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Aujourd'hui, Meret Schneider (CN Les Verts) et d'autres signataires comme Kilian Baumann (CN Les Verts) et Markus Ritter (CN Le Centre) ont déposé une interpellation intitulée "Pas de pratiques commerciales déloyales dans la chaîne d'approvisionnement agroalimentaire". Cette interpellation est le résultat d'un long débat au sein du groupe interparlementaire Souveraineté alimentaire, co-présidé par Valentine Python et Isabelle Pasquier-Eichenberger. Cette interpellation s'inscrit dans notre lutte pour des prix rémunérateurs, des revenus et des conditions de travail équitables et pour plus de transparence dans les filières agricoles. Nos revendications se basent aussi sur la déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan.ne.s (UNDROP).

Nos revendications sont les suivantes :

La mise en œuvre en Suisse d’un cadre légal similaire à la «directive européenne (2019/633) sur les pratiques commerciales déloyales dans les relations commerciales entre les entreprises du secteur agroalimentaire». Cette dernière est en vigueur dans l'UE depuis le 1er mai 2019 et fixe des normes minimales sur des pratiques qui ont un impact négatif sur le niveau de vie des personnes actives en agriculture dans le monde.

La mise en place d'un observatoire des prix, celui-ci aurait pour mission de déterminer des valeurs indicatives pour des prix couvrant les coûts ou assurant la subsistance (valeurs indicatives pour des "prix minimums"). Il doit également réaliser des analyses de prix et de coûts de production pour les chaînes alimentaires. En Suisse, il existe un observatoire du marché de l'Office fédéral de l'agriculture, qui ne sert toutefois que d'instrument d'information et d'analyse.

En outre, un « ombudsstelle » devrait être mis en place pour enquêter de manière anonyme sur les pratiques commerciales déloyales, les prix de dumping et les infractions en matière de salaires et de traitements. Celui-ci doit pouvoir documenter les cas, les sanctionner et, le cas échéant, les transmettre aux autorités compétentes. Un tel système existe déjà en Grande-Bretagne (depuis 2013) et en Espagne et sera mis en place en Autriche et en Allemagne en 2022.

L’interpellation parlementaire demande au Conseil fédéral de se positionner sur ces points et permet d’ouvrir le débat au niveau politique. Parallèlement, Uniterre lance sa campagne pour plus d'équité dans le commerce et les filières alimentaires, avec pour objectif d'imposer des prix rémunérateurs pour les paysan.ne.s.

Communiqué de presse du 16 décembre 2021

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Soixante ans, c’est assez : neuf organisations suisses ont réalisé ce mercredi une action de protestation à Genève pour demander la dissolution de l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV). Elles se mobilisent ainsi contre la mainmise de cette organisation sur les semences et la menace qu’elle fait planer sur la souveraineté alimentaire. Près de 300 organisations et réseaux dans le monde soutiennent l'appel.

À l’occasion du 60e anniversaire de l’UPOV, des militantes de neuf organisations actives dans le domaine du développement, de l’agriculture et des droits humains*, déguisés en plantes alimentaires, se sont enchaînés devant le bâtiment de l’UPOV à Genève. Cette action symbolisait la situation des paysannes qui, en raison des lois sur la protection des variétés exigées par cette organisation, ne peuvent plus utiliser librement les semences. Or, c’est précisément cette libre utilisation qui est l’un des principaux piliers de la souveraineté alimentaire et du droit à l’alimentation, mais aussi un atout important pour préserver l’agrobiodiversité.

L’UPOV a été créée en 1961 par quelques pays européens pour adopter une convention qui donne aux semenciers la possibilité d’imposer un droit de propriété intellectuelle, analogue au brevet, sur les semences. Depuis cette date, les normes ont été plusieurs fois durcies et la version de la convention en vigueur depuis 1991 (UPOV 1991) interdit aux paysannes de conserver, de multiplier, de planter, d’échanger ou de vendre librement les semences protégées par des certificats d’obtention végétale.

Cette limitation contredit la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysannes et le Traité international sur les ressources phytogénétiques de la FAO qui garantit aux paysannes le droit de se livrer à ces activités. Il faut en effet que les paysannes puissent disposer librement des semences pour qu’ils soient en mesure de jouer leurs rôles de nourriciers d’une grande partie de la population mondiale et de gardiens des semences pour les générations futures.

Le Sud sous pression

En raison des pressions toujours plus fortes exercées ces dernières décennies par des pays industrialisés, de plus en plus de pays en développement ont dû se soumettre aux règles de l’UPOV. Les grands semenciers, le secrétariat de l’UPOV et, en particulier, divers pays industrialisés ne relâchent pas la pression afin de convaincre les pays récalcitrants de modifier leur législation et de limiter les droits des paysannes.

