi envers les autres secteurs de la société (parmi lesquels figurent les travailleurs dont les professions sont vitales à l’heure actuelle et le personnel médical) qui continuent leur travail en première ligne.

Face à la dépendance et fragilité considérables provoquées par le système de mondialisation, suite à des mesures d’austérité et coupes budgétaires année après année, nous constatons que, plus que jamais, il est primordial de pouvoir compter sur des services publiques solides, comme la santé, pour faire face aux difficultés actuelles alarmantes. De même, nous constatons à quel point il est essentiel de disposer de suffisamment d’aliments sains et locaux pour l’ensemble de la population.

Dans l’Union Européenne et toute l’Europe, ce sont des milliers de petits et moyens agriculteurs qui nous garantissent cette sécurité en approvisionnement alimentaire, grâce à leurs productions qui nourrissent les habitants de nombreuses villes et villages de l’Union Européenne. En 2016, 95,2% des exploitations agricoles de l’UE ont été classées comme exploitations familiales[1]. Dans d’autres pays européens ce pourcentage est encore plus élevé[2]. En d'autres termes, l'Europe regorge de petits producteurs de denrées alimentaires offrant une solution toute faite aux problèmes qui concernent le monde entier : disposer d'une alimentation saine et locale qui ne dépende pas des longues chaînes d'approvisionnement qui, elles, risquent d'être touchées de manière dramatique par cette pandémie.

Cependant, que ce soit au niveau des politiques agricoles ou économiques, l'agriculture destinée à nourrir nos populations en Europe dépend des intérêts de la mondialisation et des marchés internationaux. Par conséquent, l’approvisionnement alimentaire et la souveraineté alimentaire, mis en péril, sont entièrement remis en cause. Ces politiques détruisent des milliers et des milliers de petites exploitations agricoles, de ce fait c’est la sécurité alimentaire de toute la population qui est menacée.

En raison de cette mondialisation néolibérale des marchés agricoles, les citoyens perdent le contrôle sur les systèmes alimentaires et deviennent dépendants de certains produits importés, et seul un très petit nombre de multinationales contrôlent désormais une grande partie de la distribution.

La capacité de la grande distribution alimentaire et des autres multinationales à garantir et à fournir des quantités suffisantes de nourriture à la population dépend de nombreux facteurs fragiles qui, comme nous l'avons constaté avec l'épidémie du COVID-19, sont en grande partie hors de leur contrôle. En effet, la chaîne entre production et consommation est composée d’un trop grand nombre de maillons, et c’est là que l'on a pu constater l'importance de l'action des pouvoirs publics.

C’est dans ce contexte que les décideurs politiques, les sociétés multinationales et les grands distributeurs alimentaires s’affolent pour trouver un moyen de continuer à transporter les aliments sans aggraver la propagation du virus. Dès lors, ils ne peuvent se permettre d’oublier le rôle fondamental que jouent les petits et moyens agriculteurs, et doivent les prendre en compte dans leurs décisions politiques à tous les niveaux. Près de 10 millions de petits agriculteurs[3] dans l’UE et plus encore dans d’autres pays européens[4] cultivent, produisent et travaillent chaque jour afin de nourrir les populations locales.

Toutefois, pour que cela puisse fonctionner, les institutions et les autorités nationales, régionales et locales ont incontestablement un rôle clé à jouer : veiller à ce que les citoyens aient accès à ces produits. Les politiques publiques doivent être extrêmement concrètes et se concentrer sur le soutien et la protection des petits producteurs ainsi que sur le renforcement de l'économie locale.

La crise actuelle, remplie de contradictions, pourrait signifier la disparition de nombreux petits producteurs en Europe qui se sont vu refuser l'accès aux marchés sur lesquels leur production était écoulée jusqu'à présent.

La fermeture des cantines publiques et privées, de la plupart des restaurants et des marchés publics, la limitation des ventes directes et la concentration du commerce alimentaire dans les grands supermarchés peuvent entraîner, si aucune mesure n'est prise, la perte d’une grande partie de la capacité de production sur nos territoires.

Il en va de même pour les travailleurs salariés du secteur agricole européen, dont la majorité sont des migrants. Ils travaillent dans des conditions sociales instables et précaires, sans papiers, et souffrent dans de nombreux cas de l'absence de conditions de santé et de sécurité sur leur lieu de travail ou dans les transports. Leurs droits au travail sont drastiquement réduits et ils manquent cruellement de ressources lorsqu'ils sont licenciés ou au chômage technique. Cette situation est pire encore dans le cas de déplacements internationaux, et dans nombre d’établissements insalubres de diverses régions d’Europe, où des milliers de travailleurs agricoles saisonniers sont contraints de résider.

