Les Artisans de la transition préparent, en partenariat avec Uniterre et des comités locaux d’organisation, six soirées-conférences, une dans chaque canton romand, pour octobre-novembre 2021.

Programme

17h : Accueil et stands

18h30 : Introduction puis projection d’un film réalisé à partir des enquêtes de LaRevueDurable sur le premier agroécoquartier de Suisse, à Meyrin.

19h : Table ronde 1: Vers un approvisionnement bio et local à Fribourg

Avec Urs Gfeller, maraîcher bio, Pascale Waelti, enseignante à la Haute Ecole des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen, Sylvie Bonvin, paysanne et présidente du Grand Conseil fribourgeois, Alexis Balimann, créateur du panier bio pour étudiants Bouteka et Nicolas Lucchini, impliqué dans le projet d’agroécoquartier des Vergers jusqu’en 2020 en tant qu’urbaniste à la commune de Meyrin.

19h45 : Table ronde 2: La restauration collective publique, levier des circuits courts alimentaires

Avec Marisa Rolle, directrice de la crèche Pérollino à Fribourg, Loïc Chauvel, cuisinier bio à Vaulruz, Jacques Mader, spécialiste en santé globale, Elise Guillaume, représentante des parents au Conseil des parents de la Ville de Fribourg, Julien Vuilleumier, élu au Conseil général de la Ville de Fribourg et Nicolas Lucchini.

20h30 : Verrée

21h30 : Fin de la soirée

Inscription obligatoire sur artisansdelatransition.org/alimentation

#

La Plateforme pour une agriculture socialement durable et Résistance au plat du jour remettent leur pétition (plus de 5'000 signatures) pour de meilleures conditions de travail pour les employé-e-s agricoles le lundi 18 octobre aux chancelleries des cantons de Berne et Zurich ! Ils vous invitent très chaleureusement à y venir et/ou de déléguer une ou plusieurs personnes de votre organisation !

À Berne : le lundi 18 octobre à 10h00 (rdv 9h45) Staatskanzlei des Kantons Bern, Postgasse 68

A Zurich : le lundi 18 octobre à 15h00 (rdv 14h45) Staatskanzlei des Kantons Zürich, Walcheplatz (juste derrière la gare)

Pour rappel : La pétition demande entre autre la semaine de travail de 45 heures, un salaire minimum de 4'000.- et la soumission du travail agricole à la Loi sur le Travail LTr. Voir aussi sous www.agrisodu.ch

Encore possible de signer ici : https://act.campax.org/petitions/fur-bessere-arbei...

#

Le 17 septembre 2021 s’est tenue la conférence de clôture du projet de recherche "«L’Économie solidaire pour promouvoir l'agriculture biologique en Europe» Le point culminant de la conférence a été l'avant-première du film sur le projet «Économie solidaire - une autre forme d'économie pour un système alimentaire durable». Le film a donné un aperçu des résultats du projet de recherche et a dressé le portrait de quatre projets solidaires différents dans le domaine de l'agriculture. Après le film, une discussion stimulante a eu lieu avec les représentants des pratiques agricoles dépeintes dans le film et également présents à la conférence. Les présentations de Bettina Scharrer, cheffe de projet, et de Susanne Menzel, de l'Office fédéral de l'agriculture, ont permis d'approfondir le sujet et de mettre en évidence certains aspects qui pourraient être spécifiquement pertinents pour la promotion ou comme obstacles à de tels projets d'économie biologique et solidaire orientés vers la commercialisation directe. Susanne Menzel de l'OFAG était, avec 32 autres institutions, membre de la plateforme transnationale qui a accompagné le projet pendant quatre ans. Dans son intéressante présentation, elle a donné son point de vue sur la situation actuelle de la politique agricole. Après un délicieux déjeuner servi par le Biohof Heimenhaus, les participants et participantes ont eu l'occasion de s'entretenir directement avec les représentants de la pratique en groupes et de poser des questions sur leurs projets. A la fin de la journée, une discussion stimulante a eu lieu en plénière. La documentation sur la conférence sera disponible sur le site web du projet et le film devrait être accessible au public à partir de novembre 2021.

Texte de Bettina Scharrer, en charge du projet , CDE


https://www.solidarisch-biologisch.unibe.ch/le_pro...

#

Voici ci après un message de la nouvelle ACP - les paniers de la Mule - qui fait face à un refus d'installer deux serres tunnels. Merci de votre aide!


Notre coopérative (www.lamule.ch), fondée cette année, emploie 3 maraîchères, et produit des paniers de légumes pour environ 75 familles. Nous exploitons des terrains prêtés par la commune de Prilly, et avons fait une demande de permis de construire pour deux serres tunnel sans fondation, qui a été refusée par le canton de Vaud, au motif que les coopératives ne sont pas reconnues comme pratiquant une agriculture professionnelle, alors même que nous employons 3 maraichères formées (CFC) dont c’est l’activité principale.

Nous faisons maintenant recours contre la décision du canton de Vaud de ne pas nous accorder ce permis. La jurisprudence actuelle ne permet pas à des coopératives de construire en zone agricole, même si celles ci emploient des maraichères qualifiées, et se consacrent uniquement à l’agriculture. Nous voulons faire changer cette interprétation de la loi, et c’est pourquoi nous faisons appel de cette décision. Si notre recours est accepté, il pourra servir de jurisprudence au niveau national, et facilitera ainsi grandement l’établissement de coopératives en zone agricole.

Nous estimons (avec conseil de l’avocat qui nous défend) les frais à environ 10’000 CHF, répartis ainsi :
– frais de justice : 3’000 CHF
– frais d’avocat (avance) 3’231 CHF
– provision frais d’avocat 3’500 CHF

Nous avons besoin d’aide, car notre plan financier ne nous permet pas d’assumer ces dépenses, mais nous pensons qu’elles sont nécessaires pour faire avancer la cause des ACP en Suisse.

Pour nous aider, rdv ici :https://potsolidaire.ch/product/financement-recour...

Merci d’avance pour votre soutien
Les paniers de la Mule

#

Le journal "Blick" nous dépeint comment Bio Suisse et son organisme de certification ICB ont certifié en Janvier 2020 une plantation d’huile de palme sur l’île de São Tomé. Cette certification n’a été rendue possible que par la déforestation intense de forêts de haute valeur entre 2011 et 2014 ainsi que la séquestration de terrains à de petits agriculteurs locaux. De plus, il s’agit d’une plantation coloniale classique de grandes dimensions (des milliers d’hectare) et appartenant à une grande multinationale, alors que Bio Suisse promet de l’huile de palme achetée à des petits producteurs et de formes de productions soit disant « innovatrices et diversifiées » telles que l’« Agro-Forestry » etc.).

Des recherches effectuées par Uniterre ont documenté les déforestations et séquestrations de territoires ainsi que le type de plantation coloniale traditionnelle à Agripalma. Ainsi que le note l’article, citant Uniterre, la plantation a été certifiée malgré des violations flagrantes des règles de Bio Suisse. « Blick » explique aussi que la « pression du commerce de détail » pour obtenir une huile de palme biologique et soi-disant « de développement durable » mène parfois Bio Suisse à trahir les valeurs qu’elle prétend défendre. Il note aussi que « les inspecteurs de Bio Suisse semblent complètement dépassés lorsqu'il s'agit d'identifier de tels problèmes ». Confrontés par Uniterre avec ces reproches fin février, Bio Suisse a pris peur et retiré à Agripalma la certification en mars. Cependant, Socfin et Agripalma ont déposé un recours, qui est apparemment toujours ouvert aujourd’hui, 6 mois après le retrait de la certification : Il est donc à craindre qu’après un retrait tactique de son Département Importation en mars, Bio Suisse ne re-certifie la plantation d’Agripalma dès qu’elle estimera que la vague de critique sera passée. Il n’est pas non plus exclu que Bio Suisse ne certifie à l’avenir aussi d’autres matières premières critiques sans remarquer de semblables violations des règles de durabilité - tout cela discrètement et sans que les producteurs suisses et les consommateurs en soient informés.

Bio Suisse doit :

rejeter le recours et retirer définitivement la certification à Socfin/Agripalma

refuser de certifier les produits qui violent les réglementations et être extrêmement vigilant avec les matières premières critiques.

imposer des conditions strictes et limitées dans le temps aux producteurs déjà certifiés mais soupçonnés de ne pas respecter ces règles.

cesser d'écrire des règles "strictes" sans tenir compte des conditions d'utilisation.

corriger l'incompétence existante dans les contrôles à l'étranger et dans les procédures internes.

s'engager à la transparence envers les organisations membres, les consommateurs et les parties prenantes telles qu'Uniterre.

Communiqué de Presse le 9 septembre 2021

#

Le Conseil fédéral souhaite prolonger de quatre ans le moratoire sur les cultures d’organismes génétiquement modifiés (OGM) à des fins agricoles. Le moratoire s'applique également aux produits issus de nouvelles techniques de génie génétique (NTGG). Cette décision est extrêmement bienvenue. Il permettra de sauvegarder et de renforcer la production suisse sans OGM et la stratégie qualité suisse. Cette prolongation permettra également de disposer de temps pour résoudre les questions non résolues relatives à la coexistence de différents types de culture et à la réglementation des NTGG.

La production sans OGM est un élément central de la bonne position de la Suisse sur le marché alimentaire et de la stratégie qualité suisse. La dernière enquête de l'Office fédéral de la statistique montre également que le génie génétique utilisé dans la production alimentaire est rejeté par la majorité de la population suisse. Il est donc logique que le Conseil fédéral veuille prolonger le moratoire et l'appliquer également aux nouvelles techniques de génie génétique.

Les plantes génétiquement modifiées n'offrent aucune solution aux défis de l'agriculture et du changement climatique. Le génie génétique classique n'a pas permis de développer des solutions aux problèmes liés au climat, tels que la sécheresse : 98 % des plantes produites au moyen du génie génétique classique sont résistantes aux herbicides ou produisent une toxine insecticide. Il ne s'agit clairement pas d'alternatives durables aux pesticides. Au contraire, ils contribuent à l'intensification de l'agriculture et donc aux effets néfastes qui en découlent sur l'environnement et la santé.Les nouvelles techniques de génie génétique poursuivent également des objectifs similaires. La mise au point de plantes tolérantes à la sécheresse, résistantes en permanence aux maladies ou offrant des rendements plus élevés continue d'échouer en raison de la complexité du bagage génétique qui détermine ces caractéristiques.

Dans la petite agriculture suisse, la coexistence de cultures sans OGM et de cultures OGM est pratiquement impossible. Des conditions-cadres efficaces pour la coexistence seraient coûteuses et ne pourraient exclure les risques de contamination avec toutes les conséquences économiques qui y seraient liées. Grâce au moratoire, la liberté de choix des consommateurs, inscrite dans la loi, peut continuer à être garantie.

Contrairement à l'agriculture intensive et biotechnologique qui nécessite de fortes quantités d'intrants, les approches interdisciplinaires telles que l'agroécologie représentent une alternative plus durable pour maintenir la sécurité alimentaire. Ils ont déjà fait leurs preuves dans le monde entier et ne sont pas orientés unilatéralement vers les besoins des pays riches. Ils sont également recommandés par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Au lieu d'investir dans des solutions techniques coûteuses et risquées, un cadre politique devrait être mis en place pour encourager l'innovation dans ces alternatives plus durables.

ALLIANCE SUISSE POUR UNE AGRICULTURE SANS GENIE GENETIQUE

#

La Coordination européenne Via Campesina (ECVC) lance sa publication « Embrasser la diversité rurale : genres et sexualités dans le mouvement paysan », afin d’ouvrir le dialogue autour de la diversité des genres et des sexualités dans les zones rurales et dans le mouvement paysan, et en espérant renforcer la lutte en faveur d’une transformation inclusive et systémique.

À travers les témoignages et les histoires de petit·e·x·s et moyen·ne·x·s agriculteur·rice·x·s et de travailleur·euse·x·s ruraux·ale·x·s d'Europe et d'ailleurs, ECVC poursuit son travail sur la diversité des genres et des sexualités en milieu rural, qui a débuté en 2015 lors de l'assemblée annuelle des femmes d'ECVC.

Cette publication appelle à une action organisée, afin d’ajouter de la couleur à la lutte paysanne, de briser les stéréotypes ruraux traditionnels, d’adopter des langages inclusifs et de reconnaître que la nature elle-même est diverse et queer. Pour ECVC, cette perspective de diversité doit jouer un rôle politique clé dans la transformation du système alimentaire.

Dans le contexte plus large des célébrations des fiertés et en voyant les agressions et attaques dont sont victimes les personnes LGBTQIA+ dans les contextes ruraux, il est évident qu’il faut faire davantage pour créer un espace sûr et inclusif au sein du mouvement de la souveraineté alimentaire pour aborder ces questions. Pour les contributeur·rice·x·s, l'état d'esprit conservateur de nombreuses zones rurales illustre la nécessité d'unir nos forces pour comprendre les diverses identités comme des identités politiques et partager la valeur des expériences LGBTQIA+ avec le mouvement paysan et la société en général.

