Lobby en Suisse et dans le monde pour une déclaration internationale sur les droits paysans de l'ONU
27 septembre 2012: un groupe de travail de l'ONU sera formé pour rédiger une déclaration internationale sur les droits des paysans, le mouvement paysan est heureux de cette victoire! 23 Etats votent pour, 9 s'opposent et15 s'abstiennent dont malheureusement la Suisse qui n'a pas voulu s'engager fermement au côté des familles paysannes. >communiqué du 27 septembre 2012
Suite au referendum lancé en été 2012 par l'USAM, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur la 1ère révision de la LAT en mars 2013. Uniterre s'est penché sur ce dossier lors du comité du 7 décembre 2012 et a décidé de soutenir cette révision qui pour l'essentiel sera bénéfique à l'agriculture.
Envie de lectures éclairées au coin du feu ou envie de partager votre manière de voir ou votre critique sur notre alimentation, notre agriculture, notre société aujourd'hui... voici notre petite sélection. Belles soirées en perspective et heureuse période de fin d'année!
Chers membres producteurs et sympathisants,
Au nom de notre syndicat, je vous apporte mes salutations et remerciements pour tout le soutien témoigné à nos nobles causes. Uniterre, nous permet d'être un maillon actif de notre défense professionnelle; neutre politiquement et proposant des solutions venant de la base agricole provenant de tous les secteurs et modes de production de la Suisse. Nous avons l'avantage sur bien des organisations agricoles d'être écoutés, compris, et bien des fois pris comme référence part nos consommateurs et médias; nous avons la sympathie du grand public!
La Via Campesina célèbrera ses 20 ans en 2013
Soutenez la lutte pour notre avenir: agissez pour la la souveraineté alimentaire! 1993-2013: 20 ans de lutte
En 2013, La Via Campesina célébrera son 20e anniversaire. C'est en effet en 1993 que des paysans et des paysannes des quatre continents ont donné naissance à ce mouvement lors d'une réunion à Mons, en Belgique.
du 6 au 14 juin 2013
La voix des paysans et paysannes d'Europe se joint aux voix du monde entier à Jakarta pour la souveraineté alimentaire
Ils critiquent les traités de libre-échange que négocient à ce moment même le gouvernement du Canada et l'Union Européenne
José Manuel Benitez, du syndicat de paysans espagnol COAG, a déclaré : « l'EFSA n'est pas à la hauteur de son mandat de garantir aux citoyens européens une alimentation sûre et un environnement agricole sain. Les paysans et fermiers européens demandent une évolution radicale du mode de fonctionnement de l'EFSA ».
Nous sommes très déçus par le résultat de l'assemblée de la FPSL. Avec un manque total de courage, l'assemblée a écarté une demande de la base paysanne de mener une consultation large et représentative de tous les producteurs de lait concernant la gestion des quantités.
Le comité d'Uniterre du 2 novembre a pris la décision de convoquer une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra le 14 décembre prochain au café le Tempo à Yverdon. Le point principal abordé sera le montant des cotisations 2013.
Uniterre estime que le libre choix des paysannes et des paysans ne doit pas être à nouveau restreint.
La dernière grande campagne de vaccination, contre la maladie de la langue bleue a eu lieu parallèlement à la lutte contre la diarrhée virale bovine (BVDV).
le «Collectif contre le trading des produits agricole» appelle à un rassemblement et une action symbolique
Rendez-vous mardi 13 novembre à 12h15
sur le Pont de l'Ile (arrêt tram/bus Bel Air). Venez nombreux !
OCCUPY est un mouvement qui s'interroge, non seulement dans le secteur financier, sur les possibilités de trouver des voies et des modèles plus justes. A ce niveau, notre contribution sur la question de l'accès à la terre pour les personnes qui n'ont ni racines paysannes ni domaine agricole est importante.
Une année après le forum européen pour la Souveraineté alimentaire qui avait eu lieu à Krems en Autriche, c'est Milan en Italie qui a accueilli du 10-12 octobre 2012 la 1ère réunion européenne de suivi thématique. La rencontre était dédiée à l'axe 2 de la déclaration finale de Nyeleni-Europe 2011: changer la manière dont la nourriture est distribuée[1].
