La 12ième conférence ministérielle de l’OMC prévue à Genève du 29 novembre au 3 décembre a été annulée suite aux restrictions de voyage. Une manifestation contre l’OMC et ses politiques commerciales a eu lieu ce soir à Genève à 17h30, place Lise Girardin.
Les crises alimentaire, climatique, environnementale, économique, démocratique et sanitaire qui culminent aujourd’hui avec la pandémie de la Covid-19 montrent clairement qu’une transformation du modèle agricole et alimentaire actuel est indispensable. Ces multiples crises ne sont pas nouvelles, elles illustrent la justesse de notre proposition qu’est la souveraineté alimentaire.
Cela fait 27 années que l’OMC a été mis en place. Sur ce socle, les traités régionaux ou bilatéraux reprennent la même logique de dérégulation. C’est une logique de privatisation de biens publics et une mise en concurrence généralisée. Mais un commerce profitable au bien-être général doit obéir à des règles d’intérêt public. L’accaparement, le pillage, la privatisation, favorisés par les accords de libre-échange sont une barbarie destructrice qui mène le monde au chaos. La concurrence pour les ressources est la cause de conflits armés et de guerres dévastatrices. Cela a aggravé la crise des migrant⋅e⋅s en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Europe.
Le climat, les sols, les ressources en eau, la biodiversité, les paysan.ne.s du monde, les populations précarisées et les pays du Sud paient un tribut trop lourd. Cet esprit de concurrence nous mène dans le mur.
Malgré la signature de multiples accords comme l’Accord de Paris sur le climat, les traités sur la biodiversité ou la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan⋅ne⋅s (UNDROP), le Conseil Fédéral suisse persiste dans la voie de la dérégulation et de la privatisation. Dans ses accords, il pousse à un système agricole de prédation. Il prend l’agriculture en otage, afin de renforcer la protection intellectuelle par les brevets, tant sur le plan sanitaire par exemple comme également sur le plan des semences.
Les exemples récents sont les accords avec l’Indonésie, le projet d’accord avec le Mercosur, et la pression continue sur l’ensemble du secteur agricole. Pour l’agriculture suisse, les exemples les plus notables sont les productions laitières, céréalières et viticoles.
Le fondement qui amène une vraie prospérité durable doit être une régulation multilatérale du commerce qui prend en compte les aspects sociaux, économiques et environnementaux. L’OMC et ses accords doivent être démantelés et la régulation commerciale doit se refaire en prenant en compte les aspects susmentionnés.
La souveraineté alimentaire et l’agroécologie paysanne s’affirment comme des solutions incontournables : la relocalisation des systèmes alimentaires est essentielle dans la lutte contre la faim, pour refroidir la planète, préserver la biodiversité et respecter les droits des paysan⋅ne⋅s et des travailleur⋅se⋅s. Ce sont les personnes et non pas les profits qui comptent le plus !
Cela signifie la récupération de la capacité de production nationale, enracinée dans le secteur de l’agriculture paysanne et familiale, par le biais de budgets du secteur public, de prix garantis, de crédits et d’autres formes de soutien – y compris le soutien à la commercialisation directe entre producteur⋅ice.s et consommateur.trice.s. L’accès à la terre doit être favorisé pour renforcer l’agriculture paysanne et familiale, ainsi que les systèmes alimentaires et agricoles qui répondent aux besoins des villes et des campagnes. Nous devons renforcer les systèmes de recherche et d’assistance technique basés sur les échanges d’expériences entre paysan⋅ne⋅s et la recherche participative.
En tant que paysan⋅ne⋅s, nous luttons également pour que la santé soit pleinement considérée comme un droit humain.
Nous affirmons que la santé commence par une alimentation saine et durable qui renforce le système immunitaire, comme le propose la souveraineté alimentaire, une manière de prendre soin du bien-être des personnes et de l’environnement.
Avec la Via Campesina, nous exigeons le droit à la santé publique et gratuite pour tous les peuples, tel que défini dans l’article 23 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan⋅ne⋅s (UNDROP). Cela comprend la possibilité d’avoir recours aux méthodes de médecines préventives et aux traitements de long terme, mais aussi la possibilité d’avoir accès aux vaccins. Les vaccins qui ont été développés avec l’aide des deniers publics ne doivent pas être brevetés ni être laissés sous le contrôle et le profit des grandes multinationales !
En plus, chaque individu dans nos sociétés doit avoir accès à toute information afin d’être en mesure d’évaluer les traitements proposés.
Il est inacceptable qu’au XXIe siècle, des centaines de millions de personnes aient faim alors qu’il y a assez de nourriture pour toutes et tous, et que les inégalités et les violations des droits de l’homme s’aggravent.
La lutte pour la dignité, pour la santé, pour des politiques publiques basées sur la souveraineté alimentaire et pour la protection de nos communautés et des ressources naturelles est notre droit ! Avec la souveraineté alimentaire et la solidarité, nous pouvons atteindre la justice sociale et la dignité pour toutes et tous !
NOUS NOURRISSONS LE MONDE ET CONSTRUISONS LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ! MONDIALISONS LA LUTTE POUR UNE SOCIETE PLUS JUSTE ! MONDIALISONS L’ESPOIR EN UN MEILLEUR MONDE !
Contact presse
Rudi Berli - Secrétaire d’Uniterre - Tel. 078 70 77 883
L’articulation des Jeunes d’ECVC a publié un document de position sur la réforme de la politique agricole commune (PAC), document auquel a participé Uniterre. À la suite du dernier accord entre la Commission européenne, le Parlement européen, et le Conseil européen, les jeunes membres d’ECVC tiennent à faire part de leurs opinions, inquiétudes, et propositions concernant la réforme de la PAC et son application au niveau national.
La publication présente une série de demandes visant à résoudre certains des problèmes graves auxquels les jeunes agriculteurs et agricultrices continueront d'être confrontés à la lumière de la nouvelle PAC.
« Nous craignons que la nouvelle PAC ne continue de négliger les besoins réels des jeunes agriculteur·rice·s, et en particulier des petites fermes agroécologiques. De plus, nous craignons que la PAC ne continue de faillir à l’une de ses missions principales : faciliter l’arrivée de nouveaux et nouvelles agriculteur·rice·s. Les politiques de la PAC nous affectent grandement. Pourtant, nous n'avons pas voix au chapitre dans son processus de réforme. En effet, sans jeunes agriculteur·rice·s, l'agriculture européenne n'a pas d'avenir. »
Plus précisément, l'articulation des jeunes exige les mesures suivantes :
·Les États membres doivent allouer un budget obligatoire et suffisant aux jeunes agriculteur·rice·s et élever le niveau maximum de financement au-delà de 3% du budget total de la PAC. Tout·e·s les nouvelles et nouveaux arrivant·e·s devraient toucher une aide financière directe au moment opportun afin de pouvoir se lancer (par exemple 25 000 €).
·Un changement plus radical du fonctionnement de l’octroi de subventions et d’autres aides financières : non pas selon la surface des exploitations, le capital ou la capacité à investir, mais plutôt selon l’utilisation de pratiques socio-écologiques et la prestation de services bénéficiant aux communautés locales et à l’intérêt général.
·L’inclusion et l'implémentation de la conditionnalité sociale dans la PAC. Les exploitations agricoles qui violent les droits humains et les droits des jeunes devraient être privées du soutien de l’UE et des États membres et le rôle des jeunes femmes et des jeunes migrant·e·s dans l’agriculture doit être clairement reconnu et soutenu.
·Un groupe de dialogue civil de l’UE dédié aux jeunes agriculteur·rice·s pour améliorer et diversifier leur participation dans les espaces de prise de décision et processus politiques, dans la logique des principes de la souveraineté alimentaire.
·L’UE doit cesser de soutenir les accords de libre-échange et les projets miniers parce qu’ils aggravent le changement climatique, la destruction de l’environnement et les injustices sociales et sont un obstacle à la souveraineté alimentaire aussi bien dans les pays du Nord que du Sud.
·Pas de dépendance sur la numérisation et les nouvelles technologies, en particulier les OGM et les nouvelles techniques de sélection (NBT). Nous préférons promouvoir les technologies et l’innovation paysannes, fondées sur l’agroécologie et accessibles à tout·e·s.
Pour l'articulation des jeunes d’ECVC, répondre à ces demandes dans le cadre de la réforme de la PAC et des Plans Stratégiques Nationaux est la meilleure voie pour atteindre les objectifs du Pacte vert pour l’Europe, de la stratégie F2F et de la stratégie en faveur de la biodiversité. Si l’Europe veut garantir la sécurité alimentaire pour les prochaines années, il faut qu’elle encourage et soutienne l’arrivée de nouvelles et nouveaux agriculteur·rice·s.
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Uniterre partage la déception des initiant-e-s de l’initiative pour des multinationales responsables de ne pas avoir réuni une majorité en sa faveur. Ce résultat démontre que notre société se croit autorisée, au nom du profit, à fermer les yeux sur les agissements dévastateurs de certaines multinationales.
Les exigences de l’initiative seront mises en œuvre
Un nombre croissant de Suisses et de Suissesses sont d’avis qu’une multinationale ne peut engranger des bénéfices aux dépens des êtres humains et de l’environnement.
Les mobilisations à l’échelle mondiale pour que la déclaration universelle des droits de l’Homme soient réellement mise en œuvre s’intensifient. Et notre gouvernement, les décideurs et les acteurs économiques doivent reconnaître la primauté des droits humains sur toute loi, traité ou activité économique.
La Suisse a voté en faveur de la déclaration sur les droits des paysan.ne.s*** . et il est de son devoir de prendre « toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que les acteurs non étatiques qu’ils sont à même de réglementer, tels que les particuliers et les organismes privés, ainsi que les sociétés transnationales et les autres entreprises commerciales, respectent et renforcent les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. » (art. 2.5). Cela veut dire : le droit à une vie saine, à un niveau de vie décent, à un environnement sain, le droit à la terre, le droit à la justice, pour n’en citer que quelques-uns.
A Uniterre, nous recevons quotidiennement des informations de nos partenaires en Amérique latine, en Afrique et en Asie sur des agissements criminels de multinationales : accaparements de terres, pollutions, intimidations et violences, conditions de travail indécentes, etc. Comment est-ce possible de tolérer de tels actes ?
Nous poursuivons, avec les organisations suisses, européennes et La Via campesina, notre engagement afin qu’un cadre clair et contraignant soit mis en place, pour que cessent les violations des droits humains, la destruction et l’accaparement des terres et les contaminations de l’environnement.
La justice, l’équité, le respect, la solidarité plutôt qu’une économie basée sur l’asservissement et la destruction.
***Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan.ne.s et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP)
Action conjointe Association des Petits Paysans, BioSuisse, Agriculture du Futur, Slow Food et Uniterre
Nombreux sont les paysannes et paysans suisses pour qui la solidarité avec leurs consoeurs et confrères autour du monde est une préoccupation importante. Dans une action conjointe, l’Association des petits paysans, Agriculture du Futur, Uniterre, Slow Food et Bio Suisse appellent les paysannes et paysans suisses à afficher la couleur : en faveur de l’Initiative pour des multinationales responsables et ainsi solidaires de leurs collègues du monde entier.
Avec le lancement, aujourd’hui, de l’action « Paysannes et paysans pour des multinationales responsables », l’Association des petits paysans, Agriculture du Futur, Uniterre, Slow Food et Bio Suisse appellent tous les agriculteurs et agricultrices suisses à une action de solidarité. Avec leur photo et un « Oui à l’Initiative multinationales responsables », les paysans suisses affichent la couleur pour plus d’équité à travers le monde.
Les paysannes et paysans suisses regardent par-delà les frontières
Même si l’initiative ne concerne pas directement l’agriculture suisse : les paysans et paysannes à travers le monde sont tributaires de conditions équitables, tout comme leurs collègues en Suisse, afin de pouvoir pratiquer une agriculture durable et proche de la nature. Cette solidarité mondiale est importante pour de très nombreux paysans. Car tous ceux qui travaillent avec la nature savent que certaines règles sont nécessaires pour garantir un environnement intact et une utilisation respectueuse de nos ressources naturelles. C’est pourquoi de nombreux paysans et paysannes glisseront dans l’urne un « oui » à l’Initiative pour des multinationales responsables le 29 novembre. Pour eux, il va de soi qu’il faut traiter les hommes et l’environnement avec respect.
Participez et envoyez ou postez sur les réseaux sociaux une photo
Avec des images personnelles, que ce soit une photo de personnes ou une image de la ferme avec le drapeau de l’initiative pour des multinationales responsables, les paysannes et paysans suisses affichent dès aujourd’hui la couleur. Les photos peuvent être envoyées à info@petitspaysans.ch ou être directement postées sur les réseaux sociaux avec les hashtags #paysanspourmultinationalesresponsables, #paysannespourmultinationalesresponsables et #agricultureresponsable.
Contact :
Regina Fuhrer-Wyss, présidente de l’Association des petits paysans VKMB 079 723 80 59
Dominik Waser, directeur d’Agriculture du Futur 079 313 98 02
Michelle Zufferey, secrétaire d’Uniterre 078 640 82 50
Martin Bossard, responsable des affaires politiques Bio Suisse 076 389 73 70
Le Global commodities Summit aura lieu les 28—30 septembre 2020 sous forme de téléconférences. Nous allons faire de même ! Nous allons diffuser en direct les deux conférences suivantes:
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1) 14H—15H30
AGROBUSINESS / LIBRE-ÉCHANGE / ÉLEVAGE: CONSÉQUENCES SUR LE CLIMAT ET LES PAYSAN·NE·S EN SUISSE ET DANS LE SUD GLOBAL
Le gouvernement suisse s’apprête à adopter l’accord de libre-échange avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), aux conséquences dramatiques pour les paysan·ne·s suisses et les économies des pays du Sud. L’ONG Greenpeace vient de publier un rapport, «Moins mais mieux», qui analyse les impacts du marché mondial de la viande et du fourrage sur le climat.
Intervenant·e·s:
Isolda Agazzi (Alliance Sud) parlera des enjeux de l’accord de libre-échange que la Suisse va signer avec le Mercosur pour l’agriculture suisse et l’économie des pays du Sud.
Michelle Zufferey (Uniterre Une Agriculture Durable) parlera des solutions de lutte de la paysannerie suisse face à l’agrobusiness et au libre-échange.
Mathias Schlegel (Greenpeace Suisse)résentera p le rapport « Moins mais mieux » de Greenpeace, qui analyse les impacts du marché mondial de la viande sur le climat et notre santé.
Joseph Jaccaz (PEA - Pour l'Égalité Animale) évoquera la concurrence entre l’élevage et l’agriculture pour l’occupation du sol. L’impact de la production de viande sur les changements climatiques et la prise en compte des intérêts des animaux doivent nous amener à considérer un monde sans élevage.
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2) 16H—17H30
LES ENJEUX DE L’INITIATIVE «MULTINATIONALES RESPONSABLES»
Après de féroces débats au parlement suisse lors desquels la droite a tenté par tous les moyens de couler cette initiative, reportant le vote bien au-delà du délai légal, les citoyen·ne·s suisses voteront le 29 novembre sur ce texte attaqué par les grands lobbys des spéculateurs.
Intervenant·e·s:
Lionel Frei (Solidar Suisse) présentera l’initiative sur laquelle les citoyen·ne·s suisses voteront le 29 novembre. Celle-ci constitue une occasion historique d’amener les multinationales suisses à rendre des comptes en matière de violation des droits humains et d’atteintes à l’environnement.
Emma Lunghi (Pages de Gauche) évoquera les complexes négociations internationales de régulation de polluants organiques persistants. L’implication des lobbys de la petrochimie est féroce pour limiter les restrictions de l’usage des perfluorées que l'on retrouve dans de nombreux objets du quotidien.
Pierre Bayenet ( solidaritéS) interviendra sur les limites juridiques d’une intiative constitutionnelle. Il traitera des différentes étapes par lesquelles celle-ci doit passer avant de se traduire dans la loi. Enfin, il évoquera les limites de son application, notamment des freins politiques qui peuvent s'y opposer.
N’hésitez pas à poser vos questions sous la vidéo, les intervenant·e·s essaieront d’y répondre.
Le programme détaillé sur: https://stop-speculation.ch
Organisé par NON au sommet des pilleurs et pollueurs à Lausanne
Déclaration commune sur le
Conseil du Commerce informel de l’UE, 20-21 septembre
Nous ne voulons pas simplement des amendements, nous en demandons une réorientation complète. Nous avons besoin d’une politique commerciale qui garantisse des prix justes, couvrant les coûts de production, qui protège l’environnement et respecte les droits de l’Homme.
Dans une déclaration signée conjointement par les paysannes européennes, 42 organisations paysannes dans 14 pays – Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Allemagne, Italie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Suisse – ainsi que les organisations fédératrices European Coordination Via Campesina (ECVC) et European Milk Board (EMB), nous demandons à nos gouvernements respectifs de rejeter l’accord EU-Mercosur.
Cet Accord de Libre Échange est remis en question dans plusieurs États Membres. Des critiques très claires ont été formulées en Autriche, au Pays-Bas, en France, en Irlande et en Belgique. L’Allemagne, qui est actuellement à la présidence du Conseil, a annoncé qu’elle souhaiterait avancer sur la ratification de l’accord EU-Mercosur, même si la Chancelière allemande Angela Merkel a récemment émit des doutes sur l’accord. Nous craignons que l’Allemagne essaye d’accommoder les pays critiques afin de les pousser à ratifier l’accord.
Les paysannes européennes demandent à leurs gouvernements de rejeter l’accord EU-Mercosur. Comme le dit Andoni García Arriola, membre du Comité de coordination de European Coordination Via Campesina (ECVC) :
« Avec l’accord EU-Mercosur, les importations de produits tels que la viande, le sucre et le soja des pays du Mercosur vont forcément augmenter, ce qui, en conséquence, poussera ces pays à adopter un modèle fortement tourné vers l’export, un modèle de production toujours plus industriel. La forêt Amazonienne, essentielle à la préservation du climat et de la biodiversité, doit être protégée de ce système. La violation des droits de l’Homme est un facteur que nous ne pouvons ignorer dans le contexte d’un tel développement. Parallèlement, les agriculteurs familiaux européens font face à des défis toujours plus grands afin de produire des denrées qui respectent des normes strictes sur l’environnement et le bien-être des animaux, ce qui augmente leurs coûts de production. L’augmentation des importations non équivalentes des pays du Mercosur exerce une pression sur les prix supplémentaire pour les petites exploitantes agricoles.Cette politique commerciale et ces productions, normes environnementales et sociales inégalées qui privilégient l’industrie agro-alimentaire ne font qu’accélérer la disparition des petites exploitations agricoles des deux côtés de l’Atlantique. »
Les paysannes demandent une politique agricole qui favorise des prix justes, couvrant les coûts de production dans le monde entier, qui favorise aussi la protection environnementale, la biodiversité et le bien-être animal, les droits de l’Homme, l’agriculture à petite échelle, les denrées régionales, la préservation et le développement de normes européennes ainsi que des conditions de travail justes.
Les organisations d’agriculteur.trice.s signataires
Associations européennes
European Coordination Via Campesina (ECVC)
European Milk Board (EMB)
Biodynamic Federation – Demeter International
Autriche
Bio-Verband Erde & Saat
Grüne Bäuerinnen und Bauern
IG-Milch
Land & Forst Betriebe Österreich
Land schafft Verbindung Österreich
Landwirtschaft verbindet Österreich
ÖBV-Via Campesina Austria
Perspektive Landwirtschaft
SPÖ Bäuerinnen und Bauern Unabhängiger Bauernverband (UBV)
Belgique
Entraide et Fraternité
Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA)
Flemish Milk Board (FMB)
Milcherzeuger Interessengemeinschaft (MIG)
Mouvement d'Action Paysanne (MAP)
Croatie
Udruga OPGH Život (Association of Croatian family farms Life)
Udruga proizvođača agruma i povrća Neretvanska mladež
Danemark
Landsforeningen af Danske Mælkeproducenter (LDM)
Espagne
COAG-Coordinadora de Organizaciones de Agricultores y Ganaderos
EHNE Bizkaia (Euskal Herria/País Vasco)
SLG Sindicato Labrego Galego (Galizia)
France
Association des Producteurs de Lait Indépendants (APLI)
Confédération Paysanne
Coordination Rurale (CR)
Allemagne
Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft (AbL)
Demeter
Land schafft Verbindung Deutschland e.V. i.G.
MEG Milch Board
Italie
Centro Internazionale Crocevia
Lituanie
Lietuvos pieno gamintojų asociacija (LPGA)
Luxembourg
Luxembourg Dairy Board (LDB)
Pays-Bas
Agractie Nederland
Dutch Dairymen Board (DDB)
Nederlandse Akkerbouw Vakbond (NAV)
Nederlandse Melkveehouders Vakbond (NMV)
Toekomstboeren
Norvège
Bondesolidaritet
Portugal
CNA - Confederação Nacional da Agricultura
Suisse
Uniterre
Aujourd’hui le 22 juin 2020 à 11 heures, 59’928 signatures validées ont été remises à la Chancellerie fédérale à Berne. Les dernières semaines ont montré que l'Indonésie n'est pas disposée à mettre en oeuvre des normes
écologiques et sociales pour empêcher la destruction des forêts primaires riches en espèces.
Chaque année, environ un million d'hectares sont défrichés pour la monoculture de l'huile de palme, entre autres. Ce désert "vert" s'étend déjà sur près de 17 millions d'hectares, soit quatre fois la superficie de la Suisse et près de 10 % de l'Indonésie. D'autres lois et ordonnances doivent être mises en place dans la discussion sur les nouvelles concessions aux exploitations minières et d’extraction de charbon, les projets d'infrastructure, la cellulose et la sylviculture avec des conséquences dévastatrices pour le climat et l'environnement, les petits paysans et les peuples indigènes. Ronja Jansen, des Jeunes Socialistes, critique vivement l'accord. "Cet accord de libre-échange est un contrat des puissants. Nous ne devons pas nous laisser tromper : Les belles promesses de
durabilité qu'il contient ne valent pas grand-chose si des contrôles stricts ne sont pas garantis".
Le douteux accord de libre-échange de l'AELE n'apporte guère d'avantages significatifs à l'économie locale
d'exportation. La Suisse ferait bien d'oeuvrer plutôt pour un commerce véritablement équitable et durable.
Willy Cretegny, viticulteur bio et initiateur du référendum, déclare à l'occasion de la remise des signatures :
«Les manifestations pour le climat qui ont rassemblé des milliers de personnes dans le monde doivent
déboucher sur des véritables changements. Nous devons produire autrement, nous devons consommer
autrement, nous devons respecter notre environnement dans sa globalité, c’est-à-dire la nature, les ressources,
le paysage, les droits humains, le tissu qu’il soit social ou économique. Ce référendum est une pierre de ce
nouvel édifice que nous voulons construire ensemble ! »
Uniterre, FRACP, Agrisodu, MAPC, Grassrooted
L’utilisation du féminin est choisie à des fins de lisibilité et inclut toutes les identités de genre.
Le 17 mars, le Conseil fédéral a décidé de fermer tous les marchés jusqu’à nouvel ordre. Cette restriction a aussi réduit les possibilités de livraison des paniers de légumes aux points de livraisons habituels. Seuls sont ouverts « les magasins d'alimentation et les commerces qui proposent des denrées alimentaires et des biens nécessaires à la vie ». Il s’agit d’une inégalité de traitement et d’une aberration car les circuits courts ont un rôle prépondérant à jouer dans l’approvisionnement et la sécurité alimentaire de la population suisse. De plus, cette décision de fermeture des marchés provoque la perte d’aliments produits localement et contrevient à l’article 104 a de la constitution qui stipule que « les exploitations paysannes qui cultivent le sol » doivent être soutenues et encouragées afin de contribuer à la sécurité alimentaire du pays.
En tant que productrices, transformatrices et citoyennes, nous sommes consternées par la décision du Conseil fédéral de fermer tous les marchés. Actuellement quelque 20% des paysannes pratiquent la vente directe qui leur permet d’obtenir des prix rémunérateurs et assure à leur clientèle des produits de proximité, frais, sains, en toute transparence.
Dans cette situation de pandémie mondiale, nous nous trouvons face à un paradoxe :alors que les grandes chaînes de distribution importent des denrées alimentaires et voient leurs rayons se vider intégralement,lesstocksdenourriture produitsettransformés par les productrices localesvont s’accumulerdansleschamps,leschambresfroideset lescelliers !
La commercialisation de nourriture produite localement permettrait de compenser la demande en produits frais, de réduire la pression sur la grande distribution et de diminuer la fréquentation des grandes enseignes. Ces enseignes, qui plus est, sont confinées et permettent difficilement de se conformer aux règles sanitaires en cours.A contrario, un marché en plein air, peut être organisé de manière sûre afin d’éviter les risques de contamination.
Nous signataires de ce communiqué, nous demandons au Conseil fédéral et aux autorités cantonales de nous aider à mettre en place des mesures adaptées sur les marchés pour respecter les mesures sanitaires : espacer les stands ; recourir à du personnel supplémentaire pour gérer le service à la clientèle et éviter le contact avec les fruits et légumes et faire appel à la protection civile pour réguler le flux de personnes, etc. Nous exigeons de nos autorités un soutien actif pour que ces productrices puissent continuer l’activité de vente au marché et des mesures en faveur de la production indigène afin d’éviter le gaspillage alimentaire.
Contacts presse :
Michelle Zufferey, Uniterre – 078 640 82 50 (F/D)
Gaëlle Bigler, FRACP - 079 486 59 01 (F)
Le Corona virus est un phénomène tragique. Mais il peut aussi être un révélateur de constats qui peuvent être utilisées dans le débat actuel sur la politique agricole.
Revenons en arrière : faute d'incitations financières dans leur propre pays, de nombreuses économies, dont celle de la Suisse, ont profité des possibilités offertes par la division internationale du travail et ont externalisé en Chine la fabrication de produits importants tels que les médicaments ou les composants électroniques, etc. Au début de l'année, le monde a été surpris par l'épidémie du corona virus en Chine. Très rapidement, des villes entières ont été bouclées, puis 70 compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers et depuis la Chine. Mais le Corona virus a continué de s'étendre géographiquement. Les limitations destransports par trafic aérien, maritime et terrestre se sont étendues à d’autres pays rendant le flux de marchandises en Asie et en Europe encore plus difficile. Dans certains cas extrêmes, toutes les activités de collecte et de livraison ont été bloquées dans des régions entières. Mais ce ne sont pas seulement les transports qui ont été touchés : le Corona virus a également réduit la production de biens, même en Chine.
D'abord évoquées dans les revues spécialisées en logistique, les préoccupations quant à l’approvisionnement, une fois les stocks épuisés, en médicaments et en pièces électroniques importés jusqu’alors de Chine sont relayées auprès du grand public : quel pays peut livrer en quantité suffisante et en temps voulu ? Et cela, nous amène à nous poser la question du risque que la Chine (ou tout autre pays) n’instrumentalise cette dépendance à des fins politiques.
Même sans pouvoir prévoir l'évolution en cours, le Corona virus nous montre déjà plusieurs choses.
- Premièrement : les chaînes logistiques internationales sont très vulnérables. Même sans guerre, elles peuvent être perturbées de manière totalement inattendue, voire même simultanément.
- Deuxièmement, les accords commerciaux sont intéressants, mais ils sont peu utiles si les biens nécessaires ne sont pas disponibles en quantité suffisante à l'étranger.
Cela permet certainement de tirer des conclusions pour l'approvisionnement national, en particulier pour la Politique Agricole 2022+. Nous avons besoin d'une politique agricole qui:
1. ne réduit certainement pas davantage notre degré d'autosuffisance
2. crée pour nos agriculteur.trice.s une véritable incitation financière à produire en Suisse (ce qui ne va pas dans le sens des projets de réductions des paiements directs),
3. part du principe que les autres pays ne disposent pas toujours de nourriture pour nous et
4. que cette nourriture ne peut pas toujours être livrée de l'étranger sans perturbation.
L'amère vérité est que nous avons besoin d'une politique agricole suisse forte d’autant plus que nous sommes dans un monde où, malheureusement, tout ne fonctionne pas toujours !
Hermann Dür, est membre du conseil d'administration de l'Association suisse de l'industrie et de l'agriculture (SVIL) et entrepreneur. Cet article a été publié sous la forme d'une lettre au rédacteur en chef de la NZZ.
