La section vaudoise d'Uniterre soutien le débat citoyen sur le futur de notre agriculture qui a lieu dans le cadre du projet VAUD 2030: quelle agriculture voulez-vous? et propose un 5ème scénario pour notre agriculture en 2030: la souveraineté alimentaire.
Soyez nombreux à venir au débat public mercredi 28 novembre à l’UNIL et à voter en allant sur le site www.vaud2030.ch. Voyagez entre 1965 et 2030 dans différents futurs possibles et
Créez votre propre scénario à partir de caractéristiques possibles du contexte global, de consommation, de politique agricole, d’aménagement du territoire et des impacts potentiels et interdépendants sur l’agriculture et le territoire. Voici quelques éléments-clé qui pourront vous aider à créer votre scénario:
Scénario Souveraineté alimentaire 2030
Un contexte de participation citoyenne
En 2030, les mouvements sociaux sont forts et ont obtenu par votation populaire l’inscription de la souveraineté alimentaire dans la Constitution suisse.
Il s’en est ensuivi la modification de toute une série de lois pour une politique plus concertée entre agriculture, aménagement du territoire, énergie, santé et education.
Un consommaCteur
Le consommateur a revu son mode de consommation, grâce à des campagnes importante sur la valeur de l’alimentation et liens avec les producteurs. Le consommateur privilégie les produits locaux, de saison et équitables et participe à l’élaboration de label de garantie de produits agroécologiques. La part du budget consacré à l’alimentation augmente à 12% : le prix des produits importés augmente à cause des taxes sur les denrées produites dans des conditions sociales et environnementales non respectueuses, mais le prix des produits locaux et de saison issus de l’agriculture contractuelle de proximité (fortement développée) est moins cher qu’en grande distribution puisqu’elle supprime les intermédiaires.
Une politique agricole qui maintient son soutien aux prestations multifonctionnelles avec une redistribution des taxes dans les circuits courts
Des taxes sur les fourrages importés, sur les denrées produites dans des conditions sociales et environnementales non respectueuses ainsi que des taxes fiscales pour les entreprises internationales ayant leur siège dans le canton (Monsanto, Nestlé) sont mises en place.
Ces taxes sont redistribuées pour la promotion des filières courtes et pour l’encouragement à la transformation locale et dans la recherche publique participative, notamment pour un programme de sélection on-farm avec les stations fédérales.
Le soutien à la reconstitution de l’humus du sol est prioritaire. Il permet de contribuer à la baisse de CO2 atmosphérique par stockage de C tout en améliorant la production.
Les politiques sont concertées avec des compétences cantonales, notamment avec la santé. Un soutien est accordé aux consommateurs urbains défavorisées afin qu’ils puissent avoir accès à une alimentation saine et de qualité. La PA coûte 3.2 milliards et 360 millions au niveau cantonal.
Un aménagement du territoire concerté
Des friches industrielles sont reclassées en zone agricole et remises en production. Les pelouses de l’Etat sont systématiquement converties en zones écologiques, ce qui permet de maintenir les surfaces écologiques au niveau actuel. La forêt est un peu moins protégée et recule légèrement en zone de montagne, grâce aux mesures d’encouragement de la pâture et de l’estivage.
Une agriculture locale, créatrice d’emplois, génératrice de revenus justes, transparente, responsable et solidaire
Des labels participatifs sont mis en place pour des produits régionaux à prix équitables et respectant des conditions sociales et environnementales. Ces labels ont un coût de certification nettement moindre que Bio Inspecta, ce qui contribue à diminuer les coûts des produits BIO.
Les ouvriers agricoles bénéficient d’une convention collective de travail et sont rémunérés au prix juste.
Le nombre d’emplois agricoles double par rapport à 2010, la surface utile augmente légèrement.
Les circuits courts atteignent 40%, la majorité étant BIO. Les exploitations BIO atteignent 60%. Le taux d’autosufisance approche les 75%.
Un territoire diversifié
Des fermes urbaines prennent place, avec plusieurs schémas de coopératives impliquant habitants, maisons de quartier et producteurs urbains. La production d’énergie renouvelable décentralisée dans les fermes se multiplie (panneaux solaires, turbines hydroélectriques, biogaz, microéoliennes) sans pour autant créer des parcs énergétiques. Les différentes productions sont décentralisées au sein des ACP.
Avec l’acceptation de l’initiative contre la spéculation sur les denrées alimentaires, des acteurs de la finance ont quitté la zone de Gland et détendent le marché des logements, ce qui permet d’encourager les projets de jeunes en coopératives.
Article complet paru dans notre dernier journal