vendredi, 26 mai 2017
lundi, 31 décembre 2013

Lobby en Suisse et dans le monde pour une déclaration internationale sur les droits paysans de l'ONU
27 septembre 2012: un groupe de travail de l'ONU sera formé pour rédiger une déclaration internationale sur les droits des paysans, le mouvement paysan est heureux de cette victoire! 23 Etats votent pour, 9 s'opposent et15 s'abstiennent dont malheureusement la Suisse qui n'a pas voulu s'engager fermement au côté des familles paysannes. >communiqué du 27 septembre 2012
 
lundi, 10 décembre 2012
Le comité d'Uniterre ainsi que l'équipe du secrétariat vous souhaite à toutes et tous d'excellentes fêtes de fin d'année. Nous vous souhaitons également plein succès dans vos projets en 2013. Nous espérons que vous y trouverez de la joie et de la satisfaction et que cette nouvelle année rime avec un fort engagement collectif pour une agriculture paysanne durable.
lundi, 10 décembre 2012
L'an passé, l'Union suisse des paysans (USP) publiait un rapport sur la problématique des concentrés et la nécessité d'augmenter de 15% notre taux d'auto-approvisionnement. Au printemps 2012, c'était Gallo Suisse qui, comme premier pas, proposait que les aliments composés soient au moins élaborés en Suisse (ce qui n'empêchait pas la matière première d'être importée). En novembre 2012, l'Association Vache mère Suisse prend la décision courageuse de renoncer à l'utilisation de soja. Quant à la FSPC et Swissgranum, ils s'alarment à juste titre de l'érosion du nombre d'hectares de fourragères en Suisse. Le Parlement Suisse sera-t-il en mesure d'apporter sa contribution à l'amélioration de la situation? Relancer la production fourragère locale afin de réduire notre dépendance aux importations... Rien n'est encore sûr puisque les deux chambres ne sont pas du même avis!
lundi, 10 décembre 2012
Uniterre soutient la révision de la loi sur l'aménagement du territoire
Suite au referendum lancé en été 2012 par l'USAM, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur la 1ère révision de la LAT en mars 2013. Uniterre s'est penché sur ce dossier lors du comité du 7 décembre 2012 et a décidé de soutenir cette révision qui pour l'essentiel sera bénéfique à l'agriculture.
lundi, 03 décembre 2012
A l'occasion de la conférence sur la POLITIQUE LAITIERE EUROPEENNEorganisée à Fougères le 29 novembre par la Confédération Paysanne et laCoordination Européenne Via Campesina (ECVC), ECVC , EMB (European Milk Board) et FFE (Fairness for Farmers in Europe) publient la déclaration suivante 
lundi, 03 décembre 2012
 
Envie de lectures éclairées au coin du feu ou envie de partager votre manière de voir ou votre critique sur notre alimentation, notre agriculture, notre société aujourd'hui... voici notre petite sélection. Belles soirées en perspective et heureuse période de fin d'année!
dimanche, 02 décembre 2012
Après le Conseil national, c'est au Conseil des Etats de se pencher sur le paquet agricole. Leurs séances se tiendront le 6 et 12 décembre 2012. Uniterre espère pouvoir faire passer encore quelques modifications par rapport au projet de la commission économie et redevances. Vous trouvez ici les propositions détaillées d'Uniterre.
mardi, 27 novembre 2012
Une AG extraordinaire capitale le 14 décembre
Chers membres producteurs et sympathisants,
Au nom de notre syndicat, je vous apporte mes salutations et remerciements pour tout le soutien témoigné à nos nobles causes. Uniterre, nous permet d'être un maillon actif de notre défense professionnelle; neutre politiquement et proposant des solutions venant de la base agricole provenant de tous les secteurs et modes de production de la Suisse. Nous avons l'avantage sur bien des organisations agricoles d'être écoutés, compris, et bien des fois pris comme référence part nos consommateurs et médias; nous avons la sympathie du grand public!
vendredi, 23 novembre 2012
L'assocaition Glâne Ouverte et la section Uniterre Fribourg s'engagentpour faire vivre la souveraineté alimentaire à l'échelon régional. Ensemble ils ont fondé, ce 21 novembre 2012, l'association « Croqu'terre Glâne et environ ». Cette association a comme objectif de lancer une structure d'agriculture contractuelle de proximité en 2013 dans la région de Romont.
lundi, 19 novembre 2012
 
La Via Campesina célèbrera ses 20 ans en 2013
Soutenez la lutte pour notre avenir: agissez pour la  la souveraineté alimentaire!  1993-2013: 20 ans de lutte

 
En 2013, La Via Campesina célébrera son 20e anniversaire. C'est en effet en 1993 que des paysans et des paysannes des quatre continents ont donné naissance à ce mouvement lors d'une réunion à Mons, en Belgique.
lundi, 19 novembre 2012
La 6ème Conference internationale de Via Campesina à Jakarta
du 6 au 14 juin 2013
 
La voix des paysans et paysannes d'Europe se joint aux voix du monde entier à Jakarta pour la souveraineté alimentaire
 
Ils critiquent les traités de libre-échange que négocient à ce moment même le gouvernement du Canada et l'Union Européenne
jeudi, 15 novembre 2012
Des militants ont manifesté le 13 novembre devant le siège de l'Autorité Européenne pour la Sécurité des Aliments (EFSA) où se tenait une conférence marquant le 10ème anniversaire de cette institution basée à Parme, en Italie. Des paysans, des ONGs, des étudiants et des militants locaux se sont rassemblés pour dénoncer la capture par l'industrie de notre système de sécurité alimentaire, au sein duquel l'EFSA occupe une place essentielle.
José Manuel Benitez, du syndicat de paysans espagnol COAG, a déclaré : « l'EFSA n'est pas à la hauteur de son mandat de garantir aux citoyens européens une alimentation sûre et un environnement agricole sain. Les paysans et fermiers européens demandent une évolution radicale du mode de fonctionnement de l'EFSA ».
mardi, 13 novembre 2012
Entre cinquante et septante personnes ont répondu à l'appel du "collectif contre le trading sur les matières premières agricoles" à participer à une action symbolique au coeur du quartier des banques de Genève. Entre le 13 et le 15 novembre, une réunion internationale "global grain geneva" se tient à l intercontinental à Genève; son objectif, trouver des produits les plus intéressants pour spéculer sur le dos des paysans
jeudi, 08 novembre 2012
Avec manque de courage, l'Assemblée des délégués de PSL reporte la consultation de la base sur la gestion des quantités au mieux au printemps 2013.
Nous sommes très déçus par le résultat de l'assemblée de la FPSL. Avec un manque total de courage, l'assemblée a écarté une demande de la base paysanne de mener une consultation large et représentative de tous les producteurs de lait concernant la gestion des quantités.
jeudi, 08 novembre 2012
AG extraordinaire d'Uniterre, 14 décembre, 10h-12h (et 13h30-15h)
Le comité d'Uniterre du 2 novembre a pris la décision de convoquer une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra le 14 décembre prochain au café le Tempo à Yverdon. Le point principal abordé sera le montant des cotisations 2013.
jeudi, 08 novembre 2012
La 10ème  édition de GLOBAL GRAIN GENEVA se tiendra à l'Hôtel Intercontinental du 13 au 15 novembre 2012 http://www.globalgraingeneva.com. Cette réunion internationale permet aux traders de trouver de nouvelles opportunités pour placer de l'argent en spéculant sur un produit essentiel à la vie: les matières premières agricoles. >Flyer de l'action du 13 novembre 2012, 12h15
mardi, 06 novembre 2012
Uniterre refuse la révision de la loi fédérale sur les épizooties.
Uniterre estime que le libre choix des paysannes et des paysans ne doit pas être à nouveau restreint.
La dernière grande campagne de vaccination, contre la maladie de la langue bleue a eu lieu parallèlement à la lutte contre la  diarrhée virale bovine (BVDV). 
jeudi, 01 novembre 2012
Pour dénoncer le  "sommet des spéculateurs" "Global Grain Geneva 2012"
le «Collectif contre le trading des produits agricole» appelle à un rassemblement et une action symbolique
Rendez-vous mardi 13 novembre à 12h15
sur le Pont de l'Ile (arrêt tram/bus Bel Air). Venez nombreux !
jeudi, 01 novembre 2012
Uniterre à Occupy OLMA
OCCUPY est un mouvement qui s'interroge, non seulement dans le secteur financier, sur les possibilités de trouver des voies et des modèles plus justes. A ce niveau, notre contribution sur la question de l'accès à la terre pour les personnes qui n'ont ni racines paysannes ni domaine agricole est importante.
mardi, 30 octobre 2012
A l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation,  HansJörg Haas, président de l'ACP Le Panier Bio à deux roues (P2R) et militant de la décroissance, a lancé la Plateforme Bio, qui a pour objectif de permettre aux initiatives contractuelles de proximité et producteurs bio de la région lausannoise d'approvisionner les collectivités locales (restaurants et cantines publiques de la ville de Lausanne) ou magasins. Et ainsi de bénéficier de la plus-value des produits bio laissée actuellement à la grande distribution.
mardi, 30 octobre 2012
Rencontre européenne sur l'Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) et les autres systèmes de distribution pour la Souveraineté Alimentaire
Une année après le forum européen pour la Souveraineté alimentaire qui avait eu lieu à Krems en Autriche, c'est Milan en Italie qui a accueilli du 10-12 octobre 2012 la 1ère réunion européenne de suivi thématique. La rencontre était dédiée à l'axe 2 de la déclaration finale de Nyeleni-Europe 2011: changer la manière dont la nourriture est distribuée[1].
  
lundi, 29 octobre 2012
Soutien aux organisations laitières et aux délégués de la FPSL qui veulent gérer les volumes de production
Uniterre, ainsi que BIG-M, BZS, NBKS et BBK[1], souhaitent saluer les efforts entrepris par des organisations laitières et des délégués de la Fédération des producteurs suisses de lait pour s'opposer à une segmentation du marché pour laquelle la force obligatoire serait octroyée à l'Interprofession du lait.
jeudi, 25 octobre 2012
Saga automnale autour des OGM: où quand l'agrobusiness sème la discorde entre les scientifiques
La publication fin août d'un rapport sur le programme national de recherche PNR59 «Utilité et risques de la dissémination de plantes génétiquement modifiées» avait déjà partagé la communauté scientifique et créé la polémique au sein de la société civile car ses conclusions ressemblent plus à une propagande en faveur des OGM -rapport d'ailleurs rédigé par une équipe en charge de la communication du FNS- qu'à des conclusions scientifiques rigoureuses et nuancées[1].
 
illustration parue dans Vigousse, 28/09/2012
mardi, 23 octobre 2012
Droit à la terre en Europe : NON aux expulsions
à Notre Dame des Landes !
La terre à ceux et celles qui la travaillent !
(Bruxelles, 23 octobre 2012) Depuis le mardi 16 octobre, d'imposantes forces de police (plus de 500 gardes mobiles) ont envahi la zone de Notre Dame des Landes, où un projet d'aéroport international oppose depuis des années la population locale au gouvernement. Un rap contre l'aéroport
mardi, 16 octobre 2012
 

La section vaudoise d'Uniterre soutien le débat citoyen sur le futur de notre agriculture qui a lieu dans le cadre du projet VAUD 2030: quelle agriculture voulez-vous? et propose un 5ème scénario pour notre agriculture en 2030: la souveraineté alimentaire.
lundi, 14 juin 2021
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Nombre de familles paysannes sont soulagées, d’autres espéraient un autre résultat.

Ce score résulte d’une campagne forte et très présente du 2 x NON. Mais aujourd’hui, nous, paysannes et paysans devons remercier les citoyennes et citoyens qui malgré des préoccupations environnementales réelles, ont décidé de ne pas porter préjudice à l’agriculture suisse en acceptant l’une ou l’autre voire les deux initiatives.

Une partie importante du peuple suisse témoigne donc de son soutien à l’agriculture. Mais il serait erroné de comprendre ce résultat comme une validation de la politique agricole actuelle qui sacrifie l'agriculture paysanne sur l'autel de la compétitivité.

