mercredi, 17 août 2016

BDMogoLa conférence extraordinaire des ministres de l'agriculture des Länder allemands s'est tenue le 15 juillet à Bruxelles en raison de la crise persistante dans le secteur laitier. Les ministres de l'agriculture de tous les Länder étaient présents ainsi que le ministre fédéral de l'agriculture, Christian Schmidt, et le commissaire européen Phil Hogan. Le ministre français de l'agriculture, Stéphane Le Foll, avait également été invité mais s'est excusé au dernier moment. Le BDM était représenté à ce rendez-vous important par Romuald Schaber et une délégation sur place.

 

De nombreux ministres des Länder se sont entretenus avant la conférence avec des représentants du BDM. M. Hauck était pressé et n’a pas tiré profit de cette occasion d’une nouvelle discussion. Le ministre fédéral de l’agriculture, M. Schmidt, est entré sans volonté de s’entretenir avec nous. À l’issue des discussions des ministres, il s’est avéré que la conférence s’était achevée sans qu’on soit parvenu à une décision. La faute en revient au ministre de l’économie, des transports, de l’agriculture et de la viticulture de Rhénanie-Palatinat, M. Volker Wissing. Celui-ci a opposé son veto à une réduction volontaire de la production au motif qu’on ne voulait pas d’un retour aux quotas laitiers. L’unanimité requise n’était donc pas réunie. M. Wissing avait décidé de refuser cette mesure, qui était soutenue surtout par six ministres verts des Länder, mais également par le ministre de l’agriculture de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale issu du SPD (sociaux-démocrates), M. Till Backhaus, et son homologue bavarois de la CSU (centre-droit), Helmut Brunner. M. Till Backhaus était visiblement déçu. M. Backhaus connaît bien la situation des éleveurs laitiers : « Il ne s’agit plus depuis longtemps de difficultés financières passagères mais bien de survie professionnelle et de destins personnels. » Romuald Schaber, le président du BDM, s’est également montré contrarié et choqué par ce veto. « Au vu de la situation précaire des élevages laitiers, c’est une catastrophe qu’un seul homme politique, récemment arrivé à son poste, torpille le travail préliminaire intense de ses collègues et empêche ainsi d’améliorer efficacement la situation des éleveurs laitiers. » Il est extrêmement urgent de trouver des solutions concrètes à la crise actuelle du marché pour éviter d’occasionner des dommages encore plus importants aux éleveurs laitiers. Le marché mondial est sursaturé, le prix du lait est au plus bas. Les pronostics prévoient que les pertes dans le secteur agricole s’élèvent à environ 5 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année. Même une légère reprise du marché ne doit pas nous faire oublier que cette crise n’est encore absolument pas résolue. Ne pas s’engager davantage et ne pas lutter maintenant n’est pas le bon chemin à suivre. L’avenir des exploitations est menacé ! Les pertes considérables en valeur ajoutée des éleveurs laitiers signifient également des pertes importantes pour l’ensemble de l’espace rural. Nous avons besoin d’une gestion de crise utile et efficace afin de pouvoir faire face aux crises à venir et pour qu’il soit possible d’agir rapidement et efficacement. Nadine A. Gund, BDM