Chère lectrice, cher lecteur,
L’Assemblée générale du 26 novembre 2021 m’a confié la présidence d’Uniterre. J’ai un grand respect pour cette tâche, mais je sais que j’ai l’appui d’un secrétariat et d’un comité performants et engagés. Je ressens mon rôle surtout comme serviteur d’Uniterre et de ses visions, et non pas comme celui d’un grand chef.
Je vois le travail d’Uniterre sur trois axes :
- La Souveraineté Alimentaire telle que définie par La Via Campesina
- La Durabilité avec les volets social, économique et écologique
- La coopération avec les consommatrices et consommateurs
Il est bien évident que la Souveraineté alimentaire est absolument incompatible avec le crédo néolibéral et globaliste de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).C’est pour cela qu’Uniterre doit se battre pour sortir le secteur agro-alimentaire des accords de libre-échange et de l’OMC.
La durabilité sociale doit assurer au monde rural des salaires, une couverture sociale et des conditions de travail corrects.
Cela ne peut se faire que si la durabilité économique du secteur est garantie par des prix rémunérateurs qui couvrent les frais de production et qui permettent de créer les réserves nécessaires à des investissements futurs.
Quant à la durabilité écologique, la protection du climat est primordiale. L’agriculture est la première à faire les frais du réchauffement climatique. En même temps, elle est culpabilisée pour ses émissions de gaz à effet de serre (CO2 par les carburants fossiles, et méthane, ammoniac et gaz hilarant par l’élevage et la fumure).
Si, nous voulons stopper l’hémorragie de l’agriculture et viser des structures plus durables et équitables, nous serons obligés de responsabiliser les consommatrices et consommateurs. Souveraineté alimentaire et durabilité sont indispensables, mais elles ont un prix. Et les 12 % que le ménage suisse consacre en moyenne à la nourriture ne permettront pas d’atteindre cet objectif de prix. D’où la nécessité de travailler main dans la main avec les consommateurs.
Je me réjouis de pouvoir mener en équipe le bateau d’Uniterre à bon port, malgré vents et marées.
Maurus Gerber
Je me présente brièvement :
Je suis né en 1955 à Goldau / SZ, et au bout de ma formation, j’ai obtenu le diplôme d’Agro-Ingénieur ETS du Technicum Agricole Suisse TAS (aujourd’hui HAFL) à Zollikofen. Dès 1989, j’ai géré et développé avec ma famille un domaine laitier à Ste-Croix/VD. Fin octobre 2020, nous avons pu le remettre à un jeune couple motivé qui continue dans la même lancée. Depuis, nous vivons à Scuol en Basse Engadine.
Communiqué de presse d’Uniterre action Migros à Fribourg
Pourquoi sommes-nous ici aujourd’hui ? Pour dire quelques mots à la Migros.
Chère Migros,
Nous avons appris avec grande déception le retrait du lait équitable de tes rayons fin février. Pour cause : depuis le 1er juillet 2021, toute la gamme de tes laits de consommation a commencé à être converti en lait IP Suisse pour une implémentation totale au 1er janvier 2022, sauf pour les laits Bio et Demeter. Le lait équitable Faireswiss ne répondant pas aux critères IP Suisse, tu l’as retiré de tes rayons. Le même sort subit le lait régional et équitable « Genève Région Terre Avenir », vendu depuis plusieurs années dans les succursales genevoises. Jusqu’ici, cela semble cohérent.
MAIS à Uniterre, nous nous sommes penchés sur cette mise en place du lait IP Suisse chez toi et nous avons découvert que la majorité de la prime supplémentaire promise aux paysans n’a pas été versée entre le 1er juillet et le 31 décembre 2021.
Oui nous devons aller vers une agriculture plus durable, plus respectueuse de l’environnement, de la biodiversité, mais comme toujours, le respect du travail du paysan est bafoué. La durabilité passe aussi et avant tout par sa durabilité économique. Toute contrainte supplémentaire demandée aux paysans, qui aura un impact sur les coûts de production, doit être rémunérée à sa juste valeur.
L’un des seuls laits qui aujourd’hui reverse vraiment la plus-value aux paysans, c’est le lait équitable Faireswiss, et celui-là, tu l’éjectes.