Ce résultat montre que les solutions aux défis auxquels doivent répondre notre société, notre système alimentaire et l'agriculture nécessitent dès à présent une discussion avec tous les acteurs concernés et notamment les paysannes et paysans. L’OFAG, l’USP, les Chambres agricoles doivent maintenant communiquer clairement quels sont leurs objectifs en termes de réduction des phytosanitaires, des antibiotiques, donner des délais clairs et justifier des résultats. Les questions d’importation de fourrage doivent être sérieusement débattues. Uniterre a toujours affirmé qu'il n'y aura pas de solution sans prise en compte des conditions-cadres économiques qui poussent l'agriculture vers la spécialisation, la mécanisation, la rationalisation de type industriel et l'agrandissement des structures.

Uniterre en revient toujours à la souveraineté alimentaire, laquelle promeut une agriculture diversifiée, inclusive et en circuits courts, un système transparent, démocratique qui,s’il était mis en œuvre répondrait aux besoins des paysannes et paysans mais aussi des consommatrices et consommateurs tout en garantissant une prise en compte des enjeux climatiques, sociaux et économiques.

Il faudra donc des systèmes de distribution plus efficaces, des relations plus étroites entre consommateur.trices et producteur.trices, un partage des risques équitable et une réduction des marges de la grande distribution pour permettre cette transition.

L'augmentation constante de la pression sur les prix à la production par une politique fédérale qui privilégie le commerce international doit être stoppée. Pour permettre à l'agriculture de répondre aux attentes de la société,il faut que la production soit réglée par des contrats qui définissent les quantités, la qualité, le prix, le calendrier de livraison et le paiement des acomptes à l'avance. Les négociations pour ces contrats doivent se faire en toute transparence et de manière équitable.

L'accès à une alimentation de qualité pour toutes les couches de la population doit être soutenu par des mesures de politique sociale. C'est avec l'ensemble des actrices et acteurs concernés qu'Uniterre s'engagera fermement pour l'avenir de la production paysanne en Suisse.

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mercredi, 09 juin 2021
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Sans soutien financier par la Confédération, l’agriculture suisse ne peut survivre. Étant donnés les prix très très bas des produits agricoles payés par l’industrie agroalimentaire et les grandes coopératives, le paysan ne peut pas survivre.

Le système des paiements directs, soit pour 2020 près de trois milliards de fr, cela représente une moyenne de 60'000 fr par exploitation agricole. Cette somme varie en fonction des surfaces.

On peut dire qu’il s’agit d’un revenu de base, mais conditionné à l’abandon de surfaces non cultivées, les jachères ou surfaces de compensation écologique.

Ces surfaces sont de l’ordre de 100'000 hectares, soit plus que la surface totale du blé, qui à lui seul couvre nos besoins !

Les arguments des agriculteurs opposés à ces deux initiatives dénoncent la perte de rendement sans traitements chimiques. Alors, une solution simple, la Confédération continue à verser ces compensations tant que le marché reste ainsi bloqué et aussi, permet de cultiver à nouveau toutes les surfaces bloquées.

L’argument écologique du sauvetage des abeilles et autres petites bêtes ne tient pas car avec les cultures il y a des aussi fleurs. Les surfaces fleuries ont été un prétexte pour mettre les verts dans la combine et se faire pardonner la destruction des abeilles.

Ce manque de production est voulu par nos autorités pour permettre l’achat à bas prix de produits étrangers, système très critiqué par les opposants ! Il faut comprendre qu’avec les prix bradés payés aux producteurs du tiers-monde, ces derniers qui n’ont pas de compensation financière, sont exploités et vivent misérablement. Une source de réfugiés économiques !

Ernest Badertscher, Orbe

mercredi, 09 juin 2021
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Un groupe de la société civile vient de lancer une pétition qui s'adresse au Conseil d’Etat du Canton de Vaud et à la Municipalité de la Ville de Lausanne.

Son objectif : agir sans attendre pour garantir la souveraineté alimentaire et favoriser les transitions professionnelles vers les métiers liés à la production agricole biologique locale.

Préambule

Selon l’OFAE (Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays) : « La production suisse couvre, en moyenne, 50 % de la demande. Cela signifie que notre pays est tributaire de l’étranger pour couvrir totalement ses besoins en aliments. »

Le 17 décembre 2018, l’assemblée générale des Nations Unies a voté en faveur de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan-nes et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. La Suisse s’est fortement impliquée dans ce processus et a voté pour son acceptation. La mise en œuvre de la Déclaration correspond à la réalisation de la souveraineté alimentaire.

Le 29 septembre 2018, l’initiative populaire pour une souveraineté alimentaire est rejetée par 68,4% des Suisses. Cependant, 4 cantons romands ont dit «oui». Le canton de Vaud accepte à 57% l’initiative d’Uniterre.

Le 19 mars 2019, l’urgence climatique est déclarée par le Parlement vaudois.

Le 15 août 2019, la Ville de Lausanne émet un rapport sur les pistes à suivre pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.

Le 24 juin 2020, le Conseil d’Etat adopte le Plan climat 1ère génération, présente les mesures d’impulsion du Plan climat vaudois et répond aux objets parlementaires.

Face à l’urgence climatique et la destruction rapide de la biodiversité, la préservation de nos vies est une nécessité absolue. Nous sommes inquiet-es face à la dépendance alimentaire qui nous amènera dans une situation plus dramatique encore lors des prochaines crises économiques, écologiques et sanitaires.

En conséquence, l’urgence nous force aujourd’hui à demander:

  • Au Canton ; la mise en place de la souveraineté alimentaire par le biais d’une agriculture écologique et diversifiée tournée vers la production locale, ainsi que des conditions de travail équitables. Nous demandons l’augmentation du nombre d’actif-ves dans l’agriculture, la garantie du droit à l’utilisation, à la multiplication, à l’échange et à la commercialisation des semences par les paysan-nes. Le Canton doit garantir la transparence sur le marché et favoriser la détermination de prix équitables. Le Canton doit veiller au renforcement des échanges commerciaux directs entre paysan-nes et consommateurs-trices. En outre, le Canton doit mettre en place, par le biais de subventions des mesures d’insertion socioprofessionnelles, la valorisation des métiers liés à la terre et aider ainsi à la transition professionnelle. Ces métiers sont l’avenir dans un monde qui doit repenser les métiers cruciaux liés au changement climatique et à la perte de la biodiversité, ces dangers imminents pour notre survie.
  • A la Ville de Lausanne sur la base du contenu du Rapport-préavis Nº 2019 / 30 du 15 août 2019 de la Ville de Lausanne d’étendre son rayon d’action par ; – la transformation des espaces verts de la ville en des espaces de formation et de transition métiers et de production agricole en conformité avec des normes écologiques (bio, perma, sans OGM). Nous lui demandons d’être innovatrice et avant-gardiste dans son rôle de capitale vaudoise en favorisant la formation citoyenne aux métiers de l’agriculture biologique, la valorisation des métiers liés à la terre et à la transformation artisanale des produits alimentaires et de faciliter la transition par le biais des mesures d’insertion socioprofessionnelles communales.

Signez la pétition : https://autonomie-alimentaire-et-transition.ch/?fb...

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lundi, 07 juin 2021
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La Section Uniterre Fribourg, s’est prononcée sur les initiatives qui seront proposées le 13 juin prochain.


En ce qui concerne l’initiative pour une eau propre, Uniterre Fribourg se prononce fermement pour le NON.
Si l’intention est louable, ce texte signifiera la mort de beaucoup d’exploitations agricoles de notre canton. Soyons honnêtes, c’est plutôt les paiements directs qui sont attaqués mais cela va probablement amener en plus une catastrophe écologique à long terme. Pourquoi ?


De petites exploitations, en zone de Préalpes par exemple, se sont diversifiées et ont construit des poulaillers bio avec sortie en plein air. Avec l’obligation de produire l’affouragement sur l’exploitation pour pouvoir toucher des paiements directs, elles ne pourront plus garder leurs poulaillers car il n’est pas possible de produire les céréales permettant de nourrir ses animaux quand vous êtes à 900 m d’altitude. Il ne leur restera que les dettes sur les bras puisqu’il ne sera plus possible d’amortir les installations. Ce cas de figure est également applicable aux élevages de porcs. La diminution des poules entraînera la diminution de production d’oeufs également. Ces productions devront donc être importées.

Cette initiative tape à côté du problème car il aurait fallu prendre cette mesure au niveau national et pas sur une seule et unique exploitation. Avec une géographie très différente d’une région à une autre, il n’est pas toujours possible de produire de manière diversifiée puisque les paysans dépendent de la qualité de leurs terres, de l’altitude,etc… Le petit-lait, les pommes de terre non consommées par la population, la pulpe de betterave, etc… sont recyclés dans la nourriture des animaux. Cela ne sera plus possible à moins de perdre les paiements directs. Le lisier est un engrais naturel, s’il n’y a plus d’animaux, il n’y aura plus de lisier non plus.

Ne pouvant remplir les obligations résultant de l’initiative pour une eau propre, un 20 % des exploitations sortira vraisemblablement des paiements directs et produira de façon intensive de manière à compenser cette perte des paiements directs. Les surfaces écologiques liées à la PER (prestations écologiques requises, qui est le mode de culture d’une très grande majorité des paysans) seront donc converties en surfaces intensives avec une libre application de pesticides ou d’insecticides. La surexploitation de ces surfaces à elle seule annulera le bénéfice de l’initiative.


L’interdiction d’utiliser des pesticides entraînera une perte de rendement de 20 à 30 % à la production alors que nous ne sommes en mesure actuellement de couvrir qu’un petit 50 % des besoins de notre population. Dans cette initiative on parle de pesticides de manière générale qu’ils soient de synthèse ou pas, il n’y a pas de différence. La production biologique sera elle aussi touchée par cette interdiction des pesticides.
En Suisse notre eau est de qualité exceptionnelle et il ne faut pas oublier que les pollutions que nous connaissons aujourd’hui relèvent des autorisations émises par nos autorités fédérales qui valident l’homologation des produits. C’est donc à eux de faire leur travail et à ne pas se fier uniquement aux recommandations émises par les fabricants de ces mêmes produits. La législation est déjà suffisante, il faut qu’elle soit appliquée. Le scandale chlorothalonil a été rendu possible parce que les autorités n’ont pas fait leur travail.



Initiative sur les pesticides de synthèse.
Oui le monde paysan doit limiter au maximum l’utilisation des pesticides de synthèse mais nous n’avons pas attendu le lancement de cette initiative pour le faire. Pour preuve, en dix ans, cette utilisation a diminué drastiquement et nous continuons dans cette ligne.


Comme d’habitude, on met la charrue avant les boeufs, on interdit et on verra après. Cela pose de nombreux problèmes et aura un impact sur le revenu paysan et provoquera un nouveau tsunami dans la disparition des fermes. Pourquoi ?


Les producteurs de viande vont être mis sous pression avec une diminution de 40 % annoncée par les initiants pour utiliser les surfaces pour cultiver des fruits et des légumes. Le poulet et le porc sont particulièrement visés. La baisse de volailles amènera une baisse de production des oeufs notamment. Que va manger le consommateur ? Des produits d’importation.


Les inititiants garantissent que les produits ne correspondant pas à nos normes de production ne passeront pas la frontière. C’est absolument faux car la plupart de ces importations relèvent d’accords bilatéraux sous la bannière de l’OMC et le Conseil fédéral affirme qu’on ne peut pas y toucher. De plus quels seront les contrôles effectués, dans quels pays, qui les fera, qui paiera, tout autant de questions auxquelles personne n’a de réponse. Si cela se fait sur la base de déclaration, nous retrouverons le même scénario que pour l’autorisation des phytosanitaires, n’importe qui peut déclarer n’importe quoi lorsqu’il n’y a pas de contrôle. Les produits étrangers n’ont pas les mêmes normes que nous et, sous l’égide de l’OMC, nous continuerons d’importer sans aucun contrôle.


