Lobby en Suisse et dans le monde pour une déclaration internationale sur les droits paysans de l'ONU
27 septembre 2012: un groupe de travail de l'ONU sera formé pour rédiger une déclaration internationale sur les droits des paysans, le mouvement paysan est heureux de cette victoire! 23 Etats votent pour, 9 s'opposent et15 s'abstiennent dont malheureusement la Suisse qui n'a pas voulu s'engager fermement au côté des familles paysannes. >communiqué du 27 septembre 2012
Suite au referendum lancé en été 2012 par l'USAM, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur la 1ère révision de la LAT en mars 2013. Uniterre s'est penché sur ce dossier lors du comité du 7 décembre 2012 et a décidé de soutenir cette révision qui pour l'essentiel sera bénéfique à l'agriculture.
Envie de lectures éclairées au coin du feu ou envie de partager votre manière de voir ou votre critique sur notre alimentation, notre agriculture, notre société aujourd'hui... voici notre petite sélection. Belles soirées en perspective et heureuse période de fin d'année!
Chers membres producteurs et sympathisants,
Au nom de notre syndicat, je vous apporte mes salutations et remerciements pour tout le soutien témoigné à nos nobles causes. Uniterre, nous permet d'être un maillon actif de notre défense professionnelle; neutre politiquement et proposant des solutions venant de la base agricole provenant de tous les secteurs et modes de production de la Suisse. Nous avons l'avantage sur bien des organisations agricoles d'être écoutés, compris, et bien des fois pris comme référence part nos consommateurs et médias; nous avons la sympathie du grand public!
La Via Campesina célèbrera ses 20 ans en 2013
Soutenez la lutte pour notre avenir: agissez pour la la souveraineté alimentaire! 1993-2013: 20 ans de lutte
En 2013, La Via Campesina célébrera son 20e anniversaire. C'est en effet en 1993 que des paysans et des paysannes des quatre continents ont donné naissance à ce mouvement lors d'une réunion à Mons, en Belgique.
du 6 au 14 juin 2013
La voix des paysans et paysannes d'Europe se joint aux voix du monde entier à Jakarta pour la souveraineté alimentaire
Ils critiquent les traités de libre-échange que négocient à ce moment même le gouvernement du Canada et l'Union Européenne
José Manuel Benitez, du syndicat de paysans espagnol COAG, a déclaré : « l'EFSA n'est pas à la hauteur de son mandat de garantir aux citoyens européens une alimentation sûre et un environnement agricole sain. Les paysans et fermiers européens demandent une évolution radicale du mode de fonctionnement de l'EFSA ».
Nous sommes très déçus par le résultat de l'assemblée de la FPSL. Avec un manque total de courage, l'assemblée a écarté une demande de la base paysanne de mener une consultation large et représentative de tous les producteurs de lait concernant la gestion des quantités.
Le comité d'Uniterre du 2 novembre a pris la décision de convoquer une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra le 14 décembre prochain au café le Tempo à Yverdon. Le point principal abordé sera le montant des cotisations 2013.
Uniterre estime que le libre choix des paysannes et des paysans ne doit pas être à nouveau restreint.
La dernière grande campagne de vaccination, contre la maladie de la langue bleue a eu lieu parallèlement à la lutte contre la diarrhée virale bovine (BVDV).
le «Collectif contre le trading des produits agricole» appelle à un rassemblement et une action symbolique
Rendez-vous mardi 13 novembre à 12h15
sur le Pont de l'Ile (arrêt tram/bus Bel Air). Venez nombreux !
OCCUPY est un mouvement qui s'interroge, non seulement dans le secteur financier, sur les possibilités de trouver des voies et des modèles plus justes. A ce niveau, notre contribution sur la question de l'accès à la terre pour les personnes qui n'ont ni racines paysannes ni domaine agricole est importante.
Une année après le forum européen pour la Souveraineté alimentaire qui avait eu lieu à Krems en Autriche, c'est Milan en Italie qui a accueilli du 10-12 octobre 2012 la 1ère réunion européenne de suivi thématique. La rencontre était dédiée à l'axe 2 de la déclaration finale de Nyeleni-Europe 2011: changer la manière dont la nourriture est distribuée[1].
Uniterre, ainsi que BIG-M, BZS, NBKS et BBK[1], souhaitent saluer les efforts entrepris par des organisations laitières et des délégués de la Fédération des producteurs suisses de lait pour s'opposer à une segmentation du marché pour laquelle la force obligatoire serait octroyée à l'Interprofession du lait.
