L'Office fédéral de l'agriculture pousse la filière laitière au libre-échange. Après la suppression d'une gestion des quantités publique (contingents laitiers) et quatre années de crises laitières aux conséquences désastreuses pour les familles paysannes, l'administration fédérale, par l'intermédiaire de l'OFAG, pousse à une nouvelle étape de libéralisation. Cette fois, il s'agit de d'ouvrir le marché suisse pour l'ensemble des produits laitiers (le secteur du fromage étant déjà libéralisé).
En organisant une consultation écrite des acteurs industriels du marché laitier dans laquelle elle présente cette libéralisation comme un fait accompli (voir question 5), l’OFAG marque le rythme de cette dernière et veut porter un nouveau coup à la production laitière paysanne en Suisse.
Elle ignore une fois de plus la réalité de 25’000 entreprises laitières paysannes de ce pays.Ceci est d’autant plus scandaleux, que la précédente libéralisation a déjà privé les producteurs d’environ 20-30% de leur revenu, poussant chaque année plus de 1000 fermes laitières à stopper de leur production. Est-ce vraiment l’envie de la population d’industrialiser la production de ce pays?
L’industrie et la grande distribution organisent les déséquilibres structurels en leur faveur profitant des crises pour faire régner leur loi sur les marchés. Il y a encore de cela quelques mois, avec l’obligation de la Confédération, les producteurs étaient taxés par des prélèvements obligatoires sur le prix du lait pour financer le dégagement des stocks de beurres excédentaires sur les marchés mondiaux à des prix de dumping. Aujourd’hui cette même industrie importe préventivement 500 tonnes de beurre. C’est une humiliation pour les familles paysannes.Ca suffit ! Depuis des années les organisations de producteurs dont Uniterre réclament que l’organisation faîtière des producteurs de lait puisse gérer les quantités de lait pour pouvoir les adapter aux besoins du marché. C’est le seul moyen de garantir un prix aux producteurs qui couvre les frais de production. C’est à cette condition première que nous pourrons parler de production et d’approvisionnement laitier durable tel que la Constitution fédérale l’exige.Uniterre a fait le choix de ne pas répondre à cette consultation et dénonce la volonté de l’OFAG de fausser la donne et de mettre en place une politique laitière qui détruit la paysannerie. C’est une politique qui procure des bénéfices records à la grande distribution mais qui est en désaccord complet avec les intérêts des citoyens de ce pays. Les baisses substantielles du prix du lait aux producteurs n’ont jamais été reporté sur les prix de vente, alors qu’aujourd’hui la grande distribution a déjà augmenté les prix de consommation de 5-10 cts. Les familles paysannes sont bafouées et ridiculisées. Elles ne se retrouvent plus dans cette politique laitière qui ne mène nulle part. Elles ne manqueront pas de le faire savoir prochainement.