Uniterre, ainsi que BIG-M, BZS, NBKS et BBK[1], souhaitent saluer les efforts entrepris par des organisations laitières et des délégués de la Fédération des producteurs suisses de lait pour s'opposer à une segmentation du marché pour laquelle la force obligatoire serait octroyée à l'Interprofession du lait.
La publication fin août d'un rapport sur le programme national de recherche PNR59 «Utilité et risques de la dissémination de plantes génétiquement modifiées» avait déjà partagé la communauté scientifique et créé la polémique au sein de la société civile car ses conclusions ressemblent plus à une propagande en faveur des OGM -rapport d'ailleurs rédigé par une équipe en charge de la communication du FNS- qu'à des conclusions scientifiques rigoureuses et nuancées[1].
illustration parue dans Vigousse, 28/09/2012
à Notre Dame des Landes !
La terre à ceux et celles qui la travaillent !
(Bruxelles, 23 octobre 2012) Depuis le mardi 16 octobre, d'imposantes forces de police (plus de 500 gardes mobiles) ont envahi la zone de Notre Dame des Landes, où un projet d'aéroport international oppose depuis des années la population locale au gouvernement. Un rap contre l'aéroport
La section vaudoise d'Uniterre soutien le débat citoyen sur le futur de notre agriculture qui a lieu dans le cadre du projet VAUD 2030: quelle agriculture voulez-vous? et propose un 5ème scénario pour notre agriculture en 2030: la souveraineté alimentaire.
L'Union suisse des paysans critique le double jeu du Conseil fédéral, dont la stratégie agricole vise une ouverture des frontières tout en exigeant une production helvétique de qualité et respectueuse des ressources. Interview du conseiller national Jacques Bourgeois, directeur de l'USP. Et réponse aux questions de Paul Ecoffey - membre d'Uniterre - par rapport à l'initiative sur la Souveraineté Alimentaire.
Uniterre a organisé ce jeudi 23 novembre une manifestation à la Waisenhausplatz à Bern, manifestation ayant 2 objectifs: lancer la pétition lait et protester contre l’insuffisance des contrats-laitiers.
1/ Lancement de la pétition lait
Uniterre lance officiellement aujourd'hui la pétition lait « Pour Fr.1-par litre de lait payé aux producteur-trice-s afin qu’ils puissent vivre dignement ! ».
La pétition sera remise courant mars 2018 à M. Johan Schneider-Amman, Ministre de l’agriculture, et à la Chancellerie fédérale. Nous exigeons que la loi sur l’Agriculture soit respectée, en particulier le point qui stipule que les paysan-ne-s doivent disposer d’un revenu comparable à la moyenne des revenus de leur région.
La pétition peut se signer soit en ligne : https://uniterre.ch/petitionLait soit par papier – version téléchargeable sur le même lien - ou nous pouvons vous en faire parvenir par courrier.
2/ Insuffisance des contrats-laitiers
Le Conseil Fédéral a enfin décidé d’accorder la force obligatoire de l’IP-Lait pour appliquer le règlement sur les contrats laitiers, à savoir que désormais « tout acheteur de lait est tenu d’annoncer à ses fournisseurs le vingtième jour du mois au plus tard les quantités et les prix de ses achats du mois suivant ». C’est un premier pas mais il n’est de loin pas suffisant. Une communication mensuelle sur les quantités et la valorisation du lait ne permet pas aux producteur-rice-s d’adapter leur production.
Cette action a été suivi d'une 2ème action symbolique : dans un magasin Denner où nous avons trouvé du lait vendu à moins d'Fr.1-le litre, nous sommes allés à la caisse avec les briques de lait et nous avons demandé à parler au gérant sur le prix payé au producteur. La gérante nous a indiqué comprendre nos revendications mais nous a aussi rappelé que malheureusement, à son niveau, elle ne pas faire grand chose et qu'il faut aller protester au niveau de la centrale à Zurich.
Revue de presse
https://www.24heures.ch/economie/Prix-du-lait-Unit...
https://www.rjb.ch/Place-publique/Prix-du-lait-CIC...
https://www.tdg.ch/economie/prix-lait-uniterre-lan...
http://www.agrihebdo.ch/news/detail.asp?Id=3904
https://bauernzeitung.ch/sda-archiv/2017/uniterre-lanciert-petition-fuer-fairen-milchpreis/
http://www.telebaern.tv/118-show-news/19572-episod...
Au mois d'août la commission de qualité de BioSuisse a décidé d'autoriser l'importation labellisée "Bourgeon" de vins argentins.
Les vignerons biologiques, membres de Bio Suisse, ont appris avec tristesse que leur propre organisation a décidé de violer une des règles importantes qui fondent leur action pour la nature. A savoir de donner l’autorisation à un preneur de licence d’importer des vins argentins qui arboreront le label des producteurs bio suisses. La décision se fonde sur un bilan écologique fourni par Coop et invoque également la demande des consommateurs.
Le bilan écologique semble cependant très douteux. De la zone de production Mendoza jusqu'aux ports argentins il faut déjà un transport routier de plus de 1000 km, à quoi s'ajoutent 20'000 km de transport par bateau et pour finir l'acheminement par route en Europe. Quant aux conditions sociales, le salaire horaire d'un ouvrier agricole argentin se situe entre 1,5 et 3 $/heure. De toute évidence les prix de production argentins sont largement inférieurs aux prix européens. Le bourgeon devient alors complice d'un dumping écologique et mine sa crédibilité vis-à-vis du public. Cette autorisation enfreint le cahier
des charges pour les produits importés qui stipule "que des produits importés de pays voisins ont la priorité".
Ne pas importer des produits d’Outre-mer que nous pouvons produire ici est une des bases de la politique du futur prôné par l'agriculture biologique. Consommer prioritairement les produits de proximité pour réduire la pollution et pour préserver un environnement social de
qualité participe à la cohérence de cette démarche.
La demande de Bio Genève d'un retrait immédiat de cette autorisation d’importation de vins argentins sera finalement traité à l'Assemblée des délégués du printemps prochain. La deuxième demande à savoir que toute décision reposant sur une dérogation à une de nos règles fondamentales soit soumise à l’Assemblée des délégués pourra également être débattue à ce moment.
Il est encore possible de signer cette pétition.
RAS-LE-BOL d'être roulés dans la farine par nos politiques et nos acheteurs?
D’être les pantins de Coop, Denner et consorts? Ca suffit!
Jeudi 23 novembre Journée de mobilisation avec un 1er rdv à 10h à la Waisenhausplatz, à Berne
Lancement officiel de la pétition lait d'Uniterre «Pour Fr.1-/litre de lait payé aux producteur-trice-s de lait afin qu’ils puissent vivre dignement!», pétition qui sera remise au ministre de l’agriculture, Johann Schneider-Ammann et aux autorités fédérales pour qu’ils prennent enfin leurs responsabilités et fassent respecter les articles 5 et 37 de la loi sur l’Agriculture.
suivi d’un petit dessert maison dont Uniterre a le secret...
Pourquoi cette mobilisation?
- Parce que nous attendons toujours l’action du Conseil Fédéral sur l’application des contrats-laitiers comme stipulé dans la loi sur l’agriculture.
- Parce que rien ne bouge sur le prix du lait payé honteusement bas aux producteurs, et qu’en attendant les producteurs de lait continuent d’agoniser lentement…
- Parce que cela suffit d'être roulés dans la farine par nos politiques et nos acheteurs, d’être les pantins de Coop, Denner et consorts avec leurs publicités mensongères de produits «soi-disant» équitables…
Nous avons besoin de monde!
Communiqué de presse Uniterre et Alliance pour la souveraineté alimentaire
Lausanne, 16 novembre 2017
Traitement de l'initiative populaire "Pour la souveraineté alimentaire. L'agriculture nous concerne toutes et tous" à la commission économie et redevances du National (CER-N)
L’organisation paysanne Uniterre ainsi que l’Alliance pour la Souveraineté alimentaire ont pris note avec déception de la décision de la CER-N de proposer au Conseil national de refuser l'initiative populaire (7 contre 0 et 15 abstentions) ainsi que de ne pas entrer en matière sur le contre-projet proposé par le député socialiste M. Beat Jans (13 contre, 4 pour et 5 abstentions).