La publication fin août d'un rapport sur le programme national de recherche PNR59 «Utilité et risques de la dissémination de plantes génétiquement modifiées» avait déjà partagé la communauté scientifique et créé la polémique au sein de la société civile car ses conclusions ressemblent plus à une propagande en faveur des OGM -rapport d'ailleurs rédigé par une équipe en charge de la communication du FNS- qu'à des conclusions scientifiques rigoureuses et nuancées[1].
illustration parue dans Vigousse, 28/09/2012
à Notre Dame des Landes !
La terre à ceux et celles qui la travaillent !
(Bruxelles, 23 octobre 2012) Depuis le mardi 16 octobre, d'imposantes forces de police (plus de 500 gardes mobiles) ont envahi la zone de Notre Dame des Landes, où un projet d'aéroport international oppose depuis des années la population locale au gouvernement. Un rap contre l'aéroport
La section vaudoise d'Uniterre soutien le débat citoyen sur le futur de notre agriculture qui a lieu dans le cadre du projet VAUD 2030: quelle agriculture voulez-vous? et propose un 5ème scénario pour notre agriculture en 2030: la souveraineté alimentaire.
Il y a 37 ans l’article constitutionnel sur l’égalité a été voté et depuis 22 ans la Loi sur l’égalité existe. Pourtant les disparités salariales entre hommes et femmes sont toujours de mise, les retraites des femmes sont souvent misérables. Elles sont en moyenne 37% moindres que celles des hommes.
Les femmes travaillent à temps partiel pour pouvoir s’acquitter des tâches ménagères, du soin des enfants, des proches.
Les femmes paysannes sont dans la même situation. Elles aident leur conjoint en prenant en charge la gestion familiale. Elles soutiennent leur mari sur l’exploitation, en prenant la responsabilité de la comptabilité, elles s’occupent aussi des animaux de la ferme, elles s’engagent aux travaux des champs lors des périodes chargées et font la cuisine pour les ouvrières et ouvriers.
Le 14 juin 2019, toutes les femmes, quelles que soient leur profession, leur rôle, leur appartenance sociale et politique sont appelées à manifester pour démontrer leur solidarité envers les autres femmes. Mais aussi pour que le travail des femmes soit reconnu, pour qu’elles soient visibles, car nombreuses sont les femmes qui travaillent dans l’ombre.
Dans les cantons, les femmes organisent des soirées de discussion, des conférences à la suite de la diffusion d’un film, des fêtes, des ventes de soutien, etc.
Informez-vous sur les activités prévues dans votre canton ! La coordination romande de la grève des femmes vous donnera les contacts et coordonnées nécessaires. Voir : grevefeministe@gmail.com, mais aussi Facebook : Grève des femmes, grève féministe.
Ce serait magnifique que les femmes paysannes soient visibles et qu’elles démontrent leur solidarité envers toutes les autres femmes ! Une remarque encore : la grève vise un système patriarcal, elle n’est pas une grève contre les hommes, qui sont bienvenus s’ils veulent témoigner leur soutien à la cause des femmes.
Extrait de la Déclaration sur les droits des paysan.ne.s en lien avec le rôle des femmes.
« Les paysannes et les autres femmes vivant en milieu rural jouent un grand rôle dans la survie économique de leur famille et dans l’économie rurale et nationale, notamment par leur travail dans les secteurs non monétaires de l’économie, mais se voient souvent refuser la jouissance et la propriété de la terre, un accès équitable à la terre, aux ressources productives, aux services financiers, à l’information, à l’emploi ou à la protection sociale, et sont souvent victimes de violence et de discrimination sous des formes et dans des manifestations diverses »
Michelle Zufferey, secrétaire à Uniterre
La multinationale suisse Interholco, basée dans le canton de Zoug, possède une énorme concession forestière dans le nord du Congo. Cette zone correspond au type de forêt nécessitant une protection particulière (« critical habitat »). Interholco ouvre des routes dans la forêt tropicale intacte pour abattre du bois et met ainsi en danger l’habitat naturel du gorille des plaines, une espèce menacée.
Interholco détruit la forêt tropicale sur l’équivalent d’un quart de la surface de la Suisse. Cette zone correspond au type de forêt nécessitant une protection particulière («critical habitat»). La déforestation s’avère très grave, car la zone présente une très grande biodiversité. Grâce à l’initiative pour des multinationales responsables, nous pouvons mettre un terme à cette déforestation.
Avec cette lettre de protestation, le comité de l'initiative multinationales responsables exige d’Interholco de ne plus abattre aucun arbre pour construire de nouvelles routes dans la forêt tropicale intacte !
Lien vers la lettre de protestation à signer : https://initiative-multinationales.ch/lettre-de-protestation
Le bas de laine
Le nombre d'éleveuses et éleveurs d'ovins ne cesse de diminuer. La viande d’agneau est très populaire, mais environ la moitié de la consommation est importée. Au premier semestre 2016, ce chiffre atteignait 4035 tonnes. 60 pour cent des importations proviennent de Nouvelle-Zélande ou d'Australie. Ce sont surtout les morceaux nobles que l'on mange en Suisse. La production indigène, en revanche, est en baisse ; en 2015, elle représentait 4 415 tonnes. En Suisse, l'agneau est surtout consommé au printemps et en automne après l'alpage. Beaucoup de gens ne savent pas que la viande a aussi une saison.
Les contributions de la Confédération à la transformation de la laine, ces dernières années, ont au moins empêché que la laine ne devienne un déchet en Suisse. Aujourd'hui, ces contributions sur le recyclage font à nouveau l'objet d'un débat. Une mauvaise idée et une mauvaise nouvelle pour les nombreuses initiatives, petites et grandes, qui ont essayé avec créativité de rendre la laine populaire en tant que produit naturel suisse.
Non, les moutons ne sont pas bêtes. En troupeau, les moutons valorisent de manière idéale nos Alpes et de nombreuses petites "parcelles marginales". Ce sont des animaux attachants qui ont un lien étroit avec leur progéniture et leurs congénères.
Mais attention, il faut veiller à distinguer le vrai mouton du loup déguisé en agneau! Au risque de se mettre en péril.
L’ex-conseiller fédéral, M. Schneider-Ammann fait partie de la deuxième catégorie. Sous son apparence affable, il a néanmoins défendu une politique libérale très dure privilégiant les intérêts des compagnies suisses, reléguant l'éthique et la morale à un rang secondaire – et mêmes les voix critiques ont relevé qu’il a su redonner le sourire à l'économie suisse. Au cours de son mandat de ministre de l'Économie, M. Schneider-Ammann a conclu des accords de libre-échange avec 11 pays, dont le plus récent avec l'Indonésie. Les problèmes liés à la déforestation des forêts tropicales ont, une fois de plus, été occultés par les intérêts des entreprises (notamment agro-alimentaires, agro-chimiques). Pour M. Schneider-Amman et les lobbyistes, ces accords permettront de développer des affaires très lucratives pour la Suisse. Reste à voir aussi comment ces buts économiques pourront être conciliés avec les objectifs climatiques.
M. Guy Parmelin a repris le dossier économique à la suite de M. Schneider-Amman. Un successeur à la tête de l'Office fédéral de l'agriculture est également recherché, pour remplacer le directeur actuel, M. Lehmann. On peut changer les têtes, mais il faut plus que cela pour mettre la politique agricole sur une nouvelle voie. •
Nous avons besoin de votre soutien - producteur.trice.s, consommateur.trice.s - pour la pétition de solidarité du marché laitier!
Les revendications de cette pétition:
- Les prix indicatifs de l’Interprofession Lait (IP Lait) doivent avoir valeur départ ferme (et non franco rampe*)
- Les indications de quantités pour la segmentation doivent être faits obligatoirement en kilos
- La segmentation doit aussi s’appliquer à l’échelon producteur.trice – acheteur de lait
- La livraison de lait en-dessous du prix indicatif-A doit être volontaire pour les producteur.trice.s
* Franco rampe signifie le prix transport compris jusqu'à la laiterie ou l'usine de transformation
Regardez la vidéo ci après: https://www.uniterre.ch/download_file/view/874
Signez la pétition : rdv sur www.farmersolidarity.com/ch ou
remplissez le coupon ci joint à envoyer.
Cette pétition fait partie d'une pétition de solidarité pour tous les producteur.trice.s de lait européen, pétition lancée par l'EMB (European Milk Board). Cette pétition sera lancée à l'ensemble de l'Europe très prochainement.
Explications:
Une production laitière sur mesure – pas de surplus !
Depuis 10 ans la production laitière suisse dépasse les quantités qui peuvent être vendues à un prix raisonnable. Et depuis 10 ans le lait excédentaire est dégagé sur le marché mondial à des prix de dumping. Pour ce lait, le prix payé aux producteur.trice.s signifie des pertes nettes.
La segmentation
La segmentation sépare le lait selon les utilisations en trois segments :
Le segment A : produits laitiers avec une bonne valorisation (protégé par des tarifs douaniers ou des primes de soutien)
Le segment B : produits laitiers avec une valorisation limitée càd. plus de pression de concurrence (pas de protection, pas de soutien), à l’exception de lait d’industrie transformé en fromage pour l’exportation
Le segment C : produits de régulation, de dégagement sans soutien
La segmentation devrait remplir deux fonctions :
- Elle sépare sur le marché le lait vendu dans le segment protégé, ou les quantités au bénéfice d’une prime de soutien direct. Ce lait est désigné par lait A (voir règlement Interprofession Lait).
- Elle devrait donner une liberté de choix aux producteur.trice.s pour leur permettre de décider s’ils.elles veulent produire du lait mal payé. Pour pouvoir garantir cette liberté la livraison de lait C devrait être volontaire pour les paysan.ne.s. La segmentation est aujourd’hui contournée, puisque le lait C a quasiment disparu et que le lait excédentaire est déclaré comme lait B. Car à ce moment le.la paysan.ne n’a plus le choix. Dans ce système, les paysan.ne.s livrent forcément des quantités de lait, souvent soutenues par des primes fédérales, mais qui doivent être dégagés à des prix de dumping sur des marchés étrangers.
Plus de transparence et d’obligations
La différence entre le prix indicatif décidé et communiqué par l’IP-Lait et le prix payé aux producteur.trice.s est énorme. Le prix communiqué dans les médias vaut franco rampe. Le prix payé aux producteur.trice.s se situe aujourd’hui entre 10 à 20 centimes en dessous de ce prix ! Les innombrables déductions faites sur chaque litre ne peuvent pas être comparées et ne sont pas transparentes. Le prix franco rampe n’a aucune pertinence.. A l’avenir l’IP-Lait doit fixer le prix indicatif départ ferme. C’est ce prix qui est déterminant pour les paysan.ne.s !
Moins de lait à un meilleur prix
Chaque producteur.trice doit pouvoir choisir s’il.elle veut produire du lait (excédentaire) bon marché ou s’il.elle veut y renoncer. S’il.elle renonce à la production de lait bon marché, le prix de son lait livré doit s’améliorer. De nombreuses fermes surtout dans des zones topographiques moins favorables retrouveraient une perspective. Celui.celle qui veut tout de même livrer ce lait excédentaire bon marché pourra toujours le faire. Mais il.elle devra assumer de son côté tout le coût de « valorisation ». Il n’est pas tolérable de faire payer aux producteur.trice.s qui renoncent à la production d’excédents, les coûts engendrés par la production de ces excédents. Il est inadmissible que des fonds publics soient abusivement utilisés pour ces quantités de lait.
C’est un non-sens absolu de forcer les producteur.trice.s de lait à livrer du lait, qui doit par la suite être dégagé sur le marché mondial. Cela ne sert qu’à amortir les surcapacités des transformateurs laitiers. Ce n’est pas défendable du point du vue économique et écologique très élevé. Ça suffit définitivement!
C’est le travail de traite des vaches qui doit générer de l’argent et pas l’exploitation des paysan.ne.s.
Lausanne, le 9 mai 2019
Modification de l’ordonnance sur l’importation de produits agricoles (OIAgr)
Lors de sa séance de comité du 3 mai 2019, l’organisation paysanne Uniterre s’est penchée sur ladite consultation. Dans son ensemble, le projet tel qu’il est formulé n’a pas suscité d’opposition, à l’exception notable de la proposition de suppression du régime d’importation sur divers produits végétaux.
Même en l’absence de taxes douanières, le permis général d’importation (ci-après PGI) doit rester un privilège que la Confédération peut accorder ou refuser. Il porte notamment sur l’importation de fleurs coupées, de semences céréalières et autres et plants. La production de semences céréalières et de fleurs coupées subit déjà de très fortes pressions en Suisse, à cause de la concurrence étrangère. Se passer de cet instrument permettant de réguler les importations, c’est risquer de porter un coup fatal à nos productions locales. Ce serait également contraire aux accords de Paris que la Suisse a signés et porte préjudice à la réalisation des objectifs climatiques qu’elle s’est fixés.
L’importation des fleurs coupées doit être limitée et non pas promue. En effet, la production de fleurs coupées
pose problème en termes de justice sociale et de santé pour les travailleuses et travailleurs et en termes
d’environnement du fait de l’utilisation massive de produits phytosanitaires et des longs transports
S’agissant de la production de plants et de semences, ce sont des activités fondamentales d’un point de vue
de sécurité et souveraineté alimentaires: protection et promotion de la diversité biologique des variétés
locales, traçabilité et circuits courts. Il est du devoir de la Confédération, conformément à l’article 104a de la
constitution, de faire son maximum non seulement pour maintenir les variétés locales, mais aussi pour les
promouvoir. Le PGI est en ce sens un indispensable outil de régulation et de protection.
Ce sont les raisons pour lesquelles Uniterre plaide pour que l’obtention d’un PGI reste obligatoire et rejette la proposition de suppression du régime du permis d’importation pour divers produits végétaux.
L'UNI et l’EPFL recherchent ensemble des passionnés d’agro-écologie
participative pour faire revivre leur 7 hectares de terre agricole et
leur Ferme de Bassenges au cœur du campus, relier les producteurs et la
communauté universitaire et créer un activateur de durabilité forte au
centre de l’agglomération de l’Ouest lausannois.
