Communiqué de Presse
La production de masse et l’industrie agro-alimentaire viennent de fournir une fois de plus la preuve qu’elles sont totalement incompétentes. Si la rationalisation à outrance, la concentration d’animaux de rente dans de grandes halles et la diminution tous azimut des coûts de production peuvent sembler efficaces dans un premier temps, les scandales alimentaires qui jalonnent les ans ne font que nous rappeler que ce modèle est dépassé. En termes de durabilité, nous sommes bien loin des objectifs fixés. Se retrouver avec des millions d’œufs à détruire et des centaines de milliers de poules à abattre (au bas mot), c’est une honte pour nos civilisations. Les victimes seront à nouveau les producteurs et leurs animaux d’un côté, les consommateurs de l’autre, comme toujours les deux extrémités de la chaine. Les premiers subissent les retombées très négatives du scandale, et les seconds sont bernés par les belles promesses de l’agro-alimentaire. Quand allons-nous apprendre de nos erreurs ?
Et combien de temps encore les grands distributeurs d’ici et d’ailleurs pourront-ils engranger de juteux bénéfices ?
La pression énorme qu’ils mettent sur les fournisseurs pour obtenir toujours plus en payant toujours moins est directement responsable du scandale. Que nos deux chers géants orange fassent donc leur examen de conscience !
Si la production indigène n’est pas entièrement à l’abri d’écueils de ce genre, elle reste néanmoins la plus sûre. Seules des exploitations agricoles travaillées par des familles paysannes sont à même d’assurer notre futur alimentaire. Il faut cesser de voir dans le bon marché et l’ultra-rapide la réponse aux problèmes de notre temps. Produire de la nourriture de qualité prend du temps, demande des compétences, un investissement personnel fort et implique des coûts. Il faut donc donner aux producteurs les moyens d’aller dans le bon sens : revaloriser le rôle du paysan, lui permettre de gagner sa vie décemment, c’est la seule solution pour ne plus vivre ce qui s’est passé en Europe ces dernières semaines. On nous rétorquera que se nourrir suisse coûte cher, mais quel est le prix social, sanitaire et écologique de ces œufs contaminés ? Plutôt que de payer les pots cassés, nous avons tout intérêt à nous tourner dès maintenant et pour de bon vers une véritable production agricole durable.
Contact presse : Vanessa Renfer – v.renfer@uniterre.ch/ 032 757 28 85
Intervention de Fernand Cuche sur le sujet lors de l'émission "Forum" de la RTS 1ère le vendredi 11 août à 18h: https://pages.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/8820... à partir de 14 min. 30s
Les paysan-ne-s de plus de 70 pays se retrouvent pour construire la souveraineté alimentaire
19 Juillet 2017, Derio – La septième Conférence internationale de La Via Campesina, le plus grand mouvement paysan au monde, commence aujourd’hui à Derio, une ville tranquille de la province de la Biscaye, au Pays basque. Elle s’y tiendra jusqu’au 24 juillet.
Plus de 450 représentant-e-s de mouvements paysans venus du monde entier se rassembleront pour continuer leur lutte contre le capitalisme et pour proposer des outils concrets de construction d’un autre monde, basé sur la dignité et la souveraineté alimentaire.
Cette conférence, organisée tous les 4 ans, est un rassemblement unique de mouvements paysans et l’espace de décision le plus important de La Via Campesina.
«Ce moment est unique car nous sommes un mouvement très divers et pourtant très uni dans les multiples luttes que nous menons. Nous sommes ceux et celles qui travaillent la terre et nourrissent le monde mais nos territoires sont constamment attaqués. Nous faisons face à une criminalisation croissance. Cette conférence est un pas de plus dans l’internationalisation de nos luttes et dans la création d’une stratégie pour contrer les forces mondiales du Capital et construire un mouvement pour le changement», déclare Elizabeth Mpofu, paysanne au Zimbabwe et coordinatrice générale de La Via Campesina.
«La Via Campesina continue de grandir, nous sommes maintenant près de 200 organisations. Nous sommes une force politique de référence à l’échelle internationale», ajoute Unai Aranguren, membre européen du Comité de coordination international de La Via Campesina.
