Remise du prix du « cochon doré du mensonge » pour le Conseiller fédéral M. J. Schneider-Ammann
Le syndicat paysan Uniterre remet aujourd‘hui pour la quatrième fois le prix du cochon doré du mensonge. Ce prix récompense des personnalités ou des organisations qui s‘opposent notoirement aux intérêts de la population suisse pour une politique alimentaire durable.
Cette année le jury a unanimement attribué le prix au Conseiller fédéral Monsieur Johann Schneider-Ammann. En effet le Conseiller fédéral n‘a pas ménagé ses efforts pour nier les contradictions de sa politique ou pour enjoliver la situation. Notre Constitution affirme que nos paysannes et paysans ont pour mission de garantir l‘approvisionnement du pays avec des aliments sains. Le Ministre de l‘agriculture mise cependant sur le libre-échange et contourne ce mandat constitutionnel. C‘est d‘autant plus grave qu‘au niveau global, une telle attitude nie le droit à l‘alimentation, allouant les aliments en fonction du pouvoir d‘achat et non pas en fonction des besoins.
Quelques exemples :
- Alors que le Conseiller fédéral Schneider-Ammann se complaît à invoquer des objectifs de durabilité et de sécurité de l‘approvisionnement, il va à l‘encontre des ces buts, en tentant de négocier rapidement des accords de libre-échange avec de nombreux Etats*. Parallèlement la Suisse participe aux négociations anti-démocratiques secrètes de TISA et regrette d‘être exclu des négociations autour du traité transatlantique de libre-échange (TTIP).
- Avec le nouveau calcul des unités de main d‘oeuvre standard (UMOS) 5’000 petites fermes seront menacées dans leur existence dès 2016 par décret administratif. La destruction de l‘agriculture paysanne est poursuivie sans relâche. La politique agricole force chaque jour 3 fermes à disparaître.
- Après le fiasco de la sortie chaotique et négligée du contingentement laitier, la Berne fédérale ne semble pas avoir tiré de leçon de l‘Histoire. Ceci bien que le cochon doré du mensonge ait été attribué en 2009 à l‘OFAG pour la gestion de ce dossier. Cet office s‘était notamment rendu responsable de la surproduction par un contrôle bâclé des demandes de quantités supplémentaires de lait à produire.
- Aujourd‘hui encore, les problèmes du marché laitier ne sont pas résolus et le Conseil Fédéral n‘entreprend rien pour créer des structures de marché en main des producteurs. Une telle organisation permettrait pourtant d‘obtenir des prix rémunérateurs et d‘adapter la production à la demande pour garantir un approvisionnement durable tel qu‘il est défini par le mandat constitutionnel. L‘étude publiée récemment sur l‘ouverture complète du marché laitier minimise de manière scandaleuse les conséquences désastreuses pour l‘économie laitière et l‘agriculture suisse.
- Le Conseil Fédéral prévoit de baisser de manière massive la protection douanière pour les céréales panifiables de Fr. 76.-/dt à Fr.30.-/dt. Ceci alors que dans le même temps, l‘article 54 de la LAgr pour le renforcement de la production fourragère n‘est pas mis en oeuvre.
Au lieu d‘inscrire la souveraineté alimentaire comme une coquille vide dans la Loi sur l‘agriculture nous exigeons de la part du Conseil Fédéral un changement de cap dans la politique alimentaire et agricole. Il est grand temps de mettre en place une politique alimentaire et agricole durable dans le sens de la souveraineté alimentaire telle qu‘elle est revendiqué par l‘initiative d‘Uniterre (voir : site d’Uniterre). Il est de la responsabilité du Conseil Fédéral qu’à l‘avenir, de nombreuses paysannes et paysans puissent continuer à participer à la garantie de l‘approvisionnement de la population.
Contacts : Rudi Berli 078 707 78 83 (fr/all)
Ulrike Minkner 077 401 88 72 (all)
* Après la Chine, actuellement l‘Indonésie, le Vietnam, l‘Inde, la Thaïlande, la Malaisie, le Brésil, l‘Algérie, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan.