vendredi, 26 mai 2017
vendredi, 30 décembre 2016

Pages de Gauche - octobre 2016
Le Valaisan Mathias Reynard et le Bâlois Beat Jans, tous les deux conseillers nationaux PS, nous ont accordé cet entretien à Berne, lors de la session d'automne des chambres fédérales. Nous voulions discuter aussi ouvertement que possible des positions du Parti socialiste à l'égard de la paysannerie et des politiques agricoles, sujet qui suscite parfois quelques frictions à l'intérieur du groupe parlementaire. Ulrike Minkner, membre du syndicat Uniterre, nous accompagnait.
lundi, 26 décembre 2016
Un contre-projet en embuscade pour notre propre initiative
Le 29 novembre dernier, la plénière du Conseil des États a adopté le contre-projet à l'initiative « sécurité alimentaire » de l'Union Suisse des Paysans. Il serait faux de croire que cette décision ne concerne que l'initiative mentionnée. À de multiples reprises, les Sénateurs ont précisé que ce contre-projet n'est pas seulement une réponse à l'initiative de l'USP, mais bien une stratégie visant à se positionner très clairement pour mieux combattre les initiatives des Verts « Pour des aliments équitables » et celle d'Uniterre « Pour la souveraineté alimentaire ». C'est maintenant au tour du Conseil national d'étudier ce contre-projet pour qu'il soit soumis au vote avec l'initiative de l'USP (si celle-ci n'est pas retirée).
mardi, 20 décembre 2016
A Enges, sur les hauts de Cressier, la place devant la ferme de Vanessa Renfer et d'Etienne Richard est souvent bien occupée. Des camionnettes, des voitures, un fourgon, un tracteur. Cet encombrement est plutôt bon signe. La ferme bouge, vit et évolue, mais dans quel sens ? Nous allons le découvrir au fil de cette interview de Vanessa Renfer, paysanne et représentante de la section neuchâteloise au comité d'Uniterre.
 
mardi, 20 décembre 2016
Daniel Künzi, cinéaste genevois originaire du Jura, nous offre un film d'une grande sensibilité sur le monde paysan. Pendant un peu plus d'un an, Daniel choisit de suivre trois familles jurassiennes. Sous l'oeil bienveillant de sa caméra, il leur donne l'occasion de partager avec le grand public leur quotidien et leur vision de ce qu'est devenue l'agriculture aujourd'hui.
mercredi, 14 décembre 2016
Pour la première fois une multinationale est inculpée devant un tribunal international à la Haye. Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas encore la Cour Pénale Internationale (CPI) mais un tribunal international d'opinion qui a siégé à la Haye du 14 au 16 octobre passé.
mercredi, 14 décembre 2016
Parallèlement au Tribunal Monsanto se sont tenus de nombreux ateliers et conférences qui faisaient la part belle tant aux militants et scientifiques de prestige qu'aux initiatives des mouvements sociaux. 
 
mardi, 13 décembre 2016
Le 17 novembre 2016, Swissaid-Genève organisait une table ronde sur le thème: "Huile de palme: un danger pour les paysans ici et ailleurs?"
Uniterre participait au panel pour défendre l'agriculture paysanne suisse et du sud face à l'agroindustrie et pour s'opposer à l'accord de libre-échange avec la Malaisie.
Découvrez le rapport et la vidéo du débat.
mardi, 13 décembre 2016
Notre lait n'est pas un produit agricole - mais un produit naturel précieux
Samedi 10 décembre, Uniterre a appelé à une journée d'action nationale Lait Cru et a servi du lait cru dans divers lieux en Suisse. L'action a été un succès et nous a donné l'opportunité de discuter avec la population des conditions misérables ayant cours dans la branche du lait. A Lausanne, Fribourg, Bern, Zürich et St.Imier, le lait cru a été soit distribué soit vendu à un prix équitable.
 
mardi, 13 décembre 2016
Vidéo de la manifestation Stop TISA à Genève avec une présence d'Uniterre "Moins dOMC, plus de souveraineté alimentaire!"
 
