vendredi, 26 mai 2017
mercredi, 08 décembre 2010
20 millions d'hectares de soja RR en Argentine - Impressions et réflexions
de Reto Sonderegger, secrétaire Uniterre
En Argentine, les cultures de soja s'étendent sur une superficie qui est 5 fois plus grande que la Suisse. Elles recouvrent la moitié des terres arables de cette nation de football. 99 % du soja est génétiquement modifié pour résister à l'herbicide Roundup. Toutes les semences ainsi que l'herbicide proviennent de la même entreprise : Monsanto. 
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mardi, 09 novembre 2010
 
Genève, le 9 novembre 2010
jeudi, 14 octobre 2010
Atelier3: Quelle agriculture pour nourrir la ville? Avec Nicolas Bezençon et J-M Chappuis (OFAG).
 
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lundi, 04 octobre 2010
Les producteurs veulent pouvoir réguler leur production afin de ne plus devoir payer des soutiens aux exportations.
Le 1er octobre, la force obligatoire obligeant les producteurs de lait à verser une taxe de 1 ct./kg de lait sera effective. Ce fonds sera utilisé pour exporter des surplus de matières grasses et de poudre. Cette pratique est contraire au principe de souveraineté alimentaire, car elle entraine un dumping sur les prix à l'exportation et instaure une situation de concurrence déloyale chez nos collègues paysans à l'étranger. En plus d'être taxés, les producteurs suisses n'ont aucune garantie que cette mesure provoque une hausse de prix, car ils n'ont pas la possibilité de réguler eux-mêmes leur offre en fonction des prix et des marchés. Ce privilège reste entre les mains de l'industrie. Les paysans sont à nouveau pris au piège. Le temps est venu de développer de nouvelles règles commerciales plus équitables et de créer une plateforme nationale de régulation des volumes en main des producteurs. 
vendredi, 01 octobre 2010
 Uniterre s'est positionné favorablement et soutien la motion Aebi. C'est un pas dans la bonne direction. Nous l'avons fait savoir au Parlementaires par une lettre. Nous la publions ci-dessous 
lundi, 20 septembre 2010
Une année après le début de la Révolte paysanne, la gestion du marché laitier est un fiasco. Brisons ensemble la montagne de beurre !
Le 11 septembre 2009, les paysans suisses rejoignaient le mouvement de révolte européenne et ses images chocs qui ont fait le tour de la planète. Le 20 septembre, ils bloquaient pacifiquement les rues de Lausanne et notamment les rues proches du Palais de Beaulieu. Une année après, jour pour jour, la situation a empiré. Ils retournent donc devant l'entrée de Beaulieu, ce dimanche 19 septembre 2010, pour manifester leur ras-le-bol et encourager les consommatrices et consommateurs à adhérer « physiquement » et « sportivement » à leur cause...
mardi, 27 juillet 2010
Pluie de cartons rouges pour la Migros
Les producteurs de lait ont besoin de partenaires de marché qui respectent les engagements et les règles préalablement définies. Ils ont besoin d'un prix plus élevé pour couvrir leurs frais de production qui s'élèvent aujourd'hui en moyenne à 1 Fr/litre. Uniterre soutient donc les revendications des producteurs de lait qui se déplacent aujourd'hui devant le siège de la Migros, afin de lui distribuer trois cartons rouges pour les motifs suivants :
lundi, 12 juillet 2010
L'IP-Lait met les paysans sur la paille 
Depuis sa création, il y a une année, cette interprofession a montré son incapacité à gérer les quantités de lait et n'a rien entrepris de sérieux pour juguler une surproduction historique et prévisible de 200 millions de litres. Ces quantités ont créé une montagne de beurre de plus de 10'000 t. La récente décision de dégager 3000 t de beurre sans agir sur une réduction de la quantité produite en amont est une hérésie qui coûte à l'ensemble des producteurs ! Il est à craindre qu'avant que ces tonnes de beurre n'aient fondu sur les dunes égyptiennes (lieu vraisemblable d'exportation), un nouveau Cervin de beurre soit créé !
mercredi, 09 juin 2010
En 2010, en raison de la crise laitière et du déséquilibre entre production de céréales panifiables et fourragères, de nombreuses organisations paysannes se sont exprimées pour chercher des solutions à ces problèmes qui provoquent une forte pression sur les prix.
Uniterre participe au débat. Il a travaillé sur les différentes propositions des organisations telles que la FSPC ou le VKMB et propose un projet novateur, basé sur la production extenso de céréales fourragères, l'encouragement de toutes les cultures fourragères indigènes et la réduction des quantités de lait produites.
 
mardi, 01 juin 2010
Les producteurs de lait refusent l'asservissement moderne
Obliger les paysans à produire des quantités de lait vendues à vil prix sur le marché international se résume à de l'asservissement moderne qui ruine les exploitations du pays. Les producteurs d'Uniterre décident donc d'épandre symboliquement ces quantités de lait sur leurs champs pour éviter qu'elles ne continuent d'engorger le marché et fassent chuter les prix.
mercredi, 19 mai 2010
Uniterre s'engage sur le plan national et international contre le nouveau phénomène de l'accaparement des terres.
Le 20 juin 2010 une conférence organisée par Jetfin Agro a eu lieu à Genève. Des associations avaient dénoncé le soutien du Canton de Genève. Une autre conférence - organisée cette fois par Global AGInvesting Europe s'est déroulée le 9 novembre 2010. Une large coordination s'est constituée afin de protester contre cet événement, dénoncer les pratiques d'accaparement des terres agricoles, et diffuser des informations sur le phénomène d'accaparement et la mondialisation de l'agro-industrie destructive.
vendredi, 14 mai 2010
 
