vendredi, 17 mai 2013

Suivi critique de la politique agricole

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Deux sections, Genève et Zurich/Winterthour, ont décidé de soutenir le référendum contre la PA 14-17, alors que le comité d'Uniterre s'est abstenu de prendre une décision finale en l'absence d'un consensus. La Présidence a pris la responsabilité de laisser deux sections s'engager au sein du comité référendaire. 

Le comité référendaire est aussi composé par La Vrille, Landwirtschaft 2020, d'autres organisations paysannes et de politiciens (1*).

 

 

 

La PA 14-17 divise les opinions dans les organisations paysannes

La pertinence d’utiliser l’outil du référendum était controversée au sein du comité directeur d’Uniterre. Certains membres du comité ont estimé qu’un référendum n’est pas le meilleur moyen pour discuter avec la population et pour faire des propositions pour une politique agricole différente. Les raisons contre le référendum comprennent, entre autres, les ressources humaines et financières limitées d’Uniterre (2*). Cependant, les discussions subséquentes ont montré que le référendum pourrait servir de base pour ramener sur le devant de la scène les revendications liées à la souveraineté alimentaire qui n’ont pas été retenues dans la PA14-17. C’était l’objectif principal du comité directeur d’Uniterre.

Les commentaires très divers dans la presse en témoignent. Déjà au préalable, de fortes critiques fusaient de toutes parts. Par exemple, l’USP a résumé les risques de la PA pour l’agriculture suisse dans une analyse, même si, en fin de compte, elle ne soutient pas le référendum. Dans son analyse, l’USP souligne que la PA ne renforce pas les organisations des producteurs et n’améliore pas la transparence des marchés, notamment, du marché laitier. Elle met également en avant le risque de la dépendance croissante de l’agriculture envers les pouvoirs publics, particulièrement 

dans les zones de montagne. L’analyse mentionne encore le changement caché du système des paiements directs, qui requiert des fermes de nouvelles prestations pour obtenir la même contribution. Toutefois, l’USP a choisi d’éviter la débat contradictoire avec l’Alliance agraire et les associations rattachées (Pro Natura, WWF, protection des consommateurs, protection des animaux, etc.), craignant une perte d’image.

Les divergences d’opinions sont palpables dans l’ensemble des organisations agricoles. Nous ne les dissimulons pas au sein d’Uniterre, puisque nous voulons les aborder conjointement et ouvertement. Il n’y a jamais qu’un seul chemin qui mène vers une autre politique agricole.

 

Le comité référendaire critique l’orientation de la politique agricole

Au moyen du référendum, le comité référendaire veut susciter une discussion publique sur l’orientation et les objectifs de la politique agricole. L’AP 14-17 introduit secrètement une diminution de la production alimentaire dans le pays et ouvre la voie au libre marché, à la concurrence et à la détérioration de l’environnement par des transports inutiles. Il est décisif de faire la lumière sur ce changement de système. La destruction de l’agriculture paysanne (5 fermes par jour) et la hausse des produits importés, dont la production enfreint les règles sociales et écologiques, sont en contradiction flagrante avec le mandat constitutionnel concernant la sécurité de l’approvisionnement de la population (art. 104).

 

Vers une initiative pour la souveraineté alimentaire?

La PA 14-17 est toute désignée pour semer la discorde parmi les paysannes et les paysans. Les uns se considèrent perdants, les autres espèrent faire partie des gagnants. Mais déjà, la PA 18-21 est sortie des tiroirs et de nombreux organisations et politiciens doivent recommencer le travail. La consultation crée des emplois dans les bureaux, pas dans l’agriculture. Dans les semaines à venir, Uniterre sera amenée impérativement à se positionner par le moyen de l’initiative pour la souveraineté alimentaire. La persévérance est notre force, nous faisons constamment un suivi critique de la politique agricole.

Nous voulons une agriculture de proximité qui ne se sert pas sur les marchés étrangers à vil prix. Nous voulons cultiver nos sols et produire de la nourriture pour la population locale. Nous sommes contre le libre marché agricole et donc contre une plus grande ouverture des marchés (par ex., du lait). Nous luttons pour des prix équitables à tous les niveaux de la chaîne de production alimentaire et nous luttons pour plus d’emplois dans l’agriculture. Nous pensons que les petites et les grandes exploitations ont la même raison d’être. Nous exigeons une Suisse sans OGM, nous soutenons les jeunes qui cherchent des terres et la création de nouveaux projets d’agriculture contractuelle de proximité. Ce sont nos objectifs principaux.

Nous espérerons que le référendum contre l’AP 14-17 préparera le sol pour le lancement de l’initiative pour la souveraineté alimentaire. On peut déjà constater que les discussions au sein du comité référendaire pointent dans cette direction, car remettre en question, par exemple, l’importation de fourrages ne peut être qu’un premier pas.

 

La Présidence d’Uniterre

(1*) Uniterre-sections Genève, Zürich/Winterthur et Vaud; La Vrille; Landwirtschaft 2020; NBKS ; BZS ; BBK ; Bauernverband Schaffhausen ; Org. Bauernverstand ; un comité représenté par Samuel Graber, président des engraisseurs de veaux Berne ; Fritz Ruchti, maraîcher, BE ; Ernst Schibli, maraîcher, ZH ; Martin Haab, producteur de lait, ZH ; Josef Kunz, producteur de lait, LU 

(2*) Pour recevoir des informations supplémentaires, vous pouvez consulter les blogues des sections (français, allemand) qui comportent des avis nuancés sur la thématique de la PA 14-17 et le référendum, notamment les avis des sections Genève, Jura-Jurabernois et de ZH/Winterthour, d’Alexis Corthay, de Paul Sautebin et du comité référendaire.