vendredi, 09 décembre 2016
L'organisation de défense des producteurs de lait Big-M qui est également membre, comme Uniterre, de l'European Milk Board, nous a fait parvenir une proposition pour une gestion des quantités dans le marché laitier. 
Il s'agit d'une base qui doit servir de départ pour une discussion afin de faire enfin avancer ce dossier incontournable de la gestion des quantités afin de pouvoir retrouver une valorisation du lait pour pouvoir atteindre un prix rémunérateur pour les producteurs.
vendredi, 09 décembre 2016
La commission économie et redevances du Conseil des Etats propose un contre-projet à l'initiative de l'Union suisse des paysans « pour la sécurité alimentaire ». Ce nouveau texte est issu d'une réflexion large incluant également les autres initiatives déposées (Uniterre, les Verts et les vaches à cornes).
vendredi, 09 décembre 2016
Un petit groupe engagé s'est retrouvé le 5 novembre dans le restaurant Bären à Ostermundigen. Les discussions ont été très enrichissantes et de bonnes idées ont été proposées : organiser une vente de lait cru sur Berne lors de la journée «Action Lait  Cru» du 10 Décembre d'Uniterre, mener 2-3 actions sur les fermes des membres Uniterre, organiser une rencontre entre les fondateurs des différents systèmes de paniers bio existants sur Bern (Légummes, Heimenhaus Biohof, Soliterre, Radiesli, etc), proposer une aide juridique pour les agriculteurs et agricultrices, etc. Mais avant tout, il est important de recruter d'autres membres !
vendredi, 09 décembre 2016
Le 10 novembre a eu lieu à Bern le symposium « 20 ans d'utilisation du génie génétique dans l'agriculture. Quels risques et quelles alternatives ? », organisé par Schweizer Alliance Gentechfrei (SAG), par l'Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (STOP OGM) et avec le soutien de Stiftung Mercator Schweiz.
vendredi, 09 décembre 2016
En février 2015, Julien Kauer a lancé un projet pour conduire une école kényane vers la souveraineté alimentaire. Ce projet doit permettre à l'école d'Isegeretoto d'atteindre l'autosuffisance alimentaire avec des méthodes biologiques. 
Depuis trois mois, après deux ans de travail, l'école est devenue autosuffisante en légumes et céréales pour un tiers de l'année», raconte Julien. Comme l'école vise également l'autonomie financière, il est nécessaire de produire un surplus de denrées qui pourra financer les ressources du restant de l'année. Le prix de l'alimentation est un problème majeur au Ke­nya, où il a quintuplé en huit ans. Conférences, formation, le projet est sur la bonne voie. Néanmoins une recherche de fonds a été lancée pour le finaliser.
mardi, 06 décembre 2016
communiqué de presse
Le 10 décembre, en ville comme à la campagne, des paysannes et des paysans tiendront des stands de vente ou de distribution de lait cru. Par cette action symbolique, Uniterre souhaite remettre le travail de la famille paysanne au centre de la production laitière et offrir à toutes et tous la possibilité de connaître le vrai goût du lait, celui qui sort du pis, celui que l'industrie refuse de payer au juste prix laissant croire qu'il n'a pas de valeur.
jeudi, 01 décembre 2016
Depuis plus de 10 ans, La Via Campesina s'engage pour obtenir une déclaration de l'ONU sur les droits des paysan-ne-s et autres personnes travaillant en milieu rural. Depuis 2013, cette déclaration est en négociation au Conseil des Droits de l'Homme.
Découvrez plusieurs interviews de paysannes et paysans.
mardi, 29 novembre 2016
aux médiasLausanne, le 29 novembre 2016
Contre projet du Conseil des Etats à l'initiative « Sécurité alimentaire »: Un contre projet inabouti qui noie le poisson dans l'eau
Uniterre et l'initiative « Pour la souveraineté alimentaire » a pris connaissance de la décision du Conseil des Etats d'opposer un contre-projet à l'initiative « sécurité alimentaire ». Dans le rapport de la commission CER-E, il est indiqué que ce contre-projet répond partiellement aux attentes de notre initiative ; ce que nous contestons clairement.
mardi, 29 novembre 2016
Se réapproprier nos systèmes alimentaires
Il y a quelques années, Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation affirmait que l'un des principaux problèmes ayant provoqué l'impasse alimentaire actuelle était le manque de démocratie de nos systèmes alimentaires. Il fallait donc repartir des villages, des villes, des citoyens pour redéfinir les systèmes les plus appropriés et redonner du pouvoir aux populations au détriment des sociétés transnationales.
mardi, 29 novembre 2016
Participez à la 1ère journée nationale du lait cru !
Pourquoi une action de promotion pour le lait cru ? Parce que c'est bon, parce que c'est sain et parce qu'il symbolise le produit que toutes les industries s'arrachent pour faire leur beurre, sans vouloir y mettre le prix.
lundi, 21 novembre 2016
communiqué de presse European Coordination Via Campesina - 18 novembre 2016
Presque un an après le grand raout de la COP21, c'est bien plus discrètement que les représentants de 196 États sont réunis au Maroc pour la COP22, aussi appelée parfois « COP de l'agriculture ». Le risque est grand pour les paysannes et paysans du monde de voir leurs terres confisquées sous prétexte de lutte contre les dérèglements climatiques.
mercredi, 16 novembre 2016
Les Potagers de Gaia, producteur de légumes cultivés biologiquement et situé à Hermance (GE), recherchent un/e collaborateur/trice pour travailler dès mars 2017.
Tâches pour ce poste :- Tous les travaux dans les cultures de légumes (plantation, semis, suivi)- Une livraison hebdomadaire de légumes- Confection hebdomadaire des paniers- Gérer les cultures et le marché à la ferme un week end sur trois ainsi que les animaux (poules, chevaux)- Accueillir des volontaires (WWOOF) non expérimenté pour partager et s'occuper des cultures ensemble
Voir l'offre complète
mardi, 15 novembre 2016
Au-delà des problématiques locales, cantonales et nationales, la FRACP partage les principes de solidarité et d'engagement à long terme entre consommateurs et producteurs avec de nombreux autres réseaux (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne en France AMAP et MIRAMAP, SOLAWI en Allemagne et en Autriche ...); regroupés au sein du réseau Urgenci Europe. 
vendredi, 11 novembre 2016
par Samir Laouadi
La deuxième édition du Forum de Nyéléni Europe - le plus grand rassemblement européen de défense du droit à la souveraineté alimentaire - a pris in dimanche dernier à Cluj-Napoca, en Roumanie. Bilan. 
 
mardi, 08 novembre 2016
Actuellement, il y a 15 projets d'agriculture contractuelle en Suisse allemande. Le 22 septembre, des membres et sympathisant-e-s d'Uniterre ont rendu visite au projet «Bioco» fondé en 2013, à Gebenstorf près de Baden. Sur la ferme Demeter d'Astrid et de Michael Köhnken, 40 ares servent à produire des légumes pour les 50 abonné-e-s et les 100 membres de la coopérative. La ferme produit également de l'épeautre, élève des vaches mères et cultive 75 arbres haute-tige. 
mardi, 08 novembre 2016
Dès 2017, mon statut va changer. Je vais passer du militant salarié au militant bénévole. Je serai comme vous, cher.e.sami.e.s, occupé ailleurs, mais le regard régulièrement pointé sur les activités d'Uniterre et les activités du mouvement pour la souveraineté alimentaire. Mon coeur battra toujours pour des prix équitables, pour des circuits courts et pour que demain l'agriculture en laquelle je crois, celle des paysannes et des paysans, celle des citoyennes et des citoyens, soit toujours plus forte que celle où la vie n'est plus, celle des consortiums industriels et des pouvoirs financiers.
lundi, 22 novembre 2021
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L'Articulation Jeunes d'ECVC a récemment commencé à travailler sur une étude de recherche interne pour mieux comprendre les situations et les besoins des jeunes paysan.ne.s et travailleurs.euses de la terre dans notre mouvement.

Nous voulons utiliser cette recherche pour identifier et donner de la visibilité à nos luttes communes mais aussi pour renforcer la solidarité et le soutien entre nous. De plus, les données sur les jeunes paysan.ne.s en Europe sont trop peu nombreuses et dépassées, or nous avons besoin de données si nous voulons que les politiques répondent réellement à nos besoins.

Nous recherchons des participant.e.s à notre étude, pour partager leurs expériences avec nous. Il s'agit de questions telles que : pourquoi vous avez décidé de travailler dans une ferme ; comment vous avez gagné votre vie tout en vous formant pour devenir agriculteur.trice ; les conditions de travail lors de vos expériences professionnelles actuelles ou passées, etc.

Les participant.e.s doivent avoir moins de 40 ans, travailler actuellement ou précédemment dans une exploitation agricole en Europe, y compris les agriculteurs.trices saisonnier.e.s. Nous serions très heureux.euses de parler avec vous si vous répondez à ces critères !

Nous sommes particulièrement intéressés à entendre de

  • Les personnes d'Europe de l'Est
  • Personnes noires, indigènes et de couleur
  • LGBTQIA+

car ces groupes sont sous-représentés dans notre mouvement de jeunes.

Si vous souhaitez participer à l'étude, ou si vous connaissez quelqu'un qui souhaite y participer, veuillez écrire à Hattie (hahammans@gmail.com).

