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En ce 4 juillet, c’est devant l’IP lait que des producteurs de lait, à l’appel d’Uniterre, se sont regroupés pour protester contre l’immobilisme honteux des instances concernés et réclamer, parmi d’autres revendications, une hausse du prix du lait immédiat!

Voici ce que Uniterre a revendiqué (Communiqué de presse):

La saignée à blanc continue sur les fermes laitières! Il est temps d’agir et sur trois fronts puisque nos « partenaires commerciaux » semblent bel et bien mépriser la situation paysanne !

Gestion des quantités et prix équitables : les 2 piliers offrant une perspective d’avenir aux familles paysannes et qui figurent noir sur blanc dans l’initiative pour la souveraineté alimentaire

L'absence de règles claires dans le marché laitier a des conséquences fatales et le prix du lait est en chute libre depuis plusieurs années. Discussions avec les partenaires commerciaux, fixation d’un prix indicatif -jamais respecté-, tentative de contractualisation du secteur du lait industriel et segmentation, rien n’y fait. Malgré une hausse du prix du lait au niveau international et une baisse des quantités produites en Suisse, le prix de notre lait continue de stagner à des niveaux si bas qu’il ne couvre même plus la moitié des coûts de production.

Les coûts de production du lait, produit noble par excellence, sont situés entre 90 cts et 1.20.- par litre (chiffres des stations de recherche en agronomie). Or, une grande partie des producteurs de lait ne touchent en moyenne qu’environ 50 cts par litre de lait ! Avec des sous enchères pouvant atteindre 10 cts/litre pour le lait issu des secteurs de restriction ou autres déductions des acheteurs. Une honte !

Comment est-ce possible que du lait suisse, produit selon les critères de qualité suisses, soit vendu au prix de 99 cts par litre dans les rayons de certains grands magasins ? Ce n’est autre que du dumping qui devrait être interdit quand on sait qu’en début de chaine, sur les fermes, des drames humains surviennent ! Le prix de la brique de lait devrait se situer autour de 1.80.-/l pour que chaque maillon de la chaine soit correctement rémunéré (paysans et ouvriers agricoles, transformateurs et grande distribution). Si avec raison, les syndicats se refusent à ce que les salaires des frontaliers soient payés en euros - ce qui provoquerait à coup sûr une sous enchère salariale - et revendiquent des mesures d’accompagnement pour la libre circulation, les paysannes et les paysans suisses ne peuvent tolérer que leur lait soit bradé à un prix inique !

Nous exigeons

  • Un prix équitable pour le lait
, qui rétribue correctement le paysan.
  • La participation active des producteurs à une gestion moderne des quantités produites qui réponde aux besoins de la population. C’est en amont qu’il faut agir plutôt que de créer des fonds à tout va servant à financer l’évacuation des surplus. La surproduction provoque la baisse des prix indigènes, est écologiquement et énergétiquement absurde et détruit les marchés locaux dans les pays vers lesquels nous exportons ces surplus à bas prix.
  • Des contrats d'achat de lait généralisés entre les producteurs et les premiers acheteurs sur lesquels soient indiqués les quantités à produire sur une année et le prix qui soit valable au moins six mois.
  • Le droit réel des producteurs à ne pas produire des quantités excédentaires (droit de ne pas produire du lait C, voire B)

Ces revendications sont adressées à trois interlocuteurs :

  • D’une part à nos acheteurs de lait, avec lesquels nous sommes sensés avoir un partenariat social… s’ils ne réagissent pas à très court terme nous agirons en conséquence !
  • A la Confédération qui se doit d’agir quand la situation devient à ce point dramatique et qui en a les moyens légaux grâce à la loi sur l’agriculture. Comme lors d’un large conflit social, elle peut se positionner comme arbitre afin que l’ensemble du secteur trouve un accord satisfaisant. Nous ne lui demandons pas de fixer les prix ou de verser des paiements directs supplémentaires ; nous voulons simplement qu’elle applique la loi jusqu’au bout.
  • Et enfin nous parlons aux citoyennes et citoyens suisses qui auront l’occasion de s’exprimer en votant pour notre initiative populaire, probablement en 2018, puisqu’elle offre clairement des solutions à cette situation désastreuse.