Voici 4 thèses de base sur le sujet :
LA POLITIQUE DE LA SOUVERAINETÉ COMME DIMENSION DU LIBRE-ÉCHANGE AGRICOLE
- Le pouvoir et la souveraineté peuvent être liés aux accords de libre-échange agricole - Pourquoi ? Les denrées alimentaires de base sont indispensables et donc des biens sensibles pour toute la population. Celui qui a le pouvoir de disposer de la nourriture a le pouvoir sur les autres.
- Si tant est que le libre-échange remplace la production agricole nationale par des importations, alors les aliments de base pourront d’autant plus mettre en gage la souveraineté de l’importateur
- Il en ressort que plus la dépendance à l'égard des importations d'aliments de base est élevée (c'est-à-dire plus le degré d'autosuffisance est faible), plus le jeu de pouvoir international sur les denrées alimentaires sera efficace.
- L'expérience montre que les instruments possibles d'application peuvent se traduire par:
a) la suppression effective des livraisons ou - plus probablement aujourd'hui –
b) le chantage (par le biais de listes noires, d'allusions vagues, de clauses guillotines, etc.)
Extrait de la conférence donnée par Hermann Dür au Club agricole du Parlement fédéral le 7 mars 2018.
S’il est bien un refrain que les productrices et producteurs suisses de lait ont entendu depuis la fin des contingents laitiers, c’est bien qu’il y avait surproduction de lait et que cela a contraint les acheteurs et transformateurs à trouver une parade pour faire face à cette offre pléthorique. Des montagnes de beurre se sont matérialisées, de la poudre de lait a été massivement préparée puis stockée. Devant les difficultés à écouler ces denrées sur le marché suisse, les industriels ont eu recours à l’exportation. Cependant, afin d’être concurrentiels sur le marché européen, voire mondial, ces produits ont vu leur prix réduit artificiellement, et le manque à gagner a été mis en grande partie sur le dos des producteur.trice.s. Ainsi, chacune et chacun a vu sa maigre paie de lait amputée de quelques centimes supplémentaires (0,35 centimes/litre de lait pour tous les producteur.trice.s de lait et 0,45 centimes/litre de lait pour les producteur.trice.s de lait de centrale entre 2014 et 2016 via Fromarte), afin de financer l’écoulement du surplus. Certes, les transformateurs ont aussi participé financièrement, cependant ils ne sont pas dans une situation aussi précaire que les familles paysannes.
Des consommateur.trice.s averti.e.s ont signalé ces derniers jours via les réseaux sociaux la présence, dans les rayons Migros, de plaques de beurre de cuisine comportant la mention « Lieu de production temporaire : EU ; pénurie de matières premières ». Ainsi donc, lorsqu’il y a surproduction, les productrices et producteurs passent à la caisse ; et lorsqu’il y a un manque, ce sont les consommatrices et consommateurs qui trinquent, car le prix pour ce beurre, tiré d’un lait produit selon des normes moins sévères, n’a pas été baissé. Et bien évidemment, les familles paysannes n’en tireront aucun avantage non plus. Personne en effet n’envisage actuellement une augmentation du prix indicatif.
L’objectif de nos chers distributeurs est on ne peut plus clair. Par une pression continue sur les prix, on force les paysannes et paysans à cesser la production laitière. Puis la pénurie venue, on peut en toute légitimité demander l’ouverture des frontières pour pallier le manque. Ne restera plus qu’à faire d’une situation temporaire un acquis permanent, et l’ouverture de la ligne blanche sera consommée. Qui aura alors les reins assez solides pour continuer la production laitière en Suisse, avec toutes les contraintes qui en découlent ?
En attendant que la défense professionnelle FPSL (Fédération des Producteurs Suisse de Lait) et que l’Interprofession Lait (IP Lait) réagissent, nous invitons les consommatrices et consommateurs à boycotter ce beurre importé, et à favoriser l’achat auprès des producteur.trice.s directement, ainsi que des fromageries artisanales. Et bien évidemment, nous demandons une adaptation immédiate du prix du lait, avec effet rétroactif au 1er novembre 2019. Il en va de la sauvegarde d’une part importante de notre patrimoine, et de la survie des quelques 19'000 familles paysannes à préserver ce savoir-faire unique.
Contacts presse :
Philippe Reichenbach (FR) – Commission lait d’Uniterre – 079 640 89 63
Maurus Gerber (DE/FR) - 024 454 18 05
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