La conversion de prairies en cultures maraîchères entraînera également une baisse du cheptel bovin qui est déjà en crise aujourd’hui. Dans notre région c’est inconcevable, preuve en est les demandes répétées d’importation de lait et de beurre qu’on a connues en 2020 et qui sont de nouveau d’actualité.


Dans notre canton, la production de betterave, de pommes de terre, de colza, disparaîtra presque totalement car elle ne couvrira absolument plus les frais de production sans parler de dégager un salaire pour le producteur.


Les cultures sans labour disparaîtront également car il est impossible, notamment pour des questions climatiques, de cultiver sans pesticides et de dégager un revenu.


Les rendements de production de céréales baisseront d’un tiers environ et auront pour conséquence une recrudescence des importations. Or avec la souveraineté alimentaire, cela fait des années que nous demandons des limitations d’importation, nous sommes donc en contradiction avec nos propres principes notamment concernant les dégâts environnementaux liés aux transports.


Lors des discussions avec les initiants, ces derniers ont admis que des cultures allaient disparaître dans notre pays. Mais cela ne se limite pas à ça. Notre économie chocolatière par exemple ne pourra plus transformer le cacao car elle devrait acheter l’équivalent de la moitié de la production mondiale en mode bio. C’est absolument impensable. Que se passera-t-il ? Ces entreprises délocaliseront simplement leur production, leur transformation à l’étranger.


Cette initiative aura un impact beaucoup plus étendu qu’on ne le prétend. Si on regarde sous la vision des emplois, s’il y a délocalisation, il y aura aussi perte d’emplois et perte de consommateurs pour nos productions.


Lorsque toutes les productions seront sans pesticides de synthèse, les prix vont-ils aller à la hausse selon la loi du marché qui dit moins d’importations égal plus de valorisation des prix ?


Poser la question semble y répondre, moins on a de lait sur le marché plus le prix baisse. Où est la logique ? Produire sans pesticides de synthèse demande plus de main d’oeuvre, le prix des aliments doit en tenir compte pour garantir le revenu paysan.


Le moratoire sur les OGM arrivera à terme en décembre 2021, le comité fribourgeois s’inquiète que l’interdiction des phytosanitaires serve de prétexte à l’autorisation définitive des OGM (organismes génétiquement modifiés) sur le territoire Suisse. On ne peut revendiquer un monde naturel et laisser modifier génétiquement des plantes avec une grave atteinte à la biodiversité sous prétexte qu’on ne disposera plus de pesticides de synthèse.


Donc, au vu de ce qui précède, la section fribourgeoise s’oppose à ces deux initiatives même si Uniterre s’est prononcé pour le refus de l’initiative eau propre et pour la liberté de vote en ce qui concerne les phytosanitaires.


Les paysans suisses continueront de travailler dans le respect de la biodiversité, en limitant au maximum les intrants pour vous apporter une nourriture saine et fiable.

samedi, 05 juin 2021
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L’important, c’est le prix !

L’agriculture continue de faire couler beaucoup d’encre en Suisse. Au cœur de l’actualité, l’utilisation des phytosanitaires, les élevages intensifs et les importations de fourrage semblent remettre en question un modèle bien établi et provoquent le désarroi au sein du monde agricole.

A toutes ces questions, Uniterre continue d’apporter la seule réponse qui compte vraiment : des prix justes. Parce que toute peine mérite salaire, et parce qu’un produit de qualité, tel que demandé par une part toujours plus grande de la population, a un coût qu’il convient de couvrir par un prix de vente adapté. Ainsi, chacun des débats qui agitent le monde paysan trouve sa solution, en grande partie tout du moins, au travers d’un prix convenable, d’un prix équitable. On ne le dira jamais assez.

Il est demandé aux paysannes et paysans suisses de travailler sans produits phytosanitaires de synthèse? Alors il est juste que les risques de cultures et les éventuelles pertes de rendement, ainsi que la main d’œuvre supplémentaire, soient compensés par un prix plus élevé.

Il est demandé que la taille des élevages soit réduite et que les fourrages soient produits localement ? Alors il faut revaloriser la production desdits fourrages, et payer la viande et le lait issus de ces animaux avec un prix qui permet aux familles paysannes de vivre dignement.

L’on se lamente que du beurre étranger doit être importé parce que la production indigène ne suffit plus ? Dans ce cas, c’est un marché transparent qui doit permettre l’utilisation du lait dans les bons canaux et ce lait doit être écoulé à un prix équitable.

Nous voulons nous passer d’huile de palme ? Commençons déjà par valoriser nos propres productions d’oléagineux, et pas seulement par une prime de culture !

En outre, on ne peut que regretter que bien des questions agricoles soient lancées sur la place publique sans que les paysannes et paysans n’aient été consultés au préalable. Que l’on secoue le cocotier de temps à autre, c’est un mal nécessaire pour faire avancer la réflexion. Toutefois, un dialogue préalable avec le monde paysan éviterait bien des déboires et les tristes règlements de compte auxquels on peut assister sur les réseaux sociaux. Peut-on avancer et construire ensemble si l’on ne se comprend pas ? Certainement pas. En tant que membre d’une organisation comme Uniterre, on ne peut qu’espérer qu’à l’avenir, le dialogue soit mené dès le début, afin d’éviter par la suite de bien stériles débats.

Vanessa Renfer, paysanne et secrétaire d'Uniterre

mercredi, 02 juin 2021
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Uniterre soutient les appels à la solidarité internationale avec la Colombie et la Palestine.

Colombie : Un mois après le début de la grève nationale, nous exigeons la fin de la violence de l'État et une enquête internationale sur les crimes de l'État colombien

(Harare : 28 mai 2021) Un mois après le début de la grève nationale contre les mesures néolibérales de réduction de droits, de privatisations et de flexibilisation du travail, les organisations et mouvements sociaux soussignés sont solidaires du peuple colombien et exigent la fin immédiate de la violence brutale de l'État et paraétatique contre les jeunes, les femmes, les paysans/paysannes, les travailleurs/travailleuses et les peuples autochtones qui n'ont cessé de manifester pour leurs droits. Voir plus

Solidarité avec la Palestine, Maintenant !

