vendredi, 26 mai 2017
mercredi, 03 décembre 2008
Pourquoi l'ALS est actuellement incompatible avec l'obtention d'un prix du lait équitable ! 
L'Association Lait Suisse (ALS) fait couler de l'encre dans les milieux agricoles et industriels. A grand renfort de déclarations tonitruantes et arrogantes sur le prix du lait, l'organisation avance gentiment ses pions dans la filière et maintient les producteurs dans le flou le plus total.
jeudi, 20 novembre 2008
Réponse d'Uniterre à la consultation sur la réserve au bilan pour financer les mesures d'accompagnement pour l'agriculture dans le cas d'un accord de libre échange
Sur le fond, nous sommes surpris que l'argumentaire utilisé pour promouvoir l'accord de libre échange n'ait pas changé depuis 2006... Bientôt trois ans après, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts ; des crises financière, économique, alimentaire et bientôt climatique et énergétique se succèdent à un rythme soutenu. Le libre-échange « à tout va » a été remis en question par le rapport mondial sur l'agriculture des 400 experts de l'ONU (IAASTD), mais cela ne semble pour le moins pas perturber les offices concernés (OFAG et Seco). 
mercredi, 12 novembre 2008
La fédération romande de l'agriculture contractuelle de proximité a reçu un prix de 5'000.- pour sa volonté de relever les défis en se basant sur la souveraineté alimentaire, la durabilité et le commerce équitable. > communiqué Biosuisse
lundi, 03 novembre 2008
Vième conférence international de la Via Campesina
La Vième conférence internationale de La Via Campesina se tiendra du 16 au 23 octobre 2008 à Maputo au Mozambique. La délégation suisse sera composée de deux personnes. Elle se joindra au 60 délégué-e-s composant le groupe Europe qui composeront une part des 500 délégué-e-s attendus à Maputo.
jeudi, 30 octobre 2008
Vu l'intérêt des citoyen-ne-s pour ce projet d'initiative populaire sur la souveraineté alimentaire, Uniterre propose que tout citoyen-ne-s ou organisation qui le souhaite, signe "l'engagement citoyen pour la souveraineté alimentaire".
Auf deutsch: Erklährung für die Ernährungsouveränität in der Schweiz ; zu unterschreiben.
In italiano: "Impegno dei cittadini" per la sovranità alimentare in Svizzera ;da firmare.
jeudi, 09 octobre 2008
Un rapport de stage "Situation et fonctionnement des initiatives d'Agriculture contractuelle de proximité en Suisse romande" a été rédigé cet automne. En 50 pages, il présente une photographie intéressante de la situation et du fonctionnement des différentes initiatives ACP en Suisse romande. Il a été rédigé par Mme Natacha Porcher dans le cadre de ses études à Montpelier. Un mémoire suivra ce printemps. Ce document est très utile à celles et ceux qui souhaitent se familiariser avec le sujet. rapport(pdf)
vendredi, 19 septembre 2008
Large mobilisation à Annecy: 1000 participants au forum et 5000 à la manifestation
 
Un reportage au JT intéressant (TV8 Montblanc) 
lundi, 15 septembre 2008

16 septembre: Gruyère AOC, les grands distributeurs et les affineurs volent les producteurs et consommateurs
Plus de 300 producteurs de toutes les régions de Suisse romande se sont à nouveau rassemblés à Pringy à l'appel d'Uniterre pour soutenir les producteurs-négociateurs et mettre sous pression les différents collèges (fromagers et affineurs) de l'interprofession du Gruyère AOC En Suisse alémanique, plus de 200 producteurs de lait se sont rassemblés devant une grande cave d'affinage à Weinfelden. Ils répondaient à l'appel de l'organisation de producteurs BIG-M. Cette solidarité démontre l'importance de ces négociations pour l'ensemble du secteur fromager suisse.
jeudi, 11 septembre 2008
Uniterre appelle à une hausse de la protection à la frontière pour le maïs afin d'éviter les importations massives de l'an passé, à la veille de la récole. Nous avons écrit à l'OFAG.
mercredi, 10 septembre 2008
Uniterre soutient la demande de la FSPC de renconcer à cette baisse prévue pour juillet 2009. En ce sens, nous avons écrit à l'Union Suisse des Paysans pour qu'elle soutienne également cette revendication.
jeudi, 21 août 2008
Uniterre a annoncé son intérêt de développer et lancer une initiative touchant à l'agriculture. Dès l'hiver 2007, cette idée s'est consolidée. Après la votation de PA 2011 par le Parlement au printemps 2007, le référendum, le temps d'une initiative semble enfin mûr. C'est en 2008 que la concrétisation du projet a débuté avec un projet de texte provisoire et des premiers contacts avec des organisations. Voici le contenu actuel de l'initiative pour un article 104bis "souveraineté alimentaire".
> article: "La plateforme nationale sur la souveraineté alimentaire a convaincu " - journal d'Uniterre, février 2011
lundi, 14 juillet 2008
Communiqué de presse
14.07.08 Uniterre ne peut plus accepter que le prix des céréales indigènes soit fixé sur la base de quelques pourcents qui sont importés. Et que ces prix ne soient pas en adéquation avec nos réalités socio-économiques.
vendredi, 27 juin 2008
25 organisations unissent leurs voix et leurs forces: "Coordination Européenne-Via Campesina"
25 organisations en Europe unissent leurs voix. Depuis septembre 2007, elles synthétisent leurs revendications dans un socle commun. Celui-ci est une base sur laquelle le mouvement paysan peut s'appuyer pour faire adhérer d'autres organisations. Le regroupement des forces est aujourd'hui indispensable afin de faire face aux énormes défis qui nous attendent. Ce 27 juin 2008, une force alternative est ainsi créée.
mercredi, 28 mai 2008
28 mai, 13h : Assemblée des producteurs romands membres d'Uniterre et de « L'European milk board » afin d'annoncer une grève du lait de durée indéterminée
Madame, Monsieur
Uniterre vous convie à une assemblée des producteurs de lait qui se tiendra demain, mercredi 28 mai 2008 à 13h sur la ferme d'Eric et Gérald Ramseyer, rte de Condemine à Palezieux-Village.
vendredi, 16 mai 2008
Nouvelles du vendredi 6 juin 2008
Le comité d'Uniterre a initié les discussions de "l'après-grève". Il s'agit de réunir rapidement la commission lait, de rencontre BIG-M et PSL pour préparer l'avenir: prix à 1.-, gestion des quantités, solidarité avec les grèvistes etc.
jeudi, 17 avril 2008
Thème 2008: "Rôle de l'agrobusiness et des multinationales dans la disparition de l'agriculture locale"
En 1996, le 17 avril a été déclaré « journée internationale des luttes paysannes » par La Via Campesina en souvenir de paysans sans terre qui ont été massacrés au Brésil par les militaires dans le cadre de la lutte pour la réforme agraire.
mercredi, 16 avril 2008
Uniterre a réactivé le travail de ces deux commissions qui travailleront désormais ensemble. Nous devons faire le lien direct entre la viande et les céréales fourragères. La commission se réunira régulièrement pour élaborer les visions d'Uniterre et organiser différentes activités. Une rencontre avec la FSPC (fédération suisse des producteurs de céréales) a eu lieu début juin. Une rencontre avec Suisseporcs et Gallo Suisse et la FSPC doit également être mise sur pied. 
mercredi, 26 mars 2008
De la plateforme à la fédération
Le 17 avril 2008, la fédération romande pour l'agriculture contractuelle de proximité (FRACP) sera officiellement lancée. L'assemblée constitutive a eu lieu le 26 mars 2008; elle a adopté la Charte et les statuts de la FRACP.
jeudi, 20 mars 2008
Vous n'êtes pas sans savoir qu'Uniterre, au nom du principe de la souveraineté alimentaire, a toujours défendu le droit de se protéger des importations à trop bas prix.
De plus, Uniterre soutient depuis longtemps la nécessité de mieux organiser les filières et de renforcer la position des producteurs dans un marché asymétrique tel que nous le vivons aujourd'hui.
jeudi, 20 mars 2008
Le deuxième train d'ordonnances concernant PA 2011 a été mis en consultation cet hiver. Uniterre a pris position le 20 mars sur ce dossier.document
samedi, 16 février 2008
Adhérez à la commission d'Uniterre "par litre de lait: 1 Fr. pour le paysan" et à EMB. Signez le contrat et recevez le panneau, les paysans ont besoin d'un prix du lait équitable!
Le comité d'Uniterre a décidé d'inscrire la commission lait d'Uniterre batisée "par litre de lait: 1 Fr. pour le paysan" à l'European Milk Board (voir ci-dessous). Il a pris cette décision afin d'augmenter la pression sur l'ensemble des acteurs du marché suisse du lait et pour participer activement à tout le processus d'augmentation du prix du lait en Europe. A l'instar des 100'000 collègues paysans européens, Uniterre ne veux plus entendre parler de baisse du prix du lait mais d'une nécessaire et sérieuse augmentation qui doit être rémunérée par le marché! Uniterre exige un minimum de 1 Fr. net par litre de lait pour le paysan.
mercredi, 06 février 2008
33 initiatives existent à ce jour. Certains sont âgés de plus de 20 ans comme la Clé des Champs dans le Jura ou les Jardins de Cocagne à Genève. Depuis 2003, de nouveaux projets ont germé tels que L'Affaire TourneRêve, Le Jardin Potager, l'Agrihotte, le Lopin Bleu ou le Panier à 4 pattes.
jeudi, 31 janvier 2008

BIG-M et Uniterre revendiquent un prix du lait à 1franc par litre pour le paysan
jeudi, 31 janvier 2008
> décembre 2008: Le marché... selon l'industrie laitière
> novembre 2008: ALS: producteurs court-circuités!
> octobre 2008: De la condition des paysan-ne-s
> septembre 2008: Mesures d'accompagnement pour aller où?
> juillet-août 2008: A nous de construire l'alternative
> juin 2008: Bravo et merci aux autres!
> mai 2008: Eclaircies en vue?
> avril 2008: assemblée générale d'Uniterre le 3 juin
> mars 2008: Quel niveau pour le prix indigène?
> février 2008: Accord de libre-échange avec l'UE
> février 2008: les contrats au coeur de l'actualité
mercredi, 30 janvier 2008
03.12.2008 Association lait suisse (ALS) : la monarchie de l'or blanc se dévoile! > dossier de presse  > photos
« 9 cts de baisse, c'est 9000 Frs de revenu en moins pour une exploitation qui produit 100'000kg de lait par an. Ce n'est pas supportable ! Nous exigeons simplement des prix équitables qui couvrent nos frais de production, à savoir de 1 Frs/litre »Cette revendication est portée par l'ensemble des producteurs venus manifester leur courroux devant l'entreprise où siège Son Altesse Alexander Briw, président de l'ALS et accessoirement responsable des achats de lait pour ELSA (MIGROS).
28.11.2008 L'ALS, une machine bien huilée...Producteurs- trices suisses de lait, comptez-vous y déposer des grains de sable?L'Association Lait Suisse (ALS - plus de 80% du lait commercialisé en Suisse) a annoncé il y a quelques heures, qu'elle préconisait une baisse généralisée de 9 ct/kg de lait au 1er janvier 2009 et des contrats directs entre producteurs et transformateurs pour le 1er mai 2009.
06.11.2008 Organisation « Lait suisse » : 80% du lait produit en Suisse dans une seule main et une formidable baffe pour les consommateurs et les producteurs de lait!Plusieurs médias annoncent déjà la création d'une nouvelle organisation appelée « Lait suisse » ce vendredi 7 novembre. Cette organisation pourrait regrouper des organisations de producteurs (OP), des organisations de producteurs-utilisateurs (OPU) et trois des plus gros transformateurs du pays, à savoir Crémo, ELSA et Hochdorf Nutritec. Le groupe Emmi, sans doute bien informé de la situation, n'aurait pas - encore - officiellement adhéré. 
30.10.2008 marché laitier; pour une coordination nationale entre les OP/OPU et une restriction nationale de 20% des quantités supplémentaires - en français / auf DeutschPlus 120 millions de kilos de lait sous forme de quantités supplémentaires ont été attribués par l'OFAG aux OP (organisation de producteurs indépendantes des industries) et aux OPU (organisations de producteurs-utilisateurs, dépendantes des industries) qui en ont fait la demande. 
14.10.2008 Vième Conférence internationale de La Via CampesinaOrganisé tous les 4 ans, cet événement se tiendra au Mozambique du 16 au 23 octobre. C'est à cette occasion que se décide les orientations stratégiques, politiques et organisationnelles du mouvement. Uniterre y envoie 2 délégués.
06.10.2008 semer l'avenir ensemble"Semer l'Avenir", une initiative qui se développe. Cette année 28 fermes y participent dont celle des Descombes à Choulez le 11 octobre dans le canton de Genève.
16.09.2008 Gruyère AOC : Les grands distributeurs volent les producteurs et les consommateurs.Plus de 300 producteurs de toutes les régions de Suisse romande se sont à nouveau rassemblés à Pringy à l'appel d'Uniterre pour soutenir les producteurs-négociateurs et mettre sous pression les différents collèges (fromagers et affineurs) de l'interprofession du Gruyère AOC.
20.08.2008 Les producteurs qui fournissent le lait pour le Gruyère AOC pourraient stopper les livraisonsLes producteurs ont approuvé à une très large majorité l'idée d'un éventuel boycott des livraisons de lait destinées au Gruyère AOC si leurs revendications de prix n'étaient pas obtenues à cette date. 
14.08.2008 invitation assemblée producteurs de lait de GruyèreUniterre convie les médias à une assemblée des producteurs qui se tiendra le 20 août à 13h30 à Rueyres Treyfayes sur l'exploitation de Daniel Menoud.
15.07.2008 soutien aux délégués producteurs de lait de GruyèreUniterre a organisé un rassemblement de soutien à Pringy qui a réuni entre 350 et 400 personnes pour soutenir les délégués des producteurs qui négocient pour une hausse du prix du lait destiné au Gruyère. 
14.07.2008 prix lait Gruyère, invitation à la presseUniterre vous convie à un rassemblement des producteurs de lait qui se tiendra mardi 15 juillet 2008 à 13h30 sur le parking de la fromagerie de démonstration du Gruyère à Pringy (FR).
14.07.2008 prix des céréalesUniterre ne peut plus accepter que le prix des céréales indigènes soit fixé sur la base de quelques pourcents qui sont importés. Et que ces prix ne soient pas en adéquation avec nos réalités socio-économiques.
01.07.2008 Constitution CECVCe 27 juin, est née une nouvelle organisation européenne "La Coordination Européenne Via Campesina", regroupant 25 organisations du continent. Ces organisations se reconnaissent dans un socle d'idées commune pour une alternative paysanne.
04.06.2008 Les producteurs d'Uniterre se sont retrouvés hier soir pour faire le point sur la grève1 franc par litre de lait! - Le mot d'ordre de grève est levé.
03.06.2008 Uniterre maintient son mot d'ordre de grève jusqu'au moins mardi soir lors de l'assemblée prévue à 19h30 au Domaine des Barges à Vouvry. Une décision démocratique sera prise avec tous les producteurs présents.
01.06.2008 400 producteurs romands se sont retrouvés à Palézieux pour décider de la suite du mouvement. La grève se poursuit, les négociations n'ayant pas encore débuté. La revendication est de 1fr par litre.
30.05.2008 La grève se poursuit. 
28.05.2008 Communiqué de Presse Grêve du lait L'assemblée du producteurs de lait Uniterre-EMB a décidé à l'unanimité d'une grèsve du lait qui commence jeudi 29 mai au matin.
28.05.2008 invitation à l'assemblée des producteurs de lait Uniterre-EMB pour annonce grève lait illimitée
17.04.2008 journée internationale des luttes paysannesEn 1996, le 17 avril a été déclaré « journée internationale des luttes paysannes » par La Via Campesina en souvenir de paysans sans terre qui ont été massacrés au Brésil par les militaires dans le cadre de la lutte pour la réforme agraire. En 2008, le thème central choisi par La Via Campesina est le « rôle de l'agrobusiness et des multinationales dans la disparition de l'agriculture locale ». / dossier de presse / Fédération romande de l'ACP
01.02.2008 De très nombreux producteurs se sont retrouvés sur la place fédérale à Berne pour lancer la campagne nationale pour un prix du lait équitable "par litre de lait, 1 franc pour le paysan". Juste avant, une conférence de presse a eu lieu. En voici le communiqué et le dossier de presse. Voici aussi quelques. Photos
30.01.2008 Invitation conférence de presse: "En suisse et en Europe, un prix du lait équitable pour tous" Uniterre et Big-M organise une conférence de presse et une action le 1er février prochain à Berne pour lancer la campagne nationale pour un prix du lait équitable "par litre de lait, 1 franc pour le paysan".
mardi, 06 février 2018
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"Un prix du lait équitable pour les producteurs!"
cela fait des années qu'Uniterre revendique ce droit! Après la pétition Lait lancée en novembre - qui rencontre un très bon accueil - c'est le projet d'un "lait équitable" en Suisse, discuté depuis quelques temps maintenant, qui démarre! Uniterre est en discussion avec un transformateur et quelques distributeurs pour concrétiser ce "lait équitable" sur le marché suisse.


Une coopérative "lait équitable" va être créée très prochainement.
Pour cela, Uniterre recherche des coopératrices/teurs.


Qui peut participer ?
Toute productrice, tout producteur de lait.


Intéressé-e? Séances d'information les :

- jeudi 8 mars 2018 à 20h au café-restaurant l'Etoile, à Villeneuve (VD)

- jeudi 15 mars 2018 à 20h au stand de Vernand, à Romanel

- jeudi 22 mars 2018 à 20h au Café de la Poste, à Glovelier


Si vous souhaitez participer au lancement d'un beau projet et être enfin acteur du changement, rejoignez nous!

Pour plus d'information: Berthe Darras 079 904 63 74 – b.darras@uniterre.ch



mardi, 06 février 2018
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Uniterre, hier et demain

Le début d'une année est une période charnière. Au-devant d'une page blanche, avant de commencer l'écriture d'un nouveau chapitre, il est des questions à se poser et des réflexions à mener, en tant qu'être humain, en tant que membre de la société. Qu'ai-je accompli jusqu'à présent? De quoi suis-je fier? Ai-je des regrets, des déceptions? Quelles ont été mes plus belles réussites? Et maintenant, où est-ce que je veux aller? Et avec quelles forces, quels atouts? Il ne s'agit pas ici des fameuses bonnes résolutions que l'on prend le soir du Nouvel-An et que l'on oublie trois semaines plus tard. Voyons cela plutôt comme un passage dans un aéroport en attendant de prendre sa prochaine correspondance.

Une association comme Uniterre peut et se doit de passer par le même cheminement. Un coup d'œil dans le rétroviseur nous offre des images fortes, des journées de mobilisation intense, des actions coups de poings remarquables, et remarquées, des périodes en apparence plus calme, mais où les idées n'ont cessé de fleurir, et puis aussi des moments creux, de doute, d'échecs. Que chacun-e d'entre nous prenne maintenant quelques minutes et se remémore son aventure personnelle avec Uniterre, que son implication soit importante ou plus discrète: pourquoi suis-je devenu membre? Quels étaient mes rêves et mes espoirs? Comment y ai-je contribué?

Les paysannes et paysans ne prennent pas toujours le temps de cette réflexion. Il faut dire également que le contexte actuel ne leur en laisse guère le loisir. Prix trop bas et exigences élevées font de leurs journées un marathon continu. De là à penser que nos instances politiques font en sorte que cela ne change pas pour ne pas avoir à gérer trop de révoltes et de questionnements, il n'y a qu'un pas. Et pourtant, c'est bien lorsque l'on s'autorise une pause dans le flot incessant du quotidien que surgissent les idées les plus intéressantes, les plus novatrices, ou simplement celles qui vont nous amener là où nous le souhaitons.

Une chose est certaine: 70 ans après les premières colères des membres fondateurs, Uniterre a changé de nom et bien sûr d'équipe, mais son esprit demeure vibrant et actif, avec les mêmes motivations. Et parce que 2018 s'annonce sous de passionnants auspices, avec plusieurs initiatives en cours de discussion, et bien sûr, un possible passage en votation populaire de l'initiative sur la Souveraineté alimentaire, cela méritait bien un petit coup de neuf ! Vous tenez entre vos mains le premier numéro du journal Uniterre dans sa nouvelle mouture. Plus aéré, plus agréable à lire, il reste un vecteur essentiel de la défense professionnelle agricole telle qu'elle est menée par le syndicat. Analyses, reportages, critiques, et portraits du monde paysan continueront d'alimenter la flamme syndicale auprès des lectrices et lecteurs, pour que ce passionnant combat continue de porter ses fruits, au moins pour les 70 prochaines années.