La VIIe Conférence internationale a été précédée par la IVème Assemblée internationale des jeunes (du 16 au 17 juillet) et par la Vème Assemblée internationale des femmes (du 17 au 18 juillet), des espaces pour que les jeunes paysan-ne-s et les femmes du mouvement puissent exprimer les enjeux qui leur sont propres et faire des propositions dans cette lutte.
L’Assemblée des jeunes a fait écho au fait que les jeunes sont celles et ceux le plus concerné-es par les migrations. Il est aujourd’hui plus urgent et plus nécessaire que jamais pour les mouvements sociaux d’investir dans la jeunesse paysanne. Il fait d’une part promouvoir une réforme agraire qui permette aux jeunes paysan-ne-s d’accéder à la terre, aux territoires et de pouvoir les contrôler et d’autre part intensifier les formations sur les pratiques agro-écologiques paysannes. Les jeunes ont aussi témoigné de leur solidarité à l’égard de la « Marche pour la défense de la souveraineté alimentaire et de la Terre Mère », organisée par le mouvement pour la terre en Euskal Herria.
L’Assemblée des Femmes a souligné la multiplication des cas de violences faites aux femmes, qu’elles soient domestiques, dans le travail agricole ou ailleurs dans la société patriarcale. Les participant-e-s ont également réaffirmé leur engagement à poursuivre leur lutte pour aboutir à un changement, basé sur le féminisme et la souveraineté alimentaire.
Avec un intense programme de quatre jours, le mouvement paysan réfléchira et discutera sur de nombreux sujets, dont la souveraineté alimentaire, l’agroécologie paysanne, les réseaux autonomes de formation, les droits des migrants, le commerce, la justice climatique, la criminalisation des mouvements sociaux et la construction d’alliances. Il discutera également du projet de Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, initié par La Via Campesina et qui a déjà atteint un stade avancé de négociation au sein du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies. De nouvelles lignes d’action stratégiques seront définies, fixant le cadre de la lutte pour les 4 années à venir et accueillant de nouveaux membres et leaders.
Ce dimanche 23 juillet, La Via Campesina, EHNE Bizkaia (l’organisation hôte et membre du mouvement mondial au Pays basque) et leurs alliés marcheront, avec des paysans et des paysannes de la région, jusque Bilbao en solidarité avec toutes celles et tous ceux qui luttent pour défendre leurs terres et territoires contre les grands projets d’infrastructures.
Lundi 24, des visites de terrain seront organisées dans le Pays basque pour tou-te-s les participant-e-s. Des visites plus longues des 26 au 28 juillet sont également prévues pour les participant-e-s des 9 régions de La Via Campesina.
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- Website: www.viacampesina.org
- Facebook: ViacampesinaOfficial
- Twitter: @viacampesinaFR
En ce 4 juillet, c’est devant l’IP lait que des producteurs de lait, à l’appel d’Uniterre, se sont regroupés pour protester contre l’immobilisme honteux des instances concernés et réclamer, parmi d’autres revendications, une hausse du prix du lait immédiat!
Voici ce que Uniterre a revendiqué (Communiqué de presse):
La saignée à blanc continue sur les fermes laitières! Il est temps d’agir et sur trois fronts puisque nos « partenaires commerciaux » semblent bel et bien mépriser la situation paysanne !
Gestion des quantités et prix équitables : les 2 piliers offrant une perspective d’avenir aux familles paysannes et qui figurent noir sur blanc dans l’initiative pour la souveraineté alimentaire
L'absence de règles claires dans le marché laitier a des conséquences fatales et le prix du lait est en chute libre depuis plusieurs années. Discussions avec les partenaires commerciaux, fixation d’un prix indicatif -jamais respecté-, tentative de contractualisation du secteur du lait industriel et segmentation, rien n’y fait. Malgré une hausse du prix du lait au niveau international et une baisse des quantités produites en Suisse, le prix de notre lait continue de stagner à des niveaux si bas qu’il ne couvre même plus la moitié des coûts de production.