C’est pourquoi ECVC appelle tous les décideurs, à tous les niveaux en Europe, à prendre toutes les mesures possibles et nécessaires pour protéger l’accès au marché des petits et moyens agriculteurs et paysans en ces temps difficiles. ECVC demande à ce que tous les moyens nécessaires à la poursuite de leur travail leurs soient donnés, plus précisément :

·Nous exigeons que les chaînes d'approvisionnement courtes (locales) et les points de vente directe, tels que les marchés locaux et les magasins agricoles, restent ouverts dans toute l'Europe et que des mesures appropriées soient prises pour assurer leur sécurité.

·Nous appelons les autorités européennes, nationales et locales à prendre des mesures proactives adaptées à la situation afin que les petits agriculteurs et les paysans puissent vendre leurs produits sur différents canaux, y compris sur les circuits directs et courts, ainsi qu'à la grande distribution, diminuant ainsi le risque de voir une grande partie de leur production invendable dans les campagnes à cause d’un manque d'infrastructures ou autres entraves bureaucratiques.

·Nous réclamons un soutien économique envers les paysans affectés par la crise là où c’est possible, à l’aide de mesures économiques telles le paiement anticipé des subventions de la PAC.

·Nous sollicitons la promotion des marchés directs et des groupements d'achats solidaires (AMAP, coopératives de consommateurs, etc.) car ils permettront de minimiser le risque de contamination, d'une part en réduisant le transport des aliments et des personnes, d'autre part en empêchant un grand nombre de personnes de se rassembler dans des espaces fermés (comme les supermarchés).

·Nous voulons que la sécurité des petits et moyens producteurs d’aliments et des travailleurs du secteur alimentaire soit garantie face aux risques liés au COVID-19, afin qu'ils puissent effectuer leur travail sur le terrain et sur les marchés locaux. Les gouvernements doivent trouver le moyen de fournir aux travailleurs tous les outils nécessaires (tels que des masques, des produits d'hygiène, etc.) pour qu’ils puissent travailler en toute sûreté.

·Nous souhaitons que tous les travailleurs agricoles salariés conservent leur emploi, la totalité de leurs droits syndicaux et des revenus suffisants sans discrimination et quelles que soient les circonstances. Les institutions doivent garantir des conditions de santé adéquates dans les établissements et les logements des travailleurs, ainsi qu'une alimentation et des ressources suffisantes lorsqu'ils ne peuvent pas se déplacer, n'ont pas emploi ou de prestations sociales. Les migrants et les réfugiés doivent pouvoir obtenir et renouveler leur permis de séjour sans aucun obstacle.

ECVC appelle également les décideurs européens et nationaux à être aussi déterminés à modifier leur politique agricole et alimentaire qu'ils le sont à stopper la pandémie de COVID-19. Ils doivent s’adapter à la crise économique, sociale et environnementale dont souffre le secteur, en développant des mesures visant à garantir une production locale, saine et durable entre les mains des petits et moyens agriculteurs à un prix équitable, et non pas sur la base de prix internationaux artificiels qui ne tiennent pas compte des coûts de production ni de leurs aspects sociaux et environnementaux selon chaque région. L'UE doit cesser de se servir de l'agriculture et du droit à l'alimentation comme d’un élément quelconque de négociation supplémentaire pour les traités sur le commerce et l’investissement.

L'UE doit commencer à développer des instruments solides pour stabiliser les marchés de certains secteurs où des déséquilibres peuvent être générés, soit en restreignant des exportations vers les pays tiers, soit en réduisant la consommation. À ce jour, on ne sait pas exactement combien de temps dureront les mesures énergiques mises en place pour lutter contre le COVID-19. Il est essentiel d'agir maintenant pour promouvoir et protéger les petits producteurs et les paysans, et pour faciliter la souveraineté alimentaire en cette période cruciale.

Nous présentons sur cette page les informations et mises à jour recueillies auprès de nos membres et alliés : https://www.eurovia.org/fr/covid-19-dernieres-informations-et-mises-a-jour/

Contact : Andoni García Arriola, Comité de Coordination d’ECVC : + 34 636 451 569 – ES, EUZ
Ramona Duminicioiu – Comité de Coordination d’ECVC : +40 746 337 022 – FR, ES, EN, RO
José Miguel Pacheco – Comité de Coordination d’ECVC : +351 918736441 – ES, PT

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lundi, 23 mars 2020
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Un manque de personnel dans l'agriculture est entrain de se profiler à l’horizon, car nombre de travailleurs saisonniers étrangers ne peuvent ou ne veulent plus venir en Suisse à cause de la situation actuelle.

Pour palier à ce manque, l’Union Suisse des Paysans a décidé d'utiliser la plateforme Agrix.ch: les exploitations agricoles à la recherche de bras pourront y publier leurs offres d’emploi ; les personnes en chômage forcé car se trouvant dans un secteur à risque mais qui aimeraient bien reprendre une activité pourront s’y enregistrer.

Untierre recommande vivement l'utilisation de cette plateforme!

Si vous avez besoin de main d'oeuvre, ou si vous êtes actuellement au chômage forcé, inscrivez vous sur cette plateforme!