L’appel à candidature est publié sur : www.unil.ch/unibat
Délai de rendu des candidatures : 30 juin 2019
Visite du site : 10 mai de 13h00 à 17h00 (sur inscritpion)
Bruxelles, le 17 avril 2019 - Le poing levé et l’autre main dans la terre, nous nous unissons depuis l’Europe au choeur international de ce 17 avril, affirmant que seules la Réforme agraire et la Justice sociale permettront d’obtenir des droits paysans.
Concrètement, en Europe, cela implique notamment une réforme paysanne de la gestion et du contrôle des terres. Sans quoi, le niveau extrêmement fort de leur concentration dans la région, où 2,7% des fermes contrôlent 50% des terres cultivables, poursuivra son intensification et l’on continuera de promouvoir un modèle agroindustriel qui porte en lui le conflit social, l’exploitation du travail, la destruction de l’environnement, les dégâts sur la santé et la pauvreté rurale.
La question des terres est essentielle dans le cadre des droits des paysan.ne.s et de la lutte pour la souveraineté alimentaire.
C'est pourquoi ECVC continue de lutter pour une réforme de la gestion des terres en Europe. Plus concrètement, il faut une Directive européenne sur les régimes fonciers conforme d’une part avec l’article 17 de la Déclaration des droits des paysan.ne.s approuvée récemment par les Nations Unies et basée d’autre part sur les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers avalisées par le Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale de l’ONU.
Une réforme de l’orientation actuelle de la PAC (Politique agricole commune européenne) devient, à cet égard, une tâche fondamentale. Les subventions provenant de celle-ci favorisent la concentration des terres et les grandes exploitations tout en marginalisant les petites. De plus, elle bloque de plus l’accès des futur.e.s agriculteur.rice.s à la terre en en faisant augmenter le prix.
Dans ce contexte profondément inégalitaire, pour protéger l’accaparement et la marchandisation des terres à des fins spéculatives, les États criminalisent et répriment les usages alternatifs des fermes et villages abandonnés, par de jeunes paysan.ne.s sans terres enthousiastes à l’idée de mettre en place un autre modèle d’agriculture et de société pour se nourrir et nous nourrir
Pour perpétuer l’héritage de nos 19 camarades du MST assassiné.e.s il y a 23 ans à Eldorado de Carajás au Brésil, en cette Journée internationale des luttes paysannes, nous ranimons notre clameur et notre lutte pour la défense des paysannes et des paysans dans le monde entier.
Des Droits paysans MAINTENANT! Par la Réforme agraire et la Justice sociale!
Les producteurs de lait africains et européens réclament de l’UE une politique responsable.
(Bruxelles, 10 avril 2019) Ils ont parcouru des milliers de kilomètres de l’Afrique jusqu’au quartier européen : Aujourd’hui, lors de la manifestation de solidarité près du bâtiment du Conseil de l’UE, des producteurs de lait du Burkina Faso et du Mali ainsi que de trois autres États d’Afrique de l’Ouest se tiennent aux côtés d’agriculteurs de toute l’Europe. Dans une déclaration commune, ils réclament une production durable en Europe et en Afrique afin de ne pas détruire les structures importantes qui existent dans l’agriculture. La surproduction européenne et l’orientation actuelle de l’UE à l’export ont des conséquences désastreuses sur la production laitière locale en Afrique de l’Ouest ; c’est dans ce contexte qu’ils se mobilisent.
« Ne détruisons pas les structures locales ! »
« Chez nous, plusieurs centaines de milliers de personnes vivent de la production et de la transformation du lait », déclare Christian Dovonou, directeur pays de Vétérinaires Sans Frontières au Burkina Faso pour expliquer le poids économique de la production laitière en Afrique de l’Ouest. « Ces structures locales seront menacées si les importations à bas prix en provenance de l’UE continuent de croître », ajoute Mr. Dovonou. Depuis 2016, les exportations de mélange de lait écrémé et de graisses végétales en poudre de l’UE vers l’Afrique de l’Ouest ont augmenté de 24 %. « Le mélange de lait écrémé en poudre et de graisse végétale est vendu sur les marchés africains comme lait entier en poudre à un prix 30 % inférieur, donc à un niveau qui nuit au développement du lait local et qui s’assimile à du dumping. »
« L’UE produit beaucoup de lait. Trop. Jusqu’ici, on n’a pas essayé de régler ce problème avec des instruments adaptés, mais seulement en augmentant les exportations, surtout pour les produits à bas prix », explique Thierry Kesteloot de l’organisation belge de développement Oxfam-Solidarité. « Les personnes lésées sont celles, surtout des femmes, qui travaillent dans la production laitière et ne peuvent pas faire face à la concurrence à bas prix venue d’Europe », indique M. Kesteloot.