En l’occurrence, la Suisse joue elle aussi un rôle peu glorieux en obligeant les pays partenaires, dans les accords négociés par l’Association européenne de libre-échange (AELE), à adhérer à l’UPOV ou à adopter ses règles. Paradoxalement, les pays membres de l’AELE – la Suisse, la Norvège et le Liechtenstein – ont décidé de ne pas adapter leurs lois nationales aux exigences de l’UPOV 1991. Il est hypocrite et inéquitable, de la part de ces nations, d’exiger des pays en développement l’adoption de lois qu’elles jugent inadéquates.

En lieu et place des droits d’obtention végétale régis par l’UPOV, les ONG demandent d’adopter des lois qui favorisent plutôt que limitent l’échange et l’utilisation des semences. C’est en effet la seule façon de préserver la diversité des semences et d’en garantir l’utilisation à long terme. Et seule une agriculture diversifiée sera à même de faire face aux menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire, comme les changements climatiques.

*L’action a reçu le soutien des organisations suivantes : Action de Carême, Alliance Sud, EPER, FIAN, Pain pour le prochain, Public Eye, Swissaid, Uniterre et APBREBES.

Plus d’informations :

Personnes de contact :

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Uniterre a tenu son AG extraordinaire le 26 novembre 2021 à la ferme bio Schüpfenried à Uettligen (BE). Plus de 30 membres ont répondu à l'invitation et ont élu une nouvelle direction : président Maurus Gerber et vice-président : Philippe Reichenbach.

Maurus Gerber a remis sa ferme en 2020. Il est un des membres fondateurs de la coopérative du lait équitable et il a, comme il le dit lui-même, « beaucoup de temps et la volonté de faire avancer Uniterre en suivant les principes de la souveraineté alimentaire ». Il habite à Scuol, aux Grisons.

Philippe Reichenbach, quant à lui, est producteur de gruyère bio dans les montagnes neuchâteloises. Il est la 5ème génération sur le domaine agricole. La génération suivante s’est associée à lui pour la gestion de la ferme. Il est à Uniterre depuis les blocages de la grande distribution. « Uniterre m’a rendu service et m’a fait évoluer dans ma pratique agricole».

Maurus Gerber remplace Charles-Bernard Bolay qui a œuvré durant 8 ans à la tête de l’association paysanne. Nous le remercions de tout cœur pour son engagement sans faille et lui souhaitons une belle et bien méritée retraite.

Le nouveau comité directeur, élu à l'unanimité, est composé de (voir photo de gauche à droite) : Laurent Vonwiller (agronome), Maurus Gerber (président d'Uniterre), Christine Gerber (paysanne du Jura), Florian Buchwalder (producteur de lait BL), Mathieu Genoud (maraîcher VD), Philippe Reichenbach (producteur de lait NE et vice-président d'Uniterre), Christian Hutter (maraîcher BE), Yves Batardon (viticulteur GE), André Muller (producteur de lait VD. Il n’est pas sur la photo). Deux membres supplémentaires doivent encore être désignés par leur section respective.

La nouvelle présidence et un comité engagé et diversifié vont permettre à Uniterre de poursuivre et de renforcer son engagement pour des prix rémunérateurs aux productrices et producteurs, pour des filières transparentes et une répartition équitable de la valeur ajoutée tout au long de la chaîne. Début 2022, Uniterre va convoquer à Grangeneuve deux nouvelles commissions thématiques, afin de travailler sur les prix et les filières : le 14 janvier sur les grandes cultures et le 11 février sur l'élevage.


Actuellement, les paysannes et paysans voient les prix de leurs produits baisser constamment alors que les prix des outils de production sont en hausse constante. Les paysannes et paysans portent tous les risques à la production, ils préfinancent les récoltes sans aucune garantie sur le prix final qui leur sera versé, souvent plus d’une année après la livraison ! Les paysannes et paysans n’ont pas leur mot à dire sur les prix, les stratégies commerciales des acheteurs, sur les déclassements de leurs productions en fourrage. Prenons l’exemple des céréales : 20'965 t de blé panifiable déclassées en 2020[1] et celui des pommes-de-terre : 95000 t déclassées en 2020 contre 31 000 en 2019[2]. Ces stratégies sont choquantes… on déclasse pour mieux importer !

Le système doit changer ! Il ne doit plus servir qu’à enrichir la grande distribution. Les prix à la consommation augmentent et les prix à la production baissent. Il est temps de mettre en place un système qui permette de maintenir et développer une agriculture de proximité ainsi que les métiers d’artisans-transformateurs. La souveraineté alimentaire propose des pistes concrètes vers un nouveau système alimentaire, il est temps de les mettre en oeuvre !