Les coûts de production du lait, produit noble par excellence, sont situés entre 90 cts et 1.20.- par litre (chiffres des stations de recherche en agronomie). Or, une grande partie des producteurs de lait ne touchent en moyenne qu’environ 50 cts par litre de lait ! Avec des sous enchères pouvant atteindre 10 cts/litre pour le lait issu des secteurs de restriction ou autres déductions des acheteurs. Une honte !
Comment est-ce possible que du lait suisse, produit selon les critères de qualité suisses, soit vendu au prix de 99 cts par litre dans les rayons de certains grands magasins ? Ce n’est autre que du dumping qui devrait être interdit quand on sait qu’en début de chaine, sur les fermes, des drames humains surviennent ! Le prix de la brique de lait devrait se situer autour de 1.80.-/l pour que chaque maillon de la chaine soit correctement rémunéré (paysans et ouvriers agricoles, transformateurs et grande distribution). Si avec raison, les syndicats se refusent à ce que les salaires des frontaliers soient payés en euros - ce qui provoquerait à coup sûr une sous enchère salariale - et revendiquent des mesures d’accompagnement pour la libre circulation, les paysannes et les paysans suisses ne peuvent tolérer que leur lait soit bradé à un prix inique !
Nous exigeons
- Un prix équitable pour le lait , qui rétribue correctement le paysan.
- La participation active des producteurs à une gestion moderne des quantités produites qui réponde aux besoins de la population. C’est en amont qu’il faut agir plutôt que de créer des fonds à tout va servant à financer l’évacuation des surplus. La surproduction provoque la baisse des prix indigènes, est écologiquement et énergétiquement absurde et détruit les marchés locaux dans les pays vers lesquels nous exportons ces surplus à bas prix.
- Des contrats d'achat de lait généralisés entre les producteurs et les premiers acheteurs sur lesquels soient indiqués les quantités à produire sur une année et le prix qui soit valable au moins six mois.
- Le droit réel des producteurs à ne pas produire des quantités excédentaires (droit de ne pas produire du lait C, voire B)
Ces revendications sont adressées à trois interlocuteurs :
- D’une part à nos acheteurs de lait, avec lesquels nous sommes sensés avoir un partenariat social… s’ils ne réagissent pas à très court terme nous agirons en conséquence !
- A la Confédération qui se doit d’agir quand la situation devient à ce point dramatique et qui en a les moyens légaux grâce à la loi sur l’agriculture. Comme lors d’un large conflit social, elle peut se positionner comme arbitre afin que l’ensemble du secteur trouve un accord satisfaisant. Nous ne lui demandons pas de fixer les prix ou de verser des paiements directs supplémentaires ; nous voulons simplement qu’elle applique la loi jusqu’au bout.
- Et enfin nous parlons aux citoyennes et citoyens suisses qui auront l’occasion de s’exprimer en votant pour notre initiative populaire, probablement en 2018, puisqu’elle offre clairement des solutions à cette situation désastreuse.
Ces revendications sont contenues dans l’initiative souveraineté alimentaire à son alinéa 5
5. La Confédération assume notamment les tâches suivantes:
a. elle soutient la création d’organisations paysannes qui visent à assurer l’adéquation entre l’offre des paysans et les besoins de la population;
b. elle garantit la transparence sur le marché et favorise la détermination de prix équitables dans chaque filière;
c. elle renforce les échanges commerciaux directs entre paysans et consommateurs ainsi que les structures de transformation, de stockage et de commercialisation régionales.
www.souverainete-alimentaire.ch
C’est ensemble que nous pouvons trouver une solution durable. Le statu quo est tout simplement hors de propos. Et nous ne nous contenterons pas de 3-5 centimes de hausse sur le prix du lait actuel qui ne serviront qu’à soulager la bonne conscience des acheteurs sans aucunement dessiner un projet d’avenir pour la filière laitière suisse dans son ensemble.
Pourquoi cette manifestation aujourd’hui ?