http://www.plainedelaire.ch/
> Une défaire au goût de victoire
> dossier de presse avant les votations
> CP-26 avril 2011
> article paru dans Uniterre, mars 2011
> article paru dans Uniterre, avril 2010
samedi, 17 avril 2010
Journée des luttes paysannes, 17 avril 2010
Qu'est-ce que le 17 avril, journée des luttes paysannes? Ses origines? Ses enjeux? >texte explicatif de La Via Campesina
Cette année, le thème choisi au niveau international: "dire non à l'agroindustrie et à la mainmise des supermarchés sur la paysannerie!"
lundi, 29 mars 2010
novembre 2010: thématique de l'accaparement des terres. Conférence publique et manifestation en marge d'une sommet européen des investisseurs.
juillet 2010: visite au Brésil d'une représentante de la CIU dans le cadre de l'étude sur la souveraineté alimentaire.
vendredi, 12 février 2010
De Poznan en décembre 2008 à Copenhague en décembre 2009.
Dans le cadre des discussions internationales qui font suite à Kyoto, la société civile se mobilise.
Uniterre participe à la campagne pour le "climat et la justice sociale" qui se déroule sur le plan local. Elle a ainsi signé l'appel qui a été publié en décembre 2008:
"Appel Climat et Justice sociale"Changer le monde, pas le climat!
mardi, 02 février 2010
2012
Si le marché laitier suisse est dans la tourmente, il ne se porte pas mieux en Europe. Uniterre travaille étroitement avec les organisations suisses allemandes et européennes qui débattent au sein de l'European Milk board de développer une stratégie permettant de négocier un prix couvrant les coûts de production.
dimanche, 31 janvier 2010
> décembre 2010: quand la profession scie sa branche!
> novembre 2010: Souveraineté alimentaire mal interprétée: paysans, paysannes, à vous de la porter
> octobre 2010: Marché de la viande, où sont les engraisseurs?
> septembre 2010: Un an après le début de la révolte paysanne, qu'est ce qui a changé?
> juillet-août 2010: L'initiative populaire sur la souveraineté alimentaire lancée lors de l'AG
> juin 2010: Un syndicalisme planétaire
> mai 2010: Où se situent nos limites?
> avril 2010: Luttes paysannes ici comme partout
> mars 2010: IP-Lait, la sempiternelle ritournelle
> février 2010: Le revenu une question de point de vue
> janvier 2010: Et si les céréaliers européens s'unissaient?
vendredi, 29 janvier 2010
09.11.2010 Uniterre et une douzaine d'autres organisations manifestent contre l'accaparement des terres dans les pays du Sud qui sont du néocolonialisme financier>communiqué de presse
12.10.2010 Uniterre et une dizaine d'organisations agricoles et citoyennes réunies au sein de la plateforme pour une agriculture socialement durable soutiennent les initiatives cantonales contre l'importation de denrées alimentaires produites dans des conditions écologiques et sociales inadmissibles>communiqué de presse  >Presseerklärung
07.10.2010 Uniterre et la FRACP soutiennent le référendum contre le déclassement aux Cherpines-Charrotons >communiqé de presse
30.09.2010 lettre ouverte aux parlementaires du Conseil National sur la position d'Uniterre par rapport à la Motion Aebi >lettre ouverte
30.09.2010 projet de motion Uniterre pour la gestion du marché laitier
19.09.2010 Après une année de révolte, la situation s'est encore aggravée pour les paysans de manière générale. Pour le lait, la situation reste très mauvaise. Le système de gestion de l'IP-Lait ne fonctionne pas. Plus de 10'000 tonnes de beurre en trop. Les producteurs et consommateurs détruisent cette montagne à coup de bottes devant l'entrée de Beaulieu à Lausanne >communiqué  >Presseerklärung
27.07.2010 Action Zurich, devant la direction de Migros Suisse. Plus de 300 producteurs venus de toute la Suisse se sont donnés rendez-vous pour dénoncer le double discours de la Migros...>communiqué de presse  >Presseerklärung
12.07.2010 Action Berne, L'IP-lait met les paysans sur la paille >communiqué (F)  >communiqué (D)
22.06.2010 L'IP lait continue de se moquer des producteurs. >communiqué
28.05.2010 action du 1er juin: Les producteurs de lait refusent l'asservissement moderne >communiqué  >Presseerklärung
05.05.2010 Biodiversität: falsche Reaktion vom SBV >Medienmitteilung
29.04.2010 quatre producteurs entendus par la justice fribourgeoise pour des plaintes de cadres d'ELSA >communiqué
20.04.2010 Des projets de commercialisation de céréales et de lait équitables à soutenir sur fond de crise laitière >communiqué
17.04.2010  Bäuerinnen und Bauern der Gewerkschaft Uniterre-Zurich feiern heute den internationalen Bauernkampftag. >Medienmitteilung  Célébration de la journée internationale des luttes paysannes à Zurich. >communiqué
08.04.2010 invitation à la presse pour la journée des luttes paysannes du 17 avril 2010. >communiqué Genève  >communiqué Zurich
05.02.2010 La force obligatoire attribuée par le Conseil fédéral doit être octroyée aux producteurs >communiqué
29.01.2010 L'IP-Lait refuse de baisser les quantités globales et d'augmenter les prix du lait d'industrie. >communiqué
lundi, 25 janvier 2010
> Le marché carbone, une menace pour l'agriculture familiale (décembre 2010)
> La plus grande dissémination expérimentale plein champ de plantes transgéniques (décembre 2010)
> Les vautours de l'accaparement des terres (novembre 2010)
> Contre l'importations des produits de la misère. - Freins aux ALEA?(octobre 2010)
> Mobilisation contre l'accaparement des terres (octobre 2010)
> L'accès à la terre au Sénégal est un enjeu de compétition acharnée (juillet 2019)
> La Via Campesina Haïti se mobilise contre la venue d'OGM "humanitaires"  (juin 2010)
> Biochar, une fausse "bonne solution" (mai 2010)
> Paix et souveraineté alimentaire (avril 2010)
> Légumes importés: conditions socialement acceptables? Agrocarburants-conditions sociales et environnementales (avril 2010)
> Une délégation parlementaire en Colombie (mars 2010)
> Droits des paysannes et des paysans: de l'ONU aux luttes sur le terrain! (mars 2010)
> Droits paysans, le processus, la déclaration (février 2010)
> La souveraineté alimentaire vue par Nestlé (janvier 2010)
> Du jatropha bientôt transformé en Argovie au détriment des paysans mozambicains (janvier 2010)
vendredi, 08 janvier 2010
133 candidats au Conseil national et au Conseil des Etats ont signé le pacte d'Uniterre.
133 candidats de toute la Suisse romande, provenant des différentes forces politiques ont signé le Pacte du syndicat Uniterre intitulé «Pour une agriculture citoyenne basée sur la souveraineté alimentaire». 15 parmi eux ont été élus.
lundi, 22 novembre 2021
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L'Articulation Jeunes d'ECVC a récemment commencé à travailler sur une étude de recherche interne pour mieux comprendre les situations et les besoins des jeunes paysan.ne.s et travailleurs.euses de la terre dans notre mouvement.

Nous voulons utiliser cette recherche pour identifier et donner de la visibilité à nos luttes communes mais aussi pour renforcer la solidarité et le soutien entre nous. De plus, les données sur les jeunes paysan.ne.s en Europe sont trop peu nombreuses et dépassées, or nous avons besoin de données si nous voulons que les politiques répondent réellement à nos besoins.

Nous recherchons des participant.e.s à notre étude, pour partager leurs expériences avec nous. Il s'agit de questions telles que : pourquoi vous avez décidé de travailler dans une ferme ; comment vous avez gagné votre vie tout en vous formant pour devenir agriculteur.trice ; les conditions de travail lors de vos expériences professionnelles actuelles ou passées, etc.

