vendredi, 26 mai 2017
mercredi, 08 décembre 2010
20 millions d'hectares de soja RR en Argentine - Impressions et réflexions
de Reto Sonderegger, secrétaire Uniterre
En Argentine, les cultures de soja s'étendent sur une superficie qui est 5 fois plus grande que la Suisse. Elles recouvrent la moitié des terres arables de cette nation de football. 99 % du soja est génétiquement modifié pour résister à l'herbicide Roundup. Toutes les semences ainsi que l'herbicide proviennent de la même entreprise : Monsanto. 
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mardi, 09 novembre 2010
 
Genève, le 9 novembre 2010
jeudi, 14 octobre 2010
Atelier3: Quelle agriculture pour nourrir la ville? Avec Nicolas Bezençon et J-M Chappuis (OFAG).
 
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lundi, 04 octobre 2010
Les producteurs veulent pouvoir réguler leur production afin de ne plus devoir payer des soutiens aux exportations.
Le 1er octobre, la force obligatoire obligeant les producteurs de lait à verser une taxe de 1 ct./kg de lait sera effective. Ce fonds sera utilisé pour exporter des surplus de matières grasses et de poudre. Cette pratique est contraire au principe de souveraineté alimentaire, car elle entraine un dumping sur les prix à l'exportation et instaure une situation de concurrence déloyale chez nos collègues paysans à l'étranger. En plus d'être taxés, les producteurs suisses n'ont aucune garantie que cette mesure provoque une hausse de prix, car ils n'ont pas la possibilité de réguler eux-mêmes leur offre en fonction des prix et des marchés. Ce privilège reste entre les mains de l'industrie. Les paysans sont à nouveau pris au piège. Le temps est venu de développer de nouvelles règles commerciales plus équitables et de créer une plateforme nationale de régulation des volumes en main des producteurs. 
vendredi, 01 octobre 2010
 Uniterre s'est positionné favorablement et soutien la motion Aebi. C'est un pas dans la bonne direction. Nous l'avons fait savoir au Parlementaires par une lettre. Nous la publions ci-dessous 
lundi, 20 septembre 2010
Une année après le début de la Révolte paysanne, la gestion du marché laitier est un fiasco. Brisons ensemble la montagne de beurre !
Le 11 septembre 2009, les paysans suisses rejoignaient le mouvement de révolte européenne et ses images chocs qui ont fait le tour de la planète. Le 20 septembre, ils bloquaient pacifiquement les rues de Lausanne et notamment les rues proches du Palais de Beaulieu. Une année après, jour pour jour, la situation a empiré. Ils retournent donc devant l'entrée de Beaulieu, ce dimanche 19 septembre 2010, pour manifester leur ras-le-bol et encourager les consommatrices et consommateurs à adhérer « physiquement » et « sportivement » à leur cause...
mardi, 27 juillet 2010
Pluie de cartons rouges pour la Migros
Les producteurs de lait ont besoin de partenaires de marché qui respectent les engagements et les règles préalablement définies. Ils ont besoin d'un prix plus élevé pour couvrir leurs frais de production qui s'élèvent aujourd'hui en moyenne à 1 Fr/litre. Uniterre soutient donc les revendications des producteurs de lait qui se déplacent aujourd'hui devant le siège de la Migros, afin de lui distribuer trois cartons rouges pour les motifs suivants :
lundi, 12 juillet 2010
L'IP-Lait met les paysans sur la paille 
Depuis sa création, il y a une année, cette interprofession a montré son incapacité à gérer les quantités de lait et n'a rien entrepris de sérieux pour juguler une surproduction historique et prévisible de 200 millions de litres. Ces quantités ont créé une montagne de beurre de plus de 10'000 t. La récente décision de dégager 3000 t de beurre sans agir sur une réduction de la quantité produite en amont est une hérésie qui coûte à l'ensemble des producteurs ! Il est à craindre qu'avant que ces tonnes de beurre n'aient fondu sur les dunes égyptiennes (lieu vraisemblable d'exportation), un nouveau Cervin de beurre soit créé !
mercredi, 09 juin 2010
En 2010, en raison de la crise laitière et du déséquilibre entre production de céréales panifiables et fourragères, de nombreuses organisations paysannes se sont exprimées pour chercher des solutions à ces problèmes qui provoquent une forte pression sur les prix.
Uniterre participe au débat. Il a travaillé sur les différentes propositions des organisations telles que la FSPC ou le VKMB et propose un projet novateur, basé sur la production extenso de céréales fourragères, l'encouragement de toutes les cultures fourragères indigènes et la réduction des quantités de lait produites.
 
mardi, 01 juin 2010
Les producteurs de lait refusent l'asservissement moderne
Obliger les paysans à produire des quantités de lait vendues à vil prix sur le marché international se résume à de l'asservissement moderne qui ruine les exploitations du pays. Les producteurs d'Uniterre décident donc d'épandre symboliquement ces quantités de lait sur leurs champs pour éviter qu'elles ne continuent d'engorger le marché et fassent chuter les prix.
mercredi, 19 mai 2010
Uniterre s'engage sur le plan national et international contre le nouveau phénomène de l'accaparement des terres.
Le 20 juin 2010 une conférence organisée par Jetfin Agro a eu lieu à Genève. Des associations avaient dénoncé le soutien du Canton de Genève. Une autre conférence - organisée cette fois par Global AGInvesting Europe s'est déroulée le 9 novembre 2010. Une large coordination s'est constituée afin de protester contre cet événement, dénoncer les pratiques d'accaparement des terres agricoles, et diffuser des informations sur le phénomène d'accaparement et la mondialisation de l'agro-industrie destructive.
vendredi, 14 mai 2010
 