CONTACTS :

- Maurus Gerber (FR/DE) : 081 864 70 22

- Philippe Reichenbach (FR) : 079 640 89 63


[1] ]https://www.swissgranum.ch/documents/741931/6810561/2021-10-27_Deklassierung_Weizen_nach_Klasse.pdf/bb168d79-16fb-e78f-4fa9-fb048be4bed0

[2] ]https://www.agrarbericht.ch/fr/marche/produits-vegetaux/pommes-de-terre

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Communiqué de l'Alliance Suisse pour une agriculture sans Génie Génétique

Le Conseil des Etats suit sa Commission de la science, de l’éducation et de la culture (CSEC-CE) et vote en faveur d’un affaiblissement du moratoire sur la dissémination commerciale d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Les OGM auxquels aucun matériel génétique étranger n'a été introduit ne seront pas soumis au moratoire. Cela implique également la dissémination de virus, de bactéries, d’insectes génétiquement modifiés. L’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique et l’Association des petits paysans VKMB déplorent cet affaiblissement qui entraîne une grande insécurité juridique pour les producteurs et les consommateurs et des risques inconsidérés pour l’environnement ou la sécurité sanitaire.

Fin septembre, le Conseil national a proposé d’accompagner la prolongation du moratoire de demandes concrètes à l’administration. Il s’agit en particulier de clarifier les points suivants : quels sont les coûts liés à une cohabitation des cultures génétiquement modifiée et traditionnelles en Suisse, comment continuer à garantir la liberté de choix des consommatrices et consommateurs et des productrices et producteurs, comment évaluer les risques des nouvelles techniques de modification génétique, à qui incombe la responsabilité en cas de contamination des filières ou entre producteurs. L’administration s’est également engagée à répondre jusqu’en 2022 au postulat d’Isabelle Chevalley, accepté en décembre 2020 par le Conseil national. Il demande de clarifier les enjeux juridiques entourant l’autorisation de certaines formes de modification génétique.

Ces questions restent sans réponse. La décision de la CSEC-CE crée une situation de flou juridique dangereuse pour les filières, en particulier celles où les OGM sont interdits, alors qu’aucune variété n’est aujourd’hui disponible sur le marché. Cette décision est source d’insécurité pour les productrices et producteurs et pourrait conduire à une crise de confiance de la part des consommatrices et consommateurs. De plus, la protection de l’agriculture sans OGM doit être garantie selon la Loi sur le génie génétique (LGG). Compte tenu du fait qu'il n’existe à ce jour aucun produit commercialisable présentant un avantage pour le climat, les consommateurs, l’environnement ou les agriculteurs, cette décision va à l’encontre de tout bon sens. Le manque de transparence, les risques et les incertitudes qui en découlent pourraient conduire à une crise de confiance chez les consommateurs et mettre en péril la confiance du public dans l’innovation.

Le débat sur la réglementation de l’édition du génome est aujourd’hui marqué par les promesses non fondées scientifiquement de l’agro-industrie et de scientifiques généticiens. Les techniques d’édition du génome sont hâtivement présentées comme une solution aux problèmes agricoles liés aux changements climatiques ou aux pesticides et à la faim dans le monde. Or, l’expérience de pays dotés de systèmes de réglementation plus permissifs montre que les anciennes et les nouvelles techniques de génie génétique n’ont jamais permis de diminuer ni la quantité de pesticides utilisés ni de développer des plantes tolérantes aux maladies ou aux stress climatiques divers et encore moins de réduire la question de la faim dans le monde.

Pour réaliser le changement de paradigme agricole qui permette de répondre aux défis présents et futurs (tel que demandé au niveau international par différents groupes d’experts), il faut une analyse approfondie des problèmes à résoudre créés par le système de production agricole actuel. Il faut en outre implémenter le changement et soutenir l’innovation qui permette de l’accompagner.

Au niveau international, c’est l’agroécologie qui ressort comme étant le système offrant le plus de résilience et de solutions face aux défis futurs. L’agroécologie est interdisciplinaire et holistique. Elle se passe de drone, de pesticide, de génie génétique. Elle a besoin de paysannes et paysans, de biodiversité, de savoir-faire et d’une sélection végétale locale et d’une approche participative incluant producteurs et consommateurs. Il est temps d’investir dans une recherche, une formation et une sélection végétale adaptées et de soutenir cette agriculture-là.

La sélection végétale au travers de l’utilisation des nouveaux outils génétiques est verrouillée par une poignée d’acteurs au travers des brevets. Les nouveaux outils génétiques tels que CRISPR ne peuvent plus être utilisés ni par les petites entreprises semencières suisses ou étrangères ni par nos instituts de recherche agronomique pour développer des variétés commerciales intéressantes au niveau local. Ces outils sont donc inutiles pour accompagner la transition agroécologique suisse.

