Le travail de la Commission Lait porte ses fruits
Il y a des semaines plus réjouissantes que d'autres. Celles du mois de mai furent excellentes. Les paysans d'Uniterre ont remporté deux batailles, et non pas les moindres, puisque l'une est d'envergure européenne et l'autre nationale, et qu'elles concernent l'ensemble des producteurs-trices de lait.
La bonne nouvelle européenne tout d’abord. En mars 2013, le Parlement européen s’est exprimé sur les propositions de la Commission européenne dans le cadre de la réforme de l’organisation commune des marchés agricoles. Lors de ce vote, le Parlement a confirmé la réduction volontaire de la production laitière contre indemnités (RVP) comme nouvel instrument de crise pour le marché laitier européen. Cette proposition prévoit l’octroi d’une aide aux producteurs qui, de manière volontaire, diminuent leur production de minimum 5% pour une durée d’au moins trois mois. Lorsqu’elle octroie cette aide, la Commission impose également un prélèvement aux producteurs de lait qui augmentent leur production durant la même période et dans la même proportion.
Ce projet a été amené et défendu depuis longtemps par la Fédération de producteurs de lait européen (EMB), mais son origine est en partie liée à Uniterre. C’est suite à un exposé à Bruxelles du système de régulation d’Uniterre qu’EMB s’est lancé dans ce projet.
La deuxième victoire de la commission lait concerne le soutien du prix du lait transformé. Depuis le début de l’année 2009, certains producteurs de la commission ont soulevé la problématique de la transparence quant à la rétrocession - ou non - par les industries de transformation des 15 ct/kg de lait transformé en fromages. Suite à de multiples rencontres avec diverses organisations paysannes, de nombreuses discussions avec des politiciens et autres communiqués de presse, l’OFAG devrait finalement serrer la vis dès le 1er janvier 2014. C’est en tout cas ce que stipule une lettre envoyée par ce même office en date du 1er mai 2013 à tous les transformateurs de lait. Ces derniers seront tenus à la transparence comptable des rétrocessions. En cas de non respect, des mesures administratives pourraient être prises.
Uniterre félicite donc l’OFAG pour ce travail de contrôle qu’il est sensé faire depuis 6 ans déjà, étant donné que l’ordonnance est en application depuis 2008! Néanmoins, si de la fraude était découverte, y aurait-il moyen de demander des dommages et intérêts? Nous ne le savons pas mais la question est posée! Dans la situation économique actuelle des exploitations laitières, un peu de beurre - déstocké à prix d’or - sur les épinards ne serait point de refus!...
Affaire à suivre!
Nicolas Bezencon
pour la Commission Lait