Les petit.e.s paysan.ne.s de la Coordination Européenne Via Campesina et de La Via Campesina internationale font parmi de celles et ceux qui continuent de se battre à la COP 26 pour des systèmes agricoles réellement durables et pour une transition urgente vers l'agroécologie en opposition au modèle agricole industriel promu par les grandes entreprises et soutenu par de nombreux gouvernements dans le monde. L'événement de Glasgow a donné lieu à des promesses de réduction des émissions de méthane et de réduction de la déforestation. Cependant, nous devons lire entre les lignes des accords en raison du manque d'engagements fermes de la part des gouvernements pour résoudre le problème.
En tant qu'organisation de petit.e.s paysan.ne.s représentant 31 organisations provenant de toute l'Europe, ECVC souligne le rôle que l'agriculture doit jouer en tant que première ligne de défense pour l'atténuation du changement climatique. Cependant, avec de nombreux autres mouvements sociaux et organisations de la société civile, nous rejetons les fausses solutions telles que les propositions de "net zéro" et de "mécanismes de compensation".
En Europe, un énorme risque se profile de vouer de grandes surfaces de terres agricoles à des mécanismes de compensation plutôt qu’à la production alimentaire, notamment via l’initiative à venir "Rétablir des cycles de carbone durables" annoncée pour la fin 2021 (anciennement appelée "Initiative pour l'agriculture carbone"). S'il est positif de soutenir une transition vers une agriculture plus durable, les crédits carbones et le marché du carbone conduiront à la financiarisation et à une concentration encore plus grande des terres, ce qui portera préjudice à la planète, aux citoyen.ne.s et aux agriculteurs et agricultrices.
Le système alimentaire global est responsable de 44 à 57 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)[1]. L'agriculture est donc un facteur essentiel à prendre en compte dans la lutte contre les changements climatiques. Face à ce constat, les solutions sont déjà sur la table : les systèmes agroécologiques paysans ont un énorme potentiel d'absorption du carbone. En effet, ces systèmes travaillent avec la nature et permettent ainsi de protéger la biodiversité et l'environnement. Au lieu de compenser le carbone produit par un système globalement non durable, les dirigeants mondiaux doivent s'attacher à apporter un réel soutien à l'agroécologie et à l'agroforesterie afin de les développer et de rendre le système alimentaire et agricole réellement durable d'un point de vue social, économique et environnemental.
Pour parvenir à de véritables changements, les agriculteurs doivent être rémunérés équitablement pour leur travail et les citoyens doivent avoir les moyens d'accéder à une alimentation saine, socialement juste et produite de manière durable. Le seul moyen d'y parvenir est de mettre en œuvre une régulation du marché qui permette réellement une transition agroécologique et de mettre également un terme à l'agriculture intensive industrielle. Autrement, les petites exploitations durables qui existent encore continueront à disparaître, les citoyens et citoyennes continueront à payer de leur santé, la planète continuera à se réchauffer et les grandes entreprises continueront à s'enrichir et à devenir plus puissantes.
Beaucoup ont critiqué les fausses solutions colportées lors de la COP26. Comme l'a déclaré Paula Gioia, agricultrice et membre du comité de coordination de l'ECVC, dans un discours prononcé lors du rassemblement de la coalition COP 26, qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes samedi dernier à Glasgow, les négociations ont été dominées par « les solutions basées sur le marché, les nouvelles technologies et les propositions "net zéro" des gouvernements et promues par les transnationales, les organisations philanthropes, les médias grand public et la plupart des ONG. Tous alimentent leur inaction climatique. » Dee Woods de la Landworkers' Alliance, l'organisation membre d'ECVC basée au Royaume-Uni, a ajouté lors d'une action organisée par les délégués de LVC au sein de la Zone Bleue le lundi 8 novembre :« Plusieurs des acteurs orientés vers le profit, qui ont mis en place l'UNFSS plus tôt cette année, font maintenant pression pour des initiatives comme l'Agriculture Innovation Mission for Climate (AIM4C) à Glasgow, qui excluent les personnes les plus touchées par la crise climatique, poussent à de fausses solutions, y compris au détriment des droits humains. »
Pour ECVC, si les mesures compensatoires qui vont à l'encontre de la nature avaient vraiment le potentiel d'arrêter le changement climatique, nous aurions déjà observé des progrès grâce aux mesures prises dans le passé. De plus, la recherche de solutions dans la digitalisation et les nouvelles technologies est un écran de fumée pour l'agriculture industrielle et les grandes entreprises afin de pouvoir continuer à profiter des ressources de la planète et d’avancer dans leur recherche de profit, tout en minant les petits et moyens agriculteurs.trices. Ceux-là même sont celles et ceux qui mettent déjà 70% de la nourriture dans nos assiettes, tout en utilisant seulement 30% des terres arables mondiales. Ils disposent du savoir-faire nécessaire pour œuvrer en faveur de la durabilité, mais pas des ressources nécessaires pour surmonter les difficultés mises en place par ceux qui souhaitent maintenir le statu quo pour leur propre bénéfice.
