Les conseillères nationales vertes Isabelle Pasquier-Eichenberger (GE) et Valentine Python (VD) ont déposé deux initiatives parlementaires en collaboration avec Uniterre. Elles visent une plus grande transparence dans la formation des prix et des marges prélevées sur les denrées alimentaires entre la ferme et la table. En outre, un service de médiation doit être mis en place pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales auxquelles sont confronté·es les paysan·nes.
Il existe toujours un déséquilibre flagrant au sein des chaînes de création de valeur agricoles entre les paysan·nes d’une part et la transformation et les grands distributeurs d’autre part. Bien trop souvent, les agriculteur·rices sont contraint·es de vendre des aliments en dessous de leurs coûts de production. Cette pression a pour conséquence qu’en Suisse, deux à trois fermes mettent chaque jour la clé sous la porte. Un système agricole et alimentaire durable doit garantir aux producteur·rices des prix qui leur permettent de vivre dans la dignité, et qui valorisent à nouveau le travail important de la production agricole.
Uniterre a donc élaboré deux initiatives parlementaires avec les deux coprésidentes du groupe parlementaire pour la souveraineté alimentaire. La première initiative vise à étendre l’Observatoire du marché de l’Office fédéral de l’agriculture. Ce dernier sera chargé de calculer et de publier les coûts de production et les marges des différents acteurs du marché tout au long de chaque chaîne, par filière. L’observatoire devra intégrer les résultats de recherche pertinents dans son travail. La deuxième initiative a pour but de mettre en place un service de médiation auquel les producteur·rices peuvent s’adresser anonymement lorsqu’ils ou elles sont victimes de pratiques commerciales déloyales. L’ombudsman a le pouvoir de prononcer des sanctions.
Les deux initiatives ont été déposées le 29.09.2022 auprès de la Commission de l’économie et des redevances (CER) du Conseil national, dont l’agriculture fait partie des attributions. Sous les codes 22.476, respectivement 22.477, les affaires peuvent être suivies depuis leur traitement au sein de la commission jusqu’au vote au Parlement.
Contacts pour les médias
Katharina Schatton, secrétaire d’Uniterre et du groupe parlementaire pour la souveraineté alimentaire (DE), 078 740 17 89, k.schatton@uniterre.ch
Alberto Silva, secrétaire d’Uniterre (FR), 079 326 31 34, a.silva@uniterre.ch
Plus d’informations
Sur Curia Vista, les initiatives se trouvent sous les codes suivants :
22.476 : « Protégeons nos agriculteurs et agricultrices : pour un Ombudsman agricole et alimentaire »
22.477 : « Pour un observatoire des prix efficace dans les filières agroalimentaires »
Publications Le Temps, Heidi.news et la Fédération romande des consommateurs (FRC) :
- Prix du lait: marges grasses pour Coop et Migros, vaches maigres pour les paysans
- Comment Coop et Migros font leur beurre sur les produits laitiers
- Décryptage des marges: la rentabilité avant tout
- Omerta dans le maraîchage - les raisons de la colère une enquête approfondie de la FRC
La Coalition pour des multinationales responsables, née de l'initiative du même nom, a lancé une pétition. Elle y demande l'adoption d'une loi sur la responsabilité des entreprises, comme l'avait promis la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter lors de la campagne de votation sur l'initiative. La Commission européenne ayant également présenté une telle loi cette année, la Suisse doit se dépêcher si elle ne veut pas être le seul pays européen à ne pas avoir formalisé sa responsabilité envers les multinationales !
Uniterre soutient cette pétition !
Concrètement, la pétition exige :
- Un devoir de diligence raisonnable en matière de droits humains et de protection de l’environnement basé sur les risques et conforme aux standards internationaux (en particulier les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits humains et les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales).
- Une autorité de surveillance indépendante dotée de compétences étendues, sur le modèle du projet de directive de l’UE.
- Une responsabilité civile adaptée au droit suisse pour les dommages relevant des droits humains ou de l’environnement qui auraient pu être évités par une diligence appropriée.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA COALITION SUR L’HUILE DE PALME*
Bâle, le 13 septembre 2022
Les ONG réclament une obligation de déclarer l'huile de palme dans les produits d'entretien et les produits de nettoyage
Les consommateur·trices ne sont pas informé·es de manière transparente sur la présence d'huile de palme dans les produits tels que les shampoings, les bougies ou les produits de nettoyage. C’est à cette situation que veut remédier une pétition lancée aujourd'hui.
L'obligation de déclarer l'huile de palme doit s'appliquer non seulement aux produits alimentaires, mais aussi aux objets d'usage courant tels que les produits de soins, de nettoyage, de lessive ou encore les bougies. C'est ce que réclame une pétition lancée aujourd'hui par la coalition sur l’huile de palme*.
La culture du palmier à huile est la principale cause de la destruction des forêts tropicales, en particulier en Malaisie et en Indonésie, d’où provient 85 % de l'huile de palme mondiale. C'est pourquoi la Suisse a introduit une déclaration obligatoire de l'huile de palme dans les denrées alimentaires en 2016, ce qui permet aux consommateurs de s'informer et de faire leur choix en connaisance de cause.
Cependant, l'huile de palme et l'huile de palmiste, ainsi que leurs dérivés et fractions, ne se retrouvent pas seulement dans les denrées alimentaires, mais bien aussi dans d'innombrables produits de soins, de nettoyage et de lessive ainsi que, dans une mesure considérable, dans les bougies, sans que cela soit clairement déclaré. Cela ne répond pas aux besoins des consommateurs·trices, qui veulent savoir ce qu'ils ont dans leur panier.
Informations complémentaires: https://www.declaration-huiledepalme.ch/
*La pétition du Bruno Manser Fonds est soutenue par: Associazione consumatrici e consumatori della Svizzera italiana (ACSI), Borneo Orangutan Survival (BOS) Suisse, Bruno Manser Fonds, EPER, Fédération romande des consommateurs (FRC), GREEN BOOTS, Pro Natura, Public Eye, Solidar Suisse, Stiftung für Konsumentenschutz Schweiz (SKS), Uniterre
Contact pour les médias
Johanna Michel, Bruno Manser Fonds, johanna.michel@bmf.ch, 079 868 45 15
"Un prix du lait équitable pour les producteurs!"
cela fait des années qu'Uniterre revendique ce droit! Après la pétition Lait lancée en novembre - qui rencontre un très bon accueil - c'est le projet d'un "lait équitable" en Suisse, discuté depuis quelques temps maintenant, qui démarre! Uniterre est en discussion avec un transformateur et quelques distributeurs pour concrétiser ce "lait équitable" sur le marché suisse.
Une coopérative "lait équitable" va être créée très prochainement.
Pour cela, Uniterre recherche des coopératrices/teurs.
Qui peut participer ?
Toute productrice, tout producteur de lait.
Intéressé-e? Séances d'information les :
- jeudi 8 mars 2018 à 20h au café-restaurant l'Etoile, à Villeneuve (VD)
- jeudi 15 mars 2018 à 20h au stand de Vernand, à Romanel
- jeudi 22 mars 2018 à 20h au Café de la Poste, à Glovelier
Si vous souhaitez participer au lancement d'un beau projet et être enfin acteur du changement, rejoignez nous!
Pour plus d'information: Berthe Darras 079 904 63 74 – b.darras@uniterre.ch
Uniterre défend une agriculture paysanne. Mais de quoi parle-t-on au juste ?
L’agriculture paysanne est le modèle d’avenir que nous défendons face à l’impasse d’une industrialisation croissante de l’agriculture. Pour certains, l’agriculture paysanne rime avec petite paysannerie, comme le message du Conseil Fédéral sur l’initiative sur la souveraineté alimentaire l’affirme à plusieurs reprises. La taille d’une ferme n’est cependant pas un critère dans la définition de l’agriculture paysanne. Dans le même message, le Conseil Fédéral propose cette définition : « paysan signifie que l’agriculteur et sa famille accomplissent eux-même une part importante des travaux nécessaires ».Cette définition n’est pas assez complête. L’initiative sur la souveraineté alimentaire propose d‘inscrire le terme « d’agriculture paysanne rémunératrice et diversifiée » dans la Constitution. Cette idée sous-entend un ancrage au territoire, une certaine autonomie du système agricole, une économie circulaire et la récupération d’une part de la valeur ajoutée dans les premiers maillons de la chaîne.