La vue générale sur l’agriculture présentée par le Conseil fédéral a montré le fossé profond qui existe entre les promesses et les actes concernant la politique agricole. Cette vue générale a fortement influencé les débats de la CER-N puisque 15 parlementaires (une majorité) ont décidé de s'abstenir sur le rejet de l'initiative souveraineté alimentaire en raison des récentes propositions de J. Schneider Ammann. Ainsi, entre les promesses de ce dernier lors de la campagne sur le contre-projet sécurité alimentaire voté le 24 septembre 2017 et ses visions de la politique agricole présentées il y a quelque jours, il y a un gouffre qui a laissé les citoyen.ne.s, les parlementaires et les paysan.ne.s dans une situation plus qu'inconfortable. Le fait que le Conseiller fédéral ait balayé d'un revers de main tous ce que lui-même, ses services et les initiants avaient annoncés comme points positifs du nouvel article 104a démontre malheureusement à quel point un article constitutionnel rédigé en termes généraux peut être interprété de diverses manières.
Ainsi nous sommes quelque peu surpris de lire que "pour la majorité de la commission, l’art. 104 (Agriculture) et le nouvel art. 104a (Sécurité alimentaire) de la Constitution fédérale constituent une base solide sur laquelle la politique agricole peut reposer; ils donnent au Parlement une marge de manœuvre suffisante pour participer au façonnage de la politique agricole et, si nécessaire, de prévoir des mesures supplémentaires dans la loi". Le déni du récent plébiscite de la population suisse prouve que sans un contre-pouvoir sérieux aux visées néolibérales de certains Conseillers fédéraux, ces articles ne sont de loin pas suffisants pour empêcher la destruction pure et simple de l'agriculture paysanne suisse à court terme.
Une ouverture forcée des frontières et des traités de libre-échange s’opposent à l‘agriculture indigène, durable et diversifiée que nous défendons fermement. En tant que champion mondial des importations nettes d’aliments, il est indispensable de maintenir une régulation douanière flexible. C’est un aspect qui doit également se retrouver dans la future politique agricole 22+.
Sur l'initiative
Nous saluons le fait que plusieurs membres de la commission aient relevé l'importance "du renforcement de la production locale, de la protection des terres cultivables et de l’encouragement de l’agriculture sans OGM".
Aux membres de la CER-N qui estiment que notre initiative vise à ce que "l’Etat gère les prix et les quotas et qu'il limite les exportations", nous tenons à répondre qu'il n'en est rien. En effet, notre initiative se borne à demander la garantie d'une transparence du marché visant à une meilleure répartition de la valeur ajoutée dans les filières et à la formation de prix équitables qui seraient déterminés non pas par l'Etat, mais par les acteurs des filières. Sur la gestion des quantités, l'initiative demande seulement que la Confédération soutienne la création d'organisations agricoles qui auraient pour objectif d'assurer l'adéquation entre l'offre et les besoins de la population. Nullement l'Etat ne serait impliqué dans une quelconque gestion des quotas. Enfin, en ce qui concerne les exportations, nous ne les limitons pas, nous demandons la suppression des subventions étatiques à l'exportation afin d'éviter de provoquer une concurrence déloyale auprès de nos collègues d'autres régions du monde comme contrepartie au droit à une régulation douanière flexible.
Sur le contre-projet
L’organisation paysanne Uniterre ainsi que l’Alliance pour la Souveraineté alimentaire ont étudié le contre-projet déposé par le Conseiller national Beat Jans (PS) au sein de la CER-CN. Le comité d’initiative a salué le contre-projet avec certaines réserves, mais restait ouvert à une discussion sur d’éventuelles améliorations substantielles.
Une compétence fédérale sur les conditions de travail des employés agricoles, l’ancrage légal de l’interdiction des OGM, le renforcement de la position de négociation des producteurs et productrices sur le marché, la garantie d’un accès aux semences ainsi que le soutien aux circuits courts régionaux et locaux sont des parties importantes de notre initiative qui sont reprises dans le contre-projet. Mais les exigences du contre-projet demeurent insuffisantes. L'harmonisation des conditions de travail au niveau fédéral est nécessaire et l’interdiction des OGM doit être complétée par l'interdiction d’autres techniques de recombinaison du génome. Dans le cadre du renforcement de la position de négociation des producteurs sur le marché, comme indiqué plus haut, la transparence au sein des filières est indispensable en vue de la formation de prix équitables et d'une juste répartition de la valeur ajoutée tout au long de la chaîne. De plus, le maintien d’une régulation douanière flexible est essentiel. Malheureusement ces points n'ont pas été repris dans le contre-projet présenté.
