Impossible de rater le rayon produits laitiers dans les supermarchés : lait, beurre, fromages, yaourts… il compte près de 4 000 références ! Un marché gigantesque évalué à 27 milliards d’euros par an en France. Et alors que les profits des géants du lait battent des records inégalés, le nombre d’éleveurs français sur la paille n’a jamais été aussi important. En 2016, 10 000 producteurs de lait auraient mis la clé sous la porte quand beaucoup d’autres croulent sous les dettes.
Pour ce premier numéro 2018 du magazine "Cash Investigation", Jean-Baptiste Renaud a enquêté sur Lactalis, le numéro un mondial du secteur aux méthodes très contestées. Un empire familial opaque dirigé par le très secret Emmanuel Besnier, 116e fortune mondiale et 8e fortune de France. Et "Cash" a découvert que l’herbe n’est pas beaucoup plus verte chez Sodiaal, numéro deux du secteur…
Patrons mutiques, comptes introuvables, éleveurs à bout
"Cash Investigation" dévoile ainsi les étranges pratiques de la grande coopérative française, maison mère de Yoplait et de Candia, créée par les éleveurs et pour les éleveurs français. Le groupe préfère en effet amasser un énorme trésor de guerre plutôt que redistribuer l’argent à ses 20 000 producteurs. Révélations également sur cette industrie du lait qui a fait miroiter aux paysans un avenir meilleur s’ils produisaient toujours plus en Nouvelle-Zélande.
Dans sa course effrénée au gigantisme, le principal concurrent de l’Europe met en péril l'environnement et l'économie du pays. Au terme d'un an d'enquête, Le magazine présenté par Elise Lucet a enquêté pendant un an dans le monde très fermé de l’industrie laitière avec ses patrons mutiques, ses comptes introuvables et ses éleveurs à bout. En fin d'émission, la journaliste ouvre le débat sur le plateau avec des spécialistes et acteurs de la filière.
Une enquête de Jean-Baptiste Renaud diffusée le mardi 16 janvier 2018 sur France 2.
Dans le cadre de sa stratégie de développement durable, ELSA (groupe industriel laitier de la MIGROS) a lancé en 2017 un projet de lait durable.
Depuis le départ, l’intention de la Migros était de créer un projet répondant à des critères de durabilité, sans cependant engendrer trop de modifications pour le gros des producteurs. Sachant que notre agriculture injecte davantage de calories en intrants et en énergie qu’elle en produit, il était à prévoir que le géant orange allait accoucher d’une souris. Mais non ! Sous l’aspect de la durabilité, c’est tout au plus un moustique minuscule qui a vu le jour.
Certes, avec des critères éthologiques, la pâture, la valorisation des fourrages de base, notamment indigènes, la promotion de la biodiversité, la limitation des concentrés et des antibiotiques, on est sur la bonne voie vers davantage de durabilité.
Mais ni la performance des vaches laitières de 8 ou 10 kg de lait par jour de vie, ni peut-être 2 à 3 cts supplémentaires par kg de lait ne garantiront la durabilité économique de la production laitière. Pour cela il est indispensable que le prix du lait payé au producteur couvre la totalité des frais de production qui, selon les calculs de la FAT, avoisinent un franc le kg.
S’agissant de la production laitière, il est évident que le bien-être de l’animal ait sa place dans le projet. Mais force est de constater que dans notre système mercantile mécanisé, robotisé et globalisé, le bien-être de l’animal est devenu absolument prépondérant, au détriment de l’aspect humain et de l’être humain, hélas !
Dans ce contexte, il faut une fois pour toutes rappeler aux ingénieurs et autres scientifiques (ainsi qu’aux fanatiques de la protection des animaux !) l’immense importance (souvent sous-estimée et négligée) qu’a le bien-être (aussi au niveau économique) du producteur pour le bien-être de l’animal ! Face à cette réalité du terrain, l’exigence que le bovin doit être inscrit à la BDTA avec un nom nous laisse perplexe!
Dans les Directives Lait Durable, on ne trouve pas un mot ni sur les intrants énergivores tels que carburants, engrais, phytosanitaires, ni sur le tassement de nos terres agricoles par des machines de plus en plus gigantesques.
Et les contrats d’achat visant 12 mensualités à quantité égale vont à l’encontre d’une production de lait plus durable…
Bref : La durabilité dans son ensemble du projet n’est même pas une durabilité M-Budget extra-light, et le projet tel que présenté doit être considéré et dénoncé comme une monstre tromperie pour la consommatrice et du consommateur.
Par contre, il faut bien reconnaître qu’il s’agit d’un superbe coup de marketing, laissant en passant au producteur quelques petites miettes.
Mais sachez :
Sans prix qui couvre les frais de production, il n’y a pas de durabilité !
La Commission lait d’Uniterre
Près de 25 000 signatures récoltées pour la pétition lait d’Uniterre!