Lien vers la plateforme : https://www.agrix.ch/

vendredi, 20 mars 2020
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Uniterre, FRACP, Agrisodu, MAPC, Grassrooted

L’utilisation du féminin est choisie à des fins de lisibilité et inclut toutes les identités de genre.

Le 17 mars, le Conseil fédéral a décidé de fermer tous les marchés jusqu’à nouvel ordre. Cette restriction a aussi réduit les possibilités de livraison des paniers de légumes aux points de livraisons habituels. Seuls sont ouverts « les magasins d'alimentation et les commerces qui proposent des denrées alimentaires et des biens nécessaires à la vie ». Il s’agit d’une inégalité de traitement et d’une aberration car les circuits courts ont un rôle prépondérant à jouer dans l’approvisionnement et la sécurité alimentaire de la population suisse. De plus, cette décision de fermeture des marchés provoque la perte d’aliments produits localement et contrevient à l’article 104 a de la constitution qui stipule que « les exploitations paysannes qui cultivent le sol » doivent être soutenues et encouragées afin de contribuer à la sécurité alimentaire du pays.

En tant que productrices, transformatrices et citoyennes, nous sommes consternées par la décision du Conseil fédéral de fermer tous les marchés. Actuellement quelque 20% des paysannes pratiquent la vente directe qui leur permet d’obtenir des prix rémunérateurs et assure à leur clientèle des produits de proximité, frais, sains, en toute transparence.

Dans cette situation de pandémie mondiale, nous nous trouvons face à un paradoxe :alors que les grandes chaînes de distribution importent des denrées alimentaires et voient leurs rayons se vider intégralement,lesstocksdenourriture produitsettransformés par les productrices localesvont s’accumulerdansleschamps,leschambresfroideset lescelliers !

La commercialisation de nourriture produite localement permettrait de compenser la demande en produits frais, de réduire la pression sur la grande distribution et de diminuer la fréquentation des grandes enseignes. Ces enseignes, qui plus est, sont confinées et permettent difficilement de se conformer aux règles sanitaires en cours.A contrario, un marché en plein air, peut être organisé de manière sûre afin d’éviter les risques de contamination.

Nous signataires de ce communiqué, nous demandons au Conseil fédéral et aux autorités cantonales de nous aider à mettre en place des mesures adaptées sur les marchés pour respecter les mesures sanitaires : espacer les stands ; recourir à du personnel supplémentaire pour gérer le service à la clientèle et éviter le contact avec les fruits et légumes et faire appel à la protection civile pour réguler le flux de personnes, etc. Nous exigeons de nos autorités un soutien actif pour que ces productrices puissent continuer l’activité de vente au marché et des mesures en faveur de la production indigène afin d’éviter le gaspillage alimentaire.

Contacts presse :

Michelle Zufferey, Uniterre – 078 640 82 50 (F/D)

Gaëlle Bigler, FRACP - 079 486 59 01 (F)

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mardi, 17 mars 2020
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26 travailleurs de la ferme d’Almeria « Haciendas Bio » - certifiée Bio Suisse - ont récemment écrit à la direction une lettre critiquant leurs conditions de travail précaires : Contrats de journaliers licenciables sans délai, des salaires inférieurs au minimum légal, les heures supplémentaires non payées, le travail sans habits de protection dans des serres où l’on vient d’épandre du souffre, des installations sanitaires lamentables, etc. Ils ont exigé, outre des améliorations immédiates des conditions de travail, l’élection d’une commission représentant les travailleuses et les travailleurs face à la direction. La direction, à l’heure où nous rédigeons ce communiqué, n’a pas encore donné réponse. Les travailleurs ont fait appel à un organe de médiation local pour imposer des améliorations et des négociations sont en cours dans ce cadre.

Une telle situation est courante dans l’agriculture intensive à Almeria. Ce qui est déconcertant, c’est que l’on puisse la rencontrer dans des entreprises certifiées sous le sigle de Bio Suisse : Les consommatrices et consommateurs de produits bio attendent de Bio Suisse un contrôle strict des règles auxquelles doivent se conformer les entreprises certifiées à l’étranger, surtout dans des zones à risques sur le plan social comme Almeria ! Haciendas Bio n’est pas le premier cas de conflit qui secoue des entreprises certifiées Bio Suisse à Almeria. A Bio Sabor, une autre entreprise certifiée, la situation est conflictuelle depuis des années sans que les mauvaises pratiques sociales aient pu être corrigées.

Les consommatrices et consommateurs attendent que la production certifiée Bio Suisse inclut le respect tant des ressources naturelles que des ressources humaines : Il est inadmissible que Bio Suisse ne prenne pas clairement position contre la précarité du travail dans les entreprises certifiées à l’étranger et qu’elle tolère des conditions de travail, reposant sur l’asservissement et l’exploitation éhontée de la main d’œuvre maghrébine et sub-saharienne.

Que ces pratiques existent dans des entreprises certifiées Bio Suisse est un fait. Bio Suisse doit s’attaquer au problème et le résoudre ! Nous attendons d’elle un contrôle efficace des conditions de travail à Almeria et dans toutes les régions concernées en Espagne et dans d’autres pays du bassin méditerranéen d’où proviennent la majeure partie des importations de fruits et légumes, noix, noisettes et amandes, huiles, vin et autres. Les entreprises Bio en Espagne doivent rémunérer les travailleuses et travailleurs conformément aux Conventions Collectives de Travail locales et s’aligner sur le salaire minimum (SMI) augmenté récemment au niveau national par le gouvernement espagnol à savoir € 7.28 / heure. Les entreprises Bio doivent aussi faciliter l’élection de comités d’entreprise qui représentent les travailleuses et travailleurs et s’abstenir de toute mesure de représailles contre leurs représentant.e.s ainsi que contre les candidat.e.s à la représentation des travailleurs, ceci afin de permettre un dialogue social efficace.

Il en va de la crédibilité du label bourgeon !


Communiqué de Presse, 17 mars 2020

jeudi, 12 mars 2020
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L’organisation paysanne Uniterre a pris connaissance de la récente décision de l’IP Lait (Interprofession Lait) de ne pas augmenter le prix indicatif du lait d’industrie pour le prochain trimestre. L’étonnement et l’indignation sont grands au sein de la Commission de lait qui s’est penché sur la situation.

Il est constaté en premier lieu que la loi du marché, normalement régie par l’offre et la demande, ne fonctionne décidemment que dans un sens. Alors que l’année laitière s’est achevée sur un volume total historiquement bas, le plus faible depuis 2007, les acheteurs et distributeurs estiment toujours qu’il n’est pas nécessaire de revaloriser la matière première. Comme toujours, les producteur.trice.s ont dû s’incliner et accepter le maintien du statut quo, à 71 centimes par kilo (pour le segment A). Rappelons en plus que ce prix n’a qu’une valeur indicative, que les acheteurs paient toujours un prix inférieur, mais que l’augmentation du prix indicatif permet en général l’augmentation du prix réalisé.

Un tapis vert mitigé

Deuxièmement, alors que l’IP lait se félicite de la mise en œuvre du standard de durabilité Tapis Vert, plusieurs producteur.trice.s ont signalé que leur acheteur avait modifié les pourcentages de lait A et B dans leur décompte de lait. Les 3 centimes de supplément promis par le Tapis Vert ne s’appliquant qu’au segment A, si le pourcentage de ce segment baisse au profit du segment B, alors les producteur.trice.s sont une nouvelle fois floués. En plus de cela, leur prix du lait moyen (incluant le segment A et B) a même baissé entre septembre 2019 et janvier 2020. Le rapport PSL sur la surveillance du prix du lait de décembre 2019 confirme cet état de fait. Un nouveau tour de passe-passe pour ne pas verser aux familles paysannes le revenu qui leur est dû. Dès lors, quelle confiance peut-on encore accorder aux représentants des producteur.trice.s siégeant à l’IP lait, puisqu’ils ne remplissent pas leur rôle ? Et bien sûr, n’oublions pas que pour les consommateur.trice.s, les prix ont augmenté !

Vive les importations de beurre !

Pour couronner le tout, l’article de l’Agri du 28 février intitulé « Des importations de beurre seront nécessaires pour combler le marché », où la FSFL (Fédération des Sociétés Fribourgeoises de Laiterie) est interviewée, nous laisse un goût très amer. Oui, tout porte à croire que nous nous dirigeons vers un risque d’ouverture de la ligne blanche, au vu des stocks de beurre qui sont quasi nuls en ce début d’année et la pénurie de matières premières qui semble nous attendre en fin d’année. Il est consternant de voir qu’aucune mention n’est faite de la nécessité d’une augmentation du prix du lait aux producteur.trice.s. Encore une fois, les Fédérations laitières ne sont-elles pas censées défendre les producteur.trice.s de lait ? Nous peinons à le croire.

La commission lait d’Uniterre demande à l’IP lait ainsi qu’à la FPSL (Fédération des Producteurs Suisses de Lait) une adaptation à la hausse du prix du lait segment A, des éclaircissements valables pour justifier l’augmentation de la proportion de segment B et une réelle application du Tapis Vert ! Si nous voulons arrêter l’hémorragie parmi nos producteur.trice.s de lait et maintenir une production de lait de centrale en Suisse, et ainsi éviter une ouverture de la ligne blanche, nous devons nous battre pour un meilleur prix du lait aux producteur.trice.s! Si une raison supplémentaire de revaloriser le prix du lait s’avère nécessaire, on rappelle que la Coopérative du Lait équitable, dont le succès initial ne se dément pas, prouve que les consommateur.trice.s suisses sont prêt.e.s à soutenir les familles paysannes.

