Uniterre l'a toujours dit, surtout depuis 2009, les problèmes de gestion des quantités dans le secteur du lait industriel rattraperont le secteur du fromage. Raisons pour lesquelles nous avons en permanance appelé à la solidarité paysanne pour une régulation urgente de toute la production laitière suisse, y compris pour le lait destiné aux AOP phares, montrées en exemple durant de nombreuses années.
Après une longue phase de préparation, l'Alliance pour la Souveraineté Alimentaire a été fondée le 21 septembre 2016 à Berne. Une trentaine de militant-e-s et membres de diverses organisations ont posé la première pierre d'une alliance la plus large et la plus diversifiée possible pour mener la bataille des votations.
Protection Suisse des Animaux PSA

Des siècles durant, l'élevage laitier faisait la fierté de l'agriculture suisse. Mais cette branche de production, autrefois la plus importante en termes d'économie et d'image, est devenue une branche à assainir. Les autorités sont coresponsables de la situation désolante : au lieu de protéger les acquis, elles ont voulu préparer le secteur à la réalisation de leur vision d'avenir. De mauvaises décisions politiques en ont découlé, comme l'abolition du contingentement laitier, la stimulation des importations de fromage et le subventionnement d'un élevage à l'américaine avec des vaches à haute productivité. En conséquence, les agriculteurs sont complètement dépendants du prix du lait.
Uniterre et ses alliés ont déposé, fin mars 2016, 109'000 signatures pour l'initiative « Pour la souveraineté alimentaire. L'agriculture nous concerne toutes et tous ». Le 22 juin dernier, le Conseil fédéral recommandait de rejeter notre initiative sans contre-projet. Une semaine plus tard, il annonçait qu'il souhaitait préparer, parallèlement à la prolongation du moratoire sur les OGM jusqu'en 2021, la mise en place de zones où il serait possible d'en cultiver. Voici deux prises de positions du Gouvernement qui vont donner des ailes à la future coalition en faveur de l'initiative pour la souveraineté alimentaire qui sera lancée le 21 septembre prochain à Berne.
Mais où se situent les perspectives d'avenir dans l'agriculture ?
Le 4 juillet dernier, la commission consultative agricole s'est fendue d'un communiqué pour annoncer qu'elle soutenait à une large majorité la décision du Conseil fédéral de refuser l'initiative « Pour la souveraineté alimentaire. L'agriculture nous concerne toutes et tous » sans contre-projet. Elle s'en explique par la phrase suivante : « L'initiative n'ouvre pas de perspectives d'avenir pour l'agriculture et le secteur agroalimentaire suisses, soulignant également le risque d'isolement de la Suisse à l'échelle internationale, si le texte est accepté ». Dans le même communiqué elle « se félicite par ailleurs de l'amélioration de l'appréciation des revenus agricoles ».
Nous étions entre nous, sur le Gurten, en ce 27 mai 2016 à 9 heures du matin. Des hauts représentants de la production, la transformation et la commercialisation, triés sur le volet. Après tout, il fallait trouver des solutions à la crise et, donc, éviter les complications liées aux stupides questions des organisations de base. Le temps propice à la fenaison aidant, seule une poignée d'activistes infatigables s'est retrouvée pour protester.
Aux médias
Lausanne, 28 juin 2016
Dans son message du 22 juin 2016, le Conseil fédéral recommande de rejeter l'initiative « Pour la souveraineté alimentaire. L'agriculture nous concerne toutes et tous »
Le Conseil fédéral sacrifie l'agriculture à son idéologie néolibérale. La nourriture saine, la protection de l'environnement, le commerce équitable et la production locale et durable sont secondaires. Ce qui importe davantage, ce sont les transports, les importations à prix cassés, l'industrie agraire et la concurrence entre agricultrices et agriculteurs.
Comme cela était à prévoir, le Conseil Fédéral a, le 22 juin 2016, recommandé de rejeter l'initiative pour la souveraineté alimentaire. Dans son message, il argumente entre autres de la manière suivante : « (Cette initiative) remettrait en question les acquis réalisés dans le cadre de la réforme agricole des 25 dernières années et affaiblirait la compétitivité et la capacité d'innovation du secteur agroalimentaire suisse. »
Ce 27 mai 2016, les organisations de la base paysannes Uniterre, NBKS, SAM, IG BäuerlicheFamilienbetriebe posent des revendications unanimes et communes pour stopper la déroute complète dumarché laitier suisse et notamment le marché du lait industriel. Ils souhaitent pouvoir vendreéquitablement du lait d'excellente qualité et durable pour tous les consommateurs du pays. Oractuellement les prix n'ont jamais été aussi bas, ce qui remet en cause, à très court terme la viabilité denombreuses fermes. Il y a urgence!
Deux rapports de la FAT
Le N°608 Système de production laitière en région de plaine (2004) 
Agridea
Données économique - coûts de production du lait (2013)