vendredi, 28 novembre 2014

La troisième rencontre européenne Grundtvig autour de l'agroécologie s'est tenue fin septembre 2014. Uniterre participe à ces rencontres d'échanges et de formations de paysans à paysans. Cette fois-ci, c'est Christian Bovigny qui était du voyage. Voici son témoignage. 

 

La réunion en Galice était une belle expérience tant au niveau des thèmes discutés, des projets présentés ou visités que des rencontres. J’ai beaucoup apprécié la volonté affichée au début du séminaire de ne pas lutter contre les gros, mais de mettre l’énergie pour construire une autre agriculture et un autre système de consommation avec une paysannerie de proximité. La traduction était également très efficace et l’hébergement à la fois chaleureux, simple et professionnel.

Les Galiciens et les Basques semblent être très actifs dans les projets de développement d’agriculture proche des consommateurs. D’ailleurs nous devrions plutôt dire les Galiciennes car ce sont surtout les femmes qui sont actives dans ces démarches.

 

Lors de ces quelques journées de rencontres européennes, deux projets ont particulièrement retenu mon attention.

Le premier est situé au Pays Basque où des systèmes d’agriculture contractuelle ont été mis en place avec une formation obligatoire pour les consommateurs. La communication via internet a été limitée pour contraindre les gens à passer par la formation. Celle-ci vise à la fois à faire comprendre les tenants et les aboutissants du système et à faire une réflexion sur sa manière de consommer en lien avec le type d’agriculture qui en découle.

Le second se trouve aux environs de Santiago de Compostelle où nous avons visité un producteur de lait qui a révolutionné son système de production et de commercialisation. Il produit du lait bio avec des vaches à production très modestes; 3’000 à 3’500 kg par vache et par an. Il a réduit de moitié son volume de production. Les vaches portent des cornes et sont en stabulation libre. Elles ont contact avec leur veau après la naissance sans pour autant les allaiter. La totalité du lait est vendu en direct, la plupart comme lait cru. Il distribue des box isolés contenant 13 ou 14 bouteilles de 1 litre dans toute l’Espagne et même jusqu’aux Iles Baléares. Le lait est facturé au consommateur,  1.60 euro le litre plus le coût d’acheminement. Les gens commandent sur internet. Il s’agit beaucoup de personnes qui suivent le régime paléolithique. Cela a été un grand changement pour lui et le chemin a été long et compliqué. Il est le seul en producteur bio loin à la ronde, a-t-il affirmé. Tout en ajoutant : «Mais maintenant, je n’ai plus de dettes!» 

Christian Bovigny


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avec le soutien financier de l’Union européene