Des associations de paysans en France
Crée en 1984, la FADEAR (Fédération des Associations pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural) réunit des paysans et des paysannes pour majorité membres de la Confédération Paysanne, et d’autres acteurs du monde rural dans un objectif de partage de leur expérience et de leurs savoir-faire pour permettre de maintenir et d’installer des paysans et des paysannes nombreux et de faire vivre les valeurs de l’agriculture paysanne.
La charte de l’agriculture paysanne
En 1998, la Charte de l’Agriculture Paysanne a été finalisée par la FADEAR. Elle est issue de plusieurs années de travail entre paysan-ne-s et chercheurs et propose un modèle agricole permettant à des paysans nombreux de vivre de leur métier décemment et de façon durable et de produire pour nourrir leurs concitoyen-ne-s et non de produire pour produire. L’agriculture paysanne s’organise autour de 6 thèmes interdépendants : l’autonomie, la répartition, le travail avec la nature, le développement local, la qualité, la transmissibilité.
- Répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre.
- Etre solidaires des paysan-ne-s des autres régions d’Europe et du monde.
- Respecter l’environnement en partant du principe : « On n’hérite pas la terre de nos parents, on l’emprunte à nos enfants. »
- Valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares.
- Rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles.
- Assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits.
- Viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des exploitations agricoles.
- Rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural.
- Maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées.
- Raisonner toujours à long terme et de manière globale.
Diagnostic Agriculture Paysanne
La FADEAR propose également un diagnostic sur la base d’une grille d’analyse des exploitations qui permet de situer chaque ferme par rapport au projet d’agriculture paysanne. Les fermes sont analysées à partir des six thèmes transversaux :
- L’autonomie analysée selon trois critères : l’autonomie décisionnelle, l’autonomie économique et financière et l’autonomie technique.
- La répartition des volumes de production. Le projet d‘agriculture paysanne régule l’accès à la production en fonction de la demande afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au marché.
- Le travail avec la nature. On y trouve cinq critères : la biodiversité à travers des assolements comportant des espèces aux caractéristiques et exigences agronomiques variées. La gestion de la fertilité par la recherche de modes de culture et d’élevage qui maintiennent voire améliorent la fertilité des sols. La gestion des produits phytosanitaires et vétérinaires dont l’usage doit être raisonné plutôt que basé sur des traitements systématiques. La protection des ressources en eau concerne la gestion en terme de quantité, de mode de prélèvement pour l’irrigation et de conservation de la qualité. La gestion de l’espace et des risques de pollution afin de veiller à la gestion respectueuse des espaces naturels et structures paysagères.
- La transmissibilité illustre principalement les dimensions sociales et économiques de l’agriculture. Avoir une ferme transmissible, c’est permettre à quelqu’un de la reprendre, de vivre de son activité, donc de maintenir des paysans nombreux sur l’ensemble du territoire. La transmissibilité des fermes est une condition essentielle pour répondre aux attentes de la société concernant l’emploi, la qualité des produits, le dynamisme de la vie rurale. Les éléments à prendre en compte pour faciliter la transmissibilité sont les suivants : la vivabilité dans la ferme, la sécurité vis-à-vis du foncier, l’adaptabilité de la ferme, la viabilité économique de la ferme, la valeur de l’outil à transmettre.
- La qualité des produits. La qualité des produits est multiple et se décline en différents aspects, qualité sanitaire, qualité chimique, qualité nutritionelle et qualité gustative. Certaines normes bactériologiques sont aberrantes ou excessives, en tout cas inadaptées à l’agriculture paysanne. Absence de polluants et d’OGM. Les OGM ne permettent pas aux paysans d’être autonomes, ne respectent pas la nature et n’ont pas prouvé leur innocuité pour le consommateur. La qualité des produits doit être reconnue et identifiable, tant sur les différents plans évoqués que sur celui des modes de production, car de celle-ci découle la reconnaissance du producteur, sa rémunération et sa satisfaction personnelle. Elle implique également le respect du consommateur à travers la transparence de l’acte de production. La transparence signifie être en mesure d’ouvrir les lieux de production, de transformation et de commercialisation de sa ferme et de son environnement. Elle s’applique à l’ensemble de la filière. Elle va au-delà de la certification ou de la traçabilité des produits.
- Le développement local et la dynamique territoriale : L’implication du paysan, de la paysanne dans la vie locale est un gage de dynamique territoriale. Les partenariats dans la production et la commercialisation instaurent une plus grande solidarité entre les différentes catégories socioprofessionnelles et sociales. Ils permettent de fixer localement la valeur ajoutée. De par la nature même de son activité, l’agriculture est un lieu d’accueil, d’insertion et d’équilibre de la société. Par ailleurs, l’histoire et la culture paysanne sont une source de développement et de mise en valeur du territoire. Si l’agriculture n’est plus la seule activité du monde rural, elle en demeure un moteur essentiel. La disparition de 30 000 à 40 000 emplois par an en agriculture va à l’encontre de la préoccupation principale de la société : le maintien et la création de l’emploi. Contribuer à la création d’emploi, c’est d’abord maintenir des emplois existants par une meilleure répartition des volumes de production.
L’autonomie, la répartition et le travail avec la nature comptent chacun pour 20 % alors que la qualité des produits, le développement local et la transmissibilité comptent pour 13 % chacun. Grâce à des indicateurs qualitatifs ou quantitatifs mesurables sur une exploitation, l’ensemble constitue une grille globale d’analyse des systèmes de production et permet de les situer par rapport à la démarche vers l’agriculture paysanne. L’objectif de l’évaluation est de réfléchir aux moyens, individuels ou collectifs de progresser, afin de mettre en place une agriculture qui soit dans l’intérêt de toute la société.
Rudi Berli
Pour des informations plus détaillées :
www.agriculturepaysanne.org/files/charte-agricultu...
Si vous avez ouvert ne serait-ce qu’un seul journal ces dernières semaines, vous n’avez sans doute pas pu y échapper. Le terme « équitable » est partout. Il est particulièrement bien présent dans la bouche des porte-paroles de grandes firmes qui veulent donner une image positive et valorisante à leur employeur.
Nous connaissons tous le commerce équitable, avec les Magasins du Monde (en allemand : Weltläden) ou Max Havelaar, qui ont pour objectif d’offrir des conditions de vie décentes aux paysan-ne-s producteurs des quatre coins du globe. Il a fallu cependant bien des années pour que des voix s’élèvent et démontrent que la paysannerie suisse aurait bien besoin d’un peu plus d’équité elle aussi. Nous aurons néanmoins vite fait de remarquer que c’est un excellent argument publicitaire. Deux petits malins en Suisse l’ont très bien compris, sans faire tellement d’efforts.
Migros tout d’abord, qui dans une interview proclame que « tout son assortiment de lait peut être qualifié d’équitable, car le prix versé aux producteurs est le plus élevé de tout le pays ». Soit. Drôle de calcul quand même. Payer plus que d’autres ne signifie absolument pas que ce prix est correct. On en est même très loin. Ensuite, nous avons le petit nouveau Aldi, qui surfe sur la vague de sympathie à l’égard des paysans et sort, en collaboration avec Cremo, un lait équitable. Il fallait être bien assis en découvrant ce qui se cache derrière ce nouveau label. D’abord, une exigence supplémentaire vient peser sur les agriculteurs : le programme SRPA, obligatoire, est même carrément doublé pour atteindre 26 sorties mensuelles. Si le producteur possède une stabulation libre, à la rigueur, pas de problème. Mais s’il n’a pas eu l’opportunité de construire une écurie plus moderne, le voilà contraint d’utiliser une partie de son samedi pour sortir ses vaches, sans quoi il n’arrivera pas à son quota. Merci Aldi de quand même laisser le paysan se reposer le dimanche… Mais surtout, n’allons évidemment pas croire qu’ils font tout ça pour la beauté du geste ! S’ils augmentent effectivement le prix versé aux producteurs d’une vingtaine de centimes en moyenne, c’est bien 35 centimes de plus que les consommateurs devront débourser pour obtenir ce lait. Et voilà comment on gagne un peu plus tout en se donnant bonne conscience. Mais Aldi nous rétorquera sans doute que c’est pour le marketing et les frais divers…
On peut donc légitimement se demander: Qui se fait le plus arnaquer dans l’histoire ? Le paysan qui bosse un peu plus pour ces 20 centimes supplémentaires, alors que le prix final est de toute façon très loin de suffire pour vivre de la production laitière ? Ou le consommateur qui croit bien faire mais participe surtout à engraisser encore un peu plus des distributeurs qui ne sont pourtant vraiment pas à plaindre ?