Nous tenons à remercier l’engagement de Beat Jans visant à enrichir une discussion nécessaire qui a été malheureusement avortée en commission, mais que nous espérons riche lors de la plénière du National et dans la suite du processus au Parlement. Comme le disait l'ancien Rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation de l'ONU M. Olivier de Schutter, "un des principaux déficit du système alimentaire est son manque de démocratie". Alors que nos systèmes alimentaires sont fragilisés, dénoncés de toutes parts, gourmands en énergie et en ressources naturelles, économiquement peu performants, socialement remis en cause, donc non durables, osons croire que le Parlement aura le courage d'entamer le changement de cap nécessaire de nos politiques agricoles et alimentaires.
24 septembre 2017: et maintenant?
Sans surprise, le nouvel article constitutionnel sur la Sécurité alimentaire a passé haut la main l’épreuve du vote populaire, avec des résultats proches des records nationaux. L’on peut sans autre se réjouir que le peuple helvétique ait dans son ensemble clairement manifesté son soutien à notre agriculture, en ayant à cœur de suivre le mot d’ordre donné par les constructions bucoliques en paille à proximité des fermes. Si l’agriculture est souvent critiquée pour diverses raisons, ce jour-là en tout cas les doutes ont été balayés et remplacés par une très belle preuve de confiance.
Reste qu’aujourd’hui, les défis sont nombreux. De l’avis même des initiants et de Johan Schneider-Amman, l’article constitutionnel en tant que tel ne va pas changer grand-chose à la situation. Et pourtant! Il n’est pas exagéré de dire qu’actuellement l’agriculture se trouve à la croisée des chemins, et toutes et tous nous braquons nos regards sur la façon dont elle va répondre à nos attentes. Quelles décisions vont être prises au sein du Conseil fédéral? Quels soutiens pour les familles paysannes? Quel type d’agriculture sera privilégié? Est-ce que ce vote assurera le maintien d’une agriculture portée par une grande diversité d’exploitations agricoles? Qu’est-ce qui sera concrètement mis en œuvre pour maintenir les fermes, voire en augmenter le nombre? Quels acteurs de la chaîne alimentaire seront prioritaires? Une première étape sera de faire le tri parmi les attentes, de déterminer lesquelles sont les plus fondamentales, et lesquelles il sera possible de satisfaire.
La tâche n’est pas aisée: les paysannes et les paysans de ce pays connaissent des quotidiens infiniment variés, que ce soit en termes de type de production, de taille d’exploitation, de contexte familial. L’agriculture n’est pas faite pour rentrer dans un moule! Il est pourtant un point essentiel sur lequel tout le monde peut s’accorder: en tant que branche économique, les personnes qui y travaillent doivent pouvoir en vivre dignement. Nous savons que ce n’est pas le cas actuellement. Nous sommes cependant persuadés que c’est possible.
Du point de vue du consommateur, ce n’est en tout cas pas plus simple. Les revendications de nos concitoyen-ne-s, quoique légitimes, sont légion. Répondre à leurs attentes en termes d’écologie, de goût, de prix, de proximité, de diversité, d’accessibilité, sera un exercice des plus périlleux, mais ce sont les promesses qui ont été faites tout au long de la campagne par les porteurs du contre-projet! Et y répondre, demandera du courage politique, et une volonté partagée d’aller vers un système alimentaire résilient.
L’initiative pour la Souveraineté alimentaire permettra des débats de fonds et l’émergence de systèmes novateurs et de projets-pilotes ouvrant la voie vers une société plus juste, respectueuse, diversifiée et responsable. Pour qui s’est amusé à se promener sur les réseaux sociaux au mois de septembre, il a été facile de constater que les souhaits des consommateurs dépassent de très loin les objectifs fixés par le contre-projet. Un ras-le-bol général suite aux trop nombreux scandales alimentaires; un soutien affectif profond aux paysannes et paysans qui sont leurs voisins; une volonté clairement exprimée de retourner faire ses achats directement chez le producteur; le refus quasi-unanime des fermes-usines qui n’offrent aucune sécurité; le rejet également très marqué des OGM; ce sont tous ces arguments que l’on retrouve tout simplement dans l’initiative lancée par Uniterre. C’est à se demander si au final, les votants n’ont pas déjà pris un peu d’avance sur le programme fédéral.