Pour plus d'informations et les positions des membres de l'ECVC et de la LVC sur le terrain à Glasgow, ainsi que des revendications politiques plus détaillées, vous pouvez consulter :
ECVC sur Twitter, Landworkers' Alliance sur Twitter, La Via Campesina sur Twitter
Réponse d'ECVC à l'évaluation de l'initiative "Restaurer les cycles durables du carbone".
Infographie ECVC sur le climat
Communiqué de presse ECVC sur le paquet Fit for 55
Contacts
Andoni Garcia Arriola - Comité de coordination du CEVC :+34 636 45 15 69 - ES, EUS
Paula Gioia - Comité de coordination ECVC : +49 152 05 76 45 91- DE, ES, PT, EN
Dee Woods - Membre de Landworkers’ Alliance et de l'ECVC - +44 7703 3574 43
[1] https://grain.org/article/entries/5102-food-sovereignty-five-steps-to-cool-the-planet-and-feed-its-people
Déclaration de La Via Campesina concernant la COP 26 de l’onu sur le climat (Glasgow)
(Harare : 25 octobre 2021) Cette année est l’année la plus chaotique
au plan climatique jamais enregistrée, depuis l’année dernière. Mais les
gouvernements contrôlés par les transnationales, les philanthropes, les
médias grand public et la plupart des organisations non
gouvernementales (ONG) proposent encore la même chose : des solutions basées sur le marché et des techno-réparers risquées.
Deux ans après le début d’une pandémie mondiale qui a coûté la vie à
des millions de personnes, l’humanité se réveille chaque jour avec des
inondations, des incendies et des sécheresses sans précédent qui causent
des famines, ainsi qu’un temps totalement imprévisible qui rend la vie
de plus en plus difficile. Les dirigeants allèguent que « l’activité
humaine générale » est à l’origine du chaos climatique, en passant sous
silence les liens étroits entre l’extraction des combustibles fossiles,
l’agro-industrie et le complexe militaro-industriel, sans parler des
déséquilibres de pouvoir à l’échelle mondiale et des responsabilités
historiques des pays qui se sont enrichis grâce au pillage colonial. Au
lieu de nous proposer une voie véritable et transformatrice, on nous
vend de fausses solutions qui ne manquent jamais de donner la priorité
aux élites des entreprises — « net zéro », « solutions basées sur la
nature », « géo-ingénierie » et «numérisation de l’agriculture » pour
n’en citer que quelques-unes. Il faut que cela cesse, immédiatement !
Pour mettre un terme à la crise climatique, il faut un changement de système ancré dans les droits de l’humanité et de la Terre Mère. Pendant plus de 500 ans, le système alimentaire patriarcal, à l’origine colonial et aujourd’hui corporatif, a tenté de dominer toutes les formes de vie pour l’enrichissement d’une petite minorité. Ceux qui contrôlent les richesses accumulées — produites par les gens et la planète au fil des siècles — ont jusqu’à présent échappé aux foudres des inondations, des sécheresses, des sols dégradés, de la guerre et de la faim. Ils font fi des nombreux signes de l’effondrement des systèmes naturels qui entretiennent la vie et ils proposent plutôt que ce soit nous, les victimes les plus vulnérables, qui portions le plus lourd fardeau. Pour la Via Campesina (LVC) et notre diversité organisée de femmes et d’hommes paysans, migrants, travailleurs de la terre, pêcheurs, habitants des forêts, du monde rural, jeunes et autres, notre solution à la crise climatique est une transition juste ancrée dans la lutte et la solidarité — une solidarité internationaliste avec tous ceux et celles qui luttent pour la souveraineté alimentaire, la justice climatique et les droits de la Terre Mère ! C’est une lutte pour la pleine réalisation de tous les droits et responsabilités détaillés dans la Déclaration des Nations unies sur les Droits des paysannes et Autres Personnes Travaillant dans les Zones Rurales (UNDROP), en particulier le droit à un environnement propre, sûr et sain (article 18) récemment ratifié par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour l’ensemble de l’humanité. Il s’agit également d’une lutte contre la mainmise des entreprises sur les espaces de l’ONU par le biais du modèle “multiples parties prenantes”, mieux connu sous le nom de “capitalisme des parties prenantes”, dont tout le monde a été témoin lors du Sommet des Nations unies sur le système alimentaire de 2021 et, de plus en plus, lors des COP des Nations unies sur le climat.