(Harare: 26 mai 2021) La Via Campesina exige une mission d'enquête des nations unies sur les violations des droits de l'homme en palestine et demande à l'ensemble de notre mouvement et à nos alliés engagés de s'unir à la campagne mondiale de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) contre l'apartheid israélien dans notre chère Palestine occupée ! L'apartheid est un crime ! Voir plus

mercredi, 02 juin 2021
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Pour tous ceux qui n’ont pas encore eu le temps, il est encore possible d’inscrire vos événements jusqu’au vendredi 4 juin, directement sur gout.ch.

Nous sentons que la nourriture prend une place de plus en plus importante dans la vie de la population, c’est le moment d’aller à la rencontre des mangeurs!

La Semaine suisse du Goût continuera de mettre le Goût au centre de l’attention du 16 au 26 septembre 2021 dans toute la Suisse, parce que la malbouffe fait plus de dégâts que le coronavirus.

Les événements qui ont lieu entre la mi-août et la fin d’octobre peuvent faire partie du programme 2021.

Pour toute question liée à votre participation, contactez Barbara à l’adresse events@gout.ch ou par téléphone au 021 601 58 60.

Avec nos salutations gourmandes!

samedi, 29 mai 2021
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Mon plus grand regret vis-à-vis des votations du 13 juin, est que les deux initiatives "phytos" soient votées en même temps ! Personne ne s'en aperçoit, mais c'est une catastrophe ! Les camps du 2xoui et du 2xnon, le savent très bien, mais espèrent tous deux profiter de l'amalgame. C'est totalement irresponsable ! On peut déjà dire que c'est cette confusion qui aura donné la victoire au gagnant, et la défaite au perdant, quelle que soit l’issue du scrutin.

Il faut savoir qu'il s'agit de deux projets indépendants qui n'ont pas été déposés en même temps, mais dont il a été décidé au niveau fédéral qu'ils seraient votés le même jour. Certains estiment qu'il s'agit d'une stratégie politique fumeuse pour les couler toutes les deux. C'est une hypothèse assez … raisonnable. Bien malheureusement, une grande partie de la population n'a lu de ces initiatives que le titre et a l'impression de deux textes complémentaires. Il s'agit plutôt d'initiatives qui se superposent dans leurs intentions mais qui varient grandement dans les mesures qu'elles proposent. Accepter l'une ou l'autre pourrait avoir, dans les grandes lignes, les mêmes effets sur la diminution des substances toxiques dans la nature, l'eau et les sols.

Cela revient à dire quelque chose de très important, mais dont il me semble que très peu sont conscients : en les acceptants les deux conjointement, on ne va pas doubler leurs effets. Dans les deux cas, il n’y aura plus ou moins de pesticides. En revanche, on va doubler les contraintes qui seront ensuite imposées aux agriculteurs ! Plus grave : leurs différences font qu’elles n’ont pas beaucoup de sens à être acceptées ensemble. L’une veut interdire, l’autre veut « encourager à ne pas ». Mais encourager à ne pas faire quelque chose qui est interdit : ça n’a aucun sens ni aucun intérêt. De là, si on se dit favorable à la limitation des produits phytosanitaires, je crois sincèrement qu’on devrait en réalité se demander quelle est la meilleure, et ne pas voter les deux !

C'est stratégiquement problématique, bien entendu : les initiants savent qu'en se tirant dans les pattes, ils servent les intérêts du 2xNON. Pendant ce temps, les défenseurs du 2xNON cultivent l'ambiguïté en présentant des arguments qui ne visent que l'une pour dire qu'il faut les rejeter les deux. Le glissement du pluriel au singulier est même une marque de fabrique. On voit souvent "si l'initiative est acceptée, bla bla bla" mais laquelle ?

Il faut bien comprendre que c’est un pari risqué pour les deux camps : en cristallisant l’idée que ces initiatives sont mêlées et en refusant – comme l’a fait Guy Parmelin sur Infrarouge – de désigner la « moins mauvaise », les agriculteurs du 2xNON risquent bien de se retrouver avec la totale ! De même, le 2xOUI risque bien de n’avoir rien du tout alors qu’il aurait pu montrer un visage moins « extrême » que ce qu’on lui prête.

Si vous avez déjà trouvé ce texte déjà trop long. Je vous propose de réfléchir à cette idée, et de relire les textes en ayant cela en tête. Pour ceux qui souhaitent poursuivre, je vais vous donner mon avis. Encore une fois, sans vous dire si vous devez être pour ou contre une diminution des pesticides, mais de quelle manière il serait préférable de le faire, si on veut/doit le faire.

Je ne vais pas faire durer le suspense, je pense qu'il y a en a clairement une qui est meilleure que l'autre, c'est d'ailleurs celle qui est soutenue par plusieurs organisations paysannes dont BioSuisse : "Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse".

Dans les grandes lignes, cette initiative propose que d'ici 10 ans, il ne soit plus possible d'utiliser de pesticides de synthèse dans tous domaines (agriculture, jardinage, entretien du paysage et des parcs urbains, stades de foot, etc). Il serait toujours possible d'utiliser les pesticides aujourd'hui autorisés en Bio, à savoir ceux qui existent sous forme naturelle et qui, pour la plupart, se dégradent assez bien dans les sols. Elle prévoit aussi que les denrées alimentaires ne puissent plus être importées si elles ont été produites avec des produits de synthèse. L'idée étant que les producteurs suisses ne soient pas désavantagés par rapport à leurs concurrents étrangers.

En face, l'initiative "eau potable propre" veut encourager l'abandon des mêmes pesticides de synthèse en proposant que seuls les agriculteurs qui y renoncent ne reçoivent de paiements directs de la part de la Confédération. Il faudra aussi qu'ils renoncent à l'utilisation des antibiotiques à titre préventif et devront produire la nourriture destinée à leurs animaux sur leur propre exploitation.

La première initiative vise donc un problème précis, traite tous les acteurs qui seront concernés de la même manière (pas de stigmatisation de l'agriculture) et envisage des solutions vis-à-vis de la compétitivité avec l'étranger.

La seconde a un titre qui porte sur l'eau, mais ses intentions vont dans plusieurs directions (pesticides, fourrage, antibiotiques). Elle ne prévoit rien pour palier au problème de la compétitivité avec l'étranger et vise les agriculteurs uniquement.

Selon moi, "eau propre" a deux défauts majeurs :

- Elle s'attaque à la question totalement connexe de la production de fourrage sur les exploitations, alors que, même si c'est un thème que l'on peut discuter, cela n'a pas grand-chose à voir avec les pesticides et l'eau. En gros, la plupart des agriculteurs produisent du foin ou du silo d'herbe sur leur ferme. Mais leurs animaux ont également besoin de nourriture concentrée plus riche (farine de céréales, maïs, etc) ou contenant des protéines (soja, luzerne, etc). Or ce sont là des cultures qui ne sont pas à la portée de tous : seules les exploitations de basse altitude peuvent espérer produire du maïs grain par exemple. Et produire de la protéine végétale est quelque chose de très difficile dans notre pays (on ne couvre pas les besoins indigènes). Il est donc devenu totalement banal en agriculture (bio ou non) d'acheter une partie du fourrage concentré. Bien entendu, dès lors qu'il y a un marché, il y a jeu de la concurrence, pression sur les prix et... importations. Une partie significative du fourrage concentré utilisé en Suisse provient de l'étranger. Et c'est probablement pour cette raison que l'initiative les prend pour cible. C’est une thématique qui soulève beaucoup de questions, mais qui, à mon avis, n’est que très indirectement liée aux pesticides.

- L'initiative "eau propre" emploie le levier des paiements directs pour encourager les agriculteurs à renoncer "librement" aux pesticides de synthèse. Vous ne le savez peut-être pas, mais la quasi-totalité des agriculteurs touchent de l'argent de la Confédération en échange de prestations écologiques : le fait d'entretenir le paysage, d'avoir des prairies qui favorisent la biodiversité, le fait de ne pas faucher trop tôt, et bien d'autres. Le système a connu plusieurs réformes, mais il est très important de comprendre à quoi il sert. La Suisse est un pays qui produit beaucoup de biens industriels à forte valeur ajoutée (horlogerie, machines-outils, produits pharmaceutiques, etc). Pour vendre ses produits, elle doit pouvoir accéder à des marchés étrangers. Or, elle se retrouve fatalement face à des pays dont l'économie est davantage basée sur des produits primaires. En bref, si vous voulez vendre une montre à un pays qui n'en produit pas, vous devez accepter, en échange, de vendre chez vous ses produits agricoles qui sont généralement moins chers que les vôtres : les agriculteurs suisses ne peuvent pas survivre à cette concurrence. La plupart des pays européens en ont fait les frais en s'ouvrant à la mondialisation : leur industrie et leur production primaire ont été délocalisées et l'agriculture n'y est plus possible que dans des super-exploitations industrielles. L'agriculture paysanne et familiale ont pratiquement disparu.

La Suisse, qui voyait en l'agriculture une part de son identité a décidé de subventionner ses paysans pour qu'ils puissent régater. Les paiements directs, c'est donc l'outil qui permet de vendre de la pharma et des montres sans sacrifier notre agriculture. Et c'est à cela que ça sert avant tout ! Même si des réformes parlent aujourd'hui de prestations écologiques et si des réglages fins permettent de piloter la politique agricole, il ne faut pas oublier que le nerf de la guerre se situe dans une stratégie économique vis-à-vis de l'étranger. Or c'est justement cela que je reproche à l'initiative "eau propre" : faire comme si les paiements directs étaient un levier sur lequel on pouvait appuyer à loisir en mode « on/off » pour faire pression sur les agriculteurs qui sont déjà sous pression. Non, ce levier est déjà utilisé et a déjà une fonction vitale pour les agriculteurs ! Je pense que les initiants ne comprennent pas bien ces ramifications. Autre problème : en laissant le choix aux exploitants de renoncer aux paiements directs pour continuer à utiliser des produits de synthèse, cette initiative pourrait engager une agriculture à deux vitesses et introduire sur notre sol les fameuses super-exploitations qu'on voit en Europe. On se retrouverait ainsi avec des agriculteurs qui ne répondraient à plus aucune des mesures d'incitation écologiques et qui pourraient utiliser des pesticides de synthèse avec moins de retenue qu’aujourd’hui !

Encore une fois, je ne suis pas là pour vous dire quoi voter, mais si vous êtes favorables à une diminution des pesticides de synthèse, n'oubliez pas que 2xOUI n'est pas la seule approche. 1x OUI et 1xNON est un compromis tout à fait raisonnable qui ménage les agriculteurs et atteint sensiblement les mêmes effets. Si vous êtes défavorables, pensez-y également : mettre un peu d’eau dans votre vin lorsque vous parlez à vos amis pourrait sauver les meubles !

Il y a bien sûr aussi des choses à dire à l’égard de « Suisse libre », mais je les traiterai une autre fois ! Voilà pour les considérations générales. J'aimerais encore aborder quelques arguments généraux puis je viendrai au sujet qui vous intéresse, celui des abeilles dans tout cela !


Guillaume Kaufmann, La Chaux-de-Fonds

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Au sein d'Uniterre, nous avons lors de différents échanges, discussions et consultations internes recueillis un certain nombre de réflexions que nous aimerions rendre accessibles à nos membres et sympathisants pour nourrir le débat afin qu'il permette à notre mouvement d'encourager la transition plus que jamais nécessaire vers une agriculture paysanne valorisée et durable sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux.

vendredi, 28 mai 2021
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La campagne « 2xNon » de la majorité du monde agricole laisse songeur ! Elle donne l’impression que tous les problèmes encaissés ces dernières décennies par les paysannes et paysans sont incarnés dans ces deux initiatives populaires. Est-ce vraiment la bonne cible, la juste question? Bien sûr nous ne sommes pas seuls responsables de la dégradation du climat, de l’effondrement de la biodiversité, de la déforestation de l’Amazonie, des transports à tout-va, du gluten, du trop de sucre et de sel et de bien d’autres choses encore. Mais nous en souffrons aussi, et nos enfants et petits-enfants n’en souffriront pas moins dans le futur. Nous n’oublions pas non plus que l’agriculture est une question de société, et pour cause nous avons tout simplement fait ce que les politiques ont commandité : l’Etat, l’industrie, les écoles d’agriculture, les grandes surfaces et le reste.