http://www.plainedelaire.ch/
> Une défaire au goût de victoire
> dossier de presse avant les votations
> CP-26 avril 2011
> article paru dans Uniterre, mars 2011
> article paru dans Uniterre, avril 2010
samedi, 17 avril 2010
Journée des luttes paysannes, 17 avril 2010
Qu'est-ce que le 17 avril, journée des luttes paysannes? Ses origines? Ses enjeux? >texte explicatif de La Via Campesina
Cette année, le thème choisi au niveau international: "dire non à l'agroindustrie et à la mainmise des supermarchés sur la paysannerie!"
lundi, 29 mars 2010
novembre 2010: thématique de l'accaparement des terres. Conférence publique et manifestation en marge d'une sommet européen des investisseurs.
juillet 2010: visite au Brésil d'une représentante de la CIU dans le cadre de l'étude sur la souveraineté alimentaire.
vendredi, 12 février 2010
De Poznan en décembre 2008 à Copenhague en décembre 2009.
Dans le cadre des discussions internationales qui font suite à Kyoto, la société civile se mobilise.
Uniterre participe à la campagne pour le "climat et la justice sociale" qui se déroule sur le plan local. Elle a ainsi signé l'appel qui a été publié en décembre 2008:
"Appel Climat et Justice sociale"Changer le monde, pas le climat!
mardi, 02 février 2010
2012
Si le marché laitier suisse est dans la tourmente, il ne se porte pas mieux en Europe. Uniterre travaille étroitement avec les organisations suisses allemandes et européennes qui débattent au sein de l'European Milk board de développer une stratégie permettant de négocier un prix couvrant les coûts de production.
dimanche, 31 janvier 2010
> décembre 2010: quand la profession scie sa branche!
> novembre 2010: Souveraineté alimentaire mal interprétée: paysans, paysannes, à vous de la porter
> octobre 2010: Marché de la viande, où sont les engraisseurs?
> septembre 2010: Un an après le début de la révolte paysanne, qu'est ce qui a changé?
> juillet-août 2010: L'initiative populaire sur la souveraineté alimentaire lancée lors de l'AG
> juin 2010: Un syndicalisme planétaire
> mai 2010: Où se situent nos limites?
> avril 2010: Luttes paysannes ici comme partout
> mars 2010: IP-Lait, la sempiternelle ritournelle
> février 2010: Le revenu une question de point de vue
> janvier 2010: Et si les céréaliers européens s'unissaient?
vendredi, 29 janvier 2010
09.11.2010 Uniterre et une douzaine d'autres organisations manifestent contre l'accaparement des terres dans les pays du Sud qui sont du néocolonialisme financier>communiqué de presse
12.10.2010 Uniterre et une dizaine d'organisations agricoles et citoyennes réunies au sein de la plateforme pour une agriculture socialement durable soutiennent les initiatives cantonales contre l'importation de denrées alimentaires produites dans des conditions écologiques et sociales inadmissibles>communiqué de presse  >Presseerklärung
07.10.2010 Uniterre et la FRACP soutiennent le référendum contre le déclassement aux Cherpines-Charrotons >communiqé de presse
30.09.2010 lettre ouverte aux parlementaires du Conseil National sur la position d'Uniterre par rapport à la Motion Aebi >lettre ouverte
30.09.2010 projet de motion Uniterre pour la gestion du marché laitier
19.09.2010 Après une année de révolte, la situation s'est encore aggravée pour les paysans de manière générale. Pour le lait, la situation reste très mauvaise. Le système de gestion de l'IP-Lait ne fonctionne pas. Plus de 10'000 tonnes de beurre en trop. Les producteurs et consommateurs détruisent cette montagne à coup de bottes devant l'entrée de Beaulieu à Lausanne >communiqué  >Presseerklärung
27.07.2010 Action Zurich, devant la direction de Migros Suisse. Plus de 300 producteurs venus de toute la Suisse se sont donnés rendez-vous pour dénoncer le double discours de la Migros...>communiqué de presse  >Presseerklärung
12.07.2010 Action Berne, L'IP-lait met les paysans sur la paille >communiqué (F)  >communiqué (D)
22.06.2010 L'IP lait continue de se moquer des producteurs. >communiqué
28.05.2010 action du 1er juin: Les producteurs de lait refusent l'asservissement moderne >communiqué  >Presseerklärung
05.05.2010 Biodiversität: falsche Reaktion vom SBV >Medienmitteilung
29.04.2010 quatre producteurs entendus par la justice fribourgeoise pour des plaintes de cadres d'ELSA >communiqué
20.04.2010 Des projets de commercialisation de céréales et de lait équitables à soutenir sur fond de crise laitière >communiqué
17.04.2010  Bäuerinnen und Bauern der Gewerkschaft Uniterre-Zurich feiern heute den internationalen Bauernkampftag. >Medienmitteilung  Célébration de la journée internationale des luttes paysannes à Zurich. >communiqué
08.04.2010 invitation à la presse pour la journée des luttes paysannes du 17 avril 2010. >communiqué Genève  >communiqué Zurich
05.02.2010 La force obligatoire attribuée par le Conseil fédéral doit être octroyée aux producteurs >communiqué
29.01.2010 L'IP-Lait refuse de baisser les quantités globales et d'augmenter les prix du lait d'industrie. >communiqué
lundi, 25 janvier 2010
> Le marché carbone, une menace pour l'agriculture familiale (décembre 2010)
> La plus grande dissémination expérimentale plein champ de plantes transgéniques (décembre 2010)
> Les vautours de l'accaparement des terres (novembre 2010)
> Contre l'importations des produits de la misère. - Freins aux ALEA?(octobre 2010)
> Mobilisation contre l'accaparement des terres (octobre 2010)
> L'accès à la terre au Sénégal est un enjeu de compétition acharnée (juillet 2019)
> La Via Campesina Haïti se mobilise contre la venue d'OGM "humanitaires"  (juin 2010)
> Biochar, une fausse "bonne solution" (mai 2010)
> Paix et souveraineté alimentaire (avril 2010)
> Légumes importés: conditions socialement acceptables? Agrocarburants-conditions sociales et environnementales (avril 2010)
> Une délégation parlementaire en Colombie (mars 2010)
> Droits des paysannes et des paysans: de l'ONU aux luttes sur le terrain! (mars 2010)
> Droits paysans, le processus, la déclaration (février 2010)
> La souveraineté alimentaire vue par Nestlé (janvier 2010)
> Du jatropha bientôt transformé en Argovie au détriment des paysans mozambicains (janvier 2010)
vendredi, 08 janvier 2010
133 candidats au Conseil national et au Conseil des Etats ont signé le pacte d'Uniterre.
133 candidats de toute la Suisse romande, provenant des différentes forces politiques ont signé le Pacte du syndicat Uniterre intitulé «Pour une agriculture citoyenne basée sur la souveraineté alimentaire». 15 parmi eux ont été élus.
lundi, 11 juin 2018
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Le 27 mars dernier, l’organisation paysanne Uniterre déposait auprès des Autorités fédérales sa pétition « Pour 1.- frs par litre de lait payé au producteur », munie de près de 25'000 signatures récoltées en 4 mois. Il demandait à la Confédération de remettre un peu d’ordre dans le marché du lait de consommation en faisant respecter la Loi sur l’Agriculture qui stipule que les paysannes et paysans doivent bénéficier d’un revenu moyen comparable aux autres secteurs économiques d’une même région.