Comme le décrit Betty Wienforth, membre d’Uniterre, Suisse, les expériences de genre dans le monde de l'agriculture peuvent être difficiles : « On est loin d’un partage équitable du travail reproductif, de la fin de la virilité́ dans les champs, d’un usage respectueux des pronoms souhaités par les personnes trans ou non-binaires. (...) Faisons entendre nos diverses voix dans nos champs pour enfin y prendre nos places ! »

Ce fil conducteur de l'identité et de la liberté de prendre sa place dans le monde rural est un thème clé de cette publication. "On peut être un paysan, fier de son métier, aimer les hommes, tenter activement de se départir des clichés de l’hétéro-normativité et porter haut et fort la parole de son syndicat ! Je n’ai pas à avoir honte de qui je suis !", déclare Jean-Baptiste Roux de La Confédération paysanne, France.

Et Beth Stewart, de la Landworkers' Alliance, au Royaume-Uni, souligne l'importance de la dimension intersectionnelle de ce travail : « Nous voulons questionner les idées des gens sur ce à quoi est censé ressembler un·e·x travailleur·euse·x de la terre. Et nous voulons inspirer et encourager les personnes rurales, qu’elles soient queer, noires, trans ou qui qu’elles soient ! »

À travers les divers témoignages de cette publication, ECVC, LVC et leurs allié·e·x·s poursuivront le travail de lutte pour la souveraineté alimentaire dans la diversité, à la fois interne et externe, en mettant l'accent sur la solidarité, l'autonomisation et l'échange. Toute personne intéressée par le travail effectué au sein de l'organisation et au-delà est encouragée à rentrer contact avec nous, afin d'élargir nos alliances et de renforcer les diverses communautés dans les zones rurales et dans le mouvement paysan.

Vous pouvez lire la publication en entier en français, anglais et espagnol ici.

pdf

Contacts :
Paula Gioia – Comité de coordination d’ECVC- +49 178 1390024, paula.gioia@eurovia.org – EN, ES, PT, DE

Yeva Swart - Articulation des jeunes d’ECVC - info@yevaswart.com+31 6 13168717 - ND, EN, FR,
Ou envoyer un mail à press@eurovia.org

#

Campagne de La Via campesina en faveur de Gaza

La récente vague de bombardements par les forces israéliennes à Gaza a tué plus de 260 personnes, dont 60 enfants et 40 femmes, et a déplacé de force plus de 120 000 personnes de leurs foyers. Les missiles ont pilonné la région pendant 11 jours consécutifs, infligeant des dommages catastrophiques aux vies et aux moyens de subsistance des habitant⋅e⋅s de la région.

Le ministère de l’agriculture de Gaza a estimé à environ 27 millions de dollars les dommages causés, notamment aux serres, aux terres agricoles et aux élevages de volailles. L’Union of Agricultural Workers Committee (UAWC), membre de La Via Campesina, informe que des milliers de travailleur⋅se⋅s paysan⋅ne⋅s, d’agriculteur⋅rice⋅s et de pêcheur⋅se⋅s de Gaza ont subi des pertes de récoltes et des dommages aux infrastructures agricoles et de pêche.

Les installations agricoles telles que les fermes d’élevage, les puits et les réseaux d’irrigation ont été gravement endommagés. La fermeture complète de la mer et la destruction des bateaux de pêche ont perturbé les activités de pêche et menacent la sécurité alimentaire de plus de 3600 familles de pêcheurs.

Une évaluation rapide de l’UAWC à Gaza estime la perte de récolte à plus de 50 hectares. Les attaques de missiles ont eu un impact sur la santé du sol et ont infligé de graves dommages aux réseaux d’irrigation et de transmission. Des centaines de serres ont été détruites. L’équipe d’évaluation informe également que des dizaines d’étangs agricoles sont pollués ou recouverts de gravats.

Les dommages importants causés aux stations d’épuration, aux réseaux d’égouts, aux puits d’eau posent un défi énorme et entraînent des risques sanitaires dus à des conditions insalubres. Selon les Nations unies, environ 800 000 personnes à Gaza n’ont pas d’accès régulier à l’eau courante propre, car près de 50 % du réseau d’eau a été endommagé lors des bombardements.

Comment pouvez-vous aider ?

Le système alimentaire de Gaza est en ruines. Les Palestinien⋅ne⋅s cherchent maintenant à restaurer entre autres leurs puits d’eau, leurs serres, leurs étables pour les animaux et leurs bateaux de pêche. La Via Campesina veut aider en contribuant à hauteur de 250 000 USD d’ici le 31 août 2021.

En contribuant par ce lien, vous pouvez aider directement la population de Gaza, en particulier les fermes familiales et les pêcheurs, à reconstruire et à retrouver leur dignité et leurs moyens de subsistance. Chaque somme compte. En tant que citoyen⋅ne⋅s solidaires , soutenons le peuple de Gaza dans sa lutte pour reconstruire sa vie et accéder à la justice.

Cliquer ici pour faire un don

Mondialisons la lutte, mondialisons l’espoir !

La Via Campesina

#

Nombre de familles paysannes sont soulagées, d’autres espéraient un autre résultat.

Ce score résulte d’une campagne forte et très présente du 2 x NON. Mais aujourd’hui, nous, paysannes et paysans devons remercier les citoyennes et citoyens qui malgré des préoccupations environnementales réelles, ont décidé de ne pas porter préjudice à l’agriculture suisse en acceptant l’une ou l’autre voire les deux initiatives.

Une partie importante du peuple suisse témoigne donc de son soutien à l’agriculture. Mais il serait erroné de comprendre ce résultat comme une validation de la politique agricole actuelle qui sacrifie l'agriculture paysanne sur l'autel de la compétitivité.

Ce résultat montre que les solutions aux défis auxquels doivent répondre notre société, notre système alimentaire et l'agriculture nécessitent dès à présent une discussion avec tous les acteurs concernés et notamment les paysannes et paysans. L’OFAG, l’USP, les Chambres agricoles doivent maintenant communiquer clairement quels sont leurs objectifs en termes de réduction des phytosanitaires, des antibiotiques, donner des délais clairs et justifier des résultats. Les questions d’importation de fourrage doivent être sérieusement débattues. Uniterre a toujours affirmé qu'il n'y aura pas de solution sans prise en compte des conditions-cadres économiques qui poussent l'agriculture vers la spécialisation, la mécanisation, la rationalisation de type industriel et l'agrandissement des structures.

Uniterre en revient toujours à la souveraineté alimentaire, laquelle promeut une agriculture diversifiée, inclusive et en circuits courts, un système transparent, démocratique qui,s’il était mis en œuvre répondrait aux besoins des paysannes et paysans mais aussi des consommatrices et consommateurs tout en garantissant une prise en compte des enjeux climatiques, sociaux et économiques.

Il faudra donc des systèmes de distribution plus efficaces, des relations plus étroites entre consommateur.trices et producteur.trices, un partage des risques équitable et une réduction des marges de la grande distribution pour permettre cette transition.

L'augmentation constante de la pression sur les prix à la production par une politique fédérale qui privilégie le commerce international doit être stoppée. Pour permettre à l'agriculture de répondre aux attentes de la société,il faut que la production soit réglée par des contrats qui définissent les quantités, la qualité, le prix, le calendrier de livraison et le paiement des acomptes à l'avance. Les négociations pour ces contrats doivent se faire en toute transparence et de manière équitable.

L'accès à une alimentation de qualité pour toutes les couches de la population doit être soutenu par des mesures de politique sociale. C'est avec l'ensemble des actrices et acteurs concernés qu'Uniterre s'engagera fermement pour l'avenir de la production paysanne en Suisse.

pdf

#

Sans soutien financier par la Confédération, l’agriculture suisse ne peut survivre. Étant donnés les prix très très bas des produits agricoles payés par l’industrie agroalimentaire et les grandes coopératives, le paysan ne peut pas survivre.

Le système des paiements directs, soit pour 2020 près de trois milliards de fr, cela représente une moyenne de 60'000 fr par exploitation agricole. Cette somme varie en fonction des surfaces.

On peut dire qu’il s’agit d’un revenu de base, mais conditionné à l’abandon de surfaces non cultivées, les jachères ou surfaces de compensation écologique.

Ces surfaces sont de l’ordre de 100'000 hectares, soit plus que la surface totale du blé, qui à lui seul couvre nos besoins !

Les arguments des agriculteurs opposés à ces deux initiatives dénoncent la perte de rendement sans traitements chimiques. Alors, une solution simple, la Confédération continue à verser ces compensations tant que le marché reste ainsi bloqué et aussi, permet de cultiver à nouveau toutes les surfaces bloquées.

L’argument écologique du sauvetage des abeilles et autres petites bêtes ne tient pas car avec les cultures il y a des aussi fleurs. Les surfaces fleuries ont été un prétexte pour mettre les verts dans la combine et se faire pardonner la destruction des abeilles.

Ce manque de production est voulu par nos autorités pour permettre l’achat à bas prix de produits étrangers, système très critiqué par les opposants ! Il faut comprendre qu’avec les prix bradés payés aux producteurs du tiers-monde, ces derniers qui n’ont pas de compensation financière, sont exploités et vivent misérablement. Une source de réfugiés économiques !

Ernest Badertscher, Orbe