jeudi, 27 août 2015

gruyere vachesEn quelques années, c'est une véritable saignée à laquelle nous assistons dans le canton de Fribourg: Châtel-St-Denis, Charmay, Favargny, Payerne, Bulle, Siviriez, peut-être bientôt le Châtelard. Voici la nécrologie des abattoirs qui semblent ne pas avoir survécu aux normes en vigueur.

 

 

 

Dans la région il y a encore l’abattoir de Vaulruz qui a été mis aux normes et qui survit, mais qui affiche quasiment complet. Ainsi, pour les paysans il n’y a plus vraiment de service de proximité à disposition. Il y a bien sûr Marmy ou Micarna, mais ce sont déjà des grandes entités qui n’ont pas la souplesse des abattoirs à faible capacité. Ils sont peu disposés à entrer en matière lors d’un abattage d’urgence par exemple. Dès qu’on passe à un abattoir plus grand, les distances à parcourir sont plus élevées, les horaires sont stricts et il faut en général arriver très tôt le matin pour que le vétérinaire vise la bête puis la carcasse. Cela rend les choses bien plus compliquées pour celui qui souhaite valoriser une filière de proximité. Mais la mise aux normes des abattoirs semble coûter trop cher ou, par ricochet, provoquer une trop forte hausse du bail de location pour le boucher. Pourtant la demande est potentiellement là dans un canton avec un cheptel important.

La plupart des éleveurs qui utilisent les abattoirs locaux font abattre la bête, la font découper et conditionner pour un prix de 3.- à 3.50.-/kg. Ensuite ce sont les paysans qui se chargent de la clientèle. Rares sont celles et ceux qui sont équipés d’un laboratoire de découpe ou d’un frigo à la ferme. Voilà pourquoi le service de proximité est très utile.

D’où les question qui se posent: quelles seraient les conditions permettant un appui étatique à la mise aux normes d’au moins un des abattoirs récemment fermé? Le canton souhaite-t-il faire preuve d’une certaine dynamique favorisant l’économie agricole d’une région? Des normes moins strictes seraient elles envisageables pour éviter un surcoût inutile?

Côté marché, en ce qui concerne les bovins, les prix varient d’une semaine à l’autre en fonction de l’offre. Mi-juillet, en raison de la canicule, un certain nombre de producteurs ont choisi de se séparer d’une ou deux bêtes en prévision d’une quantité de fourrage plus faible. Les places de marchés surveillés sont donc plutôt bien fournies et les acheteurs sont ainsi moins enclins à faire un effort sur le prix par rapport aux tabelles de taxation. Les producteurs qui transforment la viande via les abattoirs locaux fixent par contre eux-mêmes leur prix, en accord avec le consommateur final. 

Pour les porcins, la situation est beaucoup plus tendue. Le prix du porc se situe au niveau des années 1950... Ainsi, pour alléger un peu les engraisseurs, le prix des porcelets a été fortement diminué pour que les engraisseurs puissent tirer une petite marge sur les misérables 2.90.-/kg poids vif.