Vanessa Renfer
Agricultrice et membre du Comité d'Uniterre (Section Neuchâtel)



Photo de couverture: Eric Roset



vendredi, 02 février 2018
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Communiqué de presse de la coalition suisse sur l'huile de palme

Berne/Zurich, le 2 février 2018

L'huile de palme doit être exclue de l'accord de libre-échange entre la Suisse et l'Indonésie. C’est ce qu’exigent les organisations suisses de défense de l'environnement, des droits humains et des consommateurs, ainsi que plusieurs organisations paysannes, dans une lettre ouverte adressée au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann.

L'huile de palme est au cœur de l'accord de libre-échange entre la Suisse et l'Indonésie qui est sur le point d'être conclu. La culture à grande échelle de cette denrée en Indonésie et le commerce de graisses végétales bon marché causent d'énormes dégâts environnementaux et conduisent à de graves conflits dans les domaines des droits humains, des terres et du travail. Une large coalition d'organisations a adressé une lettre ouverte au Ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann et au gouvernement indonésien. Ces ONG sans but lucratif et organisations paysannes, alliées à l’organisation non-gouvernementale indonésienne WALHI qui défend les droits humains et l'environnement, demandent donc que l'huile de palme soit exclue de l'accord de libre-échange.

Dans cette lettre, la coalition met en garde contre les conséquences de l’importation d’huile de palme à bas prix qui pourrait découler de cet accord : tout signal d’augmentation de la demande entraînerait en effet de nouvelles usurpations des terres, le déplacement de la population locale et de graves dommages environnementaux. Un accord commercial n’est pas une occasion appropriée de résoudre les problèmes liés à l'huile de palme. Les organisations concernées appellent donc à un dialogue ouvert afin d'aborder la question de manière démocratique, transparente et globale.

Dans leur lettre, les organisations signataires exposent clairement que les engagements volontaires dans le cadre de systèmes de certification tels que RSPO (Roundtable on Sustainable Palmoil) sont insuffisants et donc inacceptables pour justifier l’abandon des barrières douanières. Ils se réfèrent à la plainte contre la RSPO, rendue publique il y a quelques jours, que des villageois indonésiens ont déposée auprès du point de contact de l'OCDE en Suisse. Les organisations préviennent en outre du fait que l'augmentation des importations d'huile de palme entraînera une perte de revenus significative pour les petits exploitants agricoles suisses dépendant de la production de colza ou de tournesol.

Renseignements :

  • En Français : Fédération romande des consommateurs ; Laurianne Altwegg, responsable Environnement, Agriculture & Energie ; l.altwegg@frc.ch ; 078 878 73 81
  • En Allemand : Pain pour le prochain : Miges Baumann, responsable de la politique de développement ; baumann@bfa-ppp.ch ; tél. 079 489 38 24

Documentation :

Communiqué de presse (pdf)

Contenu de la lettre ouverte (anglais)

Plainte à l'OCDE contre RSPO (anglais)

jeudi, 25 janvier 2018
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communiqué de presse Uniterre et Alliance pour la Souveraineté Alimentaire.

Après la présentation le 15 mai 2017 à la CER-CN du Conseil National de l’initiative sur «la souveraineté alimentaire – l’agriculture nous concerne toutes et tous », c’est ce mardi 22 janvier que deux représentants de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire ont pu présenter l’initiative au sein de la Commission d’Economie et de Redevances du Conseil des Etats (CER-CE).

Bien que la commission fût sceptique vis-à-vis de cette initiative, elle a reconnu l’importance de l’enjeu et les débats furent intéressants. La discussion a principalement porté sur des questions liées au marché au sein d’un environnement globalisé et sur le rôle du gouvernement pour mettre en place des conditions cadres assurant un revenu équitable pour les paysannes et les paysans. La pertinence de la revendication d’obtenir des « prix équitables pour des produits de haute qualité » a fait l‘unanimité. De même, le fait que la population soit préoccupée par l’alimentation, la situation de l’agriculture et la santé a été reconnu.

Pourtant, la commission n’en a pas tenu compte et, préférant un statu quo frileux, elle donne un préavis négatif à l’initiative. (11contre/ 0 pour/ 2 abstentions). Nous regrettons que cette opportunité de faire un choix historique et de placer la Suisse comme pionnière en Europe ait été manquée.

Le gouvernement refuse pour l’instant de faire face aux grands défis de nos sociétés avec des solutions constructives. Ceci signifie que la souveraineté alimentaire et l’agriculture paysanne continueront à être mises à mal. Et les grands traités de libre-échange à venir vont encore accentuer cette évolution négative.

Uniterre continuera pour sa part, avec le parti des Verts et leur initiative sur le commerce équitable, à relever ces défis. Il n’y aura de toute évidence pas d’alternative durable à une agriculture nourricière et paysanne, ni sur le plan social, ni économique et environnemental.



mardi, 23 janvier 2018
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Impossible de rater le rayon produits laitiers dans les supermarchés : lait, beurre, fromages, yaourts… il compte près de 4 000 références ! Un marché gigantesque évalué à 27 milliards d’euros par an en France. Et alors que les profits des géants du lait battent des records inégalés, le nombre d’éleveurs français sur la paille n’a jamais été aussi important. En 2016, 10 000 producteurs de lait auraient mis la clé sous la porte quand beaucoup d’autres croulent sous les dettes.