Uniterre a déposé ce jour, mardi 27 mars 2018, auprès de la Chancellerie fédérale la pétition lait réclamant qu’1 franc par litre de lait soit payé aux producteur-trice-s de lait. Lancé le 23 novembre 2017, cette pétition a, en 4 mois, récolté 24 945 signatures. Un beau succès ! Cela montre que c’est un sujet qui touche les consommateur-trice-s, de plus en plus sensibles à la juste rémunération des paysans. En effet, les études de la FRC (Fédération Romande des Consommateurs) le montrent : les consommateurtrice-s sont prêts à payer plus cher le litre de lait s’ils sont assurés que la part supplémentaire revient aux producteurs.
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Lancement de la pétition lait d’Uniterre:
«Pour Fr.1-/ litre de lait payé aux producteur-trice-s de lait afin qu’ils puissent vivre dignement!»
Jeudi 23 novembre Journée de mobilisation à BerneLancement officiel de la pétition lait équitablesuivi d’un petit dessert maison dont Uniterre a le secret...petit dessert maison dont Uniterre a le secret...
Nous voici presque 10 ans après la grève du lait et qu’en est-il? Eh bien, malheureusement force est de constater que presque rien n’a bougé! Le prix du lait payé aux producteurs de lait d’industrie est toujours aussi honteusement bas! L’émission «Les coulisses de l’événement: Lait amer et révolte paysanne» diffusée sur la RTS1, le 25 octobre dernier, nous a montré à quel point la nécessité de se battre reste d’actualité depuis plusieurs décennies! – Emission à voir à tout prix si ce n’est pas déjà fait! – Comme cette réalité foudroyante mise en avant dans l’émission: alors que la grève du lait a permis une augmentation du prix du lait de 6cts, nous apprenions que 6 mois plus tard, ce même prix du lait a été à nouveau baissé de 9cts. Après tant d’efforts, comment est-ce possible?!? Eh bien, c’est possible quand, au sein de l’Interprofession du Lait, les producteur-trice-s de lait sont sous-représentés et ne font pas le poids face aux transformateurs et à la grande distribution; quand la Confédération estime que d’autres intérêts priment sur ceux des producteurs. Mais Mesdames et Messieurs les politiques, ces producteurs sont aussi des citoyens qui devraient être défendus au moins autant que l’industrie, la grande distribution, le libéralisme économique…
Une grande distribution qui se moque complètement des consommateurs à coup de publicités mensongères : lait équitable par-ci (Aldi), publicité trompeuse avec le slogan «Equitable envers les paysans» (Denner) par-là ... Puis, la petite dernière de COOP: une augmentation gracieuse de 3cts le litre de lait accordée au producteur pour, quelques semaines plus tard, augmenter de 5cts les produits laitiers en magasin, alors que COOP avait indiqué noir sur blanc dans son magazine «Coopération» ne pas prévoir de répercuter l’augmentation! A croire, qu’en ce moment, le mot d’ordre est au mensonge.
Que nous reste-t-il? Nous paysan-ne-s, nous consommatrices et consommateurs, nous citoyen-ne-s de ce pays, nous avons l’occasion de dire maintenant à nos transformateurs, distributeurs et politiques que c’en est assez de faire crever les paysans, de les voir s’éteindre un à un, jour après jour ; que nous ne voulons pas à l’avenir boire du lait ou déguster des produits laitiers importés de Pologne ou de je ne sais où ! Et nous ne parlons ici que du lait mais cette façon insensée de pratiquer le commerce se retrouve dans bien des secteurs.
Alors à Uniterre, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes et de lancer cette pétition lait, avec le texte explicatif que vous trouvez ci-après. C’est en la signant, en la diffusant auprès d’un maximum de personnes… que nous arriverons, toutes et tous ensemble, à gagner ce combat!
stand Uniterre pour signature pétition lait
à l'exposition des jeunes éleveurs de Bulle.
Venez nous aider à récolter des signatures!
plus d'infos sur Junior Bulle Expo
Uniterre a organisé ce jeudi 23 novembre une manifestation à la Waisenhausplatz à Bern, manifestation ayant 2 objectifs: lancer la pétition lait et protester contre l’insuffisance des contrats-laitiers.
1/ Lancement de la pétition lait
Uniterre lance officiellement aujourd'hui la pétition lait « Pour Fr.1-par litre de lait payé aux producteur-trice-s afin qu’ils puissent vivre dignement ! ».
La pétition sera remise courant mars 2018 à M. Johan Schneider-Amman, Ministre de l’agriculture, et à la Chancellerie fédérale. Nous exigeons que la loi sur l’Agriculture soit respectée, en particulier le point qui stipule que les paysan-ne-s doivent disposer d’un revenu comparable à la moyenne des revenus de leur région.
La pétition peut se signer soit en ligne : https://uniterre.ch/petitionLait soit par papier – version téléchargeable sur le même lien - ou nous pouvons vous en faire parvenir par courrier.
2/ Insuffisance des contrats-laitiers
Le Conseