L’important, c’est le prix !
L’agriculture continue de faire couler beaucoup d’encre en Suisse. Au cœur de l’actualité, l’utilisation des phytosanitaires, les élevages intensifs et les importations de fourrage semblent remettre en question un modèle bien établi et provoquent le désarroi au sein du monde agricole.
A toutes ces questions, Uniterre continue d’apporter la seule réponse qui compte vraiment : des prix justes. Parce que toute peine mérite salaire, et parce qu’un produit de qualité, tel que demandé par une part toujours plus grande de la population, a un coût qu’il convient de couvrir par un prix de vente adapté. Ainsi, chacun des débats qui agitent le monde paysan trouve sa solution, en grande partie tout du moins, au travers d’un prix convenable, d’un prix équitable. On ne le dira jamais assez.
Il est demandé aux paysannes et paysans suisses de travailler sans produits phytosanitaires de synthèse? Alors il est juste que les risques de cultures et les éventuelles pertes de rendement, ainsi que la main d’œuvre supplémentaire, soient compensés par un prix plus élevé.
Il est demandé que la taille des élevages soit réduite et que les fourrages soient produits localement ? Alors il faut revaloriser la production desdits fourrages, et payer la viande et le lait issus de ces animaux avec un prix qui permet aux familles paysannes de vivre dignement.
L’on se lamente que du beurre étranger doit être importé parce que la production indigène ne suffit plus ? Dans ce cas, c’est un marché transparent qui doit permettre l’utilisation du lait dans les bons canaux et ce lait doit être écoulé à un prix équitable.
Nous voulons nous passer d’huile de palme ? Commençons déjà par valoriser nos propres productions d’oléagineux, et pas seulement par une prime de culture !
En outre, on ne peut que regretter que bien des questions agricoles soient lancées sur la place publique sans que les paysannes et paysans n’aient été consultés au préalable. Que l’on secoue le cocotier de temps à autre, c’est un mal nécessaire pour faire avancer la réflexion. Toutefois, un dialogue préalable avec le monde paysan éviterait bien des déboires et les tristes règlements de compte auxquels on peut assister sur les réseaux sociaux. Peut-on avancer et construire ensemble si l’on ne se comprend pas ? Certainement pas. En tant que membre d’une organisation comme Uniterre, on ne peut qu’espérer qu’à l’avenir, le dialogue soit mené dès le début, afin d’éviter par la suite de bien stériles débats.
Vanessa Renfer, paysanne et secrétaire d'Uniterre