Le génie génétique n’est qu’un instrument utilisé pour breveter le vivant. L’utilisation du génie génétique implique une concentration toujours plus grande de la propriété des semences qui est la base de notre production. Toute dérégulation renforcera ce système.

Le moratoire doit être mis à profit pour mettre en place un cadre légal, mais surtout pour déterminer si le génie génétique est bien utile afin de répondre aux besoins qu’a la Suisse pour sa transition agroécologique.

PDF : communiqué de presse de l'ASGG

Video : vidéo explicative position de l'ASGG

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Communiqué de presse d’Uniterre

L’annonce du Conseil Fédéral du 24 novembre d’approbation de la prolongation pour 4 ans de la force obligatoire pour le contrat-type de l’Interprofession du lait (IP Lait) pour tous les acheteurs et vendeurs de lait cru a choqué Uniterre.

Dans son communiqué de presse du 25 octobre 2021, Uniterre demandait à ce que la prolongation de la force obligatoire de l’IP Lait soit conditionnée. Nous avions également pris position suite à la consultation possible. Nos demandes ont-elles été prises en compte ?

Le problème principal : L’IP Lait a refusé la mise en application d’une décision parlementaire, à savoir la motion Noser (19.3952). Cette motion demandait notamment que la livraison du lait segment B devienne volontaire (cf. annexe ci dessous). Le Conseil Fédéral doit respecter et faire appliquer les décisions politiques. Comment peut-on encore avoir confiance en nos institutions quand ces dernières ne respectent pas les décisions parlementaires ?

C’est un scandale ! L’IP lait se croit au dessus des lois et le Conseil Fédéral le confirme.

Cette nouvelle est bien triste pour les producteurs de lait. Ces derniers vont continuer à faire les frais de l’irresponsabilité de l’IP Lait et de la désobéissance du Conseil Fédéral. L’hémorragie continue, le lait vient à manquer. Qu’espère le Conseil Fédéral ? Ouvrir la ligne blanche pour avoir accès à du lait encore meilleur marché ? Mais la production baisse également en Europe, à cause des mêmes aberrations.Au vue du contexte de dérèglement climatique que nous vivons, ne faudrait-il pas plutôt sécuriser l’approvisionnement en Suisse, que de le détruire ? Le Conseil Fédéral veut-il la mort de la production laitière suisse ? La Souveraineté alimentaire est plus que jamais pertinente !

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Contact presse :

Philippe Reichenbach : 079 640 89 63

Maurus Gerber : 081 864 70 22

Annexe

Communiqué de presse du 25 octobre


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Après Elizabeth Mpofu, Morgan Ody devient coordinatrice générale de La Via Campesina

Le Secrétariat opérationnel international de La Via Campesina, le mouvement mondial qui représente environ 200 millions de paysans et paysannes dans le monde, s'est déplacé cette semaine à Bagnolet, en France, accueilli par la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC) et son organisation membre La Confédération paysanne, conformément au principe de rotation entre les continents.

C'est ainsi que Morgan Ody, productrice de légumes en Bretagne, va assurer la coordination générale de La Via Campesina, transmise par Elizabeth Mpofu, de Harare au Zimbabwe. Dans le contexte actuel de crise du climat, de la biodiversité et des ressources, cette responsabilité est l'occasion de souligner combien la défense de l'agriculture paysanne et de la souveraineté alimentaire est essentielle pour promouvoir la justice climatique, économique et sociale et établir des chaînes alimentaires durables et équitables.

Depuis 25 ans, les petits et moyens agriculteurs et agricultrices du mouvement La Via Campesina se battent pour les droits des paysans et paysannes, la réforme agraire et la souveraineté alimentaire, c'est-à-dire le droit des peuples à décider de comment et par qui les aliments sont produits. Ils et elles ont travaillé sans relâche pour nourrir la population et faire en sorte que les générations passées, présentes et futures disposent d'une alimentation saine, fraîche et culturellement appropriée.

Cependant, ces paysans et paysannes sont constamment attaqués. Les solutions agroécologiques qu'ils offrent aux problèmes climatiques et alimentaires sont non seulement ignorées mais activement détruites par des politiques incohérentes, des monopoles industriels et le capitalisme néolibéral. Pour continuer la lutte contre l'agriculture industrielle et le pouvoir des multinationales, les membres de La Via Campesina sont engagés et déterminés à défendre l'agriculture paysanne à travers le monde pour les prochaines années.

Comme l'a commenté Morgan Ody, lors de la cérémonie de transition du Secrétariat qui s'est tenue à Bagnolet le 30 novembre 2021, les paysans et paysannes sont la clé de la construction d'un avenir fondé sur la justice sociale : des prix justes pour les produits agricoles et des salaires justes pour les travailleurs ruraux, l'harmonie avec l'environnement naturel, la solidarité internationale, l'égalité et la dignité.