L'articulation Jeunes d'ECVC vous mettra en contact avec deux chercheuses de confiance qui collaborent avec nous sur ce projet, Priscilla Claeys et Barbara Van Dyck, qui mèneront un entretien d'une heure avec une vingtaine de participant.e.s représentant une diversité de trajectoires. Votre expérience et vos données seront traitées avec soin et attention et toutes les informations partagées seront anonymisées et utilisées en interne.

En toute solidarité,
Les jeunes d'ECVC

lundi, 15 novembre 2021
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Réaction de la commission lait d’Uniterre aux modifications du train d’ordonnances agricoles 2021

L’obligation des pendillards reportée au 1er janvier 2024

Nous saluons le report de l’épandage du lisier avec des pendillards au 1er janvier 2024.

Cependant, avant sa mise en place, il faut pouvoir en assurer le financement : comme déjà indiqué dans nos précédents communiqués, le besoin en équipement va engendrer des coûts non négligeables pour les producteurs.

Nous demandons donc une augmentation du prix des produits agricoles tel que le lait, la viande, les céréales, afin de compenser l’investissement nécessaire. Ce n’est pas seulement aux producteurs de prendre en charge ces coûts supplémentaires mais bien au marché !

Diminution de la prime fromagère de 1 ct et augmentation du supplément pour le lait commercialisé de 0,5 ct

Des années qu’Uniterre mettait en garde contre l’abaissement de la prime fromagère. Ca y est, nous y sommes !

Des années que nous martelons que le système actuel de versement de la prime fromagère est tellement opaque, mal contrôlé qu’il pousse une partie des industriels à utiliser cette prime pour la fabrication de fromage pour l’exportation, fromage sans aucune valeur ajoutée. Système que l’Interprofession Lait ne veut pas remettre en cause !

N’est-ce pas quelque part une punition du Parlement cette diminution ?

De plus, le supplément pour le lait commercialisé a été augmenté de 0,5 ct, passant de 4,5 cts à 5 cts. Est-ce une bonne nouvelle ? Le gouvernement précise que : « Cette hausse vise à utiliser le crédit dans toute la mesure du possible pour le lait de centrale, conformément aux vœux du Parlement. ». N’oublions pas qu’à la base, ce supplément a été mis en place pour remplacer la loi chocolatière pour permettre aux industriels de compenser le prix de la matière première suisse pour l’exportation, via les fonds de « réduction du prix de la matière première » et « Régulation ». Depuis 2021, il y a eu des modifications par rapport à ces fonds : transfert du fonds « régulation » vers le fonds « réduction du prix de la matière première » et introduction d’un 3ème fonds de soutien d’exportation à la protéine lactique (boîte MPC) mais là n’est pas la question !

Nous nous demandons aujourd’hui si ses 0,5 ct vont aller dans la poche du producteur ou être récupérés par l’industrie comme les 4,5 cts. Permettez nous d’en douter !

Afin de compenser la baisse de la prime fromagère qui sera forcement répercutée sur le prix aux producteurs, nous appuyons le besoin, une nouvelle fois, d’une augmentation du prix de base du lait.

Contact presse :

Philippe Reichenbach, 079 640 89 63

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jeudi, 11 novembre 2021
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Voici le neuvième épisode du podcast de l’hebdomadaire romand Terre&Nature. Baptisé Au cœur des champs, il s’intéresse aux histoires d’amour des agricultrices et agriculteurs qui vivent dans nos campagnes.

Cette semaine, Au cœur des champs a tendu le micro à Vanessa Renfer, qui a abandonné son métier de sage-femme pour travailler avec son amoureux sur sa ferme. A une condition: qu'il la rémunère comme une véritable employée. Au micro, cette militante raconte son combat contre les inégalités dans le milieu agricole.

Chaque deuxième jeudi du mois, découvrez un nouvel épisode qui explore ce thème encore souvent tabou. Car il n’est pas toujours facile de cultiver l’amour, quand on cultive la terre.

Disponible ici: https://www.terrenature.ch/au-coeur-des-champs-episode-9/

jeudi, 11 novembre 2021
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70 ans : une fête ou un appel au secours pour sauver la terre ? Il y a 70 ans des producteurs éprouvaient le besoin de se regrouper pour se faire entendre sous le nom de l’Union des producteurs suisses (UPS) devenu Uniterre. Ils n’étaient pas entendus, mais le sont-ils aujourd’hui ?

Dans les années 50, crise des fruits et légumes – premières manifestations – les prix baissent – les producteurs sont étouffés par les importations. C’est le début de l’UPS.

Le combat ne faisait que commencer – l’arrivée des fermes industrielles, les scandales de la nourriture des cochons, la vache folle … Beaucoup de ces affaires avaient été prédites par les producteurs mais on les jugeait trop « paysans », trop « simplets » pour comprendre les choses. L’économie veut faire de l’argent à tout prix, on produit des farines industrielles, on économise sur les coûts de stérilisation de la nourriture des animaux et le drame éclate.

Qui paie la facture ? Toujours les producteurs ! Non seulement ils ne touchent pas un prix correct pour leurs produits mais on exige des investissements conséquents parce qu’il faut faire marcher l’économie et non parce que cela a du sens. On le voit encore aujourd’hui avec les pendillards.

Crise du lait, abandon des contingents, une nouvelle fois les producteurs passent à la caisse. Uniterre dénonce, grève du prix du lait, mais les prix ne remontent pas.

Filière après filière les prix s’effondrent. Uniterre dénonce toujours mais visiblement nos autorités agricoles ne se préoccupent pas des producteurs mais bien de l’Economie.

Uniterre propose des solutions : souveraineté alimentaire, reprise en main des filières mais ça ne passe toujours pas.

Uniterre visionnaire ? Quand Uniterre est entendu il y a des choses qui fonctionnent : Interprofession du Gruyère, lait équitable, produits du terroir, … même si souvent Uniterre doit se retirer au dernier moment pour que le projet puisse aboutir parce qu’on ne veut pas de cette étiquette.

Que demande Uniterre ? Des prix rémunérateurs qui soient justes c’est-à-dire qui couvrent les frais de production mais dégagent aussi un revenu pour le producteur. Dans ce scénario idéal les paiements directs n’auraient plus leur place.

Aujourd’hui, nous nous trouvons devant de grands choix sociétaux mais il est temps de prendre conscience que ces changements doivent tenir compte de l’expérience des producteurs dans cette sauvegarde de la terre. Pour cela il faut comprendre quelles sont les réalités du terrain et, bien entendu, avoir des prix rémunérateurs.

Visiblement pour les producteurs ce n’est que le commencement, ils doivent aussi apprendre à communiquer sur le travail qu’ils réalisent au jour le jour pour que le consom’acteur comprenne que ce travail a un coût mais qu’il offre en compensation des produits d’une qualité extraordinaire.

Pour conclure cet édito, nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont œuvré au sein d’Uniterre pour la défense des producteurs. La lutte continue.


Max Fragnière

mercredi, 10 novembre 2021
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Les petit.e.s paysan.ne.s de la Coordination Européenne Via Campesina et de La Via Campesina internationale font parmi de celles et ceux qui continuent de se battre à la COP 26 pour des systèmes agricoles réellement durables et pour une transition urgente vers l'agroécologie en opposition au modèle agricole industriel promu par les grandes entreprises et soutenu par de nombreux gouvernements dans le monde. L'événement de Glasgow a donné lieu à des promesses de réduction des émissions de méthane et de réduction de la déforestation. Cependant, nous devons lire entre les lignes des accords en raison du manque d'engagements fermes de la part des gouvernements pour résoudre le problème.

En tant qu'organisation de petit.e.s paysan.ne.s représentant 31 organisations provenant de toute l'Europe, ECVC souligne le rôle que l'agriculture doit jouer en tant que première ligne de défense pour l'atténuation du changement climatique. Cependant, avec de nombreux autres mouvements sociaux et organisations de la société civile, nous rejetons les fausses solutions telles que les propositions de "net zéro" et de "mécanismes de compensation".

En Europe, un énorme risque se profile de vouer de grandes surfaces de terres agricoles à des mécanismes de compensation plutôt qu’à la production alimentaire, notamment via l’initiative à venir "Rétablir des cycles de carbone durables" annoncée pour la fin 2021 (anciennement appelée "Initiative pour l'agriculture carbone"). S'il est positif de soutenir une transition vers une agriculture plus durable, les crédits carbones et le marché du carbone conduiront à la financiarisation et à une concentration encore plus grande des terres, ce qui portera préjudice à la planète, aux citoyen.ne.s et aux agriculteurs et agricultrices.

Le système alimentaire global est responsable de 44 à 57 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)[1]. L'agriculture est donc un facteur essentiel à prendre en compte dans la lutte contre les changements climatiques. Face à ce constat, les solutions sont déjà sur la table : les systèmes agroécologiques paysans ont un énorme potentiel d'absorption du carbone. En effet, ces systèmes travaillent avec la nature et permettent ainsi de protéger la biodiversité et l'environnement. Au lieu de compenser le carbone produit par un système globalement non durable, les dirigeants mondiaux doivent s'attacher à apporter un réel soutien à l'agroécologie et à l'agroforesterie afin de les développer et de rendre le système alimentaire et agricole réellement durable d'un point de vue social, économique et environnemental.

Pour parvenir à de véritables changements, les agriculteurs doivent être rémunérés équitablement pour leur travail et les citoyens doivent avoir les moyens d'accéder à une alimentation saine, socialement juste et produite de manière durable. Le seul moyen d'y parvenir est de mettre en œuvre une régulation du marché qui permette réellement une transition agroécologique et de mettre également un terme à l'agriculture intensive industrielle. Autrement, les petites exploitations durables qui existent encore continueront à disparaître, les citoyens et citoyennes continueront à payer de leur santé, la planète continuera à se réchauffer et les grandes entreprises continueront à s'enrichir et à devenir plus puissantes.

Beaucoup ont critiqué les fausses solutions colportées lors de la COP26. Comme l'a déclaré Paula Gioia, agricultrice et membre du comité de coordination de l'ECVC, dans un discours prononcé lors du rassemblement de la coalition COP 26, qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes samedi dernier à Glasgow, les négociations ont été dominées par « les solutions basées sur le marché, les nouvelles technologies et les propositions "net zéro" des gouvernements et promues par les transnationales, les organisations philanthropes, les médias grand public et la plupart des ONG. Tous alimentent leur inaction climatique. » Dee Woods de la Landworkers' Alliance, l'organisation membre d'ECVC basée au Royaume-Uni, a ajouté lors d'une action organisée par les délégués de LVC au sein de la Zone Bleue le lundi 8 novembre :« Plusieurs des acteurs orientés vers le profit, qui ont mis en place l'UNFSS plus tôt cette année, font maintenant pression pour des initiatives comme l'Agriculture Innovation Mission for Climate (AIM4C) à Glasgow, qui excluent les personnes les plus touchées par la crise climatique, poussent à de fausses solutions, y compris au détriment des droits humains. »

Pour ECVC, si les mesures compensatoires qui vont à l'encontre de la nature avaient vraiment le potentiel d'arrêter le changement climatique, nous aurions déjà observé des progrès grâce aux mesures prises dans le passé. De plus, la recherche de solutions dans la digitalisation et les nouvelles technologies est un écran de fumée pour l'agriculture industrielle et les grandes entreprises afin de pouvoir continuer à profiter des ressources de la planète et d’avancer dans leur recherche de profit, tout en minant les petits et moyens agriculteurs.trices. Ceux-là même sont celles et ceux qui mettent déjà 70% de la nourriture dans nos assiettes, tout en utilisant seulement 30% des terres arables mondiales. Ils disposent du savoir-faire nécessaire pour œuvrer en faveur de la durabilité, mais pas des ressources nécessaires pour surmonter les difficultés mises en place par ceux qui souhaitent maintenir le statu quo pour leur propre bénéfice.

Pour plus d'informations et les positions des membres de l'ECVC et de la LVC sur le terrain à Glasgow, ainsi que des revendications politiques plus détaillées, vous pouvez consulter :

ECVC sur Twitter, Landworkers' Alliance sur Twitter, La Via Campesina sur Twitter

Réponse d'ECVC à l'évaluation de l'initiative "Restaurer les cycles durables du carbone".

Infographie ECVC sur le climat

Communiqué de presse ECVC sur le paquet Fit for 55

Contacts

Andoni Garcia Arriola - Comité de coordination du CEVC :+34 636 45 15 69 - ES, EUS

Paula Gioia - Comité de coordination ECVC : +49 152 05 76 45 91- DE, ES, PT, EN

Dee Woods - Membre de Landworkers’ Alliance et de l'ECVC - +44 7703 3574 43


[1] https://grain.org/article/entries/5102-food-sovereignty-five-steps-to-cool-the-planet-and-feed-its-people

mardi, 09 novembre 2021
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En Suisse, 94% des exploitations ont un homme à leur tête. Aline Chollet veut briser l’omerta sur cette mise à l’écart des femmes.

Retrouvez son témoignage paru dans 24 heures et la Tribune de Genève.