La réponse du ministre de l’économie ne s’est pas faite attendre, et exprime une fois encore un mépris certain à l’égard des quelques 20'000 familles paysannes qui travaillent durement en production laitière. Non seulement il est écrit que la Confédération continuera de laisser la situation aller à vau-l’eau, en se cachant derrière le sacro-saint marché libéralisé du lait, mais en plus, M. Schneider-Ammann avoue implicitement que 75% des fermes laitières sont encore appelées à disparaître à l’avenir, faute de présenter, selon son point de vue, un seuil de rentabilité économique suffisant, et que rien ne sera fait pour maintenir la grande variété de ces fermes à taille humaine.

Le rouleau compresseur du libéralisme débridé continue son implacable progression, faisant fi des victimes et des dégâts environnementaux et économiques qu’il laisse sur son passage. Par la même occasion, la volonté populaire de sauvegarder la paysannerie locale est également bafouée, au profit de l’agro-industrie qui, par le biais de ses capitaux, aura bientôt la mainmise totale sur la production laitière helvétique.

Uniterre poursuit dès lors son engagement pour que paysannes et paysans bénéficient un jour d’un revenu équitable, et que consommatrices et consommateurs conservent l’accès à une alimentation saine, produite localement, loin des fermes-usines qu’ils ne souhaitent pas.

Lausanne, le 11 juin 2018

vendredi, 08 juin 2018
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Votre commune soutient-elle notre initiative?

Nous avons envoyé un courrier à toutes les communes de Suisse, en espérant qu’elles seront nombreuses à soutenir et promouvoir les buts de l'initiative. N’hésitez pas à vous adresser à l’administration de votre commune de domicile, seul ou en groupe, afin de la sensibiliser! Chaque soutien, chaque geste compte! Merci!

> PDF de la Déclaration de soutien aux buts de l’initiative populaire «Souveraineté alimentaire»


Déclaration de soutien aux buts de l’initiative populaire « Souveraineté alimentaire »

Notre commune appuie les objectifs de l’initiative parce que nous disons:

  • Oui à l’agriculture
  • Oui à des denrées alimentaires saines, issues d’une agriculture sociale et écologique
  • Oui à des ressources naturelles intactes pour les générations futures
  • Oui à plus de personnes actives dans l’agriculture et dans l’entretien de l’environnement
  • Oui à la biodiversité, aux semences locales, au bien‐être des animaux et à une agriculture sans OGM
  • Oui à un marché transparent et plus d’échanges commerciaux directs entre consommatrices/teurs et productrices/teurs
  • Oui à une agriculture diversifiée et des structures de stockage et de transformation qui maintiennent les emplois dans la région
  • Oui à des prix rémunérateurs et des revenus équitables aux paysan‐ne‐s comme aux employé‐e‐s agricoles
  • Oui à un commerce agricole international plus juste et sans subventions aux exportations




lundi, 04 juin 2018
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Une action organisée par BIG-M et Uniterre a eu lieu aujourd'hui 4 juin à Bern à la Waisenhausplatz pour protester contre les exportations de dumping, qui sont une honte pour la Suisse !

Le Conseil des Etats débattra le mercredi 6 juin sur trois objets (initiatives cantonales FR, GE ainsi que la motion Nicolet) qui demandent essentiellement tous la même chose : la quantité de lait produit en Suisse doit être adapté à la demande. Une production laitière excédentaire ne permet pas depuis longtemps de réaliser une valorisation raisonnable. Pour réguler les excédents du marché, ces derniers sont exportés sous forme de dumping (beurre et fromage) à l'étranger. Ceci en utilisant à la fois des cotisations obligatoires et des fonds publics. Cela doit cesser.

Big-M et Uniterre demandent au Conseil des États de stopper le plus rapidement possible ces exportations de beurre et de fromage à prix cassés et de soutenir ce mercredi les interventions visant à mettre en place un système d'ajustement des quantités.

Lien Communiqué de presse


vendredi, 01 juin 2018
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Si vous estimez que le consommateur a le droit de savoir si ce qu'il a dans son assiette vient de Suisse, d’Europe ou d'ailleurs, alors signez la pétition «Je veux savoir d’où vient ce que je mange».

Ce texte initié par les organisations de consommateurs, FRC en tête, demande aux distributeurs et aux fabricants d’indiquer systématiquement l’origine de l’ingrédient principal. Signez, faites circuler!

frc.ch/petition-provenance

mardi, 29 mai 2018
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lundi 4 juin 2018 à 13h30
Waisenhausplatz, Berne

Le Conseil des Etats débattera le mercredi 6 juin sur trois objets (initiatives cantonales FR, GE ainsi que la motion Nicolet) qui demandent essentiellement tous la même chose: La quantité de lait produit en Suisse doit être adapté à la demande.

Une production laitière excédentaire ne permet pas depuis longtemps de réaliser une valorisation raisonnable. Pour réguler les excédents du marché ces derniers sont exportés sous forme de dumping à l'étranger. Ceci en utilisant à la fois des cotisations obligatoires et des fonds publics. Cela doit cesser.

Ces exportations de dumping sont une honte pour la Suisse!
C'est pour cette raison que BIG-M et Uniterre organisent le lundi 4 juin
une action spectaculaire à Berne. Venez nombreuses et nombreux!


jeudi, 24 mai 2018

>> écouter les émissions - RTS Couleur3

En Suisse, 2 à 3 exploitations agricoles ferment chaque jour. Une diminution qui frappe davantage les petits paysans, qui ont moins de 30 hectares de surface agricole, que les grandes exploitations, plus rentables. Ce métier, l’un des plus vieux au monde, devient de plus en plus désavantageux ( le revenu moyen d’un paysan a baissé de 30% depuis 1980 pour atteindre, en moyenne 44'000 francs par an) et rare: (le nombre de paysans a diminué de moitié en Suisse en l’espace de 30 ans).

Plus grave et inquiétant encore: un vague de suicides meurtrit la paysannerie dans notre pays. De 60 en 2009, elle est passé à 153 en 2015.

