vendredi, 22 juillet 2016

logo-TierschutzFR-PSAProtection Suisse des Animaux PSA


Des siècles durant, l'élevage laitier faisait la fierté de l'agriculture suisse. Mais cette branche de production, autrefois la plus importante en termes d'économie et d'image, est devenue une branche à assainir. Les autorités sont coresponsables de la situation désolante : au lieu de protéger les acquis, elles ont voulu préparer le secteur à la réalisation de leur vision d'avenir. De mauvaises décisions politiques en ont découlé, comme l'abolition du contingentement laitier, la stimulation des importations de fromage et le subventionnement d'un élevage à l'américaine avec des vaches à haute productivité. En conséquence, les agriculteurs sont complètement dépendants du prix du lait.

 

Pourtant, il était à prévoir que les intermédiaires (transformateurs et grands détaillants) allaient profiter sans gêne de leur pouvoir de marché après l’abolition du contingentement, assistés dans cette démarche par l’égoïsme des producteurs « turbo ».

Malgré la pression ruineuse sur les prix, la consommation de lait et de produits laitiers n’augmente plus. Le prix à la consommation du litre de lait pasteurisé est le même qu’il y a 30 ans. Mais alors, le prix à la production était de 50 % plus élevé qu’aujourd’hui. Ce qui a massivement changé, c’est la part des intermédiaires : il y a 30 ans, elle était de 40 %, aujourd’hui, elle est de 60 %. Tandis que ces acteurs ont su gagner une part de la valeur ajoutée aux dépens des fermes et des vaches productrices, les paysans ont réduit leurs coûts : mécanisation, rationalisation, agrandissement du cheptel et augmentation massive de la production par vache.

Toutefois, aux yeux des stratèges de la Confédération et de l’économie, ce citron n’est pas encore assez pressé. Ils visent une réduction continue des coûts de production de 50 %, afin d’être compatibles avec l’UE. Au lieu d’arrêter cette folie, de réintroduire une gestion des quantités et de payer un prix équitable au producteur, ce sera le tour du contribuable de renflouer les caisses pour la politique des payements directs !

Il y a 30 ans, alors que les paysans et les paysannes recevaient un franc par litre de lait, les consommateurs et consommatrices n’achetaient pas moins de lait et de produits laitiers. Le lait provenant d’une vache de pâturage (programme SRPA) sans concentrés vaut toujours autant, également aux yeux des consommateurs et des consommatrices.


Protection Suisse des Animaux PSA

Dr. sc. nat. Hans-Ulrich Huber
, Directeur du domaine technique

traduction: Stefanie Schenk