Dans une déclaration commune, les représentants des différentes organisations d’Afrique et d’Europe ont donc réclamé de l’Union européenne une politique agricole et commerciale équilibrée, qui garantisse des conditions équitables aux producteurs de lait en Afrique et en Europe. En plus des représentants venus du Mali, Burkina Faso, Sénégal, de Mauritanie et du Niger ainsi que des producteurs européens de l’European Milk Board (EMB – l’association faîtière de 20 organisations laitières européennes), la manifestation d’aujourd’hui est aussi organisée et mise en oeuvre par les ONG de coopération Oxfam, SOS Faim et Vétérinaires Sans Frontières.
Même s’il n’y a plus de subventions européennes aux exportations, il y a quand même du dumping, car :
1. Les producteurs européens reçoivent des financements sous forme de paiements directs, ce qui baisse le prix des exportations ;
2. La forte surproduction dans l’UE fait que les prix payés par les laiteries aux producteurs de l’UE sont très inférieurs au niveau des coûts de production. Cela permet aussi d’exporter à prix réduit ;
3. Par le procédé d’enrichissement en matières grasses végétales, les produits laitiers sont constitués d’ingrédients à bas prix, ne correspondant pas au produit naturel. Cela réduit aussi le prix des produits.
Développer la production laitière locale plutôt qu’alléger les droits de douane
Le lait en poudre est souvent importé en sacs de 25 kg qui bénéficient du tarif extérieur commun très avantageux, à 5 %, fixé au niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Pour François Graas de l’organisation SOS Faim, les importations ne doivent pas être condamnées en bloc car la production locale ne peut actuellement pas répondre à la demande en produits laitiers. « Mais il doit y avoir un équilibre et les importations à bas prix ne doivent pas dominer. Il est également nécessaire d’appuyer les structures locales via la politique de coopération au développement, car la production laitière représente un grand potentiel d’emplois et de possibilités de revenus. »
Comme le souligne Ibrahima Aliou de Niger, une production laitière bien développée est la meilleure protection contre la pauvreté et l’exode rural. De plus, elle offre des perspectives aux jeunes. « Les pays du Nord comme du Sud devraient donc encourager la production, la collecte et la transformation du lait local, plutôt que de miser sur les importations d’excédents subventionnés », explique Ibrahima Aliou. Il existe déjà un nombre croissant d’initiatives visant à favoriser la production locale de lait en Afrique de l’Ouest.
Dans quelle mesure les éleveurs laitiers européens profitent-ils du grand business avec l’Afrique ?
Avec la disparition des quotas laitiers, les producteurs de lait se sont vus promettre de grands débouchés à l’export. La réalité est que les prix au producteur dans l’UE sont inférieurs de 10 centimes aux coûts de production et que le secteur laitier se retrouve sans un instrument efficace de gestion de crise. Ce ne sont donc pas les éleveurs laitiers européens qui profitent de la croissance du marché mondial.
La politique agricole commune : une opportunité pour les agriculteurs ici et là-bas
Erwin Schöpges, le président de l’European Milk Board (EMB), souligne l’importance d’un instrument efficace de gestion de crise dans la future politique agricole de l’UE. « Nous n’avons pas le droit d’exporter les problèmes de la surproduction européenne en Afrique » affirme M. Schöpges en solidarité avec ses collègues africains. L’EMB réclame un Programme de responsabilisation face au marché qui observe le marché et qui soit capable de réagir précocement aux crises qui s’annoncent, par exemple au moyen d’une renonciation volontaire aux livraisons. « En tant que producteur de lait, j’aimerais obtenir des prix rémunérateurs, afin de ne plus être dépendant des paiements directs qui subventionnent indirectement nos exportations vers les pays tiers. » M. Schöpges salue le vote, début avril, du rapport modifiant les règlements de l’organisation commune des marchés dans le cadre de la réforme de la PAC. Selon lui, avec son programme de réduction volontaire des volumes, la commission agriculture du Parlement européen a exprimé un vote clair en faveur de mesures efficaces de gestion de crise en cas de perturbations du marché.