Nous en avons marre de ce dumping économique et social, au nom d’une écologie de façade qui ruine la production indigène.
Alors, très chère Migros, arrête de prendre les paysans pour des cons, et au passage les consommateurs aussi!
Contacts presse : Philippe Reichenbach : 079 640 89 63
Rudi Berli : 078 707 78 83
Annexe : Argumentaire historique lait durable ELSA et lait des prés IP Suisse
La Coordination Européenne Via Campesina, en tant qu'organisation de base européenne qui regroupe actuellement 31 organisations nationales et régionales d'agriculteurs, de travailleurs agricoles et de ruraux basées dans 21 pays européens, exprime sa plus profonde solidarité avec le peuple ukrainien et appelle au respect strict des droits des civils.
Nous appelons à un arrêt immédiat de l'action militaire.
Ces dernières semaines, nous avons suivi avec beaucoup d'inquiétude l'augmentation de la tension dans la région, où les populations rurales se sont retrouvées en première ligne, sans voix et complètement vulnérables. Dans chaque guerre, les populations civiles, et en particulier les ruraux, sont les premières victimes et les plus invisibles. Nos soeurs et frères en Ukraine sont à présents sous les bombardements, piégés dans un conflit entre les superpuissances. L’Europe a trop souffert de ces divisions par le passé. Aujourd’hui, nous ne voulons plus être des pions entre les mains d’un jeu géostratégique qui n’a que faire des intérêts des populations. Nous voulons la paix et la démocratie. Nous voulons pouvoir décider pour nous-même, et la souveraineté alimentaire est un élément essentiel de ce droit à l’auto-détermination.
ECVC défend des valeurs internationalistes. A ce titre, la solidarité avec les populations rurales opprimées, sous le coup de guerres, de violence économique ou d’accaparement des ressources, fait partie de nos fondamentaux. D’ores et déjà, des dizaines de milliers de réfugiés fuient l’Ukraine vers des pays voisins. Nous participerons partout où nous en serons capables à promouvoir et organiser un accueil digne pour ces réfugiés. Nous demandons à l'Union européenne de fournir tous les moyens nécessaires à l'accueil des réfugiés que la guerre génère déjà.
Nous appelons nos organisations membres et alliées à faire entendre leur voix et à montrer leur solidarité pour exiger la fin de la guerre et trouver une solution diplomatique pour rétablir la paix dans la région. Nous sommes avec les paysans et les autres personnes vivant dans les zones rurales et urbaines en Ukraine qui continuent à résister pour défendre les droits humains.
Des terres pour l'alimentation, pas pour les bombardements !
Paysan.ne.s uni.e.s pour la paix !
La paix en Ukraine !
Campax a lancé une pétition adressée à Coop & Migros sous le titre : Pas d’OGM par la petite porte !
Ils y critiquent l'abandon par Coop & Migros de la stratégie qualité de l'agriculture et de l'industrie alimentaire suisses, qui s'engage entre autres à renoncer à l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés, ainsi que leur adhésion à l'association « Variétés pour demain », qui soutient les efforts visant à ce que les nouvelles techniques de génie génétique, tels que l'édition du génome, ne soient plus soumis au strict moratoire sur les OGM.
Signez la pétition ici!
Merci
Communiqué de presse de la commission lait d’Uniterre
La situation des producteurs de lait suisse est de plus en plus critique, face à la hausse des coûts de production.
La commission lait d’Uniterre salue les dernières revendications de son pendant suisse-alémanique, Big-M*, qui affirme que : « Sans couverture des coûts de production, il n'y a pas de production laitière durable à long terme !».
La commission lait d’Uniterre salue également que la Fédération des producteurs de lait du centre-est (VMMO) soit enfin sortie du bois, pour reconnaitre un lien direct entre le manque de vérité sur les coûts de production et de nombreuses cessations d'activité. La VMMO exige que le prix indicatif devienne le minimum absolu.
