jeudi, 03 avril 2014

douaneLa décision de doubler les importations domestiques journalières de viande fraîche et de vin, par le Conseil fédéral hier, est un coup de poignard contre les paysans et la souveraineté alimentaire. Derrière l'argument de simplification des contrôles, se cache la volonté de mettre encore plus sous pression les paysans, producteur de ces denrées indigènes.

 

 

Si la volonté du Conseil fédéral est de faire baisser le prix à l’achat de ces produits chez les grands distributeurs, il se trompe lourdement. Jamais aucune mesure, pas même le Cassis de Dijon, n’a fait baisser dans de fortes proportions le prix de ces produits stratégiques. Seuls les producteurs en font les frais. Les grands distributeurs gardent leur marge.

Sans outils de régulation les prix aux paysans baisseront

Tant dans le secteur laitier, viticole que carné, les producteurs n’ont toujours aucun moyen de gérer en temps réel la production au niveau national. Ils ne peuvent donc adapter la production à la demande. Les importations toujours plus importantes favorisent donc la constitution de stock et les pressions sur les prix qui vont avec. Pour libérer ces stocks, il n’y a d’autres moyens que de recourir à des subventions à l’exportation, financées  à nouveau par les producteurs.

Contre la souveraineté alimentaire

Favoriser les importations et les subventions à l’exportation est en contradiction complète avec la souveraineté alimentaire. En effet, cette dernière condamne les subventions à l’exportation mais permet aussi aux Etats de se protéger contre les importations à trop bas prix. Elle implique aussi des mesures pour que les paysans puissent obtenir des prix équitables pour leurs produits.

Non-sens écologique

Ouvrir la porte au tourisme d’achat, c’est également plus de monde sur les routes, plus de kilomètres parcourus et finalement des besoins en infrastructures de transports publics et surtout privés toujours plus importants et coûteux pour le contribuable et pour l’environnement. C’est un non-sens pour ce pays qui mise, selon la nouvelle politique agricole 14-17, sur une production alimentaire plus écologique, soucieuse du bien-être animal, qui réduit sa pression sur l’environnement.

Moins d’emplois

Favoriser le tourisme d’achat, c’est aussi faire pression sur les artisans et les petits commerces de proximité. Un artisan qui ferme son échoppe, c’est à chaque fois une perte de savoir faire et de liens sociaux.

La course aux prix les plus bas détruit l’économie et le développement durable d’un pays. Ce n’est donc pas au Conseil fédéral de la promouvoir, l’économie de marché le fait déjà très bien.

Contacts presse :

Charles Bernard Bolay,  charles-bernard@bluewin.ch, 079 409 14 42, Président Uniterre (f)