Les participant.e.s doivent avoir moins de 40 ans, travailler actuellement ou précédemment dans une exploitation agricole en Europe, y compris les agriculteurs.trices saisonnier.e.s. Nous serions très heureux.euses de parler avec vous si vous répondez à ces critères !

Nous sommes particulièrement intéressés à entendre de

  • Les personnes d'Europe de l'Est
  • Personnes noires, indigènes et de couleur
  • LGBTQIA+

car ces groupes sont sous-représentés dans notre mouvement de jeunes.

Si vous souhaitez participer à l'étude, ou si vous connaissez quelqu'un qui souhaite y participer, veuillez écrire à Hattie (hahammans@gmail.com).

L'articulation Jeunes d'ECVC vous mettra en contact avec deux chercheuses de confiance qui collaborent avec nous sur ce projet, Priscilla Claeys et Barbara Van Dyck, qui mèneront un entretien d'une heure avec une vingtaine de participant.e.s représentant une diversité de trajectoires. Votre expérience et vos données seront traitées avec soin et attention et toutes les informations partagées seront anonymisées et utilisées en interne.

En toute solidarité,
Les jeunes d'ECVC

lundi, 15 novembre 2021
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Réaction de la commission lait d’Uniterre aux modifications du train d’ordonnances agricoles 2021

L’obligation des pendillards reportée au 1er janvier 2024

Nous saluons le report de l’épandage du lisier avec des pendillards au 1er janvier 2024.

Cependant, avant sa mise en place, il faut pouvoir en assurer le financement : comme déjà indiqué dans nos précédents communiqués, le besoin en équipement va engendrer des coûts non négligeables pour les producteurs.

Nous demandons donc une augmentation du prix des produits agricoles tel que le lait, la viande, les céréales, afin de compenser l’investissement nécessaire. Ce n’est pas seulement aux producteurs de prendre en charge ces coûts supplémentaires mais bien au marché !

Diminution de la prime fromagère de 1 ct et augmentation du supplément pour le lait commercialisé de 0,5 ct

Des années qu’Uniterre mettait en garde contre l’abaissement de la prime fromagère. Ca y est, nous y sommes !

Des années que nous martelons que le système actuel de versement de la prime fromagère est tellement opaque, mal contrôlé qu’il pousse une partie des industriels à utiliser cette prime pour la fabrication de fromage pour l’exportation, fromage sans aucune valeur ajoutée. Système que l’Interprofession Lait ne veut pas remettre en cause !

N’est-ce pas quelque part une punition du Parlement cette diminution ?

De plus, le supplément pour le lait commercialisé a été augmenté de 0,5 ct, passant de 4,5 cts à 5 cts. Est-ce une bonne nouvelle ? Le gouvernement précise que : « Cette hausse vise à utiliser le crédit dans toute la mesure du possible pour le lait de centrale, conformément aux vœux du Parlement. ». N’oublions pas qu’à la base, ce supplément a été mis en place pour remplacer la loi chocolatière pour permettre aux industriels de compenser le prix de la matière première suisse pour l’exportation, via les fonds de « réduction du prix de la matière première » et « Régulation ». Depuis 2021, il y a eu des modifications par rapport à ces fonds : transfert du fonds « régulation » vers le fonds « réduction du prix de la matière première » et introduction d’un 3ème fonds de soutien d’exportation à la protéine lactique (boîte MPC) mais là n’est pas la question !

Nous nous demandons aujourd’hui si ses 0,5 ct vont aller dans la poche du producteur ou être récupérés par l’industrie comme les 4,5 cts. Permettez nous d’en douter !

Afin de compenser la baisse de la prime fromagère qui sera forcement répercutée sur le prix aux producteurs, nous appuyons le besoin, une nouvelle fois, d’une augmentation du prix de base du lait.

Contact presse :

Philippe Reichenbach, 079 640 89 63

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jeudi, 11 novembre 2021
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Voici le neuvième épisode du podcast de l’hebdomadaire romand Terre&Nature. Baptisé Au cœur des champs, il s’intéresse aux histoires d’amour des agricultrices et agriculteurs qui vivent dans nos campagnes.

Cette semaine, Au cœur des champs a tendu le micro à Vanessa Renfer, qui a abandonné son métier de sage-femme pour travailler avec son amoureux sur sa ferme. A une condition: qu'il la rémunère comme une véritable employée. Au micro, cette militante raconte son combat contre les inégalités dans le milieu agricole.

Chaque deuxième jeudi du mois, découvrez un nouvel épisode qui explore ce thème encore souvent tabou. Car il n’est pas toujours facile de cultiver l’amour, quand on cultive la terre.

Disponible ici: https://www.terrenature.ch/au-coeur-des-champs-episode-9/

jeudi, 11 novembre 2021
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70 ans : une fête ou un appel au secours pour sauver la terre ? Il y a 70 ans des producteurs éprouvaient le besoin de se regrouper pour se faire entendre sous le nom de l’Union des producteurs suisses (UPS) devenu Uniterre. Ils n’étaient pas entendus, mais le sont-ils aujourd’hui ?

Dans les années 50, crise des fruits et légumes – premières manifestations – les prix baissent – les producteurs sont étouffés par les importations. C’est le début de l’UPS.

Le combat ne faisait que commencer – l’arrivée des fermes industrielles, les scandales de la nourriture des cochons, la vache folle … Beaucoup de ces affaires avaient été prédites par les producteurs mais on les jugeait trop « paysans », trop « simplets » pour comprendre les choses. L’économie veut faire de l’argent à tout prix, on produit des farines industrielles, on économise sur les coûts de stérilisation de la nourriture des animaux et le drame éclate.

Qui paie la facture ? Toujours les producteurs ! Non seulement ils ne touchent pas un prix correct pour leurs produits mais on exige des investissements conséquents parce qu’il faut faire marcher l’économie et non parce que cela a du sens. On le voit encore aujourd’hui avec les pendillards.

Crise du lait, abandon des contingents, une nouvelle fois les producteurs passent à la caisse. Uniterre dénonce, grève du prix du lait, mais les prix ne remontent pas.

Filière après filière les prix s’effondrent. Uniterre dénonce toujours mais visiblement nos autorités agricoles ne se préoccupent pas des producteurs mais bien de l’Economie.

Uniterre propose des solutions : souveraineté alimentaire, reprise en main des filières mais ça ne passe toujours pas.

Uniterre visionnaire ? Quand Uniterre est entendu il y a des choses qui fonctionnent : Interprofession du Gruyère, lait équitable, produits du terroir, … même si souvent Uniterre doit se retirer au dernier moment pour que le projet puisse aboutir parce qu’on ne veut pas de cette étiquette.

