vendredi, 10 avril 2015

EMB Logo Web09Depuis le premier avril, le marché laitier européen est dépourvu de mesures de sécurité efficaces. C'était la raison pour laquelle lors de notre action de l'EMB du 31 mars 2015 - le dernier jour du régime des quotas laitiers - nous avions mis en berne les drapeaux des 28 États membres de l'UE. Pour que les choses soient bien clair : nous ne déplorons pas la suppression des quotas. Mais nous regrettons qu'aucun système adéquat ne soit en place pour la période qui s'ensuit ! Jusqu'à présent, la politique a manqué à mettre en place des instruments de marché adéquats qui permettraient d'éviter des crises du marché. Nous nous attendons à ce que, suite à la suppression des quotas, les producteurs laitiers dans de nombreux pays augmentent considérablement leur production. Trop de lait sur le marché signifie, comme toujours, une chute des prix - la prochaine crise est programmée d'avance !

 

 

Selon les prévisions, la demande en lait en Europe diminuera dans les années à venir. Lesdites « opportunités d’exportation » ainsi que les « nouveaux marchés en Asie et en Afrique », prônés un peu partout actuellement, ne constituent pas une solution durable pour le marché du lait européen. À long terme, la seule orientation à l’exportation n’est pas une solution, une telle stratégie offrant peu de sécurité. De surcroit, elle a des répercussions néfastes sur la production laitière locale dans les pays concernés.

Par le biais de leur action symbolique devant le Parlement européen, les organisations membres de l’European Milk Board (EMB) souhaitaient envoyer un message clair allant à l’encontre des louanges et des chants de gloire des syndicats majoritaires et de l’industrie laitière. Nous craignons qu’à partir de la mi-avril, les grandes multinationales et les banques prendront les commandes. Déjà maintenant, les producteurs européens ne peuvent plus couvrir leurs coûts de production. En Belgique, nous recevons actuellement un prix du lait de 25 à 27 centimes par litre. Or, l’étude sur les coûts de production en Belgique montre que le coût de production est de 46 centimes ! À l’avenir, le nombre d’exploitations laitières obligées à cesser la production augmentera encore davantage.

Le marché laitier a besoin d’instruments de gestion des crises pour la période de l’après quotas. Notre Programme de responsabilisation face au marché est un instrument fondé et bien réfléchi qui permettrait de gérer de façon adéquate les crises du marché. Les mois à venir montreront comment le marché évoluera. À l’EMB, nous allons suivre de près cette évolution et nous seront prêts à tout moment d’envoyer, si nécessaire, un signal fort de la part des producteurs laitiers.

Erwin Schöpges, membre du Comité directeur de l’EMB

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