Voici quelques extraits :

"Cette Genevoise de 40 ans sait de quoi elle parle: fille d’agriculteur,elle a tenté de reprendre une partie des activités du domaine. En vain."

"À un moment donné, j’ai voulu m’engager plus concrètement,avoir mon mot à dire, et j’ai revendiqué un statut de coexploitante avec mon frère qui dirigeait déjà la ferme.» Mais sa famille n’accepte pas, craignant les difficultés d’une collaboration à plusieurs et le risque d’un démantèlement du domaine. Pour elle, pas de doute, la machine était en route et elle a été «sacrifiée»."

Vous trouverez également au lien ici une étude faite par agroscope en 2015 sur les cheffes d'exploitation agricole en Suisse.

mercredi, 03 novembre 2021
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Déclaration de La Via Campesina concernant la COP 26 de l’onu sur le climat (Glasgow)

(Harare : 25 octobre 2021) Cette année est l’année la plus chaotique au plan climatique jamais enregistrée, depuis l’année dernière. Mais les gouvernements contrôlés par les transnationales, les philanthropes, les médias grand public et la plupart des organisations non gouvernementales (ONG) proposent encore la même chose : des solutions basées sur le marché et des techno-réparers risquées. Deux ans après le début d’une pandémie mondiale qui a coûté la vie à des millions de personnes, l’humanité se réveille chaque jour avec des inondations, des incendies et des sécheresses sans précédent qui causent des famines, ainsi qu’un temps totalement imprévisible qui rend la vie de plus en plus difficile. Les dirigeants allèguent que « l’activité humaine générale » est à l’origine du chaos climatique, en passant sous silence les liens étroits entre l’extraction des combustibles fossiles, l’agro-industrie et le complexe militaro-industriel, sans parler des déséquilibres de pouvoir à l’échelle mondiale et des responsabilités historiques des pays qui se sont enrichis grâce au pillage colonial. Au lieu de nous proposer une voie véritable et transformatrice, on nous vend de fausses solutions qui ne manquent jamais de donner la priorité aux élites des entreprises — « net zéro », « solutions basées sur la nature », « géo-ingénierie » et «numérisation de l’agriculture » pour n’en citer que quelques-unes. Il faut que cela cesse, immédiatement !

Pour mettre un terme à la crise climatique, il faut un changement de système ancré dans les droits de l’humanité et de la Terre Mère. Pendant plus de 500 ans, le système alimentaire patriarcal, à l’origine colonial et aujourd’hui corporatif, a tenté de dominer toutes les formes de vie pour l’enrichissement d’une petite minorité. Ceux qui contrôlent les richesses accumulées — produites par les gens et la planète au fil des siècles — ont jusqu’à présent échappé aux foudres des inondations, des sécheresses, des sols dégradés, de la guerre et de la faim. Ils font fi des nombreux signes de l’effondrement des systèmes naturels qui entretiennent la vie et ils proposent plutôt que ce soit nous, les victimes les plus vulnérables, qui portions le plus lourd fardeau. Pour la Via Campesina (LVC) et notre diversité organisée de femmes et d’hommes paysans, migrants, travailleurs de la terre, pêcheurs, habitants des forêts, du monde rural, jeunes et autres, notre solution à la crise climatique est une transition juste ancrée dans la lutte et la solidarité — une solidarité internationaliste avec tous ceux et celles qui luttent pour la souveraineté alimentaire, la justice climatique et les droits de la Terre Mère ! C’est une lutte pour la pleine réalisation de tous les droits et responsabilités détaillés dans la Déclaration des Nations unies sur les Droits des paysannes et Autres Personnes Travaillant dans les Zones Rurales (UNDROP), en particulier le droit à un environnement propre, sûr et sain (article 18) récemment ratifié par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour l’ensemble de l’humanité. Il s’agit également d’une lutte contre la mainmise des entreprises sur les espaces de l’ONU par le biais du modèle “multiples parties prenantes”, mieux connu sous le nom de “capitalisme des parties prenantes”, dont tout le monde a été témoin lors du Sommet des Nations unies sur le système alimentaire de 2021 et, de plus en plus, lors des COP des Nations unies sur le climat.

Alors que nous nous préparons à une autre conférence douloureuse de l’ONU sur le climat — la COP26 de Glasgow — les 200 millions de défenseurs de la terre, de l’eau et du territoire de LVC se lèvent à nouveau pour exiger la souveraineté alimentaire pour la justice climatique. Nous rejoignons une large convergence de luttes contre le capitalisme des combustibles fossiles, le racisme, le colonialisme, et le patriarcat qui les lie. Alors que nous luttons pour rendre les entreprises responsables de cette destruction inutile, nous sommes fiers de la LWA (Alliance des travailleurs de la terre) — notre organisation membre de LVC basée en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles. La LWA travaille sans relâche pour faire entendre la voix des travailleurs de la terre agroécologiques à la COP26 en demandant « la reconnaissance de la contribution que l’agriculture agroécologique, la foresterie durable et une meilleure utilisation des terres peuvent apporter à nos engagements de réduction des émissions, de séquestration du carbone et de renforcement de la résilience. »

Que les entreprises se méfient, les travailleurs de la terre du monde entier ont de vraies solutions : des systèmes alimentaires, agricoles et forestiers au service des populations, du climat et de la nature ! Aux côtés de notre LWA et de tous ceux qui luttent pour une transition juste, nous créerons à nouveau un front commun pour contrer toute tentative de convertir la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en un gigantesque « mécanisme de marché. » Le capitalisme climatique est un crime, pas la solution !

COP26 : PLUS DE MÉCANISMES DE MARCHÉ NE RÉSOUDRONT PAS LES PROBLÈMES DES GENS

Un prolongement de l’industrie des combustibles fossiles, le système alimentaire transnational est l’un des principaux responsables de la crise climatique, puisqu’il est à l’origine de 44 à 57 % des émissions mondiales de GES. Ce système éloigne les gens de la terre, dégrade les communautés et alimente la violence et les inégalités dans tous les territoires du monde. Il est particulièrement néfaste pour les femmes et les jeunes dont la vie et le travail sont minés par un système qui ne valorise pas la vie.

Bien avant la COP21 à Paris, les multinationales de l’agroalimentaire et des énergies fossiles utilisaient déjà leur pouvoir et leur influence pour promouvoir des politiques aux plans national, infranational et mondial. L’Accord de Paris de 2015 a créé une sorte de « consensus » autour de plusieurs fausses solutions très problématiques. Les mécanismes d’échange et de compensation des émissions de carbone contenus dans l’article 6, par exemple, accorderont un pouvoir important aux gouvernements, aux sociétés, aux banquiers et aux négociants riches dont l’objectif premier est de maximiser les profits et non de prendre soin de la Terre Mère. Au lieu de prendre des mesures décisives pour s’adapter aux changements climatiques et s’engager dans une transition honnête vers des systèmes alimentaires démocratiques et fondés sur les droits de l’homme, ces puissants acteurs utilisent les engagements « net zéro » pour cacher leur inaction climatique.