Ce jeudi, la 3 cherchera à comprendre pourquoi ce secteur, indispensable à notre alimentation, écologie et société est en difficulté. Et quelles sont les solutions pour lui venir en aide.

vendredi, 18 mai 2018
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Uniterre a de grosses difficultés financières.

Si le syndicat vous tient à coeur, il est temps d'agir. Nous avons plus que jamais besoin d'une organisation qui ose dénoncer les injustices et s'opposer aux profiteurs du système de politique agricole actuel.

Uniterre a courageusement lancé et déposé avec succès l'initiative pour la souveraineté alimentaire. La situation est d'autant plus ironique et douloureuse que la date de votation est proche (23 septembre 2018). Nous ne pouvons abandonner dans une étape aussi cruciale! Continuons ensemble ce combat pour une politique alimentaire et agricole durable digne de ce nom!

Nous avons établi une stratégie pour notre pérennisation financière, mais nous avons besoin d'aide avant d'en récolter les fruits.

Un système alimentaire durable est incontournable!

Chaque geste compte. Merci!

IBAN CH18 8013 9000 0228 4966 7/ CH

Banque Raiffeisen Broye Vully Lacs
CCP de la Raiffeisen 17-1378-2
CB 80123
Uniterre - p.a Claude Mudry - Bellevaux 50 - 2518 Nods


lundi, 14 mai 2018
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La prise de conscience alimentaire des populations occidentales a ravivé avec force le mouvement vegan. Les réseaux sociaux s’en font l’écho de façon débridée. Il a dès lors semblé utile de rappeler quelques faits, à l’aune de la prochaine votation sur la souveraineté alimentaire.

Le véganisme est un mode de vie qui consiste à refuser la consommation ou l’utilisation de tout produit issu des animaux ou de leur exploitation. Viande, poisson, produits laitiers et œufs sont ainsi bannis, de même que le miel, les articles en cuir, en laine, en soie, en fourrure, en cire d’abeille, les cosmétiques à base de substances animales, les médicaments testés sur les animaux, et l’exploitation des animaux dans les loisirs (zoo, cirque, parc aquatique, équitation) ou pour certaines tâches (chiens policiers, animaux de trait). Cela découle d’une idéologie, l’antispécisme, qui a pour postulat de réfuter la différence de statut entre l’humain et l’animal. Mis sur un pied d’égalité avec l’animal, l’humain n’aurait ainsi plus le droit de l’utiliser. Les estimations, variables d’un pays à l’autre, font état de quelques 0.5 à 4 % de la population qui se déclare végane (Europe). En Suisse, selon la Société Vegan Suisse, ils seraient environ 1 %. (Source : fr.wikipedia.org article Véganisme).

Dans cet article il ne saurait être question de juger de choix individuels concernant un régime alimentaire. Mais si ces choix individuels deviennent une revendication politique un certain nombre de questions s’imposent. Concrètement, quelles seraient les conséquences de l’extension de ce mode de vie à une plus large échelle ?


Véganisme et autonomie alimentaire. Deux tiers des surfaces agricoles utiles mondiales sont des pâturages, steppes, prairies, déserts semi-arides, prairies de montagnes. Ce taux est identique en Suisse. La plupart de ces surfaces ne se prêtent pas à la culture en terres ouvertes. La coexistence entre herbivores et pâturages peut renforcer la teneur en humus de ces surfaces. Ainsi elles peuvent fixer du carbone atmosphérique et refroidir le climat. Et n’oublions pas non plus l’apport irremplaçable du fumier dans la fertilisation de nos cultures : c’est là aussi un fait que les premiers paysans ont rapidement compris, l’élevage des animaux garantit non seulement un apport alimentaire précieux, mais aussi un engrais gratuit, facile à stocker et à utiliser, et écologiquement parfait.

Des terres ouvertes travaillées avec de grandes machines et fertilisées avec de l'azote synthétique émettent au contraire des gaz à effet de serre. Se priver, en Suisse comme dans le monde, des apports alimentaires fournis par les produits animaux revient à reporter l’ensemble de nos besoins sur le 30 % de surface agricole adaptée à la production d’aliments directement consommables par l’être humain (au contraire des herbages qui doivent être transformés par les estomacs des ruminants). Ces surfaces étant largement insuffisantes pour nourrir une population qui augmente continuellement, il faudrait alors augmenter considérablement nos importations et intensifier de façon démesurée nos manières de cultiver, alors que la population réclame à cor et à cri plus de bio et moins de phyto.


Véganisme et utilisation des surfaces agricoles. La Suisse a été historiquement l’exemple parfait de l’adaptation de sa population aux ressources disponibles. Pays de montagnes, d’alpages et de collines, les paysans qui nous ont précédés ont su tirer avantageusement parti de la topographie et du climat. Les vignes dans les coteaux exposés, les cultures vivrières en plaine ou sur les surfaces les plus pratiques à travailler, et le bétail dans les zones pentues, difficiles d’accès. Et maintenant, la population urbaine se réjouit des paysages façonnés par cette utilisation, les pistes de ski n’étant qu’un exemple parmi d’autres. Néanmoins, il serait intelligent de limiter la construction d’écuries géantes dans les plaines où l’on peut faire pousser des légumes par exemple.


Véganisme au niveau global. Le monde occidental, disposant de pléthore d’aliments en tout genre, et coupable d’un gaspillage alimentaire honteux, peut (encore) se permettre de faire le difficile et de refuser certains aliments pour des raisons gustatives ou éthiques. Dans les faits, pour une part importante de la population mondiale, obtenir sa nourriture quotidienne en suffisance est un combat, et l’on ne saurait se passer de la capacité unique des ruminants à transformer de l’herbe, indigeste pour l’homme, en protéines animales nutritives. Selon la FAO 70 % des ruraux pauvres dans le monde élèvent des animaux et dépendent de cette activité pour subvenir à leurs besoins et 200 millions de personnes dépendent exclusivement de l’élevage pour leur survie ; pensons par exemple aux Inuits ou aux populations vivant dans des steppes arides où les cultures sont inexistantes. Mais les animaux ne fournissent pas seulement nourriture et peaux. Au niveau mondial ce sont près d’un milliard de paysans qui travaillent manuellement, 430 millions travaillent avec la traction animale et seulement 30 millions utilisent l’énergie fossile avec des tracteurs pour leur production. La traction animale représente donc une source d’énergie très importante pour les populations rurales mondiales et permet un rapport favorable entre énergie investie et récoltée. Ceci est d’autant plus important que notre agriculture "moderne et productiviste" utilise aujourd’hui près de 7 calories pour en produire 1 alors qu’il y a 60 ans elle n'utilisait qu'1 calorie pour en produire 2.