Ces revendications sont contenues dans l’initiative souveraineté alimentaire à son alinéa 5

5. La Confédération assume notamment les tâches suivantes:

a. elle soutient la création d’organisations paysannes qui visent à assurer l’adéquation entre l’offre des paysans et les besoins de la population;

b. elle garantit la transparence sur le marché et favorise la détermination de prix équitables dans chaque filière;

c. elle renforce les échanges commerciaux directs entre paysans et consommateurs ainsi que les structures de transformation, de stockage et de commercialisation régionales.

www.souverainete-alimentaire.ch

C’est ensemble que nous pouvons trouver une solution durable. Le statu quo est tout simplement hors de propos. Et nous ne nous contenterons pas de 3-5 centimes de hausse sur le prix du lait actuel qui ne serviront qu’à soulager la bonne conscience des acheteurs sans aucunement dessiner un projet d’avenir pour la filière laitière suisse dans son ensemble.

Pourquoi cette manifestation aujourd’hui ?

Nous constatons, avec regret, que malheureusement, encore une fois, rien ne bouge….malgré les annonces de l’USP et de PSL de réagir si aucune réaction ne se faisait de la part de l’IP lait au 1er juillet. En effet, nous sommes aujourd’hui le 4 juillet, aucune annonce de modification du prix du lait n’a été annoncée par l’IP lait et aucune réaction n’a été faite de la part de l’USP et PSL.

Le weekend dernier à Genève, Vaud et Berne, un public enthousiaste a répondu à l'appel des mobilisations paysannes
...comme en témoignent les photos ci-dessous
Une centaine de personnes se sont réunies à Gillarens, canton de Fribourg, pour fêter à la fois la Journée des luttes paysannes de la Via Campesina et la reprise par Cécile Mettraux du domaine familial.
27.04.2017. La situation sur le marché laitier est intenable ! L'organisation faîtière des Producteurs Suisses de Lait est devenu une assistance à l'euthanasie. Les prix continuellement bas ruinent la production laitière. Les productrices et producteurs laitiers ont besoin d'une organisation légitime et démocratique qui défende leurs intérêts. La Fédération des Producteurs Suisses de Lait (PSL) doit appartenir aux paysannes et aux paysans ! Nous sommes fiers car nous produisons sur nos fermes un aliment de valeur, de qualité ! Nous refusons de nous mettre à genou devant les acheteurs qui ont besoin de notre lait !
La situation sur le marché laitier est intenable ! Les productrices et producteurs laitiers ont besoin d'une organisation légitime et démocratique qui défende leurs intérêts. La Fédération des Producteurs Suisses de Lait (PSL) doit appartenir aux paysannes et aux paysans !
 Le comité central et l'assemblée des délégués de la fédération PSL sont composés de représentants qui ont plusieurs casquettes.
Le mouvement paysan international La Via Campesina appelle ses membres et ses alliés à se mobiliser le 17 avril, Journée internationale des luttes paysannes.1 Cette année, nous souhaitons que le monde entier sache que les paysans, les paysannes et les autres personnes travaillant dans les zones rurales oeuvrent sans relâche pour leurs droits. L'initiative pour les droits des paysans, lancée par La Via Campesina il y a 17 ans, est maintenant à un stade avancé pour être reconnue par les Nations unies comme une Déclaration sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales.
Les origines
Depuis le début des années 2000, La Via Campesina a initié un processus pour obtenir une Déclaration internationale sur les droits des paysans reconnue par l'ONU.
Entre 2002 et 2008, le processus était d'abord interne : identifier les violations systématiques de nos droits dans les différents pays en réalisant plusieurs rapports co-rédigés par La Via Campesina, FIAN et Cetim. Cela nous a amené à préparer une première déclaration venant du milieu paysan qui a été adoptée par La Via Campesina en 2009.
Communiqué de presse de la Coordination Européenne Via Campesina
(Bruxelles, 23 janvier 2017) La politique de dérégulation du secteur laitier est taillée pour la grande distribution et l'industrie laitière. Elle ne sert en rien les intérêts des producteurs et des consommateurs.
Notre lait n'est pas un produit agricole - mais un produit naturel précieux
Samedi 10 décembre, Uniterre a appelé à une journée d'action nationale Lait Cru et a servi du lait cru dans divers lieux en Suisse. L'action a été un succès et nous a donné l'opportunité de discuter avec la population des conditions misérables ayant cours dans la branche du lait. A Lausanne, Fribourg, Bern, Zürich et St.Imier, le lait cru a été soit distribué soit vendu à un prix équitable.
 
Vidéo de la manifestation Stop TISA à Genève avec une présence d'Uniterre "Moins dOMC, plus de souveraineté alimentaire!"