Sources : Surveillance du prix du lait, Rapport de décembre 2019, PSL et décomptes laitiers

vendredi, 06 mars 2020
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Les inscriptions pour la 20ème édition de la Semaine du Goût - du 17 au 27 Septembre 2020 - sont ouvertes!

Pour inscrire votre événement, vous pouvez vous loguer directement avec votre adresse email sur gout.ch. Il est aussi possible de s’inscrire via le formulaire papier.

Délai d'inscription: 30 avril 2020

Cette année, Franck Giovannini – Chef cuisinier du restaurant de l’Hôtel de Ville à Crissier – sera le Parrain de la Semaine du Goût. Pour la première fois, une région entière assume le rôle d'ambassadeur du goût. Heidiland, qui s'étend sur les deux cantons de Saint-Gall et des Grisons, sera la Région du Goût et proposera un riche programme d’événements gourmands.

lundi, 02 mars 2020
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Le 27 janvier 2020, le syndicat des paysans et paysannes Uniterre et le vigneron Willy Cretegny ont officiellement lancé le référendum contre l'accord de libre-échange avec l'Indonésie. Entre-temps, outre les Jeunes Socialistes, les Jeunes Verts, l’Association des petits paysans, Slow Food et de nombreuses autres organisations se sont également prononcés en faveur du référendum. Malgré ce délai, environ 27’ 000 signatures ont déjà été recueillies au cours du premier mois.

L'Indonésie est le plus grand producteur mondial d'huile de palme, exportant plus de 30 millions de tonnes d'huile de palme brute et raffinée en 2018. Cette production est étroitement liée au défrichement ou aux incendies à grande échelle de forêts vierges pour la production d'huile de palme, ainsi qu’aux émissions massives de gaz à effet de serre. Les monocultures détruisent irrémédiablement l'une des forêts tropicales les plus riches en espèces du monde : les populations indigènes, les agriculteurs et les paysans sont déplacés en conséquence. Près de 10 % de la superficie des terres sont désormais constitués de plantations de palmiers à huile.

Le greenwashing au plus haut niveau de la chaîne de valeur

Selon l'accord économique de l'AELE, les importations d'huile de palme (conformément au paragraphe 2 lit. A) doivent répondre aux critères suivants : «qu'elle n'ait pas été produite en violation des lois, politiques et pratiques visant : à protéger la forêt primaire, les tourbières et les autres écosystèmes d'importance particulière de l'Indonésie; à protéger l'air et l'eau de la pollution; et à garantir les droits des populations locales et, en particulier, des populations autochtones et des travailleurs agricoles1

Il est évident que les critères mentionnés ci-dessus sont violés de manière flagrante et étendue. Mathias Stalder, coordinateur du référendum, critique également «le fait que les clauses de durabilité invoquées par les ONG comme étant progressistes sont exclues du tribunal arbitral, et qu'en outre il y a un manque de possibilités de contrôle et de sanctions contraignantes.»

Manque de transparence et absence de durabilité

Une enquête menée par le gouvernement indonésien en août 20192 a révélé que 81% des plantations de palmiers à huile étaient en infraction avec les exigences du gouvernement. Par exemple, de nombreuses entreprises de plantation n'ont pas de permis de culture et ne respectent pas les normes nationales de durabilité ; il s'agit souvent de plantations illégales dans des zones de protection des forêts ou des tourbières. Le réseau de recherche Trase (Transparent supply chains for sustainable economies)3 a publié une étude sur les chaînes d'approvisionnement en huile de palme en Indonésie au début de 2020. Cinq groupes de sociétés contrôlent les deux tiers des raffineries et exportent, s'approvisionnant auprès de centaines de moulins, qui sont à leur tour approvisionnés par des centaines de milliers de petits agriculteurs. Leurs recherches révèlent des «zones d'ombre importantes» dans les informations sur la propriété - jusqu'au point de dissimulation - rendant la traçabilité difficile, voire impossible. On ne sait toujours pas comment les raffineries, avec des obligations de déforestation zéro, sont en mesure d'identifier d'où les usines tirent leurs produits L'analyse de «Trase» montre clairement que les capacités des usines actuelles sont bien supérieures à leur production actuelle (85 millions de tonnes contre 41 millions de tonnes en 2018). Ils craignent donc une extension des plantations de 1,5 million d'hectares de forêt vierge.

Les "pyromanes" sont en Suisse

Alors qu'en septembre 2019, 300’000 hectares de forêt tropicale ont brûlé en Indonésie, une superficie plus grande que le canton du Tessin, la Suisse alimente la propagation des monocultures de palmiers à huile avec un accord de libre-échange avec l'Indonésie. De grandes entreprises telles qu'Unilever, Mondelez, Nestlé et Procter & Gamble (P&G), ainsi que des négociants en huile de palme comme Wilmar, achètent de l'huile de palme à des producteurs liés aux nombreux incendies en Indonésie, selon une étude de Greenpeace International4 datant de novembre 2019. Quatre sociétés de commerce de matières premières, toutes basées à Genève, en profitent également : Cargill, Bunge, Louis Dreyfuss Company et Olan. Ensemble, ils génèrent des profits annuels de 220 milliards de dollars US, ce qui équivaut au produit national brut total des 40 pays les plus pauvres.