Élevage et biodiversité. "Nous devons accroître la résilience de nos approvisionnements alimentaires, en conservant et en déployant l’éventail le plus large possible de ressources génétiques, vitales et irremplaçables. Le réchauffement de la planète met également en péril l’ensemble des ressources génétiques et alourdit la pression sur la biodiversité. Nous avons besoin de ces ressources pour l’adaptation de l’agriculture au changement climatique" (Müller, sous-directeur FAO). L’afflux de la demande mondiale de viande, de lait et d’œufs a entraîné une forte dépendance à l’égard des animaux à rendement élevé qui sont reproduits de façon intensive pour uniformiser les produits. L’essor rapide de la production animale industrielle ciblée sur une palette très restreinte de races est la plus grande menace mondiale à la diversité des animaux de ferme. Selon la FAO il y a aujourd’hui environ entre 8'200 et 14'800 races animales domestiques répertoriées. Sous la pression de l’industrialisation de l’agriculture une race disparaît tous les mois et 2'500 sont menacées d'extinction. Cette perte menace la sécurité alimentaire, notamment par rapport aux changements environnementaux et aux maladies émergentes. La conservation des ressources zoogénétiques "in situ", dans les élevages paysans, est un atout majeur qui n'est pas encore suffisamment reconnu et valorisé.

La disparition de l’élevage impliquerait automatiquement une régression progressive des prairies permanentes et des alpages au profit d’une extension rapide des zones boisées. Ces prairies correctement gérées sont des trésors en termes de biodiversité, et la perte serait considérable. Elle le serait également par rapport à la richesse de nos paysages, si variés, façonnés patiemment par les générations qui nous ont précédés. Quant à un monde où les animaux domestiques seraient rayés de la carte, quelle tristesse !


La peur de la mort. Philosophiquement, les partisans du véganisme refusent d’être responsables de la mort ou de l’utilisation d’un animal pour la satisfaction du seul plaisir gustatif, alors que d’un point de vue nutritionnel, ils affirment pouvoir se passer de viande et de produits d’origine animale. Cependant, le consensus n’existe pas sur la valeur nutritionnelle du régime vegan (malgré tout, n’oublions pas que tous les pratiquants de ce régime doivent prendre des compléments alimentaires, et que nombreux sont ceux qui abandonnent cette pratique pour revenir au régime omnivore). D’autre part, la volonté d’éradiquer la souffrance animale est un leurre : dans le monde sauvage, la mort, la souffrance et la peur sont des composantes constantes de la vie animale, chaque être se trouvant le long de la chaîne alimentaire, la proie de l’un et le prédateur de l’autre. A cet égard, le véganisme semble être la résultante d’une société qui n’est plus en mesure d’appréhender, ou de supporter la mort et qui essaie tant bien que mal de la combattre, de l’annihiler, en s’attaquant à l’élevage. C’est aussi une société qui a perdu ses racines paysannes et qui semble surprise d’apprendre que pour avoir un steak dans son assiette, un animal a été élevé puis abattu. Si les modes d’élevage industriel sont hautement critiquables à plus d’un titre, l’élevage paysan familial, dans des structures modestes, en accord avec la taille des pâturages, conserve le lien authentique Homme-animal et permet de satisfaire à des critères éthiques. La relation entre animal domestique et éleveur n'est pas une domination à sens unique. Les éleveurs sont en étroite relation avec l'animal, au quotidien, au rythme de l'animal et durant toute sa vie, lui procurant nourriture et soins de santé. Dans ce débat, nous avons tous un rôle à jouer. En tant qu’éleveur, c’est de promouvoir un mode d’élevage respectueux : des animaux plus rustiques et qui ont un accès prépondérant à la pâture, un recours minimal aux aliments concentrés, des effectifs plus restreints qui permettent un meilleur contrôle des maladies infectieuses et une véritable reconnaissance de la valeur de la vie animale dans notre alimentation. Mais les paysannes et paysans doivent pouvoir compenser un nombre d’animaux plus faible par une plus grande qualité et en conséquence, un prix rémunérateur.

Le véganisme a tout de même le mérite de faire réfléchir le consommateur de viande sur ses habitudes alimentaires. Si la critique des niveaux élevés de consommation de viande dans les sociétés occidentales est fondée, l’observation d’un interdit et la moralisation d’une pratique alimentaire comporte le danger d’une source d’intolérance potentielle. Par ailleurs, le FIBL a évalué un scénario d'une alimentation globale sur la base d'un maximum de production végétale directement valorisable par les humains, à coté d'une production valorisée à travers l'élevage, pour répondre à l'objectif d'une production suffisante de nourriture pour une population croissante. Dans ce scénario, l’élevage des cochons et des volailles en tant que concurrents directs pour l'alimentation humaine doit être fortement réduit au niveau global alors que la part des ruminants au contraire doit augmenter. La quintessence de cette étude : les animaux font partie d'une économie circulaire et doivent être élevés selon leurs besoins. C'est une combinaison d'animaux, d'arbres, de champignons et de plantes cultivées qui crée une agriculture durable. Les animaux utilisent ce que les hommes ne peuvent pas utiliser (herbe, paille et déchets de culture) et fournissent nourriture, énergie et fumure.


La Souveraineté alimentaire permet de revaloriser la production locale et nourricière. L’importation massive de fourrages pour le bétail montre que le système actuel dysfonctionne et que nous devons réfléchir à la quantité de bétail que le territoire peut héberger et nourrir. Cela passe immanquablement par une diminution de la consommation de viande, consommation qui doit être adaptée aux besoins de chacun. Mais cela se fera au profit d’une utilisation plus durable des ressources, d’une réduction du gaspillage, du respect des besoins des populations dont les terres ont été séquestrées pour nourrir nos vaches, et d’une meilleure rémunération des paysannes et paysans suisses. A cet égard, nous serons tous gagnants, humains, animaux et environnement unis dans le cycle de la Vie. •︎

Vanessa Renfer, agricultrice et secrétaire d'Uniterre
Rudi Berli, agriculteur et secrétaire d'Uniterre
Article paru dans le Journal d'Uniterre, le Journal Paysan Indépendant - mars 2018


Kurt Graf


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Extrait de "Bien-être animal et travail en élevage"

de Jocelyne Porcher, INRA Editions et Educagri Editions, 2004

"L’animal de partenaire ou d’objet du travail, devient donc machine à produire, ou chose produite. Ce changement de statut de l’animal va de pair avec un changement du statut du paysan qui devient producteur. Les transformations du travail (intensification du travail, réduction des temps improductifs, mécanisation, augmentation du nombre d’animaux par travailleur, raccourcissement des cycles de production) entraînent un changement profond de relation entre éleveurs et animaux. Pour les animaux d’élevage, la vie se voit ramenée à sa plus simple expression productive, les relations entre congénères, et entre humains et animaux, sont réduites ou empêchées, l’expression des comportements libres des animaux est drastiquement réduite ou interdite par des systèmes de contention de plus en plus contraignants, le corps des animaux est formaté par la génétique ou par les techniques appropriées pour le système industriel (volailles, cochons, lapins) ou intensifié (bovins). Pour les éleveurs, le travail est réduit à sa rationalité économique produire. [...]