Que demande Uniterre ? Des prix rémunérateurs qui soient justes c’est-à-dire qui couvrent les frais de production mais dégagent aussi un revenu pour le producteur. Dans ce scénario idéal les paiements directs n’auraient plus leur place.

Aujourd’hui, nous nous trouvons devant de grands choix sociétaux mais il est temps de prendre conscience que ces changements doivent tenir compte de l’expérience des producteurs dans cette sauvegarde de la terre. Pour cela il faut comprendre quelles sont les réalités du terrain et, bien entendu, avoir des prix rémunérateurs.

Visiblement pour les producteurs ce n’est que le commencement, ils doivent aussi apprendre à communiquer sur le travail qu’ils réalisent au jour le jour pour que le consom’acteur comprenne que ce travail a un coût mais qu’il offre en compensation des produits d’une qualité extraordinaire.

Pour conclure cet édito, nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont œuvré au sein d’Uniterre pour la défense des producteurs. La lutte continue.


Max Fragnière

mercredi, 10 novembre 2021
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Les petit.e.s paysan.ne.s de la Coordination Européenne Via Campesina et de La Via Campesina internationale font parmi de celles et ceux qui continuent de se battre à la COP 26 pour des systèmes agricoles réellement durables et pour une transition urgente vers l'agroécologie en opposition au modèle agricole industriel promu par les grandes entreprises et soutenu par de nombreux gouvernements dans le monde. L'événement de Glasgow a donné lieu à des promesses de réduction des émissions de méthane et de réduction de la déforestation. Cependant, nous devons lire entre les lignes des accords en raison du manque d'engagements fermes de la part des gouvernements pour résoudre le problème.

En tant qu'organisation de petit.e.s paysan.ne.s représentant 31 organisations provenant de toute l'Europe, ECVC souligne le rôle que l'agriculture doit jouer en tant que première ligne de défense pour l'atténuation du changement climatique. Cependant, avec de nombreux autres mouvements sociaux et organisations de la société civile, nous rejetons les fausses solutions telles que les propositions de "net zéro" et de "mécanismes de compensation".

En Europe, un énorme risque se profile de vouer de grandes surfaces de terres agricoles à des mécanismes de compensation plutôt qu’à la production alimentaire, notamment via l’initiative à venir "Rétablir des cycles de carbone durables" annoncée pour la fin 2021 (anciennement appelée "Initiative pour l'agriculture carbone"). S'il est positif de soutenir une transition vers une agriculture plus durable, les crédits carbones et le marché du carbone conduiront à la financiarisation et à une concentration encore plus grande des terres, ce qui portera préjudice à la planète, aux citoyen.ne.s et aux agriculteurs et agricultrices.

Le système alimentaire global est responsable de 44 à 57 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)[1]. L'agriculture est donc un facteur essentiel à prendre en compte dans la lutte contre les changements climatiques. Face à ce constat, les solutions sont déjà sur la table : les systèmes agroécologiques paysans ont un énorme potentiel d'absorption du carbone. En effet, ces systèmes travaillent avec la nature et permettent ainsi de protéger la biodiversité et l'environnement. Au lieu de compenser le carbone produit par un système globalement non durable, les dirigeants mondiaux doivent s'attacher à apporter un réel soutien à l'agroécologie et à l'agroforesterie afin de les développer et de rendre le système alimentaire et agricole réellement durable d'un point de vue social, économique et environnemental.

Pour parvenir à de véritables changements, les agriculteurs doivent être rémunérés équitablement pour leur travail et les citoyens doivent avoir les moyens d'accéder à une alimentation saine, socialement juste et produite de manière durable. Le seul moyen d'y parvenir est de mettre en œuvre une régulation du marché qui permette réellement une transition agroécologique et de mettre également un terme à l'agriculture intensive industrielle. Autrement, les petites exploitations durables qui existent encore continueront à disparaître, les citoyens et citoyennes continueront à payer de leur santé, la planète continuera à se réchauffer et les grandes entreprises continueront à s'enrichir et à devenir plus puissantes.

Beaucoup ont critiqué les fausses solutions colportées lors de la COP26. Comme l'a déclaré Paula Gioia, agricultrice et membre du comité de coordination de l'ECVC, dans un discours prononcé lors du rassemblement de la coalition COP 26, qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes samedi dernier à Glasgow, les négociations ont été dominées par « les solutions basées sur le marché, les nouvelles technologies et les propositions "net zéro" des gouvernements et promues par les transnationales, les organisations philanthropes, les médias grand public et la plupart des ONG. Tous alimentent leur inaction climatique. » Dee Woods de la Landworkers' Alliance, l'organisation membre d'ECVC basée au Royaume-Uni, a ajouté lors d'une action organisée par les délégués de LVC au sein de la Zone Bleue le lundi 8 novembre :« Plusieurs des acteurs orientés vers le profit, qui ont mis en place l'UNFSS plus tôt cette année, font maintenant pression pour des initiatives comme l'Agriculture Innovation Mission for Climate (AIM4C) à Glasgow, qui excluent les personnes les plus touchées par la crise climatique, poussent à de fausses solutions, y compris au détriment des droits humains. »

Pour ECVC, si les mesures compensatoires qui vont à l'encontre de la nature avaient vraiment le potentiel d'arrêter le changement climatique, nous aurions déjà observé des progrès grâce aux mesures prises dans le passé. De plus, la recherche de solutions dans la digitalisation et les nouvelles technologies est un écran de fumée pour l'agriculture industrielle et les grandes entreprises afin de pouvoir continuer à profiter des ressources de la planète et d’avancer dans leur recherche de profit, tout en minant les petits et moyens agriculteurs.trices. Ceux-là même sont celles et ceux qui mettent déjà 70% de la nourriture dans nos assiettes, tout en utilisant seulement 30% des terres arables mondiales. Ils disposent du savoir-faire nécessaire pour œuvrer en faveur de la durabilité, mais pas des ressources nécessaires pour surmonter les difficultés mises en place par ceux qui souhaitent maintenir le statu quo pour leur propre bénéfice.

Pour plus d'informations et les positions des membres de l'ECVC et de la LVC sur le terrain à Glasgow, ainsi que des revendications politiques plus détaillées, vous pouvez consulter :

ECVC sur Twitter, Landworkers' Alliance sur Twitter, La Via Campesina sur Twitter

Réponse d'ECVC à l'évaluation de l'initiative "Restaurer les cycles durables du carbone".

Infographie ECVC sur le climat

Communiqué de presse ECVC sur le paquet Fit for 55

Contacts

Andoni Garcia Arriola - Comité de coordination du CEVC :+34 636 45 15 69 - ES, EUS

Paula Gioia - Comité de coordination ECVC : +49 152 05 76 45 91- DE, ES, PT, EN

Dee Woods - Membre de Landworkers’ Alliance et de l'ECVC - +44 7703 3574 43


[1] https://grain.org/article/entries/5102-food-sovereignty-five-steps-to-cool-the-planet-and-feed-its-people

mardi, 09 novembre 2021
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En Suisse, 94% des exploitations ont un homme à leur tête. Aline Chollet veut briser l’omerta sur cette mise à l’écart des femmes.