Accès à la terre et mise en œuvre de la réforme agraire

En réponse aux incendies massifs de forêt, notre organisation sœur, l'Union des paysans indonésiens (SPI), a appelé le gouvernement à transformer le modèle agricole indonésien en une agriculture agroécologique et à donner la priorité à la souveraineté alimentaire. «S'abstenir de pratiques agricoles destructrices n'est que dans l'intérêt des marchés internationaux, qui sont actuellement au bord de la crise», ont-ils écrit dans une déclaration d'octobre 2019. «Avant la libéralisation du commerce, l'Indonésie exportait du riz et aujourd'hui le pays est obligé d'en importer près de 2 millions de tonnes. Plus de 20 % de la population indonésienne souffre de malnutrition, la moitié des gens vivent en dessous du seuil de pauvreté», écrit le secrétaire syndical Rudi Berli, «dont beaucoup sont de petits agriculteurs et des sans-terre».

La pression concurrentielle continue de s'accroître

Les 12’500 tonnes de contingents d'huile de palme sont en concurrence directe et déloyale avec la production nationale de graines oléagineuses. Comparaison des prix: 2.64 frs/kg pour l'huile de colza après transformation, 2.59 frs/kg pour l'huile de tournesol, contre 2.51 frs/kg pour l’huile de palme (droits de douane inclus). Une réduction de 35 % des droits de douane, comme stipulé dans l'accord de libre-échange avec l'Indonésie, signifie une réduction de 40 centimes. Rudi Berli, producteur de légumes et porte-parole du comité référendaire, critique: «La réduction des droits de douane sur les importations d'huile de palme stimule en outre la demande. L'objectif d'obtenir des matières premières agricoles aussi librement que possible et au prix le plus bas possible est ici mis en œuvre. Avec des conséquences fatales pour l'homme et l'environnement - au seul bénéfice de l'agro-industrie.»

La date limite du référendum expire le 9 avril 2020. Les feuilles de signature doivent être renvoyées au comité référendaire avant le 20 mars 2020.

1 Nachhaltigkeit im Handelsabkommen mit Indonesien von Dr. jur. Elisabeth Bürgi Bonanomi

https://boris.unibe.ch/132880/1/Buergi-Bonanomi_EFTA-Indonesien CEPA palmoil.pdf

2 81% of Indonesia’s oil palm plantations flouting regulations, audit finds - Hans Nicholas Jong https://news.mongabay.com/2019/08/81-of-indonesias-oil-palm-plantations-flouting-regulations-audit-finds/

3 Trase Corporate ownership and dominance of Indonesia’s palm oil supplyhttp://resources.trase.earth/documents/infobriefs/infobrief09EN.pdf

4 Burning down the House: How Unilever and other global brands continue to fuel Indonesia’s fires https://storage.googleapis.com/planet4-international-stateless/2019/11/5c8a9799-burning-down-the-house-greenpeace-indonesia-fires-briefing.pdf


mercredi, 26 février 2020
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Si l’accord de libre-échange que le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) négocie actuellement avec la Malaisie entre en vigueur, les paysannes et paysans malaisiens perdront la maîtrise de leurs semences au profit de grands groupes agro-industriels. Action de Carême, Pain pour le prochain et Être Partenaires lancent une action internationale pour que les normes de protection des obtentions végétales qui menacent les systèmes semenciers paysans dans les pays du Sud ne soient plus incluses dans les accords de libre-échange.

Aujourd’hui, plus de la moitié des semences commerciales sont contrôlées par trois multinationales, dont Syngenta, qui a son siège en Suisse. Une poignée d’entreprises décide donc de ce que nous cultivons et de ce que nous mangeons. La gamme des semences produites par ces multinationales ne comprend que quelques espèces, généralement inadaptées aux particularités locales. Pour qu’elles poussent et atteignent un rendement élevé, les paysannes et paysans doivent aussi acheter des engrais et des pesticides aux mêmes multinationales, qui obtiennent ainsi de juteux bénéfices, au détriment de l’environnement et de la biodiversité.

Dans l’accord de libre-échange en cours de négociation, la Suisse demande à la Malaisie d’adopter une loi stricte en matière de protection des obtentions végétales conforme à la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales ratifiée en 1991 (UPOV 91). La protection des obtentions végétales – une sorte de brevet sur les semences – garantit aux semenciers un monopole, dont tirent parti, pour l’essentiel, les multinationales de l’agriculture. « Si nous ne pouvons plus produire nos semences, ce sont les semenciers qui fixeront les prix. Cette loi nous empêche en outre de transmettre nos connaissances ancestrales aux générations de demain », explique Borhan Omar, membre du conseil communal de Sungai Rusa en Malaisie. Depuis des générations, les familles paysannes de son village sélectionnent leurs propres semences, qu’elles multiplient, échangent et vendent. Or, ce sont précisément ces pratiques qu’une nouvelle loi veut interdire.

