jeudi, 27 août 2015

Rien de nouveau sous le soleil

Le Conseiller fédéral Schneider Ammann est en poste depuis 2011. Les élections fédérales auront lieu cet automne et celles du Conseil fédéral le 9 décembre. Quel héritage Schneider Ammann nous laissera-t-il? Sera-t-il porteur d'un avenir durable pour nos enfants? Dans quelle direction nous mène notre Ministre de l'économie qui est aussi en charge de l'agriculture? 

 

 

Qui en Suisse a le courage de tracer de nouvelles voies et  ose affirmer „continuer comme cela n’est plus une option“ en prenant au sérieux les conclusions du rapport mondial sur l’agriculture? 

Qui, si ce n’est le Conseiller fédéral en charge de l’économie doit se poser des questions sur les enjeux climatiques, sur la durabilité et l’égalité des modes de vie, sur une politique agricole et alimentaire saine? Lorsqu’il affiche ses objectifs,  le Conseiller fédéral Ammann parle de «production de denrées alimentaires sûre», de «l’utilisation efficiente des ressources», et «d’un espace rural vivant».  En comparaison à d’autres pays, nous bénéficions d’un bien-être certain, mais à quel prix? Et qui peut en profiter? 

Notre petit pays est une place économique. Nombre de sociétés sont courtisées et financièrement encouragées à rester sur notre sol. La politique visant à dérouler le tapis rouge aux sociétés est devenue la norme. Nous pouvons nous demander qui est en charge de la marche de ce pays... la Politique ou l’Économie? Les banques, les firmes pharmaceutiques, les négoces de matières premières, les entreprises agro-alimentaires etc. ont leur siège en Suisse. Dans un pays jouissant d’une bonne image; peu de conflits de travail, de manifestations, de criminalité. Un pays qui de surcroît est placé selon le World Economic Forum au premier rang mondial de la compétitivité!

Seulement ce bien-être est inéquitablement réparti et l’écart ne cesse de grandir. Bientôt nombreux seront celles et ceux qui ne pourront plus régater car ce standard de vie à un prix très élevé. Celui qui ne veut pas être dépassé dans les domaines de l’habillement, des moyens de communication, du logement, de la formation ou des loisirs doit racler ses fonds de tiroirs.  Et pendant que le groupe Ammann a bunkérisé 250 millions de francs à l’étranger, libres d’impôts bien entendu, nous devons dans notre comptabilité et nos déclarations d’impôts déclarer chaque petit sous. Bon, c’est une autre histoire mais elle démontre tout de même à quel point le siège en cuir de Schneider Ammann est confortable. Il s’est assis sur cette affaire et en ressort indemne. 

Nous, par contre, nous ne survivons pas à cette politique. Pour l’agriculture, l’alimentation et la nature, le bilan des années Schneider Ammann est mauvais. L’esprit de libéralisation animant son lobby économique ne baisse pas les armes. Malgré le fait que Schneider Ammann ne se lasse pas de mettre en avant ses racines paysannes, il faut rappeler qu’il a tendance à confondre l’agriculture avec une entreprise industrielle de matières premières agricoles. 

Quel héritage nous laisse ce Conseiller fédéral? Un pays sans petites et moyennes exploitations agricoles, sans espace rural vivant? Un pays qui se positionne uniquement en fonction du libre échange et considère notre agriculture comme superflue? L’avenir nous dira si ce terne politicien saura se maintenir dans son siège. Mais être terne ne signifie pas pour autant que sa politique n’a pas de conséquences fâcheuses. Il est temps de questionner durablement la politique de Schneider Ammann.