A Uniterre, nous pensons que Migros et Aldi ont besoin d’un petit cours de rattrapage de français : « Equité : Caractère de ce qui est fait avec justice et impartialité ; l’équité d’un partage». Il est certain en tout cas que pour le moment, ces deux gammes de produits en sont dépourvues. L’équité, voyez-vous, se mérite. Les paysans ont rempli leur contrat. Chers distributeurs, c’est votre tour !
Vanessa Renfer
Lausanne, le 26 juillet 2017
Campagne de publicité Denner
Madame, Monsieur,
Ces dernières semaines, le terme équitable est abondamment utilisé dans les médias lorsqu’il s’agit de production agricole. C’est ainsi que nous avons découvert une affiche publiée conjointement par Denner et IP Suisse concernant une nouvelle gamme de produits. Le slogan « Equitable pour les paysans » y figure en bonne place.
Cela nous interroge. Cette campagne, financée bien évidemment avec une partie des cotisations des paysans, laisse à penser que ceux-ci peuvent tirer leur épingle du jeu s’ils produisent selon le cahier des charges IP. C’est sans aucun doute ce que la grande majorité des consommateurs va penser en découvrant cette affiche.
Pour autant, pensez-vous vraiment avoir la liberté de parler d’équité dans le contexte actuel ? S’il existe bel et bien un prix légèrement supérieur pour le lait, le blé ou les pommes de terre, et c’est bien normal au vu des exigences plus strictes, nous estimons qu’il ne permet pas encore de dire que le marché est « équitable » avec les paysans. Alors que les grandes enseignes annoncent régulièrement, pour ne pas dire chaque année, des bénéfices confortables, les agriculteurs continuent de ramer avec des horaires indécents et des revenus honteusement bas. La jeune génération peine à voir un avenir dans ce beau métier, et les fermes s’éteignent les unes après les autres, sans même parler de l’hémorragie au niveau de la production laitière.
Travailler 70 heures par semaine pour s’en sortir, est-ce équitable ?
Un revenu de 10 ou 12 francs de l’heure, est-ce équitable ?
L’équité ne sera atteinte que lorsque les agriculteurs verront l’intégralité de leurs coûts de production couverte par le prix de vente et les paiements directs, tout en dégageant un revenu horaire d’au moins 35.- francs, ce qui ne nous semble vraiment pas excessif pour un patron d’entreprise en Suisse. En attendant, des affiches telles que celle décrite plus haut ne font qu’offrir un écran de fumée aux consommateurs, et permettent aux distributeurs de continuer de profiter sans retenue du précieux label helvétique.
Nous espérons que ce courrier saura vous faire comprendre notre point de vue, et nous vous invitons à prendre contact avec nous afin d’avancer vers une véritable équité pour tous les paysans suisses.
Dans l’attente de vos nouvelles, nous vous souhaitons, Madame, Monsieur, un très bel été et vous adressons nos plus cordiales salutations.
Charles-Bernard Bolay, président
Vanessa Renfer, secrétaire syndicale
courrier resté à ce jour sans réponse!
par Marianne Lerch et Maya Graf
«Un autre monde est possible.» Telle était la devise du 8e Forum social mondial à Dakar, Sénégal, en ce début de février. Pendant six journées des plus intensives sous un soleil éblouissant, plus de 70 000 personnes de 134 nations ont participé aux conférences, réunions de réseautage et événements autour de sujets comme le changement climatique, l'agriculture et le commerce, la migration, la fiscalité équitable, le droit des femmes, la crise financière et économique.
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