Les représentants venus d’Afrique et leurs collègues européens sont unanimes dans leur appel à la politique de l’UE : « Pour avoir des structures saines dans l’agriculture, nous avons besoin de producteurs engagés et d’une politique responsable. S’il vous plaît, profitez de la réforme actuelle de la PAC pour vous montrer à la hauteur de cette responsabilité : mettez en place de bons instruments pour lutter contre les excédents nocifs et le dumping ! »
Chiffres sur la production laitière dans l’UE et en Afrique
Plus de photos disponibles sur : https://we.tl/t-6kxzz7duxV
Vidéo de l'événement : https://youtu.be/T5Se4nuw-z4
Appel à l'action de La Via Campesina
(Harare, 3 avril 2019) Ce 17 avril, Journée internationale des luttes
paysannes, avec notre mémoire vivante et la rébellion héritée de nos 19
camarades Sans Terre assassinés en toute impunité lors du massacre de
l'"Eldorado dos Carajás" au Brésil; nous appelons comme chaque année nos
membres, ami.e.s et allié.e.s à unir leurs efforts au niveau mondial en
affirmant que les droits paysans ne peuvent être protégés que par la
réforme agraire et la justice sociale.
Le 17 décembre 2018, la
73e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York a
adopté la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et
autres personnes travaillant dans les zones rurales; dès lors, la
déclaration est un instrument juridique international. En tant que Via
Campesina, nous nous mobilisons pour une véritable mise en œuvre de la
déclaration dans les territoires. Cela implique que les États
garantissent l'accès à la terre, la protection des semences contre la
mercantilisation, l'arrêt des expulsions et des meurtres; et appliquent
des mesures contre les agrotoxiques. La justice sociale signifie que
celles et ceux qui nourrissent la planète vivent dans la dignité et dans
la paix, sans se faire persécuter pour la défense leurs droits et
territoires.
Dans ce sens là, et dans un contexte alarmant
d'extractivisme et d'accaparement de terres, la réforme agraire devient
urgente et stratégique, puisque l'offensive néolibérale dans toute la
planète est accompagnée de la perte des droits de la classe ouvrière et,
par conséquent, de la paysannerie aussi.
C'est pourquoi nous
nous mobilisons ce 17 avril, et appelons à la lutte et à la résistance
dans tous les territoires, nous appelons également à l'action les autres
mouvements sociaux organisés, les syndicats, les universités, les
médias et les gouvernements populaires qui priorisent leurs peuples,
parce que les droits paysans acquis ne peuvent être remplacés par des
politiques publiques basées sur les intérêts du marché mondial et de
l'agrobusiness. Nous dénonçons ce modèle qui non seulement déracine les
populations paysannes, mais s'approprie aussi leurs droits, leurs biens
communs et leur vie, au nom de la productivité et du développement du
système capitaliste dans les campagnes.
Nous appelons donc à
lever les poings de manière unifiée, dans les campagnes comme dans les
villes, pour les droits paysans, la souveraineté alimentaire et
l'agroécologie, tout en globalisant la lutte et l'espoir des peuples
face à ce modèle de la mort.
Mobilisation sociale CONSCIENTE !
Ce #17avril, rejoignez-nous dans les multiples actions organisées à
l'échelle mondiale. Organisez des actions dans les territoires, des
mobilisations de dénonciation, des forums, des séminaires, des foires
paysannes, des projections de films, toutes les expressions sont
importantes pour exiger la mise en œuvre des droits paysans par la
réforme agraire et la justice sociale.
Envoyez-nous toutes les actions prévues pour cette journée à notre adresse lvcweb@viacampesina.org,
nous voulons les rendre visibles sur notre carte d'action mondiale.
Envoyez-nous aussi des articles, audios, photos et vidéos de toutes les
actions pour les diffuser sur notre site web et sur ViaCampesinaTV.
Pendant cette journée d'action globale, nous voulons dire que les
Droits paysans ne seront garantis qu'avec une réforme agraire urgente
dans toute la planète, par opposition à la forte concentration de terres
qui existe à l'échelle mondiale.
Suivez-nous sur nos réseaux sociaux :
#DroitsPaysansMAINTENANT
#RéformeAgraireEtJusticeSociale
#LaViaCampesina
Les droits paysans maintenant ! Réforme agraire et justice sociale !
Chaque année, l’administration fédérale, par sa station de recherche de Tänikon, nous livre un rapport complet sur la situation économique des familles paysannes. Il vaut la peine de décortiquer la façon dont ces chiffres nous sont présentés, car ce document recèle quelques surprises, plus ou moins bonnes.
L’agriculture en Suisse, à l’instar de beaucoup de pays dans le monde, présente une double composante. Elle est à la fois perçue comme une branche économique à part entière, dont il est attendu des résultats positifs en termes de rentabilité. Elle est également à charge de l’Etat et de ce fait représente un service à la population, service qui englobe différentes prestations telles que naturellement l’approvisionnement en denrées alimentaires, mais aussi l’entretien du paysage, la préservation de la biodiversité, l’occupation décentralisée du territoire. Les pays qui engagent de telles sommes dans un secteur voudront naturellement connaître les résultats de leur « investissement », raison pour laquelle le revenu agricole fait l’objet d’une enquête approfondie et d’un rapport.