Le « net zéro » permet aux entreprises de se soustraire à leurs responsabilités en matière d’émissions historiques et continues, en donnant la priorité aux initiatives qui favorisent les résultats de l’entreprise. Partout où les entreprises font la promotion de “solutions basées sur la nature” (NBS en anglais), nous mettons en garde contre la dépossession de la nature par le biais de systèmes de compensation des émissions de carbone des forêts et des sols, fondés sur l’idée fausse que payer quelqu’un d’autre pour s’occuper des émissions de carbone au lieu d’agir directement pour réduire la pollution ralentira en quelque sorte la crise. Pour combattre la crise climatique, il faut une transition juste vers l’abandon des combustibles fossiles, la fin de l’exploitation minière et de l’agriculture extractive destructrices, et la récupération des territoires et des écosystèmes endommagés. Nos solutions – qui sont véritablement fondées sur la nature, agroécologiques et contrôlées par les paysans – sont des solutions justes. Aucune « licorne du carbone » ni aucune pensée magique ne résoudra ce problème, il suffit d’agir immédiatement pour changer le système.

De plus, nous pensons que « l’agriculture intelligente pour le climat, » devrait plutôt s’appeler « l’agriculture intelligente des entreprises », car elle fournit un cadre pour l’intégration des OGM et des produits agrochimiques dans l’agriculture à petite échelle, en s’appuyant sur le même paradigme raciste et sexiste que la révolution verte. Elle positionne la science et la technologie capitalistes comme des solutions aux problèmes rencontrés par le « sous-développement » et les paysans supposés « non éduqués » du monde. Ces problèmes originaux ont été créés par le capitalisme mondial, le vol, le pillage colonial, les guerres et la violence généralisée.

Alors que de nombreuses fausses solutions corporatives adoptent le langage de l’agroécologie paysanne, nulle part ne sont affirmés ou garantis les droits fondamentaux à une alimentation locale et nutritive, à des moyens de subsistance dignes, à la terre et à l’autodétermination. Ce qui est garanti, ce sont des cycles d’accumulation sans fin qui profitent à ceux qui sont à l’origine de la crise climatique, notamment les grandes entreprises agroalimentaires comme John Deere, Bayer-Monsanto, Syngenta, Cargill, Nestlé, Wal-Mart et d’autres.

LA TRANSITION EST MAINTENANT ! LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA JUSTICE CLIMATIQUE !

Les travailleurs de la terre et autres producteurs alimentaires du monde entier exigent – et sont prêts à réaliser – une transition climatiquement juste dans l’agriculture ! Pendant des décennies, les producteurs alimentaires locaux ont été poussés sur la voie de l’intensification et de la monoculture par les entreprises agroalimentaires et leurs alliés. Le Sommet des Nations Unies sur le système alimentaire de 2021, qui a été coopté, n’en est qu’un exemple de plus. Ce dont les gens et la planète ont besoin de toute urgence, c’est de gouvernements et d’institutions offrant des possibilités financées par des fonds publics pour assurer la transition vers des systèmes agricoles plus écologiques et socialement sains. Pendant trop longtemps, les agriculteurs ont été tenus responsables d’un modèle imposé par le capital. Cela doit cesser maintenant ! La société doit reconnaître que nos systèmes d’agriculture, d’eau et d’utilisation des terres sont ce qu’ils sont aujourd’hui en raison de pressions systémiques. Alors que nous nous éloignons du capitalisme fondé sur les combustibles fossiles, nous ne devons pas perdre d’agriculteurs, détruire les moyens de subsistance ou la capacité de production alimentaire saine. Le soutien des gouvernements en matière de subventions et de programmes de formation pour soutenir la transition est essentiel, et cette transition juste en agriculture doit être centrée sur les principes de la justice climatique. Cela signifie que tous ceux qui sont impliqués dans la chaîne alimentaire – y compris les paysans, les éleveurs, les travailleurs migrants, les travailleurs contractuels, les sans-terre et les peuples autochtones – doivent être au premier plan pour définir et mettre en œuvre les politiques publiques nécessaires à cette transition.

En tant que La Via Campesina, nous appelons à la fin de toutes les fausses solutions et des mécanismes de marché de l’article 6. Nous appelons à une transition juste vers le vrai zéro, et non vers les plans de marketing des entreprises qui se cachent derrière le « net zéro. » En même temps, et c’est de la plus haute importance, nous appelons toutes les anciennes puissances coloniales à assumer leurs responsabilités historiques et à réduire drastiquement les émissions à la source, maintenant, y compris par un retrait immédiat de leur présence militaire dans le monde ! La Via Campesina est solidaire des victimes de toutes les guerres, sanctions et occupations – qu’il s’agisse des mutilés et des assassinés de Palestine, d’Irak et d’Afghanistan ou des pauvres, des travailleurs et des indigènes des Etats-Unis qui manquent d’hôpitaux, d’écoles et de pain quotidien. Pour la souveraineté alimentaire, les droits de l’homme et la Terre Mère – Désinvestir de la Machine de Guerre !

Les voies pour atteindre la justice climatique doivent être radicalement différentes de celles qui ont produit la crise. L’agroécologie paysanne et la souveraineté alimentaire peuvent « nourrir le monde et refroidir la planète ! » Elles offrent la possibilité très réelle de réduire les émissions et de réaliser la justice sociale, les droits des personnes et de la planète. Un système alimentaire basé sur la souveraineté alimentaire et des systèmes alimentaires locaux, alimentés par des agriculteurs familiaux pratiquant l’agroécologie paysanne, peut véritablement transformer la société tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de manière spectaculaire et beaucoup plus rapidement que toutes les fausses solutions vendues par les entreprises. Tout cela peut se faire sans marchandiser le carbone tout en contribuant à renforcer les solutions démocratiques de base à la pauvreté, à la faim et à la violence.

Les défenseurs de la terre, de l’eau et des territoires agroécologiques du monde entier s’unissent ! Avec les producteurs de denrées alimentaires au premier plan de notre convergence mondiale pour une souveraineté alimentaire qui nourrit la justice climatique, la vie l’emportera sur la mort !

LA TRANSITION EST MAINTENANT !

LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA JUSTICE CLIMATIQUE !