Et la santé publique est menacée par la chimie, d’accord les preuves sont là. Mais l’agriculture n’est qu’en partie responsable, et que même peu, c’est déjà trop. Mais depuis leur ferme, les producteurs la ferment ! Ce ne sont plus nos produits, ils sont industrialisés, additionnés, sujet d’actions de concurrence, de marketing à gogo par ceux-là même qui nous rémunèrent au minimum. Ils sont les champions d’un monstrueux gaspillage : 30, 40, 50%. Converti en surface agricole, en heures de travail, de pollution, de mépris, cela fait beaucoup mais ils sont dans leur droit, c’est encore vrai !

Et la santé de l’agriculture, de la campagne et de ces fermes, la santé de celles et ceux qui travaillent plus longtemps que les autres, qui s’en occupe à part les marchands d’innovation technologique? Pourquoi, dans les années quatre-vingts, a-t-on abandonné la régulation des marchés, supprimé la garantie des prix et des revenus, ouvert toujours plus les frontières, tout cela en échange de paiements directs, de concurrence effrénée ? Une politique qui saborde des centaines d’exploitations conduit autant à l’endettement qu’au découragement, anéanti les successions. Dire « 2xNon » n’est-ce pas entériner cette politique-là, celle de l’agrobusiness irresponsable ? Celle de l’Etat, le grand organisateur, censé être responsable du territoire et de la santé de tous, de la fertilité des sols, de nos rapports au monde ?

Alors où est le problème? Est-ce le contenu de ces deux initiatives ou l’orientation de la politique agricole ? Est-ce les citadins soucieux du bien-être collectif ? Est-ce les défenseurs de l’environnement qui poseraient problème ou est-ce le dispositif du libéralisme débridé qui profite à l’avidité d’une minorité ?

Si l’agriculture et l’alimentation sont en premier visées, c’est que c’est la première ligne de front existentiel pour toute la société. On ne peut pas leur reprocher car nous sommes leurs paysans, du moins on l’était avant que l’industrie et le commerce s’entremettent avec le libéralisme. Mais il n’empêche, nous sommes au front. Malheur aux contribuables s’ils sont mal servis par la politique agricole actuelle. La remettre en cause c’est peut-être le message des initiants et d’une partie des électeurs. Le 13 juin, phytos ou pas phytos, eau propre ou moins propre, les souffrances des campagnes demeureront et le bonheur de l’agro-business perdurera tant que le monde des paysannes et paysans restera sans son propre projet, sans citoyenneté audacieuse qui cherche à gagner plus tôt qu’à combattre les plus de 50% d’électeurs. C’est pourquoi pour combattre notre propre faiblesse nous voterons 2x OUI, même si nous avons des réserves à leur encontre.

Paul Sautebin, Sonvilier

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Au sein d'Uniterre, nous avons lors de différents échanges, discussions et consultations internes recueillis un certain nombre de réflexions que nous aimerions rendre accessibles à nos membres et sympathisants pour nourrir le débat afin qu'il permette à notre mouvement d'encourager la transition plus que jamais nécessaire vers une agriculture paysanne valorisée et durable sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux.


vendredi, 28 mai 2021
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Au sein d'Uniterre, nous avons lors de différents échanges, discussions et consultations internes recueillis un certain nombre de réflexions que nous aimerions rendre accessibles à nos membres et sympathisants pour nourrir le débat afin qu'il permette à notre mouvement d'encourager la transition plus que jamais nécessaire vers une agriculture paysanne valorisée et durable sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux.

En tant qu’association syndicale qui représente tous.tes les paysan.ne.s, nous devons accepter les différents avis des un.es et des autres. Nous devons les entendre. Ce ne sont pas les divergences d’opinion qui déchirent Uniterre ou le monde paysan, mais plutôt l’incapacité de nous écouter, de prendre en compte des positions divergentes. Le débat est sain et essentiel pour assurer la force de notre organisation. Le but de cette newsletter est de créer les bases d’une culture du dialogue au sein d’Uniterre.

Nous, paysan.ne.s, que nous soyons en faveur ou non des initiatives, nous SOMMES des paysan.ne.s, qui aimons notre métier et cherchons le maintien de l’agriculture en Suisse. Les voies pour y arriver ne sont pas toutes les mêmes. Mais celles et ceux qui ne pensent pas comme nous, ne sont pas nos ennemis, car l’amour de la terre nous réunit. Si nous n'arrivons pas à discuter entre nous, ce sont les non paysans qui prendront les décisions à notre place !

Si Uniterre veut être une force de proposition crédible, elle doit arriver à mettre tout le monde autour de la table, elle doit trouver des propositions concrètes. Et sans oublier que les consommatrices et consommateurs doivent être nos alliés, il faut donc aussi les entendre et leur expliquer...

Uniterre a adopté le "Non" à l'initiative "Eau propre" et la liberté de vote sur l'initiative "Interdiction des pesticides de synthèse" (voir prise de position). Nous rejetons très fermement l'initiative "Eau propre" puisqu'elle donne de mauvaises réponses et solutions à des vrais problèmes et questions. Elle rate totalement ses objectifs, favorise les importations et se focalise exclusivement sur l'agriculture avec des instruments de pénalisation financiers inadéquats. Ce n'est pas un hasard si "Avenir Suisse", organe de propagande ultralibéral, soutient cette initiative.

Quant à l'initiative "Interdiction des pesticides de synthèse", elle se focalise sur cette une seule thématique, tout en intégrant cependant les autres utilisateurs au sein de la société ainsi que les importations. Elle soulève toutefois de nombreuses questions du point de vue syndical sur son application dans le contexte politique actuel et le cadre d'un gouvernement et d'une majorité parlementaire qui considèrent que l'agriculture suisse manque de compétitivité ; et qui rejette la négociation et la soumission des accords commerciaux à des critères de souveraineté alimentaire (priorité à un système alimentaire local, durable et démocratique).

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