Non à la nouvelle loi sur les epizooties
5 octobre 2012: le comité d'Uniterre a pris position sur la votation concernant la nouvelle loi sur les epizooties. Il s'oppose à cette nouvelle loi.
Uniterre estime que le libre choix des paysannes et des paysans ne doit pas être à nouveau restreint.
Bio Suisse, Bio Forum, L'association des petits et moyens paysans (VKMB) partagent l'avis d'Uniterre.
La dernière grande campagne de vaccination, contre la maladie de la langue bleue a eu lieu parallèlement à la lutte contre la diarrhée virale bovine (BVDV). Cela a engendré des pertes financières importantes pour beaucoup d’exploitations paysannes et augmenté considérablement le travail sur les fermes.
C’est pourquoi nous estimons que la responsabilité de la prise de décision doit demeurer en main des paysannes et des paysans.
Il faut par contre évaluer de manière particulière les maladies qui se transmettent des animaux à l’Homme. L’évaluation a posteriori des campagnes de luttes contre la grippe aviaire et la grippe porcine démontre par ailleurs que les autorités se sont dotées de millions de doses de vaccins en trop qu’il a fallu par la suite éliminer.
Ce qui nous semble pour l’heure important c’est que:
- la distinction entre maladie et épidémie est fortement influencée par le lobby pharmaceutique.
- la décision de se déterminer entre une maladie qui peut être surmontée et la nécessité de lancer une campagne de vaccination doit être prise par des organes décisionnels indépendants.
- par la mise en place de banques de vaccins coûteuses, des campagnes obligatoires de vaccinations ont été menées en bonne part pour des raisons économiques.
Dans la médecine vétérinaire tout semble être mis en oeuvre pour s’orienter dans la mauvaise direction. Or il faut agir sur les causes des maladies et non sur les symptômes.
- La production industrielle qui implique une densité animale toujours plus élevée et des tailles de troupeaux toujours plus grande. Il a été démontré que cela a des effets sur la santé des animaux.
- Les exploitations industrielles sont souvent le berceau des maladies qui se propagent ensuite par les canaux du marché global à travers la planète.
- Les transports d’animaux à travers toute l’Europe.
- La détention d’animaux axée sur la maximisation des profits.
- L’utilisation problématique des médicaments comme par exemple l’utilisation d’antibiotiques à titre préventif dans les élevages d’engraissement, etc.
Jusqu’à ce jour, la mise en application de campagnes de vaccination imposée par les autorités, dans nos différents pays, ne nous a pas apporté satisfaction. Ce sont des mesures prises pour combattre les symptômes et qui, à terme, aggraveront les problèmes. Les campagnes généralisées de vaccinations peuvent à court terme réduire l’extension des maladies, mais à long terme il faut changer de paradigme.
Depuis plusieurs années déjà les recommandations provenant de cercles paysans critiques s’orientent dans une autre direction:
- Encourager la recherche permettant d’immuniser les bêtes de manière naturelle
- Développer les méthodes de traitements alternatifs
- Réduire l’utilisation d’antibiotiques
- Réorienter les méthodes de sélection animale afin d’obtenir des animaux robustes.
Ces recommandations n’ont pas été suivies et ne trouvent aucun écho dans la nouvelle loi.
Sans la prise en compte de ces mesures, la nouvelle loi sur les épizooties renforcera les aspects restrictifs des ordonnances, au lieu de placer le bien être animal au centre des préoccupations.