Vanessa Renfer et Michelle Zufferey
Du 10 au 13 décembre aura lieu la conférence ministérielle de l’OMC à Buenos Aires en Argentine. La Via Campesina et les mouvements sociaux appellent à une semaine mondiale d’actions (8 - 15 décembre) contre l’OMC et les accords de libre-échange.
Depuis le mois de janvier la Suisse a entamé les négociations de libre-échange avec le MERCOSUR (Marché commun Amérique Latine). Parmi les pays impliqués on trouve les poids lourds des pays exportateurs de produits de l’agro-industrie, comme le Brésil ou l’Argentine. Ces accords auraient des conséquences dramatiques pour la production alimentaire indigène. Pour le Conseil Fédéral tous les moyens sont bons pour avancer avec son agenda de dérégulation. Ce faisant il méprise ses propres déclarations, il ignore les accords signés et refuse de tenir compte de la volonté populaire qui s’est pourtant exprimée avec une écrasante majorité pour la sécurité alimentaire. De plus, le Rapport agricole mondial, signé par le gouvernement suisse, dit clairement que l’agriculture industrielle nous mène vers une impasse et n’est pas à même de garantir la sécurité alimentaire.
Mais la résistance contre l’aveuglement du Conseil Fédéral grandit, l’accord avec la Malaisie bute pour l’instant contre les résistances face aux importations d’huile de palme, qui représentent un exemple typique des dérives industrielles de l’agriculture et qui mettent en danger la production indigène d’huile de colza ou de tournesol. A la fin du mois d’octobre c’est le Parlement qui a réduit le mandat délirant accordé au SECO par le Conseil Fédéral pour négocier à l’OMC. Ce mandat aurait permis de considérer un tiers des paiements directs comme des distorsions commerciales, y compris les contributions de base, contributions pour les terres ouvertes et les cultures pérennes, les primes de non-ensilage et de transformation en fromage ainsi que les primes pour les cultures particulières. Un mandat de massacre contre l’agriculture suisse ! Pour l’instant ce mandat doit être revu sous la pression des chambres fédérales. Mais il est déjà clair que l’administration ne reculera que si le rapport de force politique est suffisamment fort.
La pensée unique du Conseil Fédéral apparaît encore dans le rapport sur la vue d’ensemble de la politique agricole publié début novembre. Ce rapport clame et revendique une accélération de l’évolution structurelle, euphémisme qui désigne la destruction de l’agriculture paysanne. Dans ce contexte le positionnement de l’Alliance agraire en faveur d’une ouverture des frontières, positionnement réaffirmé dans le dernier rapport Agro Forte 2022, est très négatif, puisqu’il renforce les tenants de la dérégulation des marchés agricoles – et ceci au nom de la durabilité !
Au-delà des frontières suisses, en Europe et sur tous les continents, des plateformes citoyennes puissantes, réunissant paysans et paysannes, mouvements écologistes, mouvements de défense des consommateurs et syndicats se battent contre le libre-échange et l’industrialisation pour enfin imposer un cadre équitable et durable au marché ! En Suisse également il faut que cette voix monte et fasse le lien entre les multitudes de projets locaux et régionaux et les décisions politiques au niveau fédéral. C’est au nom d’une compétitivité débridée que Le Conseil Fédéral veut déréguler les marchés encore davantage. Mais ces marchés globalisés détruisent déjà les économies locales, ses variables d’ajustement sont les populations des campagnes et des villes, les animaux, la biodiversité, les ressources naturelles et le climat… considérés comme des « freins » pour le pillage des multinationales et d’une économie financiarisée.
Depuis ses débuts en 1995, l’Organisation Mondiale du Commerce s’est engagée à généraliser la libéralisation des marchés nationaux au détriment de la souveraineté. Dans ce cadre, les multinationales utilisent les gouvernements complices pour saper la démocratie et tous les instruments institutionnels qui servaient à défendre les vies, les territoires et les écosystèmes alimentaires et agricoles des peuples du monde. Ce n’est pas seulement le système alimentaire mais également tous les services et les biens publics que l’OMC entend privatiser.
Durant plus de 20 années de lutte contre l’OMC, les peuples ont résisté à ses tentatives de marchandisation de la vie, à commencer par le système agroalimentaire. Nos luttes ont été un obstacle majeur à la progression de cette organisation.