Pour ce premier numéro 2018 du magazine "Cash Investigation", Jean-Baptiste Renaud a enquêté sur Lactalis, le numéro un mondial du secteur aux méthodes très contestées. Un empire familial opaque dirigé par le très secret Emmanuel Besnier, 116e fortune mondiale et 8e fortune de France. Et "Cash" a découvert que l’herbe n’est pas beaucoup plus verte chez Sodiaal, numéro deux du secteur…

Patrons mutiques, comptes introuvables, éleveurs à bout

"Cash Investigation" dévoile ainsi les étranges pratiques de la grande coopérative française, maison mère de Yoplait et de Candia, créée par les éleveurs et pour les éleveurs français. Le groupe préfère en effet amasser un énorme trésor de guerre plutôt que redistribuer l’argent à ses 20 000 producteurs. Révélations également sur cette industrie du lait qui a fait miroiter aux paysans un avenir meilleur s’ils produisaient toujours plus en Nouvelle-Zélande.

Dans sa course effrénée au gigantisme, le principal concurrent de l’Europe met en péril l'environnement et l'économie du pays. Au terme d'un an d'enquête, Le magazine présenté par Elise Lucet a enquêté pendant un an dans le monde très fermé de l’industrie laitière avec ses patrons mutiques, ses comptes introuvables et ses éleveurs à bout. En fin d'émission, la journaliste ouvre le débat sur le plateau avec des spécialistes et acteurs de la filière.

Une enquête de Jean-Baptiste Renaud diffusée le mardi 16 janvier 2018 sur France 2.

Lien pour voir le documentaire

jeudi, 18 janvier 2018
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Dans le cadre de sa nouvelle série documentaire "Monde cruel", consacrée à la "sixième grande extinction", le magazine "13h15 dimanche" raconte cette semaine l’histoire d’une espèce en voie de disparition : les abeilles. Leur déclin, commencé dans les années 1990, est mondial. Ses causes : parasites, pesticides, moindre diversité des fleurs, etc. En France, la mortalité des colonies d’abeilles a atteint 30% en quinze ans.

A la rencontre de deux passionnés qui tentent de les préserver : Frank, un apiculteur vendéen, se bat depuis vingt ans pour faire interdire les insecticides tueurs d’abeilles ; Roch, un apithérapeute, parcourt le monde à la recherche de produits de la ruche pouvant être utiles pour la santé.

Un monde sans abeilles serait-il viable?

Emmanuelle Chartoire, David Geoffrion et Fanny Martino sont notamment allés jusqu’au Mexique, et à Cuba, un des seuls endroits du monde où les abeilles sont préservées. To bee or not to be… un titre en forme de jeu de mots (bee signifie abeille en anglais), mais une question sérieuse : la vie serait-elle possible dans un monde sans abeilles ?

Frank et Roch se battent pour sauver ces insectes, persuadés qu’à terme, c’est l’Homme qui pâtirait de leur disparition. Ces infatigables travailleuses fabriquent en effet, non seulement le miel, mais aussi d’autres substances très utiles à l'espèce humaine…

Lien vers l'émission

jeudi, 18 janvier 2018
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Interview de Paul Ecoffey, producteur de lait pour le fromage Gruyère et Vacherin, 50 vaches laitières, Rueyres-Treyfayes, Canton de Fribourg.


L’huile de palme est un sujet qui te préoccupe beaucoup, est-ce que tu peux m’en dire plus?

Aujourd’hui, 30’000 à 40’000 t d’huile de palme sont importées chaque année en Suisse dont 5’000 t que l’on retrouve dans les concentrés pour animaux (vaches, cochons, volailles, etc).

Je trouve cette pratique inadmissible alors que nous avons en Suisse d’autres aliments à disposition pour les concentrés, bien meilleurs d’un point de vue environnemental et nutritionnel.

Et d’autant plus, que l’une des entreprises emblématiques sur la culture d’huile de palme - qui possède aujourd’hui 189’000 ha de cultures - a une partie de son siège dans le canton de Fribourg, à côté de chez moi ! Cette entreprise, c’est la SOCFIN. C’est un groupe belgo-luxembourgeois. On se demandera d’ailleurs, au passage, ce que ce groupe étranger fait en Suisse? Une histoire d’allégement fiscal de plus.


Quand as-tu commencé à t’intéresser au sujet de l’huile de palme en Suisse?

En 2006. A l’époque, c’était concernant un autre sujet ! En effet, cette année-là, nous avons eu un surplus de beurre, qui a été écoulé via l’exportation sur le marché mondial. Mais il s’agissait d’une exportation faite à prix cassé ! Et qui en a payé le prix? Les producteur-trice-s ! En effet, la Fédération des Producteurs Suisses de Lait (FPSL) nous prélève sur chaque litre de lait quelques centimes pour financer ce que l’on appelle « le fonds de soutien de dégagement ». Au total, cela a représenté, cette année-là, plusieurs millions qui ont servi à écouler notre beurre à bas prix à l’étranger.

J’avais donc dénoncé en 2006 cela aux assemblées de l’interprofession du gruyère et de la fédération laitière fribourgeoise. Sans réaction d’ailleurs. Par la suite, j’ai parlé avec quelques connaissances en politique pour faire monter le dossier à un plus haut niveau. Le dossier est arrivé dans les mains de M. De Buman, alors conseiller national. Il a, suite à cela, déposé une motion pour les PDC demandant une surtaxe pour l’importation de l’huile de palme. Au même moment, Jean-François Rime déposait une motion semblable au nom de l’UDC.


Et quel a été la réponse à ces motions?

Le Conseil National a botté en touche disant ne pas pouvoir surtaxer l’huile de palme…. En contre-partie, il a était demandé que soit indiqué clairement sur l’étiquetage non plus seulement « huile végétale » mais bien « huile de palme ». Or, on constate aujourd’hui que cette demande n’est toujours pas appliquée et que l’on retrouve encore bien trop souvent seulement indiqué « huile végétale » ou « graisses végétales ».

Jamais je n’aurais cru que 10 ans plus tard j’en arriverais à dénoncer à nouveau ce fléau mais cette fois-ci dans l’alimentation du bétail !


J’aimerais revenir sur un point que je ne comprends pas. Comment se fait-il qu’en premier lieu ait été introduit de l’huile de palme dans l’alimentation du bétail? Avant, ce n’était pas chose courante?

Cette dérive provient de la mise en place de la prime PLVH (Production de Lait et Viande basée sur les Herbages). Il s’agit d’une prime qui veut promouvoir la consommation de fourrage grossier (90 % de fourrage de base dont 75 % d’herbes, prairies, pâturages, dérobées) en zone de plaine. Cette prime s’élève à 200 CHF par hectare de surface herbagère. Mesure intéressante en soi, mais qui a cependant engendré une dérive: pour pouvoir respecter cette mesure, il a fallu de l’autre côté limiter l’apport de concentré et donc trouver un moyen pour que ce concentré soit toujours aussi « efficace » énergétiquement. Pour cela, deux solutions: ajouter soit de l’Alikon® soit du Propylène-glycol qui est un précurseur du glucose utilisé pour prévenir l’acétonémie mais c’est un produit qui coûte cher. Et donc la solution meilleure marché: l’huile de palme ! Nous y voilà !


L’USP a justement fait un communiqué de presse le 1er juin qui dénonce cette pratique d’utilisation de l’huile de palme - je cite: « Les paysan-ne-s suisses ne veulent pas nourrir leurs animaux avec de l’huile de palme », ce qui est une bonne chose non?

Oui c’est un premier pas. Mais le problème, c’est que l’Union Suisse des Paysans (USP) s’attaque ici aux producteurs d’aliments pour animaux - en l’occurrence FENACO - qui est l’importateur principal et le plus gros distributeur d’aliment concentré en Suisse. Certes, c’est bien de dénoncer la FENACO, mais elle n’est qu’en partie responsable. C’est le système qu’il faut dénoncer, le système qui permet cela ! C’est la mise en place de cette fameuse PLVH, rappelons-le, PLVH qui a été mise en place par l’OFAG et approuvée par l’USP à l’époque !

On se demande comment l’OFAG a pu favoriser ce genre de pratique au même titre que l’exportation de notre bon beurre… La réponse n’est pas très compliquée à trouver.


Bon, il semblerait tout de même que depuis ces contestations, la FPSL a annoncé lors d’un communiqué de presse du 24 août 2017 que « La graisse de palme sera entièrement éliminée du fourrage suisse destiné aux vaches d’ici la fin de l’année (…). Elle sera principalement remplacée par de l’huile de colza ». C’est positif?

Oui, mais pourquoi donc la stopper pour le bétail mais pas pour l’alimentation humaine? Les vaches ont obtenus le droit d’éliminer cette huile, néfaste, de leur alimentation mais l’Homme, lui, s’en trouve toujours entouré. Selon cette logique, nos animaux sont nourris avec de l’alimentation plus bénéfique que la nôtre. Y aurait-il eu une coupure dans le raisonnement?


En ce moment se discute au Conseil Fédéral la possibilité d’un accord de libre-échange avec la Malaisie, accord dont l’une des conditions d’échange en retour pour la Malaisie est l’exportation possible vers la Suisse de son huile de palme.

Si cet accord de libre-échange se conclut, cela mettra en péril la production d’huile de colza suisse. Encore une fois, comment se fait-il que nos politiciens préfèrent favoriser l’importation d’une huile de palme produite dans des conditions inadmissibles d’un point de vue social et environnemental, sans respect des droits de l’Homme alors que nous avons, en Suisse, notre huile de colza qui est bien meilleure…

Enfin, avec la votation du 24 septembre 2017 sur la sécurité alimentaire, je me réjouis justement de voir appliquer les intentions de sécurité alimentaire qui devraient permettre de sauver notamment la production indigène de colza. En tout cas, c’est ce qu’a plébiscité clairement le peuple ! Et notamment, l’alinéa sur « des relations commerciales transfrontalières qui contribuent au développement durable de l’agriculture et du secteur agroalimentaire ». Est ce bien durable d’importer de l’huile de palme dont les conditions de productions ne respectent ni les Hommes, ni l’environnement?


Qu’est ce que tu proposes toi Paul?

Il faut une véritable législation. Il est urgent que l’USP se batte pour les producteur-trice-s et la production laitière suisse afin d’arrêter l’export du beurre à prix cassé parce que nous n’arrivons pas à écouler nos stocks. Et de se battre pour stopper le traité de Libre Échange avec la Malaisie, quels qu’en soient les pendants qu’elle nous fait miroiter.

Pourquoi ne pas faire une action symbolique annuelle dans la grande distribution pour remettre en avant le bon beurre suisse dans les produits industriels à la place de l’huile de palme? De plus, nous pourrions proposer une motion qui taxe l’utilisation de l’huile de palme et une autre pour la formation d’un label spécifiant « produit sans huile de palme » avec un système de différenciation par rapport aux autres labels.


Propos recueillis par Berthe Darras

article paru dans le Journal d'Uniterre de novembre 2017


jeudi, 11 janvier 2018
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Dans le cadre de sa stratégie de développement durable, ELSA (groupe industriel laitier de la MIGROS) a lancé en 2017 un projet de lait durable.

Depuis le départ, l’intention de la Migros était de créer un projet répondant à des critères de durabilité, sans cependant engendrer trop de modifications pour le gros des producteurs. Sachant que notre agriculture injecte davantage de calories en intrants et en énergie qu’elle en produit, il était à prévoir que le géant orange allait accoucher d’une souris. Mais non ! Sous l’aspect de la durabilité, c’est tout au plus un moustique minuscule qui a vu le jour.

Certes, avec des critères éthologiques, la pâture, la valorisation des fourrages de base, notamment indigènes, la promotion de la biodiversité, la limitation des concentrés et des antibiotiques, on est sur la bonne voie vers davantage de durabilité.

Mais ni la performance des vaches laitières de 8 ou 10 kg de lait par jour de vie, ni peut-être 2 à 3 cts supplémentaires par kg de lait ne garantiront la durabilité économique de la production laitière. Pour cela il est indispensable que le prix du lait payé au producteur couvre la totalité des frais de production qui, selon les calculs de la FAT, avoisinent un franc le kg.

S’agissant de la production laitière, il est évident que le bien-être de l’animal ait sa place dans le projet. Mais force est de constater que dans notre système mercantile mécanisé, robotisé et globalisé, le bien-être de l’animal est devenu absolument prépondérant, au détriment de l’aspect humain et de l’être humain, hélas !

Dans ce contexte, il faut une fois pour toutes rappeler aux ingénieurs et autres scientifiques (ainsi qu’aux fanatiques de la protection des animaux !) l’immense importance (souvent sous-estimée et négligée) qu’a le bien-être (aussi au niveau économique) du producteur pour le bien-être de l’animal ! Face à cette réalité du terrain, l’exigence que le bovin doit être inscrit à la BDTA avec un nom nous laisse perplexe!

Dans les Directives Lait Durable, on ne trouve pas un mot ni sur les intrants énergivores tels que carburants, engrais, phytosanitaires, ni sur le tassement de nos terres agricoles par des machines de plus en plus gigantesques.

Et les contrats d’achat visant 12 mensualités à quantité égale vont à l’encontre d’une production de lait plus durable…

Bref : La durabilité dans son ensemble du projet n’est même pas une durabilité M-Budget extra-light, et le projet tel que présenté doit être considéré et dénoncé comme une monstre tromperie pour la consommatrice et du consommateur.

Par contre, il faut bien reconnaître qu’il s’agit d’un superbe coup de marketing, laissant en passant au producteur quelques petites miettes.

Mais sachez :

Sans prix qui couvre les frais de production, il n’y a pas de durabilité !

La Commission lait d’Uniterre

mardi, 09 janvier 2018

A partir du printemps 2018, nous cherchons des locataires pour un petit domaine agricole familial à Arnex-sur-Orbe. Trop petit pour être « intéressant » selon les critères de la politique agricole suisse actuelle, sa maison d’habitation avec 2 logements et ses 2.4 ha de terrain agricole bénéficient toutefois d’un sérieux potentiel à être valorisé par une famille ou un collectif porteur d’un projet innovant de micro-ferme en permaculture....

Dossier complet

jeudi, 21 décembre 2017

On devient ce qu’on mange

20.12.2017 - Journal La Liberté


«Papa, dessine-moi un avenir…» Voici un dialogue malheureusement d’actualité. Le petit garçon ne sait pas trop où il a été chercher cette phrase bien trop sérieuse pour son âge, mais son papa paysan avait l’air tellement mal que ça lui était venu naturellement.

– Tu sais, mon petit, qu’il faudra toujours manger, toi pour grandir et maman et moi pour continuer à travailler. Tu comprendras bientôt qu’on devient ce qu’on mange et donc que c’est important de manger du bon.

– Tu ne produis pas du bon, toi papa?

– Je le croyais, mais quand je lis les journaux et quand j’écoute certains politiciens, j’ai peur que ça ne compte plus.

– On mangera quoi alors?

– N’importe quoi, produit n’importe comment. Avec la malbouffe, un homme sur quatre est obèse sur notre planète, et ça va encore augmenter.

– Pourquoi papa?

– Parce qu’il paraît qu’on ne vaut plus rien pour certains économistes. On n’est plus que 2%, les paysans. On ne compte plus que pour 0,76% du PIB. Et ça, c’est le nouvel évangile.

– C’est quoi ces calculs ­bizarres?

– Ce sont des savants calculs de ceux qui n’ont pas compris que 100% des humains doivent se nourrir. Jacques Brel disait: ça fait pleurer les honnêtes gens et rire les malhonnêtes gens.

– Dis papa, est-ce que ça coûtera une fois zéro pour manger?

– On dirait bien… si on écoute nos superfuturologues. En tout cas, ils réfléchissent comme si…

– Tu crois que les gens deviennent fous, papa?

– Oui certains, je le pense. Je me demande s’il ne vaudrait pas mieux les renvoyer à l’école pour qu’ils réapprennent les besoins essentiels: l’eau, l’air, la nourriture et un toit pour être heureux.»

PASCAL CORMINBOEUF, ANCIEN CONSEILLER D’ÉTAT,

DOMDIDIER