mardi, 30 octobre 2012

Rencontre européenne sur l'Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) et les autres systèmes de distribution pour la Souveraineté Alimentaire

CSAMilan027 Sergiu-FloreanUne année après le forum européen pour la Souveraineté alimentaire qui avait eu lieu à Krems en Autriche, c'est Milan en Italie qui a accueilli du 10-12 octobre 2012 la 1ère réunion européenne de suivi thématique. La rencontre était dédiée à l'axe 2 de la déclaration finale de Nyeleni-Europe 2011: changer la manière dont la nourriture est distribuée[1].

  

 

 

Cette rencontre était co-organisée par le réseau international URGENCI (Urbain-Rural: Générer de Echanges Nouveaux entre Citoyens), l’ONG italienne ACRA et une dizaine d’autres organisations et réseaux[2]. Jocelyn Parot, secrétaire général d’URGENCI et clé de voûte du projet témoigne: «La rencontre a été un grand succès, même si on en mesurera les impacts concrets seulement dans les mois à venir. . La rencontre en elle-même est un moment fort du mouvement européen pour la souveraineté alimentaire. Réunir plus de 100 acteurs venus de plus de 20 pays différents, de l’Irlande à la Turquie et du Portugal à la Roumanie, durant 2 jours et demi, pour parler des partenariats locaux et solidaires producteurs-consommateurs, c’était absolument inédit. Le point commun de tous ces acteurs, c’est d’abord qu’ils travaillent jour après jour à la mise en oeuvre et à la pérennisation de partenariats producteurs-consommateurs. Mais au-delà, c’est aussi le sentiment qu’une coordination est nécessaire pour permettre la vie du mouvement à l’échelon européen. A cet égard, l’un des instants les plus étonnants fut la session du vendredi matin sur “quelles formes d’organisation”, où tous les participants se sont retroussés les manches avec gravité pour imaginer un mode d’organisation souple et décentralisé de leur mouvement. Ces efforts devraient permettre à la coordination européenne naissante de s’inscrire dans la durée. Le mouvement s’est mis en ordre de bataille, c’est à présent aux groupes de travail (communication, rencontres, formation, recherche, plaidoyer) d’avancer sur la feuille de route décidée ensemble ».

Anna Korzensky, membre du comité du mouvement européen Nyeleni, poursuit : « nous sommes très satisfaits de la forte la participation de l’Europe de l’Est à cette rencontre. Le partage d’expériences était important pour les participants actifs à construire à l’échelle locale un système alternatif de distribution alimentaire. Il y a vraiment eu une coopération fructueuse et dynamisante entre les participants lors des workshops. Et très certainement plusieurs projets concrets de collaboration entre organisations participantes seront issus des échanges tissés lors des pauses...  C’était un moment vraiment énergisant pour notre mouvement et nous devons maintenir en vie cette force et cette énergie ! »

La Suisse était représentée avec la participation de Gaelle Bigler, co-présidente de l’ACP Notre Panier Bio (Fribourg) : « la rencontre était magnifique et répondait à un réel besoin de partage d’information au niveau des initiatives locales d’agriculture contractuelle de proximité (ACP) ou communément appelées AMAP en France, CSA dans les pays anglo-saxons, Teikei au Japon, Reciproco au Portugal ou encore  GASAP en Belgique. En Suisse, les ACP ont aussi besoin de se réunir et échanger pour se renforcer, notamment à l’échelle nationale où il n’existe pas encore de coordination. Les Panier Bio, avec le caractère bilingue de sa région d’implantation, pourrait avoir son rôle à jouer».

Propos recueillis par A. Gueye


[1] “Nous oeuvrons à la décentralisation des circuits alimentaires en soutenant des marchés diversifiés basés sur la solidarité, des prix justes, des circuits courts et des relations intensifiées entre producteur(ice)s et consommateur(ice)s au sein de réseaux alimentaires locaux afin de contrer l’expansion et la puissance des supermarchés. Nous voulons offrir aux personnes les outils de base pour construire leurs propres systèmes de production alimentaire et permettre aux paysannes et paysans de produire et transformer eux-mêmes les aliments pour leurs communautés. Cela nécessite des règles sanitaires favorables, ainsi que des infrastructures alimentaires locales adéquates pour les petit(e)s paysannes et paysans. Nous veillons enfin à vérifier que la nourriture que nous produisons soit accessible à chacun, et notamment à ceux qui ne disposent que de peu ou pas de revenus ». Déclaration finale Nyeleni-Europe 2011 (dispo sous : www.uniterre.ch/index.php/fr/dossiers/souverainete-alimentaire)

[2] Comité Nyéléni Europe; Netzwerk Solidarische Landwirtschaft, Allemagne; PRO-BIO LIGA, République Tchèque; MIRAMAP (Mouvement Inter-Régional des AMAP), France; Association des Consom’acteurs (TVE), Hongrie; Réseau des GASAP, Bruxelles; Mouvement Terre-en-vue, Belgique; DES Brianza, Italie; AgrarAttac, Autriche; ÖBV Via Campesina Autriche