MONDIALISONS LA LUTTE ! MONDIALISONS L’ESPOIR !


https://viacampesina.org/fr/travailleuses-et-trava...


mardi, 02 novembre 2021
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L’Interprofession du Gruyère a fêté le 6 juillet 2021 ses 20 ans en grande pompe. L’occasion pour Uniterre de revenir sur les débuts de cette Interprofession et de rétablir quelques vérités.

Interview croisée de Max Fragnière – ancien président de la section Fribourg d’Uniterre, ancien membre de l’IPG et Gaston Nicolier – président d’Uniterre à l’époque de la création de l’IPG.

Nous avons trouvé dans les archives du journal d’Uniterre, anciennement appelé l’Union des Producteurs Suisses (UPS) les PV des 1ères discussions sur le Gruyère en 1992. Pouvez-vous nous en dire plus. Pourquoi ces discussions ?

MF&GN : Cremo a annoncé vouloir industrialiser la production de Gruyère et construire une première centrale dans le canton de Fribourg, qui puisse transformer 15 millions de kg de lait en Gruyère sur une année. Pour nous, c’était une grosse erreur : la fabrication du fromage tel que le Gruyère devait rester artisanale, autant pour garantir une qualité gustative et éviter une « standardisation du goût », que pour garder la main sur la gestion des quantités et donc sur un prix rémunérateur aux producteurs.

L’Union (pour désigner l’UPS tout au long de l’article) s’y oppose fermement et lance une pétition qui récoltera 10 000 signatures en 20 jours.

Et pendant ce temps, l’Union Centrale des Producteurs de Lait (UCPL) qui est l’ancienne Fédération des Producteurs Suisses de Lait (FPSL) donnait son accord (mais pour 5 millions de kg) et allait ainsi à l’encontre des nombreuses personnes et institutions qui s’y opposaient. Au sein de la Fédération des Sociétés Laitières Fribourgeoises (FSLF), ancêtre de la Fédération des Sociétés Fribourgeoises de Laiterie (FSFL), les avis étaient partagés mais le soutien l’a finalement emporté.

Que s’est-il passé ensuite ?

MF: 2 choses : la 1ère, pour contrer cela, il nous a fallu rapidement mettre en place une charte du Gruyère afin de limiter la production du Gruyère aux fromageries artisanales. Nous avons pour cela rencontré Philippe Bardet un 8 décembre, je n’ai plus l’année exacte en tête, autour de 1990. Philippe Bardet était alors membre de la Fédération des Sociétés d’Agriculture de la Suisse Romande (FSASR), qui est l’équivalent aujourd’hui de la Fenaco suisse romande. La charte sera créée et signée le 2 juillet 1992 et Philippe Bardet deviendra le secrétaire de la Commission de cette charte.

La 2ème chose : nous avons fait recours à l’OFAG contre la décision de l’UCPL d’approuver la fabrication des ateliers de production du Gruyère de Cremo. L’OFAG nous a répondu que ce recours n’était pas recevable. Nous avons alors fait recours auprès du Tribunal Fédéral - même réponse : demande irrecevable. Résultat : Cremo a pu mettre en place une structure pour la production du Gruyère.

GN: j’ai du coup proposé d’aller occuper les ateliers du Gruyère de la Cremo. Je déplorais le manque de pouvoir des paysans au sein de l’UCPL. Il y avait déjà une surproduction et on craignait que celle-ci ne se détériore encore. Alors que la condition sine qua none pour maîtriser les prix, c’était la gestion des quantités de production.

Il y avait alors une charte du Gruyère. Quelle a été l’étape suivante ?

GN: Suite à des échanges avec des fromagers français qui avaient développé des fromages avec Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), l’idée est venue de développer aussi une AOC pour le Gruyère. La Charte du Gruyère a eu comme tâche principale d’élaborer ce dossier pour l’AOC, et pour cela, définir quelles étaient les étapes de production d’un Gruyère AOC.

MF&GN: La coordination nécessaire pour respecter les méthodes de production propre au Gruyère nécessitait une organisation particulière et en 1995, l’Union a fait les démarches pour la création d’une interprofession. Sa structure idéale : 4 producteurs, 4 fromagers, 4 affineurs et 1 président indépendant ainsi que l’assurance que chaque groupe ait ses propres délégués. Son travail : que les trois groupes s’entendent sur les prix, les marges et les quantités de chacun.

D’ailleurs, l’équipe de l’époque avait proposé que ce soit Fernand Cuche qui soit directeur mais Fernand Cuche n’a pas accepté.

Et Cremo dans tout ça ?

GN: Cremo a malgré tout démarré sa production de Gruyère. Du coup, notre priorité était que Cremo ne puisse pas avoir l’AOC, celle-ci devait être réservée aux fromageries artisanales villageoises.

Suite des événements

L’assemblée constitutive de l’IPG a eu lieu le 2 juin 1997 à Gruyères. Son 1er directeur fut Philippe Bardet, toujours en fonction aujourd’hui. Et Le 1er président, Pierre Dubois, ancien conseiller d’état neuchâtelois. Le président actuel de l’IPG est Oswald Kessler.

Le 22 janvier 1998, la demande d’AOC pour le Gruyère a été remise à l’OFAG. L’AOC Gruyère sera instaurée le 6 juillet 2001 puis remplacée par l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) en 2011.

Aujourd’hui, Cremo continue de fabriquer du Gruyère AOP.

Comment vous avez pris le fait que l’IPG fête ses 20 ans sans citer Uniterre, alors à la base de la création de cette Interprofession ?

MF: l’interprofession existe, c’est le plus important. Qu’elle donne satisfaction aux producteurs, qu’elle puisse leur apporter un bon prix du lait, ma foi, c’est l’essentiel. Que l’on n’ait pas participé à la fête des 20 ans, personnellement, je ne suis pas surpris.

GN: pour moi, l’important, c’est qu’on ait pu aboutir à la création de cette Interprofession et qu’on ait pu protéger la fabrication du Gruyère.

NB : certaines informations proviennent également des archives des journaux de l’UPS, Max Fragnière et Gaston Nicolier ne se souvenant pas de tout dans le détail.

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mercredi, 27 octobre 2021
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Actuellement, les impacts des changements climatiques se ressentent sur la production céréalière au niveau mondial, provoquant notamment une hausse des prix au niveau international. Tout porte à croire que c’est une évolution qui durera.

Dans le même temps, en Suisse, tant la Confédération que les acheteurs mettent la pression sur les prix tout en augmentant les exigences écologiques. Ainsi Migros a déclaré ne vouloir vendre, à partir de 2023, plus que des denrées issues de blé produit sans herbicide. Cette déclaration reflète certainement une tendance de fond du marché.