« Nous, les paysans, les peuples autochtones, les femmes rurales, les travailleurs agricoles, les jeunes de nos zones rurales, produisons tout en ravivant la biodiversité et en émettant très peu de gaz à effet de serre : la polyculture et l'élevage, comme le pastoralisme ou l'agroforesterie traditionnelle, sont des modèles d'économie d'énergie, de capture du carbone et d'entretien des milieux riches en diversité sauvage et cultivée. Ainsi, avec nos savoir-faire et nos compétences, l'agriculture paysanne permet de nourrir plus de 70 % de la population mondiale avec moins de 30 % des ressources productives [2]. »

À tous les niveaux, unis dans leur vision de la souveraineté alimentaire, les régions et les organisations membres de La Via Campesina continueront à œuvrer pour que les droits humains de toutes celles et ceux qui vivent et travaillent dans les zones rurales soient respectés, pour le bien de la planète et de sa population.

Contact : press@viacampesina.org

Notes

[1] Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales.

[2] Qui va nous nourrir ? , groupe ETC, 2017


Visionnez la cérémonie de la transition

Découvrez la nouvelle brochure de présentation de La Via Campesina

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La 12ième conférence ministérielle de l’OMC prévue à Genève du 29 novembre au 3 décembre a été annulée suite aux restrictions de voyage. Une manifestation contre l’OMC et ses politiques commerciales a eu lieu ce soir à Genève à 17h30, place Lise Girardin.

Les crises alimentaire, climatique, environnementale, économique, démocratique et sanitaire qui culminent aujourd’hui avec la pandémie de la Covid-19 montrent clairement qu’une transformation du modèle agricole et alimentaire actuel est indispensable. Ces multiples crises ne sont pas nouvelles, elles illustrent la justesse de notre proposition qu’est la souveraineté alimentaire.

Cela fait 27 années que l’OMC a été mis en place. Sur ce socle, les traités régionaux ou bilatéraux reprennent la même logique de dérégulation. C’est une logique de privatisation de biens publics et une mise en concurrence généralisée. Mais un commerce profitable au bien-être général doit obéir à des règles d’intérêt public. L’accaparement, le pillage, la privatisation, favorisés par les accords de libre-échange sont une barbarie destructrice qui mène le monde au chaos. La concurrence pour les ressources est la cause de conflits armés et de guerres dévastatrices. Cela a aggravé la crise des migrant⋅e⋅s en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Europe.

Le climat, les sols, les ressources en eau, la biodiversité, les paysan.ne.s du monde, les populations précarisées et les pays du Sud paient un tribut trop lourd. Cet esprit de concurrence nous mène dans le mur.

Malgré la signature de multiples accords comme l’Accord de Paris sur le climat, les traités sur la biodiversité ou la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan⋅ne⋅s (UNDROP), le Conseil Fédéral suisse persiste dans la voie de la dérégulation et de la privatisation. Dans ses accords, il pousse à un système agricole de prédation. Il prend l’agriculture en otage, afin de renforcer la protection intellectuelle par les brevets, tant sur le plan sanitaire par exemple comme également sur le plan des semences.

Les exemples récents sont les accords avec l’Indonésie, le projet d’accord avec le Mercosur, et la pression continue sur l’ensemble du secteur agricole. Pour l’agriculture suisse, les exemples les plus notables sont les productions laitières, céréalières et viticoles.

Le fondement qui amène une vraie prospérité durable doit être une régulation multilatérale du commerce qui prend en compte les aspects sociaux, économiques et environnementaux. L’OMC et ses accords doivent être démantelés et la régulation commerciale doit se refaire en prenant en compte les aspects susmentionnés.

La souveraineté alimentaire et l’agroécologie paysanne s’affirment comme des solutions incontournables : la relocalisation des systèmes alimentaires est essentielle dans la lutte contre la faim, pour refroidir la planète, préserver la biodiversité et respecter les droits des paysan⋅ne⋅s et des travailleur⋅se⋅s. Ce sont les personnes et non pas les profits qui comptent le plus !

Cela signifie la récupération de la capacité de production nationale, enracinée dans le secteur de l’agriculture paysanne et familiale, par le biais de budgets du secteur public, de prix garantis, de crédits et d’autres formes de soutien – y compris le soutien à la commercialisation directe entre producteur⋅ice.s et consommateur.trice.s. L’accès à la terre doit être favorisé pour renforcer l’agriculture paysanne et familiale, ainsi que les systèmes alimentaires et agricoles qui répondent aux besoins des villes et des campagnes. Nous devons renforcer les systèmes de recherche et d’assistance technique basés sur les échanges d’expériences entre paysan⋅ne⋅s et la recherche participative.