Retrouvez son témoignage paru dans 24 heures et la Tribune de Genève.

Voici quelques extraits :

"Cette Genevoise de 40 ans sait de quoi elle parle: fille d’agriculteur,elle a tenté de reprendre une partie des activités du domaine. En vain."

"À un moment donné, j’ai voulu m’engager plus concrètement,avoir mon mot à dire, et j’ai revendiqué un statut de coexploitante avec mon frère qui dirigeait déjà la ferme.» Mais sa famille n’accepte pas, craignant les difficultés d’une collaboration à plusieurs et le risque d’un démantèlement du domaine. Pour elle, pas de doute, la machine était en route et elle a été «sacrifiée»."

Vous trouverez également au lien ici une étude faite par agroscope en 2015 sur les cheffes d'exploitation agricole en Suisse.

mercredi, 03 novembre 2021
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Déclaration de La Via Campesina concernant la COP 26 de l’onu sur le climat (Glasgow)

(Harare : 25 octobre 2021) Cette année est l’année la plus chaotique au plan climatique jamais enregistrée, depuis l’année dernière. Mais les gouvernements contrôlés par les transnationales, les philanthropes, les médias grand public et la plupart des organisations non gouvernementales (ONG) proposent encore la même chose : des solutions basées sur le marché et des techno-réparers risquées. Deux ans après le début d’une pandémie mondiale qui a coûté la vie à des millions de personnes, l’humanité se réveille chaque jour avec des inondations, des incendies et des sécheresses sans précédent qui causent des famines, ainsi qu’un temps totalement imprévisible qui rend la vie de plus en plus difficile. Les dirigeants allèguent que « l’activité humaine générale » est à l’origine du chaos climatique, en passant sous silence les liens étroits entre l’extraction des combustibles fossiles, l’agro-industrie et le complexe militaro-industriel, sans parler des déséquilibres de pouvoir à l’échelle mondiale et des responsabilités historiques des pays qui se sont enrichis grâce au pillage colonial. Au lieu de nous proposer une voie véritable et transformatrice, on nous vend de fausses solutions qui ne manquent jamais de donner la priorité aux élites des entreprises — « net zéro », « solutions basées sur la nature », « géo-ingénierie » et «numérisation de l’agriculture » pour n’en citer que quelques-unes. Il faut que cela cesse, immédiatement !

Pour mettre un terme à la crise climatique, il faut un changement de système ancré dans les droits de l’humanité et de la Terre Mère. Pendant plus de 500 ans, le système alimentaire patriarcal, à l’origine colonial et aujourd’hui corporatif, a tenté de dominer toutes les formes de vie pour l’enrichissement d’une petite minorité. Ceux qui contrôlent les richesses accumulées — produites par les gens et la planète au fil des siècles — ont jusqu’à présent échappé aux foudres des inondations, des sécheresses, des sols dégradés, de la guerre et de la faim. Ils font fi des nombreux signes de l’effondrement des systèmes naturels qui entretiennent la vie et ils proposent plutôt que ce soit nous, les victimes les plus vulnérables, qui portions le plus lourd fardeau. Pour la Via Campesina (LVC) et notre diversité organisée de femmes et d’hommes paysans, migrants, travailleurs de la terre, pêcheurs, habitants des forêts, du monde rural, jeunes et autres, notre solution à la crise climatique est une transition juste ancrée dans la lutte et la solidarité — une solidarité internationaliste avec tous ceux et celles qui luttent pour la souveraineté alimentaire, la justice climatique et les droits de la Terre Mère ! C’est une lutte pour la pleine réalisation de tous les droits et responsabilités détaillés dans la Déclaration des Nations unies sur les Droits des paysannes et Autres Personnes Travaillant dans les Zones Rurales (UNDROP), en particulier le droit à un environnement propre, sûr et sain (article 18) récemment ratifié par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour l’ensemble de l’humanité. Il s’agit également d’une lutte contre la mainmise des entreprises sur les espaces de l’ONU par le biais du modèle “multiples parties prenantes”, mieux connu sous le nom de “capitalisme des parties prenantes”, dont tout le monde a été témoin lors du Sommet des Nations unies sur le système alimentaire de 2021 et, de plus en plus, lors des COP des Nations unies sur le climat.

Alors que nous nous préparons à une autre conférence douloureuse de l’ONU sur le climat — la COP26 de Glasgow — les 200 millions de défenseurs de la terre, de l’eau et du territoire de LVC se lèvent à nouveau pour exiger la souveraineté alimentaire pour la justice climatique. Nous rejoignons une large convergence de luttes contre le capitalisme des combustibles fossiles, le racisme, le colonialisme, et le patriarcat qui les lie. Alors que nous luttons pour rendre les entreprises responsables de cette destruction inutile, nous sommes fiers de la LWA (Alliance des travailleurs de la terre) — notre organisation membre de LVC basée en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles. La LWA travaille sans relâche pour faire entendre la voix des travailleurs de la terre agroécologiques à la COP26 en demandant « la reconnaissance de la contribution que l’agriculture agroécologique, la foresterie durable et une meilleure utilisation des terres peuvent apporter à nos engagements de réduction des émissions, de séquestration du carbone et de renforcement de la résilience. »

Que les entreprises se méfient, les travailleurs de la terre du monde entier ont de vraies solutions : des systèmes alimentaires, agricoles et forestiers au service des populations, du climat et de la nature ! Aux côtés de notre LWA et de tous ceux qui luttent pour une transition juste, nous créerons à nouveau un front commun pour contrer toute tentative de convertir la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en un gigantesque « mécanisme de marché. » Le capitalisme climatique est un crime, pas la solution !

COP26 : PLUS DE MÉCANISMES DE MARCHÉ NE RÉSOUDRONT PAS LES PROBLÈMES DES GENS

Un prolongement de l’industrie des combustibles fossiles, le système alimentaire transnational est l’un des principaux responsables de la crise climatique, puisqu’il est à l’origine de 44 à 57 % des émissions mondiales de GES. Ce système éloigne les gens de la terre, dégrade les communautés et alimente la violence et les inégalités dans tous les territoires du monde. Il est particulièrement néfaste pour les femmes et les jeunes dont la vie et le travail sont minés par un système qui ne valorise pas la vie.

