Le 8 novembre 2011, la justice fribourgeoise a condamné injustement quatre producteurs. La liberté syndicales paysanne est remise en question.
Suite à l'action de Pringy de 2009, quatre des deux-cents producteurs présents sur place ce soir-là ont été condamnés par le Tribunal de Police du district de la Gruyère à 80 heures de travaux d'intérêt général avec sursis de 2 ans, une amende de 300 Frs en plus les frais de justice qui devraient se monter à plusieurs milliers de francs. Uniterre va sans doute faire appel afin de prendre connaissance des motifs précis qui ont motivés ce jugement.
Pourtant, lors de son plaidoyer, l’avocate, Maître Cereghetti a plaidé, avec logique et raison l’acquittement ou une condamnation sans peine, étant donné l’importance de la cause et les torts finalement très faibles engendrés. Elle a rappelé que la pression fait partie de toute négociation de cette importance. De plus, le plaignant a retiré sa plainte, il n y a pas eu atteinte à l’intégrité morale ou physique des personnes et l’action n’a pas provoqué de déprédations. Le rapport des policiers présents sur place le confirme. Mme Cereghetti a rappelé que les producteurs n’étaient présents que pour faire appliquer un article du règlement de la Fédération des Sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL). Sur ce dernier point, les décisions prises par la FSFL ce soir-là, à savoir la réduction de 40% des quantités supplémentaires et la tenue d’une assemblée générale extraordinaire n’ont, à ce jour, jamais été appliquées.
Avant de prononcer la sentence, la juge Frédérique Bütikofer-Repond, a fait patienter les prévenus plus de 2 heures alors qu’elle promettait 45 minutes. Jamais nous ne saurons ce qui s’est passé pendant ce laps de temps, mais visiblement la décision ne fût pas si simple à prendre.
Uniterre constate qu’il est extrêmement difficile de se faire entendre sur Fribourg, pays d’ELSA et de Crémo. Même la juge n’est pas intervenue lorsque des menaces de mort sont proférées par Monsieur Stirnimann, en plein procès, à l’encontre de Pierre-André Tombez.
Avec ces condamnations, la liberté syndicale d’Uniterre est remise en cause. Jamais de telles sentences ont été proférées contre des paysans qui se battent bénévolement pour leur profession et pour une agriculture paysanne proche de la population.
Dorénavant, il sera plus difficile de gérer des paysans en crise. Uniterre ne pourra plus aussi facilement exprimer et accompagner le désespoir de certains. Des actions ou des actes de dépit pourraient partir de producteurs individuels. Uniterre ne prendra plus le risque de les retenir ni de gérer d’éventuels débordements sur Fribourg, mais le lait noir et blanc voyage loin au-delà des frontières cantonales...
Familles paysannes, sympathisants d’Uniterre, venez nombreux pour participer à l’action spectaculaire à Berne le 4 avril 2011 : dès 14h
Nouvelle politique agricole en consultation...
Marché laitier catastrophique...
Grandes cultures bientôt sur la liste rouge...
ASSEZ !!!!
=> Réagissons, amenons nos propositions sur la place publique
=> Rendez vous le 4 avril à 14h à la Munsterplatz à Berne!!!!
En raison des prix très bas payés aux paysan-ne-s, la situation dans les exploitations est de plus en plus précaire. Beaucoup licencient leurs employés (ouvriers, conjoint-e-s obligé-e-s de travailler ailleurs), stoppent une production, s’endettent, etc. On ne compte plus le nombre de divorces ou de séparations. Pour les producteurs qui s’exposent médiatiquement et ouvertement, les pressions et les contrôles divers s’intensifient.
Or, jamais autant, les consommateurs comme les politiques se sont préoccupés de la question alimentaire et du visage de l’agriculture de demain.
Au Parlement, les discussions sont animées et l’on ne compte plus les motions déposées touchant l’agriculture. La nouvelle politique agricole 2014-2017 est en consultation, la problématique laitière montre les limites de vos représentants politiques, du lobbyisme et de vos organisations professionnelles. Les problématiques des importations (cassis de Dijon, hors saison, socialement non durables, etc.), les agrocarburants, la privatisation des ressources génétiques (semences) et des mélanges phytosanitaires naturels (purin d’ortie par exemple) ainsi que les OGM sont des thématiques qui se trouvent actuellement sur le devant de la scène politique et médiatique.
Parallèlement, des alliances consommateurs-producteurs se renforcent. La majeure partie de nos concitoyens ne souhaite pas votre disparition et demande que vous soyez encore là à l’avenir, bien répartis sur le territoire pour subvenir à leurs besoins alimentaires variés, et que vous préserviez la qualité des ressources naturelles et paysagères. De plus en plus de consommateurs sont également conscients que passablement d’acteurs ne jouent pas le jeu des prix équitables dans les filières alimentaires.
Les familles paysannes et les sympathisants d’Uniterre estiment qu’il est temps de dire merci aux consommateurs et aux citoyens pour leur soutien et leur confiance. Ils estiment aussi important d’apporter et de faire entendre leurs solutions pour résoudre les défis agricoles de demain. Cette solution s’appelle Souveraineté alimentaire. Cette revendication n’est pas seulement celle d’Uniterre, mais celle de millions de familles paysannes dans le monde, rassemblées au sein de la Via Campesina et supportées par de nombreuses organisations internationales, ONG et mouvements citoyens. Elle n’a pas été développée ni « inventée » par l’Union Suisse des Paysans ou par quelques partis politiques qui ont simplement suivi le mouvement.
Cette revendication implique notamment des prix équitables, donc en lien avec les coûts de production, pour l’ensemble des produits achetés aux familles paysannes. Afin d’obtenir ce prix et une stabilité de la production pour le lait et les céréales, Uniterre a fait des propositions concrètes, chiffrées et revendique leur mise en application, car le temps presse. Cette mise en application ne coûtera rien à la Confédération, mais nécessite des appuis politiques. Ces derniers doivent fournir des outils nécessaires afin que les familles paysannes puissent s’organiser, gérer et maîtriser leur production. Beaucoup de familles acceptent d’être dans le marché, pour autant qu’un cadre légal le leur permette. Jusqu’à aujourd’hui, Uniterre estime qu’il est totalement absent et que le libre marché (avec ses forces financières et politiques totalement inégales) règne en maître.
De plus, pour faire vivre, dans les campagnes et dans les villes, les différents points qui définissent la souveraineté alimentaire, Uniterre estime qu’il faudra être plus de paysans et de travailleurs agricoles correctement formés et rémunérés sur les exploitations. A l’avenir, nous devrons être plus pour travailler la terre, récolter, transformer, vendre ou négocier nos produits et nous préoccuper des ressources naturelles et paysagères. Nous devrons être plus pour assurer les volontés et les attentes de nos concitoyens...
Venez faire connaître et défendre ces revendications ! Rendez-vous à Berne!