25 septembre 2018 - ATS
L'huile de palme ne devrait pas être exclue de futurs accords de libre-échange avec la Malaisie et l'Indonésie. Le Conseil des Etats a balayé mardi une motion de Jean-Pierre Grin (UDC/VD) et deux initiatives cantonales de Genève et de Thurgovie l'exigeant.
Bannir totalement l'huile de palme et ses produits dérivés mènerait à l'échec des négociations avec ces deux pays, ont estimé les sénateurs.
Pour Jean-Pierre Grin, la suppression des droits de douane pour l'huile de palme, prévue dans le cadre d'un accord de libre-échange, serait désastreuse pour la production d'oléagineux en Suisse, surtout l'huile de colza. De plus, l'huile de palme, principale cause de déforestation et de violations de droits humains, n'est pas sans risque pour la santé.
Conscient des problèmes écologiques et sociaux découlant de l'huile de palme, le Conseil des Etats considère toutefois qu'exclure l'huile de palme de l'accord ne serait pas fructueux. Par 21 voix contre 20 avec la voix décisive de la présidente du Conseil Karin Keller-Sutter (PLR/SG), il a rejeté le texte auquel le Conseil national avait pourtant donné suite au printemps.
Les sénateurs ont réservé le même sort à deux initiatives cantonales allant dans le même sens. Ils les ont rejetées par 21 voix contre 17.
Commerce durable
Le Conseil des Etats a en revanche adopté de justesse une motion de commission proposant de n'octroyer aucune concession pour l'huile de palme qui réduise la production suisse d'oléagineux.
Elle charge en outre le gouvernement de prévoir dans l'accord des dispositions contribuant à la production et le commerce durable d'huile de palme, ainsi que de participer à l'élaboration de standards internationaux. Le texte passe à la chambre du peuple.
La Malaisie est le deuxième producteur mondial d'huile de palme, derrière l'Indonésie. Elle fournit à elle seule près de 50% des importations suisses et, avec l'Indonésie, plus de 80% de l'huile de palme consommée dans le monde.
La Suisse importe entre 30'000 et 40'000 tonnes d'huile de palme. Ente 80% et 90% de ces importations sont destinées à l'industrie alimentaire et servent à réaliser des biscuits, des pâtes ou encore des sachets de soupe