lundi, 21 septembre 2015

Deytard portrait petitPour Stéphane Deytard, l'agriculture n'est pas une profession, mais une passion. Quand il a commencé à s'intéresser aux soins énergétiques, il s'est beaucoup interrogé par rapport à la santé humaine et a commencé à remettre en question l'agriculture conventionnelle et l'utilisation des produits chimiques. Il a suivi des formations sur la biologie du sol et des plantes en cherchant des sources neutres, sans devoir passer par l'industrie d'agrochimie.

 

L’exploitation en bref

Bio bourgeon, biodynamie, sol, autonomie, verger, vente directe

38 ha, en location, une famille de 4 personne

L’agriculteur a compris que si on connaissait assez bien son sol, on n’avait pas besoin de traitements chimiques. «Pour moi, mettre des fongicides, ça revient à mettre les gaz et freiner en même temps. On met un produit fongicide qui tue la biologie du sol, puis quelque part on doit ramener des amendements minéraux ou oligo-éléments pour stimuler cette même biologie».

Le démarrage en bio n’était ensuite pas facile car il est parti trop fort en faisant immédiatement du semis direct, ce qui n’a pas fonctionné sur un sol qui avait été traité pendant des années. Les rendements n’étaient pas bons la première année, donc il est revenu un peu en arrière. 

Stéphane a finalement trouvé une technique pour la culture du colza sans produits chimiques: mettre de l’engrais - par exemple du lisier - en automne afin que les racines des plantes se développent bien avant l’hiver déjà. Contre l’altise, la poudre de roche s’est avérée très efficace car elle dessèche les insectes. Il la mélange dans la pompe à traiter pour la diffuser sur les plantes. En même temps, il ajoute du purin d’ortie fait maison pour donner un coup de booste au colza. 

Pour combattre le rumex, il mélange des cendres à de l’eau de pluie qu’il dynamise selon les pratiques de la biodynamie. Il est convaincu que, grâce à ce mélange, les rumex se développent beaucoup moins, même s’il lui manque encore quelques années d’expérience pour l’affirmer. 

Aujourd’hui, Stéphane Deytard cultive du blé, du tournesol, du colza, du pois associé à de l’orge. En plus de ça, il a créé un verger en collaboration avec l’Arboretum d’Aubonne dans lequel grandissent 90 arbres fruitiers à haute tige et dont il est spécialement fier. En observant le terrain, il a constaté qu’il y avait de l’eau à un en-droit, du coup, il a mis en place un biotope et planté des arbustes autour - un vrai paradis pour la biodiversité ! Les buissons qui bordent le terrain pour couper les traitements qui se font autour du champ et des ruches com-plètent ce coin idyllique.

Deytard verger petit

Son désir est de fonctionner de manière totalement autonome, sans intrants aucuns, et de pouvoir transformer ses produits lui-même. Aujourd’hui il fait presser son huile et moudre ses céréales en dehors de l’exploitation, mais il va acquérir un moulin afin de pouvoir faire la farine chez lui. Il est en train d’installer un trieur à cé-réales. Un magasin, dans lequel il vendra ses propres productions et ceux d’agriculteurs voisins ouvrira cet automne dans le bâtiment en face, dans une dépendance.

Le père de famille ne se lasse jamais de lire des livres afin d’approfondir son savoir-faire. Il est très motivé de-puis qu’il est passé en bio et qu’il peut réfléchir lui-même à la meilleure manière de s’occuper de ses cultures, au lieu de suivre aveuglement un cahier de traitements. Dès qu’il sera prêt, il souhaite se lancer en biodynamie.

Regula Guevara, Pissenlit