A la différence de ce qui a pu exister au cours des dix mille ans d’élevage qui ont précédé notre ère industrielle, la souffrance des animaux devient un phénomène structurel. Ce ne sont plus des animaux qui souffrent, victimes de la violence personnelle d’êtres humains, mais des millions d’animaux, victimes d’un système conçu sur le déni du caractère vivant de l’animal et de sa capacité à souffrir. Face à cette souffrance animale existe une souffrance des êtres humains au travail qui ont perdu également la possibilité d’exprimer des comportements libres, le sens de leur métier, et bien souvent leur dignité. Cette souffrance humaine est moins visible que la souffrance des animaux car face à la souffrance et pour tenir au travail, les êtres humains se défendent (par le cynisme, la compassion, l’idéologie productiviste)." •︎



lundi, 14 mai 2018
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En Suisse, un peu plus de la moitié des agricultrices et agriculteurs ont 50 ans ou plus et ils sont près d’un tiers à n’avoir aucune perspective de reprise par leurs enfants. Un tiers des transmissions se fait hors du cadre familial et l’on peut estimer le pourcentage des jeunes agriculteurs en formation non issus de l’agriculture à environ 25 %. Il est difficile de trouver un domaine si on ne peut pas en hériter et il n’est pas non plus simple pour un paysan de remettre à quelqu’un hors de la famille.

Il faut donc agir ! L’avenir doit appartenir à tous les paysans et paysannes. La nouvelle réforme agraire doit être accompagnée par les institutions, par les organisations professionelles et la société civile. Les administrations cantonales doivent être tenues de publier les principaux points relatifs à une nouvelle installation sur la page internet du Service d’agriculture et indiquer une personne compétente pour répondre à des questions y relatives.

L’accès à la terre, à l’outil de production ainsi qu’aux structures économiques est essentiels. En effet, il s’agit de trouver une solution financièrement acceptable pour permettre l’installation, mais aussi pour répondre aux besoins économiques des cédants. Cette question n’est pas l’apanage de la Suisse. En fin d’article vous trouverez le lien vers une liste avec de nombreuses initiatives suisses et quelques pistes en Europe qui existent déjà pour soutenir l’accès à la terre.

Au niveau politique, il est grand temps d’en finir avec une évolution structurelle de destruction de l’agriculture paysanne. Force est de constater que les petites exploitations sont toujours discriminées et que même la vulgarisation et l’enseignement agricole privilégient encore la croissance. Ceci alors qu’il est clair que ce n’est pas la taille d’une ferme qui définit sa viabilité économique et agronomique.

La base juridique principale est le droit foncier rural en vigueur depuis 1991. Ce texte important a pour objectif de favoriser les fermes paysannes familiales, de renforcer les exploitants à titre personnel et les fermiers ainsi que de limiter la pression financière sur les terres. Les notions de valeur de rendement, de non-morcellement et de favorisation de la transmission familiale doivent être défendues ! Cette loi règle l’achat, les limites de charges hypothécaires, le morcellement d’exploitations et de parcelles.


Différents leviers pour faciliter l’accès et la transmission des terres et des structures :

Pour un accès aux credits d’investissement et la reconnaissance de la ferme il faut utiliser la marge de manœuvre cantonale pour baisser la limite pour la reconnaissance d’une exploitation à 0,6 UMOS et augmenter la limite d’âge pour l’octroi d’aide à l’installation à 40 ans. Limiter les prix maximum des parcelles ou exploitations si le prix dépasse 5 % de la moyenne régionale. En Suisse, la limite de charge (135 % de la valeur de rendement) ne suffit très souvent pas à financer l’acquisition d’un domaine à la valeur vénale, qui est en moyenne deux fois et demi plus élevée que la valeur de rendement. C'est pourquoi il faut supprimer la limite d’endettement.

Au niveau de la loi (art.9) il faut également fixer une exception au principe de l’exploitation à titre personnel pour les initiatives d’agriculture contractuelle. Une motion dans ce sens (Jans) est d’ailleurs pendante au Parlement. L’art. 60a LDFA permettant une exception à l'interdiction de partage matériel si : "le partage matériel sert principalement à améliorer les structures d'autres entreprises agricoles", doit être supprimé. De même l’alinéa b. devrait être modifié comme suit : "il est avéré qu’aucun parent titulaire d'un droit de préemption ou d'un droit à l'attribution ou tiers n'entend reprendre l'entreprise agricole pour l'exploiter à titre personnel et aucune autre personne qui pourrait demander l'attribution dans le partage successoral ne veut reprendre l'ensemble de l'entreprise pour l'affermer (art. 11, al. 2)".


Reconnaissance d'organisations collectives. Dans la PA 2022 les nouvelles formes d’organisation et de travail au sein des fermes qui proviennent des nouvelles générations doivent être reconnues. Reconnaissance des formes collectives, droit à installer des ateliers de transformation et de vente en zone rurale. Le droit français, par exemple, offre la forme juridique du GAEC (Groupement agricole d’exploitation en commun). Il s’agit d’une société de personnes au sein de laquelle tous les associés sont considérés comme des exploitants individuels, mais qui est plus flexible que les communautés d’exploitations que nous connaissons en Suisse.

