Les sections d'Uniterre avec BIG-M organisent des tables rondes dans les régions afin de relancer le débat de la gestion de l'offre. Les divers problèmes liés à la segmentation des marchés et les discussions autour de la libéralisation de la « ligne blanche » font craindre une aggravation prochaine de la crise laitière déjà extrêmement violente aujourd'hui pour la très grande majorité des exploitations.
A Vuisternens-devant-Romont et à Delémont, les conférences - débats ont regroupé respectivement 80 et 60 personnes. Y sont intervenus des responsables d’Uniterre, Peter Gfeller, Président démissionnaire de la FPSL, des responsables des fédérations régionales, des représentants des Chambres d’agriculture et Evelyn Dudda, journaliste indépendante.
Peter Gfeller, a brossé sa vision de la problématique et a notamment mis en exergue l’asymétrie des forces entre des producteurs divisés, en concurrence au sein de leur organisation régionale, et leurs quelques acheteurs actifs au plan national et international. Il s’est montré partisan d’une concentration de l’offre afin de renforcer la position des éleveurs au sein de l’IP-lait. Madame Dudda a décortiqué avec pertinence et analyses les mécanismes que l’industrie laitière a mis en place pour capter la plus-value aux paysans depuis ces dernières années et a condamné la segmentation du marché laitier. M. Benoît de Prolait s’est positionné fortement en faveur d’une gestion des quantités par les producteurs. M. Vonlanthen de la FSFL a mis en avant les avantages de l’interprofession du Gruyère dans la gestion des quantités de fromage. Il pense que les producteurs de lait d’industrie pourraient s’en inspirer. M Eggenschwiler de la Miba s’est montré inquiet de la situation du marché mais a concentré son discours sur les problèmes de solidarité internes à la Miba, sans vraiment se positionner sur les liens à construire entre OP et OPU au plan national.
Malgré le peu d’optimisme des intervenants, M.Bezencon d’Uniterre et M. Locher de BIG-M ont rappelé que des sondages faits auprès des producteurs montrent qu’ils sont à une très forte majorité favorables à une gestion de l’offre coordonnée au plan national. Afin que cette majorité silencieuse puisse à nouveau faire entendre sa voix, les organisations que sont Uniterre et BIG-M proposent d’organiser « des états généraux du lait » au plan national. L’objectif étant de faire le point sur la situation et de rallier sous la bannière « gestion de l’offre », toutes les familles paysannes et les organisations qui y sont favorables.
D’autres dates de conférences sont en préparation dans le canton de Vaud et de Neuchâtel.