Alors que nous nous préparons à une autre conférence douloureuse de l’ONU sur le climat — la COP26 de Glasgow — les 200 millions de défenseurs de la terre, de l’eau et du territoire de LVC se lèvent à nouveau pour exiger la souveraineté alimentaire pour la justice climatique. Nous rejoignons une large convergence de luttes contre le capitalisme des combustibles fossiles, le racisme, le colonialisme, et le patriarcat qui les lie. Alors que nous luttons pour rendre les entreprises responsables de cette destruction inutile, nous sommes fiers de la LWA (Alliance des travailleurs de la terre) — notre organisation membre de LVC basée en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles. La LWA travaille sans relâche pour faire entendre la voix des travailleurs de la terre agroécologiques à la COP26 en demandant « la reconnaissance de la contribution que l’agriculture agroécologique, la foresterie durable et une meilleure utilisation des terres peuvent apporter à nos engagements de réduction des émissions, de séquestration du carbone et de renforcement de la résilience. »
Que les entreprises se méfient, les travailleurs de la terre du monde entier ont de vraies solutions : des systèmes alimentaires, agricoles et forestiers au service des populations, du climat et de la nature ! Aux côtés de notre LWA et de tous ceux qui luttent pour une transition juste, nous créerons à nouveau un front commun pour contrer toute tentative de convertir la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en un gigantesque « mécanisme de marché. » Le capitalisme climatique est un crime, pas la solution !
COP26 : PLUS DE MÉCANISMES DE MARCHÉ NE RÉSOUDRONT PAS LES PROBLÈMES DES GENS
Un prolongement de l’industrie des combustibles fossiles, le système alimentaire transnational est l’un des principaux responsables de la crise climatique, puisqu’il est à l’origine de 44 à 57 % des émissions mondiales de GES. Ce système éloigne les gens de la terre, dégrade les communautés et alimente la violence et les inégalités dans tous les territoires du monde. Il est particulièrement néfaste pour les femmes et les jeunes dont la vie et le travail sont minés par un système qui ne valorise pas la vie.
Bien avant la COP21 à Paris, les multinationales de l’agroalimentaire et des énergies fossiles utilisaient déjà leur pouvoir et leur influence pour promouvoir des politiques aux plans national, infranational et mondial. L’Accord de Paris de 2015 a créé une sorte de « consensus » autour de plusieurs fausses solutions très problématiques. Les mécanismes d’échange et de compensation des émissions de carbone contenus dans l’article 6, par exemple, accorderont un pouvoir important aux gouvernements, aux sociétés, aux banquiers et aux négociants riches dont l’objectif premier est de maximiser les profits et non de prendre soin de la Terre Mère. Au lieu de prendre des mesures décisives pour s’adapter aux changements climatiques et s’engager dans une transition honnête vers des systèmes alimentaires démocratiques et fondés sur les droits de l’homme, ces puissants acteurs utilisent les engagements « net zéro » pour cacher leur inaction climatique.
Le « net zéro » permet aux entreprises de se soustraire à leurs responsabilités en matière d’émissions historiques et continues, en donnant la priorité aux initiatives qui favorisent les résultats de l’entreprise. Partout où les entreprises font la promotion de “solutions basées sur la nature” (NBS en anglais), nous mettons en garde contre la dépossession de la nature par le biais de systèmes de compensation des émissions de carbone des forêts et des sols, fondés sur l’idée fausse que payer quelqu’un d’autre pour s’occuper des émissions de carbone au lieu d’agir directement pour réduire la pollution ralentira en quelque sorte la crise. Pour combattre la crise climatique, il faut une transition juste vers l’abandon des combustibles fossiles, la fin de l’exploitation minière et de l’agriculture extractive destructrices, et la récupération des territoires et des écosystèmes endommagés. Nos solutions – qui sont véritablement fondées sur la nature, agroécologiques et contrôlées par les paysans – sont des solutions justes. Aucune « licorne du carbone » ni aucune pensée magique ne résoudra ce problème, il suffit d’agir immédiatement pour changer le système.
De plus, nous pensons que « l’agriculture intelligente pour le climat, » devrait plutôt s’appeler « l’agriculture intelligente des entreprises », car elle fournit un cadre pour l’intégration des OGM et des produits agrochimiques dans l’agriculture à petite échelle, en s’appuyant sur le même paradigme raciste et sexiste que la révolution verte. Elle positionne la science et la technologie capitalistes comme des solutions aux problèmes rencontrés par le « sous-développement » et les paysans supposés « non éduqués » du monde. Ces problèmes originaux ont été créés par le capitalisme mondial, le vol, le pillage colonial, les guerres et la violence généralisée.
Alors que de nombreuses fausses solutions corporatives adoptent le langage de l’agroécologie paysanne, nulle part ne sont affirmés ou garantis les droits fondamentaux à une alimentation locale et nutritive, à des moyens de subsistance dignes, à la terre et à l’autodétermination. Ce qui est garanti, ce sont des cycles d’accumulation sans fin qui profitent à ceux qui sont à l’origine de la crise climatique, notamment les grandes entreprises agroalimentaires comme John Deere, Bayer-Monsanto, Syngenta, Cargill, Nestlé, Wal-Mart et d’autres.
LA TRANSITION EST MAINTENANT ! LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA JUSTICE CLIMATIQUE !
Les travailleurs de la terre et autres producteurs alimentaires du monde entier exigent – et sont prêts à réaliser – une transition climatiquement juste dans l’agriculture ! Pendant des décennies, les producteurs alimentaires locaux ont été poussés sur la voie de l’intensification et de la monoculture par les entreprises agroalimentaires et leurs alliés. Le Sommet des Nations Unies sur le système alimentaire de 2021, qui a été coopté, n’en est qu’un exemple de plus. Ce dont les gens et la planète ont besoin de toute urgence, c’est de gouvernements et d’institutions offrant des possibilités financées par des fonds publics pour assurer la transition vers des systèmes agricoles plus écologiques et socialement sains. Pendant trop longtemps, les agriculteurs ont été tenus responsables d’un modèle imposé par le capital. Cela doit cesser maintenant ! La société doit reconnaître que nos systèmes d’agriculture, d’eau et d’utilisation des terres sont ce qu’ils sont aujourd’hui en raison de pressions systémiques. Alors que nous nous éloignons du capitalisme fondé sur les combustibles fossiles, nous ne devons pas perdre d’agriculteurs, détruire les moyens de subsistance ou la capacité de production alimentaire saine. Le soutien des gouvernements en matière de subventions et de programmes de formation pour soutenir la transition est essentiel, et cette transition juste en agriculture doit être centrée sur les principes de la justice climatique. Cela signifie que tous ceux qui sont impliqués dans la chaîne alimentaire – y compris les paysans, les éleveurs, les travailleurs migrants, les travailleurs contractuels, les sans-terre et les peuples autochtones – doivent être au premier plan pour définir et mettre en œuvre les politiques publiques nécessaires à cette transition.
En tant que La Via Campesina, nous appelons à la fin de toutes les fausses solutions et des mécanismes de marché de l’article 6. Nous appelons à une transition juste vers le vrai zéro, et non vers les plans de marketing des entreprises qui se cachent derrière le « net zéro. » En même temps, et c’est de la plus haute importance, nous appelons toutes les anciennes puissances coloniales à assumer leurs responsabilités historiques et à réduire drastiquement les émissions à la source, maintenant, y compris par un retrait immédiat de leur présence militaire dans le monde ! La Via Campesina est solidaire des victimes de toutes les guerres, sanctions et occupations – qu’il s’agisse des mutilés et des assassinés de Palestine, d’Irak et d’Afghanistan ou des pauvres, des travailleurs et des indigènes des Etats-Unis qui manquent d’hôpitaux, d’écoles et de pain quotidien. Pour la souveraineté alimentaire, les droits de l’homme et la Terre Mère – Désinvestir de la Machine de Guerre !
Les voies pour atteindre la justice climatique doivent être radicalement différentes de celles qui ont produit la crise. L’agroécologie paysanne et la souveraineté alimentaire peuvent « nourrir le monde et refroidir la planète ! » Elles offrent la possibilité très réelle de réduire les émissions et de réaliser la justice sociale, les droits des personnes et de la planète. Un système alimentaire basé sur la souveraineté alimentaire et des systèmes alimentaires locaux, alimentés par des agriculteurs familiaux pratiquant l’agroécologie paysanne, peut véritablement transformer la société tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de manière spectaculaire et beaucoup plus rapidement que toutes les fausses solutions vendues par les entreprises. Tout cela peut se faire sans marchandiser le carbone tout en contribuant à renforcer les solutions démocratiques de base à la pauvreté, à la faim et à la violence.
Les défenseurs de la terre, de l’eau et des territoires agroécologiques du monde entier s’unissent ! Avec les producteurs de denrées alimentaires au premier plan de notre convergence mondiale pour une souveraineté alimentaire qui nourrit la justice climatique, la vie l’emportera sur la mort !
LA TRANSITION EST MAINTENANT !
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA JUSTICE CLIMATIQUE !
MONDIALISONS LA LUTTE ! MONDIALISONS L’ESPOIR !
https://viacampesina.org/fr/travailleuses-et-trava...
Les projets du Conseil fédéral visant à supprimer l'obligation de déclaration du bois se heurtent à une résistance généralisée. Ce matin, une pétition avec plus de 12 000 signatures a été remise au Conseil fédéral. Demain, le Conseil des Etats se prononcera sur le maintien de l'obligation de déclaration.
(Berne) Ce matin, des organisations non gouvernementales et des organisations de protection des consommateurs ont présenté au Conseil fédéral une pétition de plus de 12 000 signatures demandant le maintien de l'obligation de déclaration du bois qui est en vigueur depuis 2012. "Les consommateurs et consommatrices veulent également être informés sur le type et l'origine du bois", explique Johanna Michel, directrice de campagne au Bruno Manser Fonds. "L'abolition de l'obligation de déclarer le bois menace l'une des principales revendications politiques de Bruno Manser".
Depuis 2012, la Suisse est tenue de déclarer les produits contenant du bois, par pays d'origine et par essence. Ce faisant, le Conseil fédéral répondait à une demande de Bruno Manser, que le défenseur suisse de la forêt tropicale a réitérée à plusieurs reprises, notamment en 1993 lors d’une grève de la faim de 60 jours devant le Parlement fédéral.
L'année dernière, le Conseil fédéral s'est opposé à l'obligation de déclaration dans les motions du PLR et de l'UDC et a tenté de l'abolir dans le cadre d'une interdiction des importations de bois illégal. En juin, toutefois, le Conseil national a clairement soutenu l'obligation de déclarer le bois dans le cadre de la révision de la loi sur la protection de l'environnement. La commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (CEATE) a suivi à l'unanimité le Conseil national lundi dernier. La coalition lance également un appel à l'ensemble du Conseil des Etats pour qu'il maintienne l'obligation de déclarer le bois.
Les photos sont disponibles au plus tard à 11h00 sous le lien suivant : https://www.dropbox.com/sh/v61qzctroo5gdp2/AACjCEuz5Vbh9xoE1Ds_CjTma?dl=0
>> écouter les émissions - RTS Couleur3
En Suisse, 2 à 3 exploitations agricoles ferment chaque jour. Une diminution qui frappe davantage les petits paysans, qui ont moins de 30 hectares de surface agricole, que les grandes exploitations, plus rentables. Ce métier, l’un des plus vieux au monde, devient de plus en plus désavantageux ( le revenu moyen d’un paysan a baissé de 30% depuis 1980 pour atteindre, en moyenne 44'000 francs par an) et rare: (le nombre de paysans a diminué de moitié en Suisse en l’espace de 30 ans).
Plus grave et inquiétant encore: un vague de suicides meurtrit la paysannerie dans notre pays. De 60 en 2009, elle est passé à 153 en 2015.
Ce jeudi, la 3 cherchera à comprendre pourquoi ce secteur, indispensable à notre alimentation, écologie et société est en difficulté. Et quelles sont les solutions pour lui venir en aide.
Communiqué de presse de la coalition suisse sur l'huile de palme
Berne/Zurich, le 2 février 2018
L'huile de palme doit être exclue de l'accord de libre-échange entre la
Suisse et l'Indonésie. C’est ce qu’exigent les organisations suisses de défense de l'environnement, des
droits humains et des consommateurs, ainsi que plusieurs organisations paysannes, dans une lettre
ouverte adressée au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann.
L'huile de palme est au cœur de l'accord de libre-échange entre la Suisse et l'Indonésie qui est sur le point d'être conclu. La culture à grande échelle de cette denrée en Indonésie et le commerce de graisses végétales bon marché causent d'énormes dégâts environnementaux et conduisent à de graves conflits dans les domaines des droits humains, des terres et du travail. Une large coalition d'organisations a adressé une lettre ouverte au Ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann et au gouvernement indonésien. Ces ONG sans but lucratif et organisations paysannes, alliées à l’organisation non-gouvernementale indonésienne WALHI qui défend les droits humains et l'environnement, demandent donc que l'huile de palme soit exclue de l'accord de libre-échange.
Dans cette lettre, la coalition met en garde contre les conséquences de l’importation d’huile de palme à bas prix qui pourrait découler de cet accord : tout signal d’augmentation de la demande entraînerait en effet de nouvelles usurpations des terres, le déplacement de la population locale et de graves dommages environnementaux. Un accord commercial n’est pas une occasion appropriée de résoudre les problèmes liés à l'huile de palme. Les organisations concernées appellent donc à un dialogue ouvert afin d'aborder la question de manière démocratique, transparente et globale.
Dans leur lettre, les organisations signataires exposent clairement que les engagements volontaires dans le cadre de systèmes de certification tels que RSPO (Roundtable on Sustainable Palmoil) sont insuffisants et donc inacceptables pour justifier l’abandon des barrières douanières. Ils se réfèrent à la plainte contre la RSPO, rendue publique il y a quelques jours, que des villageois indonésiens ont déposée auprès du point de contact de l'OCDE en Suisse. Les organisations préviennent en outre du fait que l'augmentation des importations d'huile de palme entraînera une perte de revenus significative pour les petits exploitants agricoles suisses dépendant de la production de colza ou de tournesol.
Renseignements :
- En Français : Fédération romande des consommateurs ; Laurianne Altwegg, responsable Environnement, Agriculture & Energie ; l.altwegg@frc.ch ; 078 878 73 81
- En Allemand : Pain pour le prochain : Miges Baumann, responsable de la politique de développement ; baumann@bfa-ppp.ch ; tél. 079 489 38 24
Documentation :
RTS2 - Doc - lundi, 28 août 2017, 20:35
- visible en ligne sur le site de la RTS jusqu'au 25 septembre
- Marie-Monique Robin, auteure du film et livre "Le monde selon Monsanto" réalise un nouveau documentaire (et livre) intitulé "le Roundup face à ses juges", qui sera diffusé sur la deuxième chaine de la RTS (Télévision Suisse Romande) le 28 août et le 17 octobre sur ARTE. Le film a été tourné sur trois continents, et son fil conducteur est le Tribunal International Monsanto, qui s'est tenu à La Haye les 15 et 16 octobre 2016, et dont Marie-Monique était la marraine.
Voir le film: http://pages.rts.ch/docs/8812839-le-roundup-face-a-ses-juges.html
Bande annonce: https://m2rfilms.com/espace-membres/le-juge-et-l-herbicide
Découvrez le dossier qui leur a été transmis.
Presque un an après le grand raout de la COP21, c'est bien plus discrètement que les représentants de 196 États sont réunis au Maroc pour la COP22, aussi appelée parfois « COP de l'agriculture ». Le risque est grand pour les paysannes et paysans du monde de voir leurs terres confisquées sous prétexte de lutte contre les dérèglements climatiques.
Dans ce cas vous pouvez soutenir cette campagne en envoyant un mail à brigitte.marti@gruene.ch en indiquant:- nom- prénom- type de production (vigne, élevage, grandes cultures, maraîchage, ...)- mode de production (bio, IP, conventionnel)- lieu et canton
Le délai pour vous inscrire est fixé à ce vendredi 11 novembre
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