Communiqué de presse Uniterre
En ces temps incertains, où le sentiment d’insécurité semble croître de jour en jour, l’ancestrale peur d’avoir faim ressurgit au fond de nos cerveaux reptiliens, et nous force à nous demander quelle attitude adopter. Le patron de Syngenta sort du bois avec une réponse toute faite, et sans ambages : il faut laisser tomber la production bio, afin d’augmenter les rendements ! Mais ne soyons pas naïfs, ce sont surtout ses propres bénéfices qu’il espère augmenter !
L’agriculture industrielle, avec de grandes structures et des monocultures, s’avère en vérité particulièrement néfaste pour le climat et pour la biodiversité. De plus, en arrêtant le bio, tel que le propose Syngenta, l’agriculture se mettrait davantage à dos la société civile en compromettant :
- la qualité de l’eau potable,
- la qualité de nos terres,
- la biodiversité,
- la protection du climat,
- la santé publique
En arrêtant le bio, nous produirons peut-être davantage de denrées alimentaires, mais pas de vivres. Et nous ferons - surtout ! - augmenter le chiffre d’affaire et les bénéfices de Syngenta et de toute l’agrochimie.
Les vraies solutions au problème de pénurie alimentaire se trouvent ailleurs, et en plus elles sont beaucoup moins coûteuses :
- Mieux répartir la nourriture,
- Arrêter la spéculation sur la nourriture,
- Arrêter le gaspillage alimentaire, tout le long de la chaîne de production,
- Arrêter d’utiliser des denrées pour en produire du carburant,
- Ne pas fourrager des denrées qui peuvent nourrir l’humain,
- Préserver nos terres de l’érosion, de la désertification et de la spéculation,
- Promouvoir de plus petites structures, diversifiées par l’agroforesterie et la permaculture, pour plus de résilience et d’autonomie,
- Sortir l’agriculture des accords de libre échange et de l’OMC,
- En résumé, Promouvoir la souveraineté alimentaire !
Il est vrai, l’agriculture bio produit moins en quantité, mais mieux et de manière plus durable. A long terme, ce sera la durabilité de tout le système, la durabilité et la qualité de de nos terres nourricières qui seront déterminantes, et non pas les profits à court terme de quelques géants !
La fuite en avant vers le « toujours plus » ne nous sauvera pas, bien au contraire, elle ne fera que nous précipiter dans une spirale infernale de problèmes toujours plus insurmontables. Alors ne cédons pas aux sirènes des solutions toutes faites, mais empoignons à bras le corps, et pour de bon, toutes ces difficultés ! En route vers la Souveraineté alimentaire, avec les paysan.nes du monde entier !
Contacts presse :
Maurus Gerber (d/f): 081 864 70 22
Laurent Vonwiller (d/f): 078 877 01 79