lundi, 28 septembre 2015

cassisLe Conseil des Etats a enterré par 23 voix contre 18 l'initiative de Jacques Bourgeois, (PLR et directeur de l'Union suisse des paysans) visant à exclure les denrées alimentaires du Cassis de Dijon. Indignation.

Erreur stratégique

Pour Uniterre, cette nouvelle est affligeante à plusieurs titres. Tout d'abord car depuis 2007, lors de la consultation lancée par Mme Leuthard sur le projet de Cassis de Dijon, Uniterre avait déjà clairement tiré la sonnette d'alarme quant aux risques d'un tel projet pour la qualité de notre alimentation et sur les illusions que pouvaient avoir les consommateurs sur d'éventuelles baisses de prix. La réalité nous a donné raison.

Par après, en 2009 en pleine révolte paysanne, la Vrille, Uniterre, des initiatives d’agriculture de proximité, les Verts et une partie de l’UDC ont lancé un référendum contre le Cassis de Dijon. Malheureusement et c’est déplorable, à cette époque, l’USP, par le poids de son directeur, a tout fait pour que d’autres organisations paysannes dont l’USP ne se joignent pas à ce référendum. Nous avons manqué l’objectif à 3’000 signatures près. Cette erreur stratégique de M. Bourgeois - sans doute dictée par des considérations partisanes - se paie cash six ans après ! Aujourd’hui l’USP n’a que ses larmes pour pleurer ; un peu facile de jouer les victimes alors que nous aurions pu l’éviter. Une remise en question de l’USP s’impose ; par exemple en se ralliant à l’initiative souveraineté alimentaire qui traite cette question.

Réagir : une nécessité pour garantir une démocratie alimentaire

Maintenant que l’incertitude sur le plan politique est levée, il est à craindre que les importateurs / distributeurs profitent de ce bol d’air pour multiplier les denrées alimentaires bénéficiant des largesses du Cassis de Dijon pour le malheur des consommateurs comme des paysans qui subiront la concurrence. Jusqu’à maintenant, seuls quelques produits avaient fait scandale : sirops dilués, jambons gorgés d’eau, riz aux pesticides, cidre. Mais à l’avenir ? C’est pourquoi, l’initiative « Pour la souveraineté alimentaire. L’agriculture nous concerne toutes et tous » est une réponse immédiate à cette erreur de jugement du Parlement probablement une fois de plus sous le charme des sirènes du libre-commerce. L’alinéa 10 de notre initiative le précise:« La Confédération garantit l’information, la sensibilisation sur les conditions de production et de transformation des denrées alimentaires indigènes et importées. Elle peut fixer des normes de qualité indépendamment des normes internationales ».

Nous offrons ici une opportunité claire aux citoyen-ne-s de ce pays de corriger le tir ! Signez et faites signer. www.souverainete-alimentaire.ch

Contacts

Charles-Bernard Bolay, Président d’Uniterre 079 409 14 42

Valentina Hemmeler Maïga, secrétaire syndicale, 079 672 14 07