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Le lancement du Manifeste paysan, avec au 28 novembre, près de 1000 signatures d'agricultrices et agriculteurs, a été rendu public lors de la conférence de presse du 28 novembre à Berne. A cette occasion, nous avons mis le focus sur les contradictions de la politique agricole helvétique. En Suisse, des exigences de plus en plus strictes en matière de développement durable et de bien-être animal sont mises en concurrence avec les normes sociales et écologiques douteuses des importations bon marché, le dernier exemple en date étant l'accord de libre-échange avec le Mercosur que la Suisse a signé le 23 août 2019.

Le Conseil fédéral s'emploie activement à négocier ce genre d’accords, qui vont pourtant à l'encontre de l'intérêt général de la population pour une meilleure protection du climat, la durabilité, la sécurité et la souveraineté alimentaire. Les conséquences pour l'agriculture sont catastrophiques : Vanessa Renfer, paysanne et secrétaire d'Uniterre, a déclaré au début de la conférence de presse : " Plus de la moitié des exploitations ont disparu en 20 ans ! En fait, la seule option qui s'offre aux familles paysannes est "grandir ou mourir ! ". Cette logique implacable a ses conséquences : grandes fermes, grands bâtiments, grosses machines = grosses dettes ! Plus d'heures de travail, mais pas vraiment plus de revenus = burn-out, dépression, divorce..." Cette logique imprègne tous les secteurs de l'agriculture.

Avec ce manifeste, nous souhaitons redonner à nos collègues paysannes et paysans plus de respect et de reconnaissance pour leur profession. Aujourd'hui, nous exigeons des prix équitables pour nos produits, un marché transparent et une concurrence loyale.

Il s'agit de la première étape du renforcement du dialogue au sein de l'agriculture, de la transformation et des consommateurs. Dans un deuxième temps, nous formulerons des revendications que nous voulons intégrer activement à la politique fédérale. C'est pourquoi nous organiserons des réunions régionales en janvier et février 2020, afin de formuler une liste complète de revendications communes et d'avoir ainsi une influence positive sur la suite des discussions autour de la PA22+.

A cette fin, nous soutenons également la mobilisation des "Raisins de la colère" le 2 décembre 2019 à Berne à 10 heures pour défendre l'agriculture indigène.

Signez ce manifeste au lien suivant ! (Attention: vous pouvez le signer si vous êtes paysanne ou paysan).

Introduction de Vanessa Renfer, paysanne et membre d'Uniterre

Intervention d'Yves Batardon, pour la filière viti-vinicole

Intervention de Romain Beuret, pour la filière céréalière

Intervention de Markus Müller, pour la filière porcine

Intervention de Stefan Brunner, pour la filière maraîchère

Intervention de Philippe Reichenbach, pour la filière laitière


Revue de presse

https://www.schweizerbauer.ch/politik--wirtschaft/agrarpolitik/manifest-zu-widerspruechlicher-agrarpolitik-54150.html

https://www.laliberte.ch/news-agence/detail/uniterre-veut-federer-les-paysans-autour-d-un-manifeste/544194

https://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Uniterre-veut-federer-les-paysans-avec-un-manifeste-30134736

https://www.youtube.com/watch?v=VdySmW4nssw

https://www.lematin.ch/suisse/uniterre-federe-paysans-manifeste/story/29978909

https://www.tdg.ch/suisse/uniterre-federe-paysans-manifeste/story/29978909

https://www.laliberte.ch/news-agence/detail/uniterre-veut-federer-les-paysans-autour-d-un-manifeste/544194

https://www.swissinfo.ch/fre/uniterre-veut-fédérer-les-paysans-autour-d-un-manifeste/45398776
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A la suite de la crise que traverse la production viti-vinicole et agricole, plusieurs paysans et paysannes d’Uniterre ont lancé l’idée d’un Manifeste.

Son objectif ? Réveiller les milieux politiques et alerter les élus à Berne de l’importance capitale de maintenir une agriculture indigène, diversifiée, familiale, respectueuse des humains, de la terre et des animaux.

Comment ? En récoltant le plus possible de signatures des paysans et paysannes suisses !

Peut-être n'avons-nous pas toutes et tous la même vision sur le devenir de l’Agriculture. L'important n'est pas d'avoir raison mais de fédérer ce qu'il reste encore de l'agriculture paysanne en Suisse. Aujourd'hui, au vu de la situation, il nous faut avancer ensemble en ne nous focalisant pas sur nos divergences mais en nous unissant autour de toutes les valeurs communes contenues dans ce Manifeste. Ceci simplement pour que nous tous, paysan.ne.s, nous retrouvions le courage et la force d’affronter l’avenir.

Alors signez ce manifeste au lien suivant ! (Attention: vous pouvez le signer si vous êtes paysanne ou paysan).

Merci !


Manifeste des paysannes et paysans suisses pour un marché juste et équitable

Nous, paysannes et paysans suisses, sommes unis dans cette action

Nous, paysannes et paysans, vigneronnes et vignerons, maraîchères et maraichers, éleveuses et éleveurs, productrices et producteurs de lait, arboricultrices et arboriculteurs, horticultrices et horticulteurs, nous toutes et tous qui travaillons la terre, demandons plus de respect et de reconnaissance sur le caractère indispensable de notre métier. Aujourd'hui, nous exigeons des prix équitables pour nos produits, un marché transparent et une concurrence loyale.

Aujourd’hui, un nombre croissant de citoyennes et citoyens s’engagent pour le climat et le développement durable et de nombreux politiciens reprennent leurs discours.
Pourtant le Conseil Fédéral s’acharne avec l’appui de certains d’entre eux à négocier tous azimuts des accords de libre-échange en pleine contradiction avec ses engagements et ses prises de positions en faveur du climat, de la durabilité, de la sécurité et de la souveraineté alimentaire.

Par ce manifeste nous dénonçons le libre marché qui détruit, dans le monde entier, la paysannerie et le climat, ceci en déstabilisant la société dans son ensemble !

Le Conseil Fédéral facilite les importations, et le marché n’arrive pas à absorber la production locale de denrées alimentaires.

Nous ne pouvons pas respecter les normes suisses de rémunération et de durabilité, et à la fois être concurrentiels avec les importations étrangères. Le marché globalisé pèse sur tous les secteurs de la production agricole, bio y compris. L’agriculture suisse s’en trouve affaiblie et quasi au bord de l’implosion.

Les importations de pain industriel et autres surgelés à base de céréales en provenance de trusts agroalimentaires des pays de l'Est (tout particulièrement de Pologne) ont doublé en 10 ans. Elles représentent 120’000 t par an, écoulées majoritairement par la grande distribution, alors que les céréales et oléagineux cultivés selon les normes IP-Suisse, extenso et bio sont déclassés, car le marché est saturé.

Le lait est en crise, dans un marché piloté au profit des transformateurs et de la grande distribution, au détriment des productrices et producteurs qui, ne parvenant plus à couvrir leurs frais, abandonnent la production laitière.

Le vin produit en 2018 est encore dans les cuves et que trouve-t-on dans les grandes surfacesoudans le réseau de distribution Landi de Fenaco (sauf Genève)? Des vins étrangers en action et au commerce beaucoup plus rémunérateur. Près de 40% des vins importés le sont à moins de 1.50 CHF le litre. Les vins suisses, face à cette concurrence déloyale, perdent des parts de marché et ne représentent plus que 35 % des ventes. Tandis que, depuis 20 ans, les principales solutions proposées sont la promotion et l’exportation.

Les tomates d’Almería inondent les grandes surfaces depuis des années, et comme par enchantement, elles deviennent bio, marché oblige !Les entreprises qui y gèrent les serres sont régulièrement mises en cause pour non-respect des droits humains par exploitation esclavagiste des ouvrières et ouvriers agricoles, pour pollution, contamination et assèchement des nappes sous-terraines et des sources.

Malgré cette situation, notre gouvernement continue à signer des accords de libre-échange qui vont faciliter les importations de produits agricoles.

La production industrielle de viande dégage quatre fois plus de CO2 que la viande suisse issue de bétail nourri à l’herbe. L’élevage industriel est complice des incendies de la forêt amazonienne par l’utilisation de maïs et de soya provenant de ces régions sinistrées réaffectées à la production de masse.

Un accord de libre-échange pour l’huile de palme a été signé avec l’Indonésie, un autre est en cours de négociation avec la Malaisie. La production d’huile de palme est responsable de la déforestation, elle saccage les ressources des populations locales et elle concurrence la production d’huiles végétales suisses !

Un nouvel accord avec le Mercosur (Amérique du Sud) permettra d'importer encore plus facilement de la viande industrielle, du vin, des fruits et des fleurs d'Amérique du sud sur plus de 12’000 km ! Un projet similaire est en discussion avec les Etats-Unis.

La libéralisation du marché des fleurs coupées, en 2017, a fait grimper l’importation de fleurs provenant de l’étranger, notamment du Kenya et de la Colombie. Aujourd’hui les fleurs suisses ne représentent que 3% de celles vendues en grandes surfaces.

La volonté du peuple suisse de favoriser une agriculture familiale dans un marché juste et équitable n’est pas respectée. Nous ne voulons plus être divisés par les promesses non-tenues de la Confédération. Nous exigeons des règles de marché équitables.

Par ma signature je reconnais le bien-fondé des valeurs exprimées dans ce Manifeste et m’engage à les promouvoir afin que soit pris en compte le péril qui menace aujourd’hui les paysannes et les paysans. Je souhaite que me soient rendus le respect et la dignité dans le métier que j’exerce au service de la communauté.

Pour signer ce Manifeste, rdv au lien suivant !

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Emission du 13 février 2018

Qu’on le mette sur sa tartine ou dans ses épinards, le beurre fait partie de notre patrimoine culinaire! En plus du prix, quelle différence entre un beurre de cuisine, de table, de choix, surchoix, à tartiner? Sa composition? Son goût? ABE a mené l’enquête et remonté la filière des rayons des magasins jusqu’aux producteurs de lait. Et là, le prix pose un vrai problème! Sans compter que le beurre n’aura pas le même coût s’il est destiné aux consommateurs ou aux transformateurs de l’industrie agro-alimentaire. Un monde complexe dans lequel des biscuits "petit beurre" peuvent ne pas contenir de beurre!

http://pages.rts.ch/emissions/abe/9215867-le-beurr...

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"Un prix du lait équitable pour les producteurs!"
cela fait des années qu'Uniterre revendique ce droit! Après la pétition Lait lancée en novembre - qui rencontre un très bon accueil - c'est le projet d'un "lait équitable" en Suisse, discuté depuis quelques temps maintenant, qui démarre! Uniterre est en discussion avec un transformateur et quelques distributeurs pour concrétiser ce "lait équitable" sur le marché suisse.


Une coopérative "lait équitable" va être créée très prochainement.
Pour cela, Uniterre recherche des coopératrices/teurs.


Qui peut participer ?
Toute productrice, tout producteur de lait.


Intéressé-e? Séances d'information les :

- jeudi 8 mars 2018 à 20h au café-restaurant l'Etoile, à Villeneuve (VD)

- jeudi 15 mars 2018 à 20h au stand de Vernand, à Romanel

- jeudi 22 mars 2018 à 20h au Café de la Poste, à Glovelier


Si vous souhaitez participer au lancement d'un beau projet et être enfin acteur du changement, rejoignez nous!

Pour plus d'information: Berthe Darras 079 904 63 74 – b.darras@uniterre.ch



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soirée publique sur le revenu des agriculteurs

C’est une occasion exceptionnelle de mieux comprendre la situation des agriculteurs au travers d’une rencontre plutôt que de manière théorique.

Nous y entendrons :

Philippe Gruet, agriculteur à Sermuz


Cédric Biedermann, agriculteur à Forel / Lavaux

Fabien ou Caroline Thubert , agriculteurs à Pomy

Christian Blaser, agriculteur à Savigny 
ainsi que

Maria Vonnez-Frank, assistante pastorale pour le monde agricole à la Pastorale oecuménique dans le monde du travail.


organisé par Chrétiens au travail

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Visite, démonstrations, restauration.


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Inauguration de la filature de l’association Laines d’ici

C’est en 2002 qu’a germé l’idée de la création de cette association. A cette époque, la Confédération coupe les subventions accordées aux éleveurs de moutons pour la mise en valeur de la laine, d’une part parce que celle-ci n’est plus utilisée par l’armée, d’autre part parce qu’il faut répondre aux exigences de l’OMC.

Uniterre, en partenariat avec Longo Maï, manifeste à Berne et muni d’une pétition de plus de 20’000 signatures, propose une nouvelle ordonnance qui encourage la mise sur pied de projets novateurs. Alors que dans les années 80, la laine a été rachetée jusqu’à 8.- frs du kilo par les centrales lainières, son prix était tombé à tout juste 35 centimes du kilo au début des années 2000, rendant cette matière noble inutilisable car plus du tout rentable.

Avec le soutien de l’OFAG et de la Banque alternative, de laquelle Laines d’ici a pu bénéficier d’un important fonds de soutien, la laine proposée par les éleveurs de l’Arc jurassien peut espérer retrouver sa valeur d’antan. Si jusqu’à présent, l’association n’effectuait que le cardage de la laine, elle dispose désormais d’une chaîne complète de fabrication : du lavage, première étape indispensable, au filage sur ces machines qu’il a fallu apprivoiser, puis le conditionnement en pelotes ou en écheveaux. C’est donc désormais un produit 100 % local qui est disponible à la vente (exception faite des teintures qui doivent être achetées). Les éleveurs obtiennent un prix de 1.50 frs par kilo de laine et des places de travail ont été créées pour la filature, ainsi que pour assurer la vente et la promotion.

La journée Portes ouvertes sera l’occasion d’admirer les machines et de recevoir toutes les explications par des personnes vraiment passionnées, tout en ayant le plaisir de plonger ses mains dans de la laine à différents stades du processus. Pour se sustenter, ce sont là encore des artisans et des produits locaux qui seront mis à l’honneur.

L’association Laines d’ici est là pour démontrer qu’avec un peu d’imagination et beaucoup de volonté, on peut recréer des filières disparues et surtout redonner de la valeur à de nobles matières. La laine était un produit très prisé autrefois, puis comme toujours, des alternatives soi-disant moins chères se sont développées. Malheureusement, on ne voit que trop rarement les effets globaux, et si on pense aux pertes d’emplois, aux pertes de revenu pour les éleveurs, à la délocalisation, aux produits chimiques utilisés, on réalise facilement que la laine locale et sa transformation ont de véritables atouts à faire valoir. Pour un milieu rural vivant, bourdonnant, l’association Laines d’ici encourage les éleveurs de moutons à prendre contact avec ses membres ; ils recevront de précieux conseils pour assurer, déjà au moment de la tonte, la promesse d’un produit fini de très belle qualité.

Vanessa Renfer


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Radiocité - Le Grand Invité - 16 octobre 2017

"Augmentation du prix du lait de 5 centimes, le producteur va-t-il en bénéficier, un peu seulement..."

interview de Berthe Darras, secrétaire syndicale pour Uniterre.

...écouter l'interview

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Uniterre défend une agriculture paysanne. Mais de quoi parle-t-on au juste ?

L’agriculture paysanne est le modèle d’avenir que nous défendons face à l’impasse d’une industrialisation croissante de l’agriculture. Pour certains, l’agriculture paysanne rime avec petite paysannerie, comme le message du Conseil Fédéral sur l’initiative sur la souveraineté alimentaire l’affirme à plusieurs reprises. La taille d’une ferme n’est cependant pas un critère dans la définition de l’agriculture paysanne. Dans le même message, le Conseil Fédéral propose cette définition : « paysan signifie que l’agriculteur et sa famille accomplissent eux-même une part importante des travaux nécessaires ».Cette définition n’est pas assez complête. L’initiative sur la souveraineté alimentaire propose d‘inscrire le terme « d’agriculture paysanne rémunératrice et diversifiée » dans la Constitution. Cette idée sous-entend un ancrage au territoire, une certaine autonomie du système agricole, une économie circulaire et la récupération d’une part de la valeur ajoutée dans les premiers maillons de la chaîne.


Des associations de paysans en France

Crée en 1984, la FADEAR (Fédération des Associations pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural) réunit des paysans et des paysannes pour majorité membres de la Confédération Paysanne, et d’autres acteurs du monde rural dans un objectif de partage de leur expérience et de leurs savoir-faire pour permettre de maintenir et d’installer des paysans et des paysannes nombreux et de faire vivre les valeurs de l’agriculture paysanne.


La charte de l’agriculture paysanne

En 1998, la Charte de l’Agriculture Paysanne a été finalisée par la FADEAR. Elle est issue de plusieurs années de travail entre paysan-ne-s et chercheurs et propose un modèle agricole permettant à des paysans nombreux de vivre de leur métier décemment et de façon durable et de produire pour nourrir leurs concitoyen-ne-s et non de produire pour produire. L’agriculture paysanne s’organise autour de 6 thèmes interdépendants : l’autonomie, la répartition, le travail avec la nature, le développement local, la qualité, la transmissibilité.

  • Répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre.
  • Etre solidaires des paysan-ne-s des autres régions d’Europe et du monde.
  • Respecter l’environnement en partant du principe : « On n’hérite pas la terre de nos parents, on l’emprunte à nos enfants. »
  • Valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares.
  • Rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles.
  • Assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits.
  • Viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des exploitations agricoles.
  • Rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural.
  • Maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées.
  • Raisonner toujours à long terme et de manière globale.


Diagnostic Agriculture Paysanne

La FADEAR propose également un diagnostic sur la base d’une grille d’analyse des exploitations qui permet de situer chaque ferme par rapport au projet d’agriculture paysanne. Les fermes sont analysées à partir des six thèmes transversaux :

  • L’autonomie analysée selon trois critères : l’autonomie décisionnelle, l’autonomie économique et financière et l’autonomie technique.
  • La répartition des volumes de production. Le projet d‘agriculture paysanne régule l’accès à la production en fonction de la demande afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au marché.
  • Le travail avec la nature. On y trouve cinq critères : la biodiversité à travers des assolements comportant des espèces aux caractéristiques et exigences agronomiques variées. La gestion de la fertilité par la recherche de modes de culture et d’élevage qui maintiennent voire améliorent la fertilité des sols. La gestion des produits phytosanitaires et vétérinaires dont l’usage doit être raisonné plutôt que basé sur des traitements systématiques. La protection des ressources en eau concerne la gestion en terme de quantité, de mode de prélèvement pour l’irrigation et de conservation de la qualité. La gestion de l’espace et des risques de pollution afin de veiller à la gestion respectueuse des espaces naturels et structures paysagères.
  • La transmissibilité illustre principalement les dimensions sociales et économiques de l’agriculture. Avoir une ferme transmissible, c’est permettre à quelqu’un de la reprendre, de vivre de son activité, donc de maintenir des paysans nombreux sur l’ensemble du territoire. La transmissibilité des fermes est une condition essentielle pour répondre aux attentes de la société concernant l’emploi, la qualité des produits, le dynamisme de la vie rurale. Les éléments à prendre en compte pour faciliter la transmissibilité sont les suivants : la vivabilité dans la ferme, la sécurité vis-à-vis du foncier, l’adaptabilité de la ferme, la viabilité économique de la ferme, la valeur de l’outil à transmettre.
  • La qualité des produits. La qualité des produits est multiple et se décline en différents aspects, qualité sanitaire, qualité chimique, qualité nutritionelle et qualité gustative. Certaines normes bactériologiques sont aberrantes ou excessives, en tout cas inadaptées à l’agriculture paysanne. Absence de polluants et d’OGM. Les OGM ne permettent pas aux paysans d’être autonomes, ne respectent pas la nature et n’ont pas prouvé leur innocuité pour le consommateur. La qualité des produits doit être reconnue et identifiable, tant sur les différents plans évoqués que sur celui des modes de production, car de celle-ci découle la reconnaissance du producteur, sa rémunération et sa satisfaction personnelle. Elle implique également le respect du consommateur à travers la transparence de l’acte de production. La transparence signifie être en mesure d’ouvrir les lieux de production, de transformation et de commercialisation de sa ferme et de son environnement. Elle s’applique à l’ensemble de la filière. Elle va au-delà de la certification ou de la traçabilité des produits.
  • Le développement local et la dynamique territoriale : L’implication du paysan, de la paysanne dans la vie locale est un gage de dynamique territoriale. Les partenariats dans la production et la commercialisation instaurent une plus grande solidarité entre les différentes catégories socioprofessionnelles et sociales. Ils permettent de fixer localement la valeur ajoutée. De par la nature même de son activité, l’agriculture est un lieu d’accueil, d’insertion et d’équilibre de la société. Par ailleurs, l’histoire et la culture paysanne sont une source de développement et de mise en valeur du territoire. Si l’agriculture n’est plus la seule activité du monde rural, elle en demeure un moteur essentiel. La disparition de 30 000 à 40 000 emplois par an en agriculture va à l’encontre de la préoccupation principale de la société : le maintien et la création de l’emploi. Contribuer à la création d’emploi, c’est d’abord maintenir des emplois existants par une meilleure répartition des volumes de production.


L’autonomie, la répartition et le travail avec la nature comptent chacun pour 20 % alors que la qualité des produits, le développement local et la transmissibilité comptent pour 13 % chacun. Grâce à des indicateurs qualitatifs ou quantitatifs mesurables sur une exploitation, l’ensemble constitue une grille globale d’analyse des systèmes de production et permet de les situer par rapport à la démarche vers l’agriculture paysanne. L’objectif de l’évaluation est de réfléchir aux moyens, individuels ou collectifs de progresser, afin de mettre en place une agriculture qui soit dans l’intérêt de toute la société.

Rudi Berli



Pour des informations plus détaillées :

www.agriculturepaysanne.org/files/charte-agricultu...


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Chère Union Suisse des Paysans,

Le beau printemps de cette année nous a offert une jolie surprise. Tu as semblé profiter de cette période féconde pour exprimer une vigueur renouvelée et affirmer une forte volonté d’empoigner à bras le corps le problème lancinant de la crise du lait. Tu as réalisé que l’IP Lait ne faisait pas son travail, ou en tout cas pas en faveur des paysans que tu dis défendre. Tu as remarqué que beaucoup d’entre eux étaient véritablement au bout du rouleau, voire même au-delà malheureusement, que la colère grondait dans les campagnes, qu’une partie de l’opinion publique semblait également se réveiller…