lundi, 21 septembre 2015

Schweizer portrait petit1Le domaine de la Perrole, sur la commune d'Aigle dans la plaine du Rhône, appartient à la famille Schweizer depuis trois générations. Aujourd'hui, Pierre-Alain est aux commandes. Lors de la reprise du flambeau, il a décidé -avec le soutien de son père- de diversifier ses cultures et de s'orienter vers le bio. 

 

 

Pierre-Alain Schweizer, Aigle

L’exploitation en bref :

 Biodynamie, Bourgeon, abeilles, maraîchage, haies naturelles

 Domaine familial de 18 ha, propriétaire, 2 - 3 temps pleins 

Plus qu’innovantes, beaucoup des techniques que Pierre-Alain emploie sont ancestrales, comme par exemple d’utiliser du compost plutôt que des engrais synthétiques. «On croit qu’on invente mais on invente rien, avant la chimie il y avait déjà tout ça, l’agriculture a des centaines d’années, et on a toujours réussi à se nourrir».  

«Donner la vie au sol grâce à l’apport de compost a littéralement changé la qualité de la terre dans mes serres».

Ici, tout est produit naturellement: tomates, aubergines, haricots, courgettes et céréales. Les engrais chimiques, herbicides et insecticides de synthèse on été remplacés par du compost, des tisanes, du purin d’ortie ou encore des décoctions. Ainsi la décoction d’ail (de l’ail écrasé et mariné 48 heures dans de l’huile) lui a permis de combattre la rouille jaune sur son blé. «Je pense qu’un agriculteur, même avec beaucoup d’expérience a tou-jours à apprendre de son sol».

Schweizer terre petit

 

 

 

 

 

 

 

 

La motivation de Pierre-Alain Schweizer est de pratiquer une agriculture vivrière de qualité, respectueuse de l’environnement et en adéquation avec les besoins de la population locale. C’est pourquoi le quadragénaire a investi dans un moulin artisanal et une décortiqueuse. Ces machines lui permettent de transformer lui-même ses céréales en farines ou en semoules. Sa farine -produite à partir de variétés de blés anciens, tels que l’engrain ou l’amidonnier- est principalement vendue sur le domaine deux jours par semaine, au marché pay-san et lors des marchés régionaux. Il en écoule également auprès des supermarchés Manor à Vevey et à Mon-they ainsi qu’à une boulangerie d’Aigle. Le boulanger peut ainsi offrir à sa clientèle des pains complets de qua-lité, à base de produits de proximité. Ceci présente par ailleurs l’avantage pour le paysan de pour voir écouler ses productions sans dépendre de la grande distribution.

L’agriculture biologique est un exercice délicat, un véritable défi à relever. Pour Pierre-Alain, la clé réside dans la diversité. Celle des espèces cultivées comme celles des espèces sauvages, mais aussi la diversité des échanges et des canaux de distribution des récoltes.

L’objectif est aussi de diminuer tant les pertes que les intrants. Par exemple, l’agriculteur a trouvé le moyen de donner une nouvelle utilité à la balle, qui lors du battage a été séparée de la graine qu’elle a protégé durant toute sa croissance. Cette dernière, une fois nettoyée, est vendue comme matériel de rembourrage ou utilisée pour le paillage de ses cultures. Ainsi la boucle est bouclée.

Catia Chollet, Pissentlit