En tant que paysan⋅ne⋅s, nous luttons également pour que la santé soit pleinement considérée comme un droit humain.

Nous affirmons que la santé commence par une alimentation saine et durable qui renforce le système immunitaire, comme le propose la souveraineté alimentaire, une manière de prendre soin du bien-être des personnes et de l’environnement.

Avec la Via Campesina, nous exigeons le droit à la santé publique et gratuite pour tous les peuples, tel que défini dans l’article 23 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan⋅ne⋅s (UNDROP). Cela comprend la possibilité d’avoir recours aux méthodes de médecines préventives et aux traitements de long terme, mais aussi la possibilité d’avoir accès aux vaccins. Les vaccins qui ont été développés avec l’aide des deniers publics ne doivent pas être brevetés ni être laissés sous le contrôle et le profit des grandes multinationales !

En plus, chaque individu dans nos sociétés doit avoir accès à toute information afin d’être en mesure d’évaluer les traitements proposés.

Il est inacceptable qu’au XXIe siècle, des centaines de millions de personnes aient faim alors qu’il y a assez de nourriture pour toutes et tous, et que les inégalités et les violations des droits de l’homme s’aggravent.

La lutte pour la dignité, pour la santé, pour des politiques publiques basées sur la souveraineté alimentaire et pour la protection de nos communautés et des ressources naturelles est notre droit ! Avec la souveraineté alimentaire et la solidarité, nous pouvons atteindre la justice sociale et la dignité pour toutes et tous !

NOUS NOURRISSONS LE MONDE ET CONSTRUISONS LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ! MONDIALISONS LA LUTTE POUR UNE SOCIETE PLUS JUSTE ! MONDIALISONS L’ESPOIR EN UN MEILLEUR MONDE !

Contact presse

Rudi Berli - Secrétaire d’Uniterre - Tel. 078 70 77 883

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Communiqué de presse de l'EMB - Bruxelles, le 18 novembre 2021

Les représentants de douze pays européens se sont réunis cette semaine à Louvain, en Belgique lors de l’Assemblée générale de l’European Milk Board (EMB) afin d’échanger sur des solutions importantes pour le secteur laitier. En effet, les erreurs commises dans le secteur agricole de l’UE et leurs conséquences problématiques apparaissent de plus en plus clairement. La production de lait est déjà en baisse dans d’importants pays producteurs, car la part non-couverte des coûts pousse les éleveurs à mettre la clé sous la porte en masse, et ce depuis depuis des années déjà. Les représentants des producteurs laitiers européens ont ainsi réitéré la nécessité de corriger le cap afin de garantir un avenir au secteur et aux producteurs et productrices ainsi que de de pérenniser la production fiable d’aliments pour les citoyens de l’UE.

À la pression sur les coûts qui a pesé jusqu'à présent sur les producteurs, par exemple en raison de la stratégie libérale actuelle d'exportation et d'importation, s'ajoute la pression sur les revenus qui résulte des stratégies vertes actuelles et futures telles que le Pacte vert et la stratégie « De la ferme à la fourchette ». Comme l’ont souligné les nombreux représentants des producteurs laitiers, des mesures environnementales et climatiques sont nécessaires pour tous les secteurs de la société. Toutefois, elles doivent être pensées jusqu’au bout. Ainsi, dans le secteur agricole, les stratégies doivent être conçues de manière à être tenables pour les producteurs et efficaces pour l’environnement et le climat.

L’Assemblée générale dans son ensemble s’est accordée sur le fait que les solutions présentées pour le secteur doivent impérativement comprendre des conditions cadres pour une couverture des coûts afin de corriger les erreurs commises par le passé et éviter d’en commettre de nouvelles lors de l’élaboration de politiques vertes. Les représentants des producteurs laitiers présents à la réunion ont mis l’accent sur la nécessité d’avoir des instruments à disposition pouvant limiter temporairement les volumes en période de crise, ainsi qu’une politique axée sur un financement solide des mesures de durabilité. Pour le secteur agricole, cela doit signifier que tous les coûts de production – y compris les coûts de durabilité – sont couverts et ne sont pas répercutés au niveau des producteurs.

« Grâce à la réforme de la PAC adoptée cette année, la réduction volontaire des volumes a officiellement été ancrée dans l’Organisation commune des marchés de l’UE en tant qu’instrument pour les périodes de crise. Il s’agit d’un premier petit pas en avant sur un chemin encore long que les décideurs politiques doivent emprunter aux côtés des agriculteurs et agricultrices pour une refonte complète du système agricole actuel », a déclaré Sieta Van Keimpema. Sur ce chemin, les stratégies en matière de durabilité de l’UE devraient aussi être adaptées. « Nous voulons une politique climatique, car il va sans dire que nous, les agriculteurs, sommes les premiers à ressentir les effets du changement climatique. Toutefois, cette politique doit être abordable et réellement efficace pour l’environnement et le climat ».

Contacts :

Sieta van Keimpema – présidente de l'EMB (NL, EN, DE) : +31 (0)612 16 80 00
Kjartan Poulsen – vice-président de l'EMB (EN, DK, DE) : +45 (0)212 888 99
Silvia Däberitz – directrice de l'EMB (FR, DE, EN) : +32 (0)2 808 1936
Vanessa Langer – contact presse de l'EMB (FR, EN, DE) : +32 (0)484 53 35 12
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Réaction de la commission lait d’Uniterre aux modifications du train d’ordonnances agricoles 2021

L’obligation des pendillards reportée au 1er janvier 2024

Nous saluons le report de l’épandage du lisier avec des pendillards au 1er janvier 2024.

Cependant, avant sa mise en place, il faut pouvoir en assurer le financement : comme déjà indiqué dans nos précédents communiqués, le besoin en équipement va engendrer des coûts non négligeables pour les producteurs.

Nous demandons donc une augmentation du prix des produits agricoles tel que le lait, la viande, les céréales, afin de compenser l’investissement nécessaire. Ce n’est pas seulement aux producteurs de prendre en charge ces coûts supplémentaires mais bien au marché !

Diminution de la prime fromagère de 1 ct et augmentation du supplément pour le lait commercialisé de 0,5 ct

Des années qu’Uniterre mettait en garde contre l’abaissement de la prime fromagère. Ca y est, nous y sommes !

Des années que nous martelons que le système actuel de versement de la prime fromagère est tellement opaque, mal contrôlé qu’il pousse une partie des industriels à utiliser cette prime pour la fabrication de fromage pour l’exportation, fromage sans aucune valeur ajoutée. Système que l’Interprofession Lait ne veut pas remettre en cause !

N’est-ce pas quelque part une punition du Parlement cette diminution ?

De plus, le supplément pour le lait commercialisé a été augmenté de 0,5 ct, passant de 4,5 cts à 5 cts. Est-ce une bonne nouvelle ? Le gouvernement précise que : « Cette hausse vise à utiliser le crédit dans toute la mesure du possible pour le lait de centrale, conformément aux vœux du Parlement. ». N’oublions pas qu’à la base, ce supplément a été mis en place pour remplacer la loi chocolatière pour permettre aux industriels de compenser le prix de la matière première suisse pour l’exportation, via les fonds de « réduction du prix de la matière première » et « Régulation ». Depuis 2021, il y a eu des modifications par rapport à ces fonds : transfert du fonds « régulation » vers le fonds « réduction du prix de la matière première » et introduction d’un 3ème fonds de soutien d’exportation à la protéine lactique (boîte MPC) mais là n’est pas la question !

Nous nous demandons aujourd’hui si ses 0,5 ct vont aller dans la poche du producteur ou être récupérés par l’industrie comme les 4,5 cts. Permettez nous d’en douter !

Afin de compenser la baisse de la prime fromagère qui sera forcement répercutée sur le prix aux producteurs, nous appuyons le besoin, une nouvelle fois, d’une augmentation du prix de base du lait.

Contact presse :

Philippe Reichenbach, 079 640 89 63

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Les petit.e.s paysan.ne.s de la Coordination Européenne Via Campesina et de La Via Campesina internationale font parmi de celles et ceux qui continuent de se battre à la COP 26 pour des systèmes agricoles réellement durables et pour une transition urgente vers l'agroécologie en opposition au modèle agricole industriel promu par les grandes entreprises et soutenu par de nombreux gouvernements dans le monde. L'événement de Glasgow a donné lieu à des promesses de réduction des émissions de méthane et de réduction de la déforestation. Cependant, nous devons lire entre les lignes des accords en raison du manque d'engagements fermes de la part des gouvernements pour résoudre le problème.

En tant qu'organisation de petit.e.s paysan.ne.s représentant 31 organisations provenant de toute l'Europe, ECVC souligne le rôle que l'agriculture doit jouer en tant que première ligne de défense pour l'atténuation du changement climatique. Cependant, avec de nombreux autres mouvements sociaux et organisations de la société civile, nous rejetons les fausses solutions telles que les propositions de "net zéro" et de "mécanismes de compensation".