Nous constatons, avec regret, que malheureusement, encore une fois, rien ne bouge….malgré les annonces de l’USP et de PSL de réagir si aucune réaction ne se faisait de la part de l’IP lait au 1er juillet. En effet, nous sommes aujourd’hui le 4 juillet, aucune annonce de modification du prix du lait n’a été annoncée par l’IP lait et aucune réaction n’a été faite de la part de l’USP et PSL.
Prix indicatif du segment A pour le 3ème trimestre 2017: la mascarade continue!
Les mois et les années passent, et rien ne semble vouloir changer. Mais quel changement peut-on bien espérer, quand le système n’évolue pas, et se contente de regarder les fermes laitières de notre pays tomber les unes après les autres dans un implacable jeu de domino?
Lausanne, le 9 mai 2017
Invitation à la presse
Ensemble pour la Déclaration des Droits des Paysans de l'ONU
Chère Madame, cher Monsieur,
Uniterre, membre Suisse de La Via Campesina, vous invite à une conférence de presse et un rassemblement qui se tiendront
Le lundi 15 mai à 9h00 sur la place des Nations à Genève
Tél : 021 601 74 67
fax: 021 617 51 75
info@uniterre.ch
www.uniterre.ch
Aux médias
Lausanne, le 11 avril 2017
Invitation à la presse
Pour une vraie défense laitière !
Chère Madame, Cher Monsieur,
L‘organisation Uniterre vous invite pour une action symbolique et une conférence de presse
Jeudi 27 avril 2017 à 11h00 à Berne, Weststrasse 10
Siège central des Producteurs Suisses de Lait (PSL)
Vous pouvez contacter les organisateurs:
Rudi Berli (fr./all.), Tel. 078 707 78 83, r.berli@uniterre.ch
Claude Demierre (fr.), Tel. 076 347 90 60, demierre.claude@bluewin.ch
Appel
La situation sur le marché laitier est intenable ! Les productrices et producteurs laitiers ont besoin d'une organisation légitime et démocratique qui défend leurs intérêts. La Fédération des Producteurs Suisses de Lait (PSL) doit appartenir aux paysannes et aux paysans !
Le comité central et l'assemblée des délégués de la fédération PSL sont composés de représentants qui ont plusieurs casquettes.
Ainsi, ils ne peuvent défendre les intérêts des productrices et producteurs de lait pour faire face aux acteurs de la transformation et de la distribution quand eux mêmes font également partis des conseils d'administration de ces organisations... C'est pourquoi nous demandons la démission et l'exclusion de tous ces « représentants » qui ont des mandats en dehors de la production laitière.
Halte au copinage: Manifestation devant le siège de PSL: jeudi 27 avril 2017. Rendez-vous: 10h30, place de la gare à Berne.
Nous appelons toutes les paysannes et tous les paysans à donner un signe fort pour une réelle défense de nos intérêts. Nous avons besoin d'une organisation paysanne capable de demander et d'imposer une gestion des quantités et des prix équitables (1 franc par litre) !
Lausanne, le 2 mars 2017
Communiqué de presse : le Conseiller fédéral Schneider Amman passe la loi au rouleau compresseur!
La survie des producteurs de lait est menacée, mais le Conseil fédéral tolère sans réagir le non respect de la loi. En effet, la loi stipule que tous les producteurs doivent avoir un contrat d'achat de lait qui contient « au moins des dispositions sur les quantités, les prix et les modalités de paiement ». Dans la réalité, il n'en est cependant rien. L'Interprofession du lait IP-Lait tolère la fixation des quantités au pourcentage et le Conseil fédéral est même prêt à accorder la force obligatoire à un tel non-sens.
Le Conseil fédéral a refusé mercredi 16 février, sans contre projet, l'initiative „Pour la souveraineté alimentaire“.
Notre initiative populaire pour une agriculture locale, durable, diversifiée, rémunératrice et sans OGM souhaite un changement fondamental de paradigme. Nous nous engageons pour une économie locale et circulaire et pensons aux générations futures. Cela nécessite de renforcer une agriculture socialement et écologiquement durable. Nous sommes en ce sens complètement en phase avec les recommandations du rapport mondial sur l'agriculture (2008) et des objectifs durable de l'ONU comme de l'agenda 2030.