Méthode de travail
Les données sont obtenues directement auprès d’un échantillon aléatoire d’exploitations, par le biais d’un questionnaire rempli par la famille paysanne et par son fiduciaire (le cas échéant). Les données sont anonymisées. Tant l’exploitant que le fiduciaire sont dédommagés pour le travail occasionné. Le panel d’exploitation doit permettre un regard complet sur la situation de l’agriculture en Suisse, ce qui n’est pas une sinécure quand on songe aux immenses différences entre région, altitude, type de production et taille d’exploitation.
De façon générale, le dernier rapport disponible fait état d’une année agricole 2017 plutôt favorable. Diverses explications sont avancées, en particulier les conditions météorologiques globalement favorables malgré quelques extrêmes (gelées d’avril, en particulier, puis sécheresse persistante dans de nombreuses régions), et une augmentation des charges plus modérée que celle des produits. Ce sont donc de bonnes récoltes qui ont amélioré le revenu par rapport à l’année précédente.
Quelques définitions sont nécessaires pour bien situer de quoi l’on parle :
- Revenu agricole : Excédent annuel dégagé par l’exploitation agricole servant à rétribuer les fonds propres investis dans l’exploitation et le travail accompli par la main-d’œuvre familiale non salariée.
- Revenu extra-agricole : Comprend tous les éléments de revenu extra-agricoles de la famille de l’exploitant (non seulement ceux issus d’activités lucratives), sans les héritages ou dons, ni les versements des assurances capital.
- Revenu total : somme du revenu agricole et extra-agricole
Revenu annexe nécessaire
L’agriculture est probablement le seul domaine en Suisse où on l’on regroupe non seulement des revenus de plusieurs activités, mais également les revenus des deux conjoints pour en déduire un revenu total pour la famille. Cela démontre plusieurs choses. La méthodologie admet comme postulat de base que l’agriculture seule n’est pas suffisante. De fait, combien de fermes peuvent encore prétendre aujourd’hui pouvoir tourner sans un apport extérieur ? Il est nécessaire de pratiquer une activité annexe, que celle-ci soit du fait du/de la chef.fe d’exploitation ou de son/sa conjoint.e, voire des deux bien souvent. Personne ne peut en ignorer les conséquences, une charge de travail de plus en plus lourde, alors que le seul métier de paysan.ne est déjà très prenant. La moyenne suisse nous apprend que les revenus annexes représentent environ 30% du revenu total d’un ménage agricole.
Un peu plus loin, le rapport évoque la comparaison entre le revenu agricole et les autres salaires d’une région donnée. Dans ce domaine, les différences sont flagrantes et démontrent que les objectifs constitutionnels ne sont de loin pas atteints. Même en plaine, la médiane du revenu agricole n’atteint que le 79% des salaires comparables. La situation est bien pire en montagne où cette proportion n’est que de 55% ! Ces chiffres sont d’ailleurs biaisés, puisqu’ils ne prennent pas totalement en compte le nombre réel d’heures de travail effectuées. L’office fédéral de la statistique fournit à cet égard un graphique intéressant. Le ou la chef.fe d’exploitation est occupé en moyenne à hauteur de 60 heures par semaine. C’est 10h de plus que la moyenne des indépendants, et presque 20h de plus que la moyenne des salariés. Avec ce fait, on s’éloigne encore plus de l’objectif constitutionnel !
Travail invisible des femmes
La part des paiements directs dans le revenu agricole est conséquente, sans surprise. Le plus intéressant est de constater qu’en moyenne suisse et dans les régions de collines et de montagne, les paiements directs sont supérieurs au revenu agricole. Seule la région de plaine présente un ratio inversé, avec un revenu agricole supérieur. En plaine, les domaines sont un peu plus grands : la vente des produits agricoles est plus importante, alors que les paiements directs prévus à l’hectare sont plus faibles.
Quel est la place du travail de la femme dans ce contexte, et comment son apport sur l’exploitation se démarque-t-il? Sa contribution à l’exploitation est invisible dans les statistiques. Par contre, son éventuel travail à l’extérieur sera bien pris en compte dans le revenu total du ménage. Au final, il faut retenir que lorsque le rapport sur le revenu agricole est publié, la presse ne retient en général que le montant du revenu agricole moyen par exploitation (en 2017 : 67'800.- frs, + 5.6% par rapport à 2016), montant qui englobe donc très souvent le travail de deux personnes qui cumulent de longues heures. Dès lors la comparaison avec d’autres secteurs économiques perd complètement de sa substance.
Vanessa Renfer, Paysanne, secrétaire à Uniterre