Il faut supprimer dans l’ordonnance sur les mesures d’accompagnement social (OMAS) l’exigence que les personnes qui demandent un appui à la reconversion doivent obligatoirement remettre leur domaine à une famille paysanne en place. Un projet de reconversion ne donne pas d’indications sur la viabilité d’une structure. L’exigence liée au fait que lors de l’obtention des crédits d’investissement, le domaine ne peut en aucun cas être démantelé pendant les 20 ans à venir pourrait être assoupli tant qu’une remise dans une exploitation mixte (par ex. vignes et céréales) ne mettrait pas en péril le domaine existant, mais permettrait à de nouveaux jeunes formés de s’installer avec un projet à forte valeur ajoutée (petite surface).Les administrations cantonales devraient définir une pratique concernant des fermages à durée plus courte, l’affermage parcellaire et les conséquences d’un affermage pour une exploitation. Cette information doit être disponible pour les personnes concernées. Dans le cas d’une volonté de régularisation d’un contrat informel, l’administration est invitée à définir une procédure simple de gestion des éventuels problèmes (rétrocession de paiements directs, sanctions). Les exploitants doivent pouvoir soustraire sans autre justification certaines surfaces au droit aux paiements directs. Cela peut ouvrir le processus à une reprise par étapes. Une telle démarche pourrait aussi être encouragée financièrement.

Lorsque les collectivités publiques sont propriétaires de domaines ou de terres la démarche doit être exemplaire. Lorsqu’un exploitant/fermier part à la retraite, ses domaines ou terres ne devraient pas être remises d’office aux voisins. Pourquoi ne pas mener une réflexion proactive pour offrir des opportunités d’installation pour de jeunes formés sur présentation de dossiers ? Pour les surfaces dont l’Etat est propriétaire l’administration est invitée à définir des critères d’attribution qui permettent à des jeunes agriculteurs-trices de soumettre leur offre.

Les administrations cantonales sont invitées à sensibiliser les communes sur la question de l’accès à l’affermage pour des jeunes agriculteurs-trices. Lors de l’attribution des fermages, l’administration pourra favoriser les exploitants qui sont favorables à un affermage ou un sous-affermage pour des jeunes agriculteurs-trices.

La reconnaissance en tant qu’indépendants auprès des assurances sociales doit être facilitée par l’administration. Les contrôles alimentaires et les contrôles OPPr doivent être simples et peu coûteux. L’information y relative doit être facilement accessible.


Critères transparents. Les critères pour la reconnaissance de l’exploitation doivent être transparents pour des nouvelles installations, notamment concernant l’application des mesures de politique agricole et en relation aux questions d’aménagement. La portée relative de cette reconnaissance doit être communiquée aux autres administrations. L’administration veillera à ne pas discriminer des exploitations n’ayant pas droit aux paiements directs. La question des constructions agricoles doit être transparente.

Il est nécessaire d'améliorer la transparence sur le marché foncier : à l’heure actuelle, beaucoup de transactions foncières se négocient "en bout de champ" entre futur retraité et voisin. Les jeunes n’ont pas toujours accès à ces informations. La Confédération et les cantons peuvent favoriser une meilleure transparence sur ce marché et recréer un certain dynamisme visant à favoriser le renouvellement de la population paysanne plutôt que l’accaparement des terres par quelques dizaines de milliers de paysans épuisés par le travail.

L’administration est invitée à créer un pool permettant aux exploitants et aux jeunes agriculteurs de signaler les offres et les demandes pour des terres agricoles et des unités de production à exploiter.


Favoriser les projets novateurs. Comment mettre en place un système de "couveuses agricoles" permettant à des jeunes de tester leur projet de vie sur un domaine existant, en favorisant le lien entre exploitants installés et nouvelle génération ? Des systèmes existent déjà en France ou en Hollande. En France la fondation Terres de Liens dispose de "couveuses", c’est-à-dire d’espaces où de jeunes agriculteurs peuvent lancer et tester leur activité sur une période de deux ou trois ans.

Quelles seraient les possibilités, sous contrôle pour éviter toute forme de spéculation, d’autoriser les associations ou collectivités favorisant l’installation des jeunes et familles paysannes, à acquérir des terres pour les attribuer aux intéressés tel que cela existe en France par exemple avec Terre de Liens. La loi (LDFA) pourrait être modifiée dans ce sens : "Acquisitions par les pouvoirs publics : L'acquisition par la collectivité ou par ses établissements est autorisée quand le fermage est destiné à des exploitants à titre personnel qui ne peuvent pas reprendre d’exploitation au sein de la famille." (art.65 nouveau).

En France également, certains organismes étatiques (p. ex. communautés de communes) ou privés avec une vocation de service public (p. ex. SAFER, sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) peuvent faire l’acquisition d’exploitations ou de terres pour les rétrocéder à des porteurs de projets. Pour que ce genre de démarche atteigne ses objectifs, il faut toutefois que la sélection des projets et des candidats à l’installation s’effectue selon des critères de compétence impartiaux et que ces institutions foncières ne soient pas détournées de leur vocation première. •


Liste de projets favorisant la remise et l’accès à la terre: www.uniterre.ch/fr/accesTerre-liens


Ces éléments sont des premières pistes de solution. Quelles sont vos expériences, vos réflexions, vos idées?

Complément d'information à l'article : l'Association des petits paysans a un service de courtage qui s'adresse à tous les exploitants et repreneurs potentiels, indépendamment de la taille ou de la production du domaine à remettre ou recherché. Pour plus d'informations, www.remisedeferme.ch

Rudi Berli, Agriculteur et Secrétaire d'Uniterre
Article paru dans le Journal d'Uniterre, le Journal Paysan Indépendant - mars 2018


Légende de la photo: Exploitation maraîchère abandonnée. Les prix de reprises élevés rendent les reprises à la valeur vénale difficiles, d'autant plus que les charges maximales limitent l'endettement à 135 % de la valeur de rendement.



Liste de projets favorisant la remise et l’accès à la terre

En Suisse:

  • www.remisedeferme.ch - L’Association des petits paysans a un service de courtage qui s’adresse à tous les exploitants et repreneurs potentiels, indépendamment de la taille ou de la production du domaine à remettre ou recherché.
  • www.agrijura.ch/cja/themes/transmission-exploitations - La chambre jurassienne d’agriculture offre un accompagnement pour la remise de fermes :
  • www.lelombric.org - Le lombric : fondation Pour le maitien et la création de petites structures paysannes polyvalentes
  • La fondation «Stiftung Lebendige Höfe» (fermes vivantes) vient d’être crée.
  • www.demeter.ch - Demeter dispose également d'une plateforme de conseil au sujet des remises d'exploitations extra-familiales
  • www.hofnachfolge.ch - La fondation «Stiftung zur Erhaltung bäuerlicher Familienbetriebe»


En Europe:

mardi, 08 mai 2018
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Les paysannes et les paysans seraient des grands bénéficiaires de l’aide sociale et feraient mieux de devenir de vrais entrepreneurs, entendons-nous de temps à autre. Comment expliquer les paiements directs à la population ? Quelles sont les faiblesses du système ? Avons-nous des propositions d’amélioration ?