C’est un début mais ce n’est pas suffisant ! Le prix indicatif actuel est de 73 cts/litre de lait. Il ne permet de loin pas de couvrir les coûts de production, d’autant plus que depuis quelques mois, les producteurs de lait font face à une forte hausse de ces derniers : coûts de l'énergie, des engrais, des aliments pour animaux ainsi qu’à une qualité moindre de leur fourrage, qui impacte leur production laitière.
Pour la dixième fois, il est plus qu’urgent que La Fédération des Producteurs Suisses de Lait (FPSL) et l’Interprofession Lait (IP Lait) se réveillent pour faire augmenter immédiatement et drastiquement le prix indicatif du lait et de le faire appliquer !
Nos collègues producteurs sont en train d’arrêter les uns après les autres, complètement découragés. Une pénurie de produits laitiers, est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?
Et si la FPSL et l’IP Lait sont incapables de réagir, alors c’est à la Confédération de prendre ses responsabilités !
La commission lait d’Uniterre
Contacts presse :
Philippe Reichenbach : 079 640 89 63
Maurus Gerber : 081 864 70 22
*Bäuerliche IG für Marktkampf
Plutôt que de soutenir une prolongation du moratoire sur les OGM incluant les nouvelles techniques de génie génétique (NTGG), la commission de la science du conseil national (CSEC-N) a opté, le 28 janvier dernier, pour un compromis à savoir un délai jusqu’à mi-2024 durant lequel une réglementation d’autorisation des NTGG devra être élaborée. Pourtant de nombreuses questions devraient être clarifiées, notamment concernant la coexistence et la responsabilité en cas de contamination des filières ou de l’environnement. Il en va aussi de la liberté de choix des paysan*nes et consommateur*trices !
La CSEC-N s’est heureusement prononcée le 28 janvier dernier contre la proposition du Conseil des États, qui voulait autoriser de manière précipitée les nouvelles techniques de génie génétique. Elle a pris position à une courte majorité pour une variante qui fixe à mi-2024, le délai pour l'élaboration d'une réglementation d'autorisation.
Uniterre pense que dans l’état actuel des connaissances, il n’est pas raisonnable d’affirmer que l'édition du génome sans introduction de matériel génétique étranger à l'espèce est sans danger. Le risque ne dépend pas uniquement de l’ADN introduit mais aussi de la technique utilisée. Le niveau d'intervention accru que permettent ces nouvelles techniques de génie génétique - entre autres la possibilité de modifier plusieurs gènes à la fois et d'accéder à des zones du génome qui sont autrement protégées des mutations naturelles - a pour conséquence un risque accru et non évalué.
Il y a donc un impératif de procéder selon le principe de précaution et des clarifications, demandées par 3 postulats en attente de réponses, sont nécessaires, entre autres :
Quels sont les coûts liés à une cohabitation des cultures génétiquement modifiées et traditionnelles en Suisse ? Comment continuer à garantir la liberté de choix des consommatrices et consommateurs et des productrices et producteurs ? Comment évaluer les risques des nouvelles techniques de modification génétique ? À qui incombe la responsabilité en cas de contamination des filières ou entre producteurs ?
Il faut donc se donner le temps d’une évaluation sérieuse des risques. De plus, pour garantir une réglementation rigoureuse des NTGG, il faut qu’elle soit intégrée dans le cadre de la loi sur le génie génétique. C'est la seule façon de préserver la stratégie de qualité de l'agriculture et de l'industrie alimentaire suisses et de garantir la liberté de choix aux consommatrices et consommateurs et aux productrices et producteurs.
Uniterre demande au Conseil national de se positionner en faveur de l’inclusion des NTGG dans le moratoire sur le génie génétique lors de la session de printemps.
Informations :
Michelle Zufferey, 078 640 82 50 (FR)
Maurus Gerber, 081 864 70 22 (DE/FR)
Dans le cadre du Forum "Putting Peasants Rights into practice", organisé par HEKS le 10 décembre 2021 en ligne, Michelle Zufferey et Vanessa Renfer sont intervenues pour parler des droits des paysans.
Vous retrouvez ici leurs interventions:
Intervention de Michelle Zufferey
Intervention de Vanessa Renfer
Pour plus d'informations sur l'ensemble du Forum, rdv ici
Aussi surprenant que cela puisse paraître il n’existe pas encore de formation en maraîchage biologique en Suisse !