En Europe, un énorme risque se profile de vouer de grandes surfaces de terres agricoles à des mécanismes de compensation plutôt qu’à la production alimentaire, notamment via l’initiative à venir "Rétablir des cycles de carbone durables" annoncée pour la fin 2021 (anciennement appelée "Initiative pour l'agriculture carbone"). S'il est positif de soutenir une transition vers une agriculture plus durable, les crédits carbones et le marché du carbone conduiront à la financiarisation et à une concentration encore plus grande des terres, ce qui portera préjudice à la planète, aux citoyen.ne.s et aux agriculteurs et agricultrices.

Le système alimentaire global est responsable de 44 à 57 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)[1]. L'agriculture est donc un facteur essentiel à prendre en compte dans la lutte contre les changements climatiques. Face à ce constat, les solutions sont déjà sur la table : les systèmes agroécologiques paysans ont un énorme potentiel d'absorption du carbone. En effet, ces systèmes travaillent avec la nature et permettent ainsi de protéger la biodiversité et l'environnement. Au lieu de compenser le carbone produit par un système globalement non durable, les dirigeants mondiaux doivent s'attacher à apporter un réel soutien à l'agroécologie et à l'agroforesterie afin de les développer et de rendre le système alimentaire et agricole réellement durable d'un point de vue social, économique et environnemental.

Pour parvenir à de véritables changements, les agriculteurs doivent être rémunérés équitablement pour leur travail et les citoyens doivent avoir les moyens d'accéder à une alimentation saine, socialement juste et produite de manière durable. Le seul moyen d'y parvenir est de mettre en œuvre une régulation du marché qui permette réellement une transition agroécologique et de mettre également un terme à l'agriculture intensive industrielle. Autrement, les petites exploitations durables qui existent encore continueront à disparaître, les citoyens et citoyennes continueront à payer de leur santé, la planète continuera à se réchauffer et les grandes entreprises continueront à s'enrichir et à devenir plus puissantes.

Beaucoup ont critiqué les fausses solutions colportées lors de la COP26. Comme l'a déclaré Paula Gioia, agricultrice et membre du comité de coordination de l'ECVC, dans un discours prononcé lors du rassemblement de la coalition COP 26, qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes samedi dernier à Glasgow, les négociations ont été dominées par « les solutions basées sur le marché, les nouvelles technologies et les propositions "net zéro" des gouvernements et promues par les transnationales, les organisations philanthropes, les médias grand public et la plupart des ONG. Tous alimentent leur inaction climatique. » Dee Woods de la Landworkers' Alliance, l'organisation membre d'ECVC basée au Royaume-Uni, a ajouté lors d'une action organisée par les délégués de LVC au sein de la Zone Bleue le lundi 8 novembre :« Plusieurs des acteurs orientés vers le profit, qui ont mis en place l'UNFSS plus tôt cette année, font maintenant pression pour des initiatives comme l'Agriculture Innovation Mission for Climate (AIM4C) à Glasgow, qui excluent les personnes les plus touchées par la crise climatique, poussent à de fausses solutions, y compris au détriment des droits humains. »

Pour ECVC, si les mesures compensatoires qui vont à l'encontre de la nature avaient vraiment le potentiel d'arrêter le changement climatique, nous aurions déjà observé des progrès grâce aux mesures prises dans le passé. De plus, la recherche de solutions dans la digitalisation et les nouvelles technologies est un écran de fumée pour l'agriculture industrielle et les grandes entreprises afin de pouvoir continuer à profiter des ressources de la planète et d’avancer dans leur recherche de profit, tout en minant les petits et moyens agriculteurs.trices. Ceux-là même sont celles et ceux qui mettent déjà 70% de la nourriture dans nos assiettes, tout en utilisant seulement 30% des terres arables mondiales. Ils disposent du savoir-faire nécessaire pour œuvrer en faveur de la durabilité, mais pas des ressources nécessaires pour surmonter les difficultés mises en place par ceux qui souhaitent maintenir le statu quo pour leur propre bénéfice.

Pour plus d'informations et les positions des membres de l'ECVC et de la LVC sur le terrain à Glasgow, ainsi que des revendications politiques plus détaillées, vous pouvez consulter :

ECVC sur Twitter, Landworkers' Alliance sur Twitter, La Via Campesina sur Twitter

Réponse d'ECVC à l'évaluation de l'initiative "Restaurer les cycles durables du carbone".

Infographie ECVC sur le climat

Communiqué de presse ECVC sur le paquet Fit for 55

Contacts

Andoni Garcia Arriola - Comité de coordination du CEVC :+34 636 45 15 69 - ES, EUS

Paula Gioia - Comité de coordination ECVC : +49 152 05 76 45 91- DE, ES, PT, EN

Dee Woods - Membre de Landworkers’ Alliance et de l'ECVC - +44 7703 3574 43


[1] https://grain.org/article/entries/5102-food-sovereignty-five-steps-to-cool-the-planet-and-feed-its-people