Bien avant la COP21 à Paris, les multinationales de l’agroalimentaire et des énergies fossiles utilisaient déjà leur pouvoir et leur influence pour promouvoir des politiques aux plans national, infranational et mondial. L’Accord de Paris de 2015 a créé une sorte de « consensus » autour de plusieurs fausses solutions très problématiques. Les mécanismes d’échange et de compensation des émissions de carbone contenus dans l’article 6, par exemple, accorderont un pouvoir important aux gouvernements, aux sociétés, aux banquiers et aux négociants riches dont l’objectif premier est de maximiser les profits et non de prendre soin de la Terre Mère. Au lieu de prendre des mesures décisives pour s’adapter aux changements climatiques et s’engager dans une transition honnête vers des systèmes alimentaires démocratiques et fondés sur les droits de l’homme, ces puissants acteurs utilisent les engagements « net zéro » pour cacher leur inaction climatique.

Le « net zéro » permet aux entreprises de se soustraire à leurs responsabilités en matière d’émissions historiques et continues, en donnant la priorité aux initiatives qui favorisent les résultats de l’entreprise. Partout où les entreprises font la promotion de “solutions basées sur la nature” (NBS en anglais), nous mettons en garde contre la dépossession de la nature par le biais de systèmes de compensation des émissions de carbone des forêts et des sols, fondés sur l’idée fausse que payer quelqu’un d’autre pour s’occuper des émissions de carbone au lieu d’agir directement pour réduire la pollution ralentira en quelque sorte la crise. Pour combattre la crise climatique, il faut une transition juste vers l’abandon des combustibles fossiles, la fin de l’exploitation minière et de l’agriculture extractive destructrices, et la récupération des territoires et des écosystèmes endommagés. Nos solutions – qui sont véritablement fondées sur la nature, agroécologiques et contrôlées par les paysans – sont des solutions justes. Aucune « licorne du carbone » ni aucune pensée magique ne résoudra ce problème, il suffit d’agir immédiatement pour changer le système.

De plus, nous pensons que « l’agriculture intelligente pour le climat, » devrait plutôt s’appeler « l’agriculture intelligente des entreprises », car elle fournit un cadre pour l’intégration des OGM et des produits agrochimiques dans l’agriculture à petite échelle, en s’appuyant sur le même paradigme raciste et sexiste que la révolution verte. Elle positionne la science et la technologie capitalistes comme des solutions aux problèmes rencontrés par le « sous-développement » et les paysans supposés « non éduqués » du monde. Ces problèmes originaux ont été créés par le capitalisme mondial, le vol, le pillage colonial, les guerres et la violence généralisée.

Alors que de nombreuses fausses solutions corporatives adoptent le langage de l’agroécologie paysanne, nulle part ne sont affirmés ou garantis les droits fondamentaux à une alimentation locale et nutritive, à des moyens de subsistance dignes, à la terre et à l’autodétermination. Ce qui est garanti, ce sont des cycles d’accumulation sans fin qui profitent à ceux qui sont à l’origine de la crise climatique, notamment les grandes entreprises agroalimentaires comme John Deere, Bayer-Monsanto, Syngenta, Cargill, Nestlé, Wal-Mart et d’autres.

LA TRANSITION EST MAINTENANT ! LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA JUSTICE CLIMATIQUE !

Les travailleurs de la terre et autres producteurs alimentaires du monde entier exigent – et sont prêts à réaliser – une transition climatiquement juste dans l’agriculture ! Pendant des décennies, les producteurs alimentaires locaux ont été poussés sur la voie de l’intensification et de la monoculture par les entreprises agroalimentaires et leurs alliés. Le Sommet des Nations Unies sur le système alimentaire de 2021, qui a été coopté, n’en est qu’un exemple de plus. Ce dont les gens et la planète ont besoin de toute urgence, c’est de gouvernements et d’institutions offrant des possibilités financées par des fonds publics pour assurer la transition vers des systèmes agricoles plus écologiques et socialement sains. Pendant trop longtemps, les agriculteurs ont été tenus responsables d’un modèle imposé par le capital. Cela doit cesser maintenant ! La société doit reconnaître que nos systèmes d’agriculture, d’eau et d’utilisation des terres sont ce qu’ils sont aujourd’hui en raison de pressions systémiques. Alors que nous nous éloignons du capitalisme fondé sur les combustibles fossiles, nous ne devons pas perdre d’agriculteurs, détruire les moyens de subsistance ou la capacité de production alimentaire saine. Le soutien des gouvernements en matière de subventions et de programmes de formation pour soutenir la transition est essentiel, et cette transition juste en agriculture doit être centrée sur les principes de la justice climatique. Cela signifie que tous ceux qui sont impliqués dans la chaîne alimentaire – y compris les paysans, les éleveurs, les travailleurs migrants, les travailleurs contractuels, les sans-terre et les peuples autochtones – doivent être au premier plan pour définir et mettre en œuvre les politiques publiques nécessaires à cette transition.

En tant que La Via Campesina, nous appelons à la fin de toutes les fausses solutions et des mécanismes de marché de l’article 6. Nous appelons à une transition juste vers le vrai zéro, et non vers les plans de marketing des entreprises qui se cachent derrière le « net zéro. » En même temps, et c’est de la plus haute importance, nous appelons toutes les anciennes puissances coloniales à assumer leurs responsabilités historiques et à réduire drastiquement les émissions à la source, maintenant, y compris par un retrait immédiat de leur présence militaire dans le monde ! La Via Campesina est solidaire des victimes de toutes les guerres, sanctions et occupations – qu’il s’agisse des mutilés et des assassinés de Palestine, d’Irak et d’Afghanistan ou des pauvres, des travailleurs et des indigènes des Etats-Unis qui manquent d’hôpitaux, d’écoles et de pain quotidien. Pour la souveraineté alimentaire, les droits de l’homme et la Terre Mère – Désinvestir de la Machine de Guerre !

Les voies pour atteindre la justice climatique doivent être radicalement différentes de celles qui ont produit la crise. L’agroécologie paysanne et la souveraineté alimentaire peuvent « nourrir le monde et refroidir la planète ! » Elles offrent la possibilité très réelle de réduire les émissions et de réaliser la justice sociale, les droits des personnes et de la planète. Un système alimentaire basé sur la souveraineté alimentaire et des systèmes alimentaires locaux, alimentés par des agriculteurs familiaux pratiquant l’agroécologie paysanne, peut véritablement transformer la société tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de manière spectaculaire et beaucoup plus rapidement que toutes les fausses solutions vendues par les entreprises. Tout cela peut se faire sans marchandiser le carbone tout en contribuant à renforcer les solutions démocratiques de base à la pauvreté, à la faim et à la violence.

Les défenseurs de la terre, de l’eau et des territoires agroécologiques du monde entier s’unissent ! Avec les producteurs de denrées alimentaires au premier plan de notre convergence mondiale pour une souveraineté alimentaire qui nourrit la justice climatique, la vie l’emportera sur la mort !

LA TRANSITION EST MAINTENANT !

LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA JUSTICE CLIMATIQUE !

MONDIALISONS LA LUTTE ! MONDIALISONS L’ESPOIR !


https://viacampesina.org/fr/travailleuses-et-trava...


mardi, 02 novembre 2021
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L’Interprofession du Gruyère a fêté le 6 juillet 2021 ses 20 ans en grande pompe. L’occasion pour Uniterre de revenir sur les débuts de cette Interprofession et de rétablir quelques vérités.

Interview croisée de Max Fragnière – ancien président de la section Fribourg d’Uniterre, ancien membre de l’IPG et Gaston Nicolier – président d’Uniterre à l’époque de la création de l’IPG.

Nous avons trouvé dans les archives du journal d’Uniterre, anciennement appelé l’Union des Producteurs Suisses (UPS) les PV des 1ères discussions sur le Gruyère en 1992. Pouvez-vous nous en dire plus. Pourquoi ces discussions ?

MF&GN : Cremo a annoncé vouloir industrialiser la production de Gruyère et construire une première centrale dans le canton de Fribourg, qui puisse transformer 15 millions de kg de lait en Gruyère sur une année. Pour nous, c’était une grosse erreur : la fabrication du fromage tel que le Gruyère devait rester artisanale, autant pour garantir une qualité gustative et éviter une « standardisation du goût », que pour garder la main sur la gestion des quantités et donc sur un prix rémunérateur aux producteurs.

L’Union (pour désigner l’UPS tout au long de l’article) s’y oppose fermement et lance une pétition qui récoltera 10 000 signatures en 20 jours.

Et pendant ce temps, l’Union Centrale des Producteurs de Lait (UCPL) qui est l’ancienne Fédération des Producteurs Suisses de Lait (FPSL) donnait son accord (mais pour 5 millions de kg) et allait ainsi à l’encontre des nombreuses personnes et institutions qui s’y opposaient. Au sein de la Fédération des Sociétés Laitières Fribourgeoises (FSLF), ancêtre de la Fédération des Sociétés Fribourgeoises de Laiterie (FSFL), les avis étaient partagés mais le soutien l’a finalement emporté.

Que s’est-il passé ensuite ?

MF: 2 choses : la 1ère, pour contrer cela, il nous a fallu rapidement mettre en place une charte du Gruyère afin de limiter la production du Gruyère aux fromageries artisanales. Nous avons pour cela rencontré Philippe Bardet un 8 décembre, je n’ai plus l’année exacte en tête, autour de 1990. Philippe Bardet était alors membre de la Fédération des Sociétés d’Agriculture de la Suisse Romande (FSASR), qui est l’équivalent aujourd’hui de la Fenaco suisse romande. La charte sera créée et signée le 2 juillet 1992 et Philippe Bardet deviendra le secrétaire de la Commission de cette charte.

La 2ème chose : nous avons fait recours à l’OFAG contre la décision de l’UCPL d’approuver la fabrication des ateliers de production du Gruyère de Cremo. L’OFAG nous a répondu que ce recours n’était pas recevable. Nous avons alors fait recours auprès du Tribunal Fédéral - même réponse : demande irrecevable. Résultat : Cremo a pu mettre en place une structure pour la production du Gruyère.

GN: j’ai du coup proposé d’aller occuper les ateliers du Gruyère de la Cremo. Je déplorais le manque de pouvoir des paysans au sein de l’UCPL. Il y avait déjà une surproduction et on craignait que celle-ci ne se détériore encore. Alors que la condition sine qua none pour maîtriser les prix, c’était la gestion des quantités de production.

Il y avait alors une charte du Gruyère. Quelle a été l’étape suivante ?

GN: Suite à des échanges avec des fromagers français qui avaient développé des fromages avec Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), l’idée est venue de développer aussi une AOC pour le Gruyère. La Charte du Gruyère a eu comme tâche principale d’élaborer ce dossier pour l’AOC, et pour cela, définir quelles étaient les étapes de production d’un Gruyère AOC.

MF&GN: La coordination nécessaire pour respecter les méthodes de production propre au Gruyère nécessitait une organisation particulière et en 1995, l’Union a fait les démarches pour la création d’une interprofession. Sa structure idéale : 4 producteurs, 4 fromagers, 4 affineurs et 1 président indépendant ainsi que l’assurance que chaque groupe ait ses propres délégués. Son travail : que les trois groupes s’entendent sur les prix, les marges et les quantités de chacun.

D’ailleurs, l’équipe de l’époque avait proposé que ce soit Fernand Cuche qui soit directeur mais Fernand Cuche n’a pas accepté.

Et Cremo dans tout ça ?

GN: Cremo a malgré tout démarré sa production de Gruyère. Du coup, notre priorité était que Cremo ne puisse pas avoir l’AOC, celle-ci devait être réservée aux fromageries artisanales villageoises.

Suite des événements

L’assemblée constitutive de l’IPG a eu lieu le 2 juin 1997 à Gruyères. Son 1er directeur fut Philippe Bardet, toujours en fonction aujourd’hui. Et Le 1er président, Pierre Dubois, ancien conseiller d’état neuchâtelois. Le président actuel de l’IPG est Oswald Kessler.

Le 22 janvier 1998, la demande d’AOC pour le Gruyère a été remise à l’OFAG. L’AOC Gruyère sera instaurée le 6 juillet 2001 puis remplacée par l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) en 2011.

Aujourd’hui, Cremo continue de fabriquer du Gruyère AOP.

Comment vous avez pris le fait que l’IPG fête ses 20 ans sans citer Uniterre, alors à la base de la création de cette Interprofession ?

MF: l’interprofession existe, c’est le plus important. Qu’elle donne satisfaction aux producteurs, qu’elle puisse leur apporter un bon prix du lait, ma foi, c’est l’essentiel. Que l’on n’ait pas participé à la fête des 20 ans, personnellement, je ne suis pas surpris.

GN: pour moi, l’important, c’est qu’on ait pu aboutir à la création de cette Interprofession et qu’on ait pu protéger la fabrication du Gruyère.

NB : certaines informations proviennent également des archives des journaux de l’UPS, Max Fragnière et Gaston Nicolier ne se souvenant pas de tout dans le détail.

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mercredi, 27 octobre 2021
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Actuellement, les impacts des changements climatiques se ressentent sur la production céréalière au niveau mondial, provoquant notamment une hausse des prix au niveau international. Tout porte à croire que c’est une évolution qui durera.

Dans le même temps, en Suisse, tant la Confédération que les acheteurs mettent la pression sur les prix tout en augmentant les exigences écologiques. Ainsi Migros a déclaré ne vouloir vendre, à partir de 2023, plus que des denrées issues de blé produit sans herbicide. Cette déclaration reflète certainement une tendance de fond du marché.