Les conséquences de ce modèle sont déjà visibles dans d’autres pays d’intervention d’Action de Carême et de Pain pour le prochain. « Au Honduras, nos partenaires ont déposé une plainte constitutionnelle contre une loi qui met en péril le droit à l’alimentation de la population et plus spécifiquement le droit aux semences. La procédure est encore en cours », relate Ester Wolf, responsable Droit à l’alimentation à Pain pour le prochain. « Le droit aux semences est reconnu dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans, approuvée en 2018 par de nombreux pays, dont la Suisse. Il est incohérent que la Suisse demande une loi qui limite l’accès aux semences des familles paysannes dans les accords de libre-échange », poursuit-elle.

Pour que la Malaisie ne connaisse pas le même sort, plus de 90 paysannes et paysans malaisiens ont envoyé des lettres au SECO pour lui demander d’exclure l’adoption d’une loi conforme à l’UPOV 91 des négociations de l’accord de libre-échange. Par signe de solidarité avec la Malaisie et parce qu’elles sont elles-mêmes concernées, plus de 1000 personnes d’Afrique, d’Amérique latine et d’autres pays d’Asie ont elles aussi écrit au SECO. Le public suisse est également invité à soutenir cette action, comme l’ont déjà fait plus de 200 personnes et de nombreuses paroisses.

En lançant leur Campagne œcuménique 2020 (du 26 février au 12 avril) intitulée « Ensemble pour une agriculture qui préserve notre avenir », Action de Carême, Pain pour le prochain et Être Partenaires demandent que les paysannes et paysans puissent conserver la propriété et la maîtrise de leurs semences.

Afin de sensibiliser le public suisse aux enjeux liés aux semences, les trois œuvres ont mis sur pied plusieurs événements (voir les détails plus bas) qui auront comme protagonistes des spécialistes du domaine semencier, des personnes du milieu associatif qui s’engagent pour la sécurité alimentaire ainsi que des académiciennes. L’hôte de la campagne de cette année, Octavio Sánchez Escoto, interviendra à trois des six événements proposés et apportera son témoignage sur la situation au Honduras. Octavio Sánchez Escoto est coordinateur d’ANAFAE, une organisation partenaire qui promeut l’agroécologie et l’accès aux semences traditionnelles.

Dossier de presse comprenant des documents de fond :

Modèle de la lettre adressée au SECO : www.voir-et-agir.ch/semences

Photos des expéditeurs et expéditrices de la lettre adressée au SECO : www.voir-et-agir.ch/lettres

Notre publication Perspectives sur le sujet : « Les semences appartiennent aux familles paysannes »

Reportage multimédia : « Les semences, à l’origine de tout »

Court film d’animation qui explique la problématique en 3’50’’ : « Semences en résistance ».

Hôte de la campagne 2020 (en Suisse du 17 au 29 mars, mais joignable à distance) : Octavio Sanchez Escoto, Honduras, coordinateur d’ANAFAE, une organisation partenaire qui promeut l’agroécologie et l’accès aux semences traditionnelles

Site web de la campagne : www.voir-et-agir.ch/semences

Renseignements :

Ester Wolf, responsable Droit à l’alimentation chez Pain pour le prochain

wolf@bfa-ppp.ch, 021 614 77 13, 076 481 06 01

Tiziana Conti, responsable de la communication chez Action de Carême

conti@fastenopfer.ch, 021 617 88 82, 076 366 06 40

mardi, 18 février 2020
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Pour une alimentation saine pour tous, contre l'injustice sociale, le changement climatique et la perte de biodiversité. L'agriculture nous concerne tous et toutes.

Ce matin a eu lieu a Bern la conférence de presse d'annonce de la manifestation "L'alimentation est politique!" de ce samedi 22 février.

Uniterre a présenté les revendications suivantes dans le cadre de sa participation:

Sur les plans écologique, social et économique, la politique agricole actuelle est en difficulté. L'agriculture paysanne est tiraillée entre la pression vers plus de marché, de libre-échange et d'esprit d'entreprise, et les demandes toujours plus nombreuses de durabilité et de bien-être des animaux. La pression sur les coûts s'en trouve accrue, les intrants et les investissements sont élevés et le prix de vente est bien inférieur au prix couvrant les coûts de production. Résultat : 3 fermes par jour ferment définitivement leurs portes.

Depuis sa fondation en 1951, le syndicat paysan Uniterre poursuit l'objectif d'une agriculture durable. L'agriculture fournit d'importants services sociaux, tels que la production d'aliments sains, le développement rural, la protection des paysages, la promotion de la biodiversité et la préservation de la fertilité des sols. Ces services doivent être reconnus, soutenus par la société et, compte tenu de la crise climatique et écologique, fortement promus en termes de durabilité. La protection des ressources et des cycles naturels est d'une grande importance.