Nous serons là pour dénoncer l’OMC et pour brandir la bannière de la souveraineté alimentaire. Nous dénoncerons les gouvernements qui, après avoir constaté l’affaiblissement de l’OMC, veulent recourir à des traités de libre-échange bilatéraux et régionaux qui menacent d’anéantir nos systèmes alimentaires, tout comme l’OMC l’a fait au cours des deux dernières décennies.
Nous insistons pour que l’agriculture ne fasse partie d’aucune des négociations de l’OMC !
NON À L’OMC ! NON AUX ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE !
NON AUX ACCORDS SUR LES SERVICES !
POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES !
MONDIALISONS LA LUTTE ! MONDIALISONS L’ESPOIR !
MANIFESTATION INTERNATIONALE
Genève, 9 décembre 14h, place de la Navigation
Rudi Berli
article de Jean-Luc Wenger paru dans Le Courrier du 10 novembre 2017
Rencontre avec Fernand Cuche qui poursuit sa lutte pour une politique agricole durable.
«Nous ne
pouvons pas
régater sur
le prix du lait.
Un producteur
touche 50 cen-
times le litre
en Suisse,
alors que c’est
25 centimes
en France.
Nous ne
sommes pas
concurrentiels.»
Pour le projet du domaine du Lombric qui se situe à Sugiez dans le Vully fribourgeois nous cherchons un couple ou deux personnes célibataires qui rêvent de pouvoir développer un jardin en permaculture pour soi et pour les autres en collaboration avec un jeune couple de permaculteurs.
Le domaine du Lombric est un projet qui a démarré il y a 5 ans. Il recouvre une surface de 8000 m2 dont environ 3000 m2 sont prêts à être cultivés. Il est composé d’un étang, de deux serres, de plusieurs terrasses et buttes autofertiles ou lasagnes, d’une terrasse de 50 mètres de long pour développer de l’agroforesterie, d’un mandala en projet d’une surface de 12 m de diamètre, d’une douzaine de chèvres Mohair et de trois moutons Ouessant. Depuis 5 ans le domaine a été préparé, transformé et cultivé selon les principes de la permaculture. Une petite clientèle profite déjà de ses paniers. Il est désormais trop grand pour être soigné et cultivé par une seule personne. C’est pourquoi un couple de permaculteurs a décidé de se joindre au projet et de louer l’appartement de 5 pièces et demi qui est lié au domaine du Lombric. Nous cherchons maintenant encore un couple ou deux personnes célibataires intéressées par le projet et l’appartement en colocation. Le prix de la colocation n’est pas encore définitif, mais il variera entre maximum 1400.- et minimum 900.- (entre 700 et 450.- par personne), une partie de la location pouvant être transformée en heure de travail permacole pour diminuer le prix.
Pour avoir une idée du lieu vous pouvez aller sur la page Facebook «Domaine du lombric».
Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à me contacter au 079 458 19 15 ou par mail pachervet@sunrise.ch
La souveraineté au service des peuples
Suivi de : L’agriculture paysanne, la voie de l’avenir !
Samir Amin
Collection PubliCetim no 41, éditions du CETIM, Genève, 2017, 9782880531270, 96 pages.
Résumé: Un point fait aujourd’hui largement débat : faut-il soutenir ou au contraire rejeter la souveraineté nationale ? Or pour l’auteur, cette question de stratégie fait l’objet de graves malentendus, tant que son contenu de classe n’est pas identifié.
En effet, dans les sociétés capitalistes, le bloc social dominant conçoit toujours la souveraineté nationale comme un instrument pour promouvoir ses intérêts de classe. On comprend dès lors pourquoi le discours national faisant l’éloge des vertus de la souveraineté ‒ tout en cachant les intérêts de classe qu’elle sert ‒ a toujours été inacceptable pour tous ceux qui défendent les classes travailleuses.
Pourtant, nous ne devrions pas réduire la défense de la souveraineté à cette modalité. Cette défense n'est pas moins décisive pour la protection d’une alternative populaire. Elle constitue même une condition incontournable d’avancées dans cette direction.
La question agraire, l’accès à la terre pour tous, la souveraineté alimentaire sont au cœur des problèmes à résoudre. Et l’agriculture paysanne s’impose comme la voie de l’avenir !
> détails sur le site du Cetim
Livre à commander à contact@cetim.ch
Prix CHF 11.-