Le collectif F.A.M.E (Formation Autogérée en Maraîchage Ecologique), a voulu pallier à ce manque. Dans ce but, ils se sont réunies à 22 personnes pour créer une formation bilingue (fr/all) en maraîchage biologique. Pendant deux ans ils travaillent dans diverses exploitations maraîchères et se consacrent à la théorie lors de séminaires en hiver.
Vous avez envie de soutenir une agriculture écologique diversifiée et à petite échelle ?
Alors aidez les à former des spécialistes en culture maraîchère écologique et contribuez ainsi à une agriculture d'avenir !
Voici le lien de leur financement participatif :
https://www.lokalhelden.ch/gemuesebau
Afin de garantir une formation de qualité, la théorie est élaborée en collaboration avec des spécialistes. La plus grande partie de l'argent sera consacrée à la rémunération équitable des intervenantes externes, aux documents d'enseignement, ainsi qu'à la location des locaux et à l'infrastructure sur place. En outre, cela leur permettra également d'organiser des visites d'entreprises et des excursions passionnantes.
Pour en savoir plus, voici le site internet de leur formation :
https://www.gemuesebaulernen.ch
Toutes les contributions sont les bienvenues, de la plus petite à la plus grande !
Un grand merci et nos meilleures salutations !
Tout le collectif F.A.M.E
(plus) aucun lien ni avec le travail fourni, ni avec les coûts de production… le niveau des prix actuels fragilise les entreprises agricoles qui n’ont aucune marge financière pour s’adapter, investir, etc.
:
: le vendredi, 14 janvier 2022, 9h30 - 12h00, Grangeneuve (salle R201)
Aujourd'hui, Meret Schneider (CN Les Verts) et d'autres signataires comme Kilian Baumann (CN Les Verts) et Markus Ritter (CN Le Centre) ont déposé une interpellation intitulée "Pas de pratiques commerciales déloyales dans la chaîne d'approvisionnement agroalimentaire". Cette interpellation est le résultat d'un long débat au sein du groupe interparlementaire Souveraineté alimentaire, co-présidé par Valentine Python et Isabelle Pasquier-Eichenberger. Cette interpellation s'inscrit dans notre lutte pour des prix rémunérateurs, des revenus et des conditions de travail équitables et pour plus de transparence dans les filières agricoles. Nos revendications se basent aussi sur la déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan.ne.s (UNDROP).
Nos revendications sont les suivantes :
La mise en œuvre en Suisse d’un cadre légal similaire à la «directive européenne (2019/633) sur les pratiques commerciales déloyales dans les relations commerciales entre les entreprises du secteur agroalimentaire». Cette dernière est en vigueur dans l'UE depuis le 1er mai 2019 et fixe des normes minimales sur des pratiques qui ont un impact négatif sur le niveau de vie des personnes actives en agriculture dans le monde.
La mise en place d'un observatoire des prix, celui-ci aurait pour mission de déterminer des valeurs indicatives pour des prix couvrant les coûts ou assurant la subsistance (valeurs indicatives pour des "prix minimums"). Il doit également réaliser des analyses de prix et de coûts de production pour les chaînes alimentaires. En Suisse, il existe un observatoire du marché de l'Office fédéral de l'agriculture, qui ne sert toutefois que d'instrument d'information et d'analyse.
En outre, un « ombudsstelle » devrait être mis en place pour enquêter de manière anonyme sur les pratiques commerciales déloyales, les prix de dumping et les infractions en matière de salaires et de traitements. Celui-ci doit pouvoir documenter les cas, les sanctionner et, le cas échéant, les transmettre aux autorités compétentes. Un tel système existe déjà en Grande-Bretagne (depuis 2013) et en Espagne et sera mis en place en Autriche et en Allemagne en 2022.
L’interpellation parlementaire demande au Conseil fédéral de se positionner sur ces points et permet d’ouvrir le débat au niveau politique. Parallèlement, Uniterre lance sa campagne pour plus d'équité dans le commerce et les filières alimentaires, avec pour objectif d'imposer des prix rémunérateurs pour les paysan.ne.s.
Communiqué de presse du 16 décembre 2021