Avec le mouvement paysan international "La Via Campesina", Uniterre s'engage en faveur de la souveraineté alimentaire. Nous devons façonner la politique agricole et alimentaire de sorte à ce qu'elle réponde à nos besoins - de manière démocratique, équitable et autodéterminée : Un système alimentaire local, durable et diversifié, avec des conditions de travail dignes et équitables, ainsi que des prix justes.

L'agroécologie façonne le travail d'Uniterre et de La Via Campesina et combine les connaissances traditionnelles avec la défense des droits des paysan.ne.s. Ces derniers englobent l'accès aux semences, à la terre, à l’eau et à d’autres biens communs. Nous comprenons l'agroécologie comme un processus social. Les initiatives en faveur de l'agroécologie, de la souveraineté alimentaire et de la déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant en milieu rural (UNDROP) sont des résultats concrets de l'engagement des paysan.ne.s en faveur de la justice. Ils forment l'actuelle base du travail politique d'Uniterre.

Les accords de libre-échange nuisent à l'agriculture dans le monde entier. Nous revendiquons que les produits agricoles doivent être protégés contre les importations de denrées alimentaires bon marché, et que les biens agricoles doivent être exclus des accords de libre-échange. Nous sommes dépendants du commerce transfrontalier, mais celui-ci doit être basé sur des normes équitables et écologiques, et non sur des prix de dumping. L'approvisionnement de la population en denrées alimentaires nationales est une priorité.

La situation des revenus des agriculteurs doit être améliorée. Des prix équitables, des contrats d'achat à long terme avec des quantités et des prix contraignants, garantissent des investissements futurs qui tiendront compte de l’écologie et du bien-être animal. Notre objectif est de répondre aux besoins réels de la population, qui soit servie aussi directement que possible, et non de satisfaire un marché dominé par de grands distributeurs et quelques transformateurs. Les prix des denrées alimentaires ne doivent pas devenir le jouet d'une politique sociale malavisée.

Les femmes d'ici et d'ailleurs dans le monde ont un accès très limité à la terre. En Suisse, seulement 6 % des exploitations agricoles sont gérées ou détenues par des femmes. C'est pourquoi nous exigeons : Plus de personnes dans les exploitations agricoles, et non de moins en moins ! Dans l'agriculture également, le travail devrait être réparti de manière équitable entre un plus grand nombre de personnes, hommes, femmes et jeunes.

Une agriculture d'avenir signifie pour nous que les personnes travaillant dans l'agriculture, le commerce alimentaire, la gastronomie et la transformation trouvent un moyen de subsistance et qu'une vie digne pour tou.te.s soit ainsi rendue possible.

Notre mouvement est également un pont vers le Sud. L'appauvrissement mondial des paysan.ne.s, le monopole des semences par l’agroindustrie, la saisie et l'expulsion des terres et les exportations bon marché du Nord sapent également la souveraineté alimentaire et détruisent les moyens de subsistance des paysan.ne.s de cette région, avec pour conséquences la fuite et la migration. Nous disons : « Ca suffit ! »

Maria Jakob, Ursina Töndury et Mathias Stalder, Uniterre

vendredi, 07 février 2020

En accordant des concessions douanières massives sur l'huile de palme, l'accord de libre-échange avec l'Indonésie signé par la Suisse neprofite qu'aux négociants de matières premières et à l'industrie agro-alimentaire.

Alors qu'en septembre 2019, 300'000 ha de forêts tropicales étaient en feu en Indonésie, il est incompréhensible que la Suisse favorise l'extension du commerce d'huile de palme.

Les importations d'huile de palme bon marché mettent sous pression la production indigène de tournesol et de colza.

Nous voulons dénoncer le rôle des entreprises de sociétés de trading avec les matières premières alimentaires tel que l'huile de palme. Pour quatre sociétés d'entre elles, toutes actives à Genève, à savoir Cargill, Bunge, Louis Dreyfuss Company et Olam elles engrangent à elles seules des bénéfices annuels de 220 Mrds de dollars. Cette somme équivaut au PIB de l'ensemble des 40 pays les plus pauvres.

Selon le principe du pollueur-payeur, nous leur adresserons aujourd'hui une facture pour les coûts sociaux et environnementaux qu'elles causent.

Parallèlement nous lançons notre campagne de financement participatif pour la campagne sur l'huile de palme, car nous devons compter sur nos propres moyens pour que cette question puisse être soumis à une votation populaire.

Lien vers le site : https://wemakeit.com/projects/stop-huile-de-palme

Pour plus de renseignements :

Rudi Berli, président Uniterre Genève, (fr/de), 078 70 77 883

Willy Cretegny, Nouveau Radical, (fr), 079 626 08 25

www.stop-huile-de-palme.ch