Du coté des acheteurs, notamment de la grande distribution et des transformateurs affiliés, nous avons déjà assisté à une baisse de 7.- frs/dt du prix du blé Bio depuis 2019, pour atteindre aujourd’hui un prix de 100.- frs/dt alors que le prix rémunérateur se situe à au moins 125.- frs/dt.

Quant au blé conventionnel, la situation des prix est déjà préoccupante depuis une dizaine d’années avec des prix indicatifs de 52.- frs/dt et un prix effectif au producteur de 49.- frs/dt. Ceci alors que le prix rémunérateur se situe à 100.- frs/dt.

Cette attitude de la part des acheteurs, ainsi que les importations massives de 120'000 tonnes de pâtons de pain, hors des quotas d’importation de blé, engendrent une pression inacceptable sur le revenu agricole.

Aujourd’hui, déjà près de 50% du blé panifiable suisse est cultivé sans insecticides, fongicides ou régulateurs de croissance (selon les directives du programme extenso) ; il est notamment commercialisé par IP-Suisse (environ 30% du volume), en partenariat avec la Migros. Pour cette production, les producteurs touchent une prime de 6.- frs/dt, ce qui ramène le prix indicatif à 58.- frs/dt. Pour la campagne 2022, IP-Suisse souhaite doubler les surfaces de production de blé sans utilisation d’herbicide, qui devraient ainsi passer de 5’000 à 10’000 hectares, avec une prime supplémentaire de 10.- frs/dt.Nous nous en réjouissons, mais nous estimons qu’un prix indicatif de 68.- frs/dt est largement insuffisant pour compenser les coûts supplémentaires et les baisses de rendement ! Par ailleurs, une véritable production sans herbicides doit se faire sur un cycle d’au moins deux ans pour être crédible. Il s’agit de clarifier ce point au niveau de la communication, sous peine de mettre sous pression la production biologique.

Pour Uniterre il est impératif de faire admettre à la grande distribution qu’une répartition plus juste des marges (la farine comme matière première ne représente que 13% du prix d’un pain) doit rémunérer les coûts d’une production plus écologique, coûts qui sont aujourd’hui exclusivement assumés par les paysan.ne.s.IP-Suisse doit faire comprendre à ses acheteurs qu’une agriculture durable a un prix et qu’elle ne pourra pas se maintenir et se développer sans garantir des revenus équitables. Nous attendons également qu’IP-Suisse, membre de l’Alliance agraire, revendique enfin une stratégie de qualité qui prenne en compte les coûts de production, ainsi que la durabilité sociale et économique.

Du côté de la Confédération, le 28 septembre dernier, l’OFAG a publié les droits de douane pour les céréales panifiables en vigueur dès le 1er octobre: la charge douanière (droits de douane et contributions au fonds de garantie) pour les céréales panifiables sera réduite de 4.40 frs/dt, passant de 23.- frs/dt à 18.60 frs/dt. C’est une nouvelle pression politique exercée pour faire baisser le prix d’importation du blé, qui se situe aujourd’hui à 53.- frs/dt. C’est la première baisse depuis 2013 et cela constitue un signal désastreux. Nous exigeons une correction immédiate pour éviter des importations à bon marché qui feront encore plus concurrence aux céréales suisses.

Afin de pouvoir garantir un approvisionnement sûr et durable, Uniterre exige de disposer de conditions-cadre, tant au niveau des négociations avec les acheteurs qu’au niveau de la protection douanière, qui permettent de couvrir les coûts de production. Les prix indicatifs négociés au sein de l’interprofession swiss granum pour la récolte 2021 doivent être appliqués départ ferme. Il n’y aura aucune transition écologique du système alimentaire sans justice au niveau des prix payés aux producteur.trice.s.

Contact presse : Rudi Berli - 078 70 77 883 – r.berli@uniterre.ch

CP

lundi, 25 octobre 2021
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Les organisations paysannes avaient jusqu’au 18 octobre pour prendre position notamment sur la requête de l’IP Lait, à savoir que la déclaration de force obligatoire de son règlement du contrat-type et de la segmentation soit prolongée de quatre ans.

Uniterre a fait savoir sa position que voici :

En principe, Uniterre soutient la force obligatoire pour le contrat d'achat de lait type et de la segmentation. Cependant, nous ne pouvons pas accepter le refus de mettre en œuvre la motion Noser, que nous voyons comme un irrespect totale de la démocratie. En effet, cette motion demandait notamment que la livraison du lait segment B deviennent volontaire. L’IP Lait n’a pas voulu mettre en place cette mesure, « craignant » une baisse du prix du lait segment A.

Le problème vient en grande partie de la composition de l’IP-Lait, où les producteurs ne sont pas réellement et impartialement représentés.

Rappelons que l’objectif de l’IP Lait est de « renforcer l’économie laitière suisse et particulièrement de ses membres, notamment par le maintien et la promotion de la valeur ajoutée […]. » Depuis sa création, l’IP Lait ne s’est occupée que de la viabilité économique des acheteurs et des transformateurs, tout en négligeant le maillon le plus important que sont les producteurs. En voici le triste constat : depuis 2009, le prix du lait à la production pour le lait de vache est passé de 73,17 centimes à 60,19 centimes en 2020. Résultat : sur cette même période, le nombre de producteurs de lait (y compris les exploitations d'estivage) est passé de 27 151 exploitations à 18 296 à fin 2020, soit une baisse d'environ 32%.

Comme l’IP Lait ne s'est pas montré disposée à mettre en œuvre la résolution parlementaire ; et comme l’IP Lait n’a pas su faire de propositions alternatives pour améliorer la valeur ajoutée et la viabilité économique de la production laitière, nous demandons au Conseil fédéral de ne pas étendre l'applicabilité générale de l’IP Lait tant que l’IP Lait ne fera pas d'efforts pour mettre en œuvre une amélioration de la sécurité de la planification et de la valeur ajoutée pour les producteurs au sens de la résolution parlementaire.

De plus nous demandons également une refonte en profondeur de la structure de l’IP Lait à l’instar par ex. de l’Interprofession du Gruyère, où les groupes producteurs-affineurs-fromagers sont représentés équitablement.

Il est grand temps de se réveiller avant qu’il ne soit trop tard et que le lait vienne tellement à manquer qu’il faudra ouvrir la ligne blanche.

Uniterre a d’ailleurs travaillé en parallèle avec la parlementaire Meret Schneider sur une motion qui découle de notre prise de position : motion 21.4296* « Wertschöpfung und Planungssicherheit für Milchbauern », motion déposée le 1 octobre 2021 au Conseil national.

*https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curi...

Contact presse : Rudi Berli, r.berli@uniterre.ch - 078 707 78 83

CP et Argumentaire d'Uniterre sur la consultation pour la demande de force obligatoire de l'IP Lait