Du coté des acheteurs, notamment de la grande distribution et des transformateurs affiliés, nous avons déjà assisté à une baisse de 7.- frs/dt du prix du blé Bio depuis 2019, pour atteindre aujourd’hui un prix de 100.- frs/dt alors que le prix rémunérateur se situe à au moins 125.- frs/dt.

Quant au blé conventionnel, la situation des prix est déjà préoccupante depuis une dizaine d’années avec des prix indicatifs de 52.- frs/dt et un prix effectif au producteur de 49.- frs/dt. Ceci alors que le prix rémunérateur se situe à 100.- frs/dt.

Cette attitude de la part des acheteurs, ainsi que les importations massives de 120'000 tonnes de pâtons de pain, hors des quotas d’importation de blé, engendrent une pression inacceptable sur le revenu agricole.

Aujourd’hui, déjà près de 50% du blé panifiable suisse est cultivé sans insecticides, fongicides ou régulateurs de croissance (selon les directives du programme extenso) ; il est notamment commercialisé par IP-Suisse (environ 30% du volume), en partenariat avec la Migros. Pour cette production, les producteurs touchent une prime de 6.- frs/dt, ce qui ramène le prix indicatif à 58.- frs/dt. Pour la campagne 2022, IP-Suisse souhaite doubler les surfaces de production de blé sans utilisation d’herbicide, qui devraient ainsi passer de 5’000 à 10’000 hectares, avec une prime supplémentaire de 10.- frs/dt.Nous nous en réjouissons, mais nous estimons qu’un prix indicatif de 68.- frs/dt est largement insuffisant pour compenser les coûts supplémentaires et les baisses de rendement ! Par ailleurs, une véritable production sans herbicides doit se faire sur un cycle d’au moins deux ans pour être crédible. Il s’agit de clarifier ce point au niveau de la communication, sous peine de mettre sous pression la production biologique.

Pour Uniterre il est impératif de faire admettre à la grande distribution qu’une répartition plus juste des marges (la farine comme matière première ne représente que 13% du prix d’un pain) doit rémunérer les coûts d’une production plus écologique, coûts qui sont aujourd’hui exclusivement assumés par les paysan.ne.s.IP-Suisse doit faire comprendre à ses acheteurs qu’une agriculture durable a un prix et qu’elle ne pourra pas se maintenir et se développer sans garantir des revenus équitables. Nous attendons également qu’IP-Suisse, membre de l’Alliance agraire, revendique enfin une stratégie de qualité qui prenne en compte les coûts de production, ainsi que la durabilité sociale et économique.

Du côté de la Confédération, le 28 septembre dernier, l’OFAG a publié les droits de douane pour les céréales panifiables en vigueur dès le 1er octobre: la charge douanière (droits de douane et contributions au fonds de garantie) pour les céréales panifiables sera réduite de 4.40 frs/dt, passant de 23.- frs/dt à 18.60 frs/dt. C’est une nouvelle pression politique exercée pour faire baisser le prix d’importation du blé, qui se situe aujourd’hui à 53.- frs/dt. C’est la première baisse depuis 2013 et cela constitue un signal désastreux. Nous exigeons une correction immédiate pour éviter des importations à bon marché qui feront encore plus concurrence aux céréales suisses.

Afin de pouvoir garantir un approvisionnement sûr et durable, Uniterre exige de disposer de conditions-cadre, tant au niveau des négociations avec les acheteurs qu’au niveau de la protection douanière, qui permettent de couvrir les coûts de production. Les prix indicatifs négociés au sein de l’interprofession swiss granum pour la récolte 2021 doivent être appliqués départ ferme. Il n’y aura aucune transition écologique du système alimentaire sans justice au niveau des prix payés aux producteur.trice.s.

Contact presse : Rudi Berli - 078 70 77 883 – r.berli@uniterre.ch

CP

lundi, 25 octobre 2021
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Les organisations paysannes avaient jusqu’au 18 octobre pour prendre position notamment sur la requête de l’IP Lait, à savoir que la déclaration de force obligatoire de son règlement du contrat-type et de la segmentation soit prolongée de quatre ans.

Uniterre a fait savoir sa position que voici :

En principe, Uniterre soutient la force obligatoire pour le contrat d'achat de lait type et de la segmentation. Cependant, nous ne pouvons pas accepter le refus de mettre en œuvre la motion Noser, que nous voyons comme un irrespect totale de la démocratie. En effet, cette motion demandait notamment que la livraison du lait segment B deviennent volontaire. L’IP Lait n’a pas voulu mettre en place cette mesure, « craignant » une baisse du prix du lait segment A.

Le problème vient en grande partie de la composition de l’IP-Lait, où les producteurs ne sont pas réellement et impartialement représentés.

Rappelons que l’objectif de l’IP Lait est de « renforcer l’économie laitière suisse et particulièrement de ses membres, notamment par le maintien et la promotion de la valeur ajoutée […]. » Depuis sa création, l’IP Lait ne s’est occupée que de la viabilité économique des acheteurs et des transformateurs, tout en négligeant le maillon le plus important que sont les producteurs. En voici le triste constat : depuis 2009, le prix du lait à la production pour le lait de vache est passé de 73,17 centimes à 60,19 centimes en 2020. Résultat : sur cette même période, le nombre de producteurs de lait (y compris les exploitations d'estivage) est passé de 27 151 exploitations à 18 296 à fin 2020, soit une baisse d'environ 32%.

Comme l’IP Lait ne s'est pas montré disposée à mettre en œuvre la résolution parlementaire ; et comme l’IP Lait n’a pas su faire de propositions alternatives pour améliorer la valeur ajoutée et la viabilité économique de la production laitière, nous demandons au Conseil fédéral de ne pas étendre l'applicabilité générale de l’IP Lait tant que l’IP Lait ne fera pas d'efforts pour mettre en œuvre une amélioration de la sécurité de la planification et de la valeur ajoutée pour les producteurs au sens de la résolution parlementaire.

De plus nous demandons également une refonte en profondeur de la structure de l’IP Lait à l’instar par ex. de l’Interprofession du Gruyère, où les groupes producteurs-affineurs-fromagers sont représentés équitablement.

Il est grand temps de se réveiller avant qu’il ne soit trop tard et que le lait vienne tellement à manquer qu’il faudra ouvrir la ligne blanche.

Uniterre a d’ailleurs travaillé en parallèle avec la parlementaire Meret Schneider sur une motion qui découle de notre prise de position : motion 21.4296* « Wertschöpfung und Planungssicherheit für Milchbauern », motion déposée le 1 octobre 2021 au Conseil national.

*https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curi...

Contact presse : Rudi Berli, r.berli@uniterre.ch - 078 707 78 83

CP et Argumentaire d'Uniterre sur la consultation pour la demande de force obligatoire de l'IP Lait