vendredi, 11 octobre 2013

lineaDepuis le dépôt par Jean-René Germanier (conseiller national) d'une motion en été 2012 demandant un rapport approfondi du Conseil fédéral sur l'opportunité de libéraliser la ligne blanche, les débats vont bon train. Les études et contre-études se succèdent. Les commissions ad hoc du Parlement suivent le sujet. Les industries laitières comme les organisations de producteurs sont divisées. Certains observateurs disent ce risque de libéralisation déjà enterré, d'autres sont plus suspicieux.

 

Car cette volonté de libéraliser la ligne blanche est bien dans la tendance générale d’ouvrir nos marchés. Ce qui peut laisser supposer que si ce projet est abandonné, rien ne garantit qu’il ne renaîtra pas sous un nouveau visage.

Pourtant, les risques d’une telle libéralisation sont calculés et confirmés. Une récente étude de l’école d’ingénieur de Zollikofen montre les dégâts que provoquerait une telle entreprise. Une chute de prix couplée à des charges élevées provoqueraient la faillite de milliers exploitations spécialisées dans le lait. Sans mesures d’accompagnement importantes et donc difficilement finançables sur le long terme, seules deux exploitations sur les quatorze observées par l’étude continueraient la production laitière. Douze d’entre-elles se reconvertiraient vers d’autres productions et d’autres sources de revenus, ce qui mettrait sous pression d’autres filières, notamment celles de la viande et des céréales. L’étude signale également que les exploitations plus diversifiées, qui n’ont pas seulement misé sur la production de lait s’en sortiraient mieux. La filière bio serait touchée dans les mêmes proportions.

Du côté de l’industrie de transformation, des changements structurels pourraient être très importants étant donné la pression qu’exerceraient la concurrence étrangère et l’approvisionnement plus difficile en lait.

Le Conseil fédéral devrait donner sa position sur ce dossier d’ici la fin de l’année 2013. Selon ce qui en ressort, un débat aux Chambres extrêmement important pourrait avoir lieu par la suite. Pour Uniterre, cette libéralisation, si elle devait être réalisée, est une attaque directe et violente à une politique agricole basée sur le principe de la souveraineté alimentaire.

Une alliance large et nationale des familles paysannes est indispensable sur ce dossier. Nous devons revendiquer un système de régulation par le prix comme le font les paysans européens. Tant en Europe qu’en Suisse, nous ne devons pas baisser les bras. Uniterre, par le biais de sa commission lait, va prochainement organiser plusieurs soirées dans les sections pour mobiliser les producteurs. Producteurs de lait ou non, tous sont concernés. La colonne vertébrale de l’agriculture suisse demeure la production laitière ; si elle se brise, l’ensemble de notre production en ressort handicapé.

Les producteurs doivent pouvoir se faire entendre tant par le Conseil fédéral que par les Parlementaires qui se saisiront prochainement du dossier.

Dossier PSL à consulter: "ouverture de la ligne blanche"