Interview d'Eveline Dudda, journaliste agricole, qui connaît bien le sujet des paiements directs.


Madame Dudda, les paiements directs ne sont pas des subventions, quelle est la différence?

La production est plus chère en Suisse qu’à l’étranger en raison de ses coûts élevés, c’est un fait incontesté. C’est la raison pour laquelle, autrefois, la Confédération a subventionné la production directement, c’est-à-dire avec des subventions. Lors de son adhésion à l’OMC, la Suisse s’est engagée à les supprimer. Cependant, cela ne change rien au contexte des coûts élevés en Suisse et le gouvernement a promis aux paysans de leur donner de l’argent sous la forme de paiements directs. Ces paiements ont été couplés à des prestations qui n’ont, si possible, aucun lien avec la production. En lisant la Vue d’ensemble de la PA 2020, j’ai remarqué que le Conseil fédéral utilise maintenant le terme de "rentes". Pourtant, une rente désigne un revenu sans contrepartie.


Du budget de 3,5 milliards de francs que la confédération a attribué à l’agriculture, 2,7 milliards sont alloués aux paiements directs. les paysannes et les paysans profitent-ils de cet argent?

C’est une question difficile. Il est vrai que seule une poignée de fermes survivraient sans paiements directs, notamment les exploitations qui peuvent commercialiser leurs produits dans un secteur très haut de gamme. Mais, quelqu’un doit payer. Soit en passant par les impôts et les paiements directs, soit par des prix plus élevés dans les magasins. Étant donné que les ménages ayant des revenus modestes paient moins d’impôts, on pourrait dire que le système des paiements directs est un peu plus social du point de vue des consommateurs.


D’accord pour les consommateurs, mais est-ce aussi vrai pour les paysannes et les paysans?

Oui et non. Pour certaines exploitations, le compte est bon. Mais il y a également des fermes qui reçoivent peu de paiements directs, malgré des coûts de production très élevés. Lorsqu’on analyse les données comptables de fermes biologiques, on constate qu’elles reçoivent souvent plus de paiements directs, mais cela ne se reflète pas tel quel dans le revenu. On voit donc qu’une partie des paiements directs est absorbée par le commerce ou le marché en aval.


Les paysannes et paysans dépendent de plus en plus des paiements directs, c’est très désagréable.

Je comprends, surtout, d’autant plus que ces contributions peuvent changer n’importe quand. Le gouvernement et la politique élaborent des outils pour encadrer le travail des agriculteurs. Mais ni l’un, ni l’autre n’ont un rapport étroit avec la pratique et cela produit des absurdités comme dans la PA14-17.


Qu’entendez-vous par absurdités?

L’argument principal pour la PA14-17 était l’affirmation qu’il y avait trop d’animaux de rente et qu’il fallait réduire leur nombre en raison des émissions d’ammoniaque, etc. Pour y arriver, il y avait un moyen très simple : à l’époque, il y avait une contribution pour animaux et elle était liée à une charge maximale de bétail par hectare. Il suffisait de diminuer cette charge maximale. Mais cette solution était trop banale pour les architectes de la PA14-17. À la place, ils ont supprimé la charge maximale par hectare, introduit une charge minimale et convaincu le Parlement que le nombre d’animaux allait baisser avec la suppression des contributions pour animaux.


À ma connaissance, le nombre d’animaux n’a pas vraiment diminué pour autant.

Exactement. Et pourquoi aurait-il baissé ? Il serait absurde de laisser l’étable à moitié vide pour la seule raison qu’on a supprimé les contributions pour animaux. Cet exemple montre que le Parlement est victime de mauvaises prévisions.


Croyez-vous que ce n’était pas un fait isolé?

Certainement. Observons un autre point central de la PA14-17, à savoir le transfert de fonds vers les régions de montagne. Ce transfert a bien eu lieu, mais je doute fort que cela se soit passé comme la population et beaucoup de parlementaires l’ont imaginé. Les petites fermes, qui dépendent principalement du travail à bras d’homme et dans des conditions difficiles n’en ont pas vraiment profité. Par contre, il y a de grandes exploitations extensives qui ont reçu 150'000 francs de plus, comme ça, d’un jour à l’autre, grâce à la PA14-17. Là, on peut vraiment parler de rentes.


Qui sont les perdants et les gagnants du système actuel?

Je crois qu’on peut ramener cette question à une simple formule : à celui qui a, il sera donné ! Celui qui a beaucoup de terrain et qui l’exploite avec peu d’efforts, celui-ci reçoit beaucoup de paiements directs. Ces exploitations peuvent même encore s’agrandir, grâce à ce qui leur reste en fin d’année. Pour les petites fermes et celles qui ont une grande charge de travail, ce n’est pas possible.


L’initiative pour la souveraineté alimentaire essaie de contrecarrer certaines tendances de la politique agricole actuelle. Ainsi, on demande une gestion des quantités en main des paysans et le maintien des mesures de régulation à la frontière. Y voyez-vous une possibilité de sortir du piège des paiements directs?

Je pense que cette initiative est courageuse. La protection des frontières et la gestion des quantités sont des outils qui pourraient certainement y contribuer. À mon avis, l’échec d’une gestion des quantités réside dans la perte de solidarité dans le monde agricole. C’est une conséquence de notre système. Autrefois, tous les paysans profitaient d’un prix plus élevé, donc, ils se battaient ensemble. Aujourd’hui, il y a une lutte pour la terre, puisque la terre est pratiquement la seule référence pour les paiements directs. Les paysans sont devenus des concurrents. "Diviser pour mieux régner" disait César et il avait raison. Si les paysans se battent entre eux au lieu de s’unir pour lutter contre l’ouverture des frontières, le Conseil fédéral aura la partie belle pour façonner la politique agricole selon les souhaits de l’économie. •︎



Propos recueillis par Ulrike Minkner, vice-présidente d'Uniterre
Article paru dans le Journal d'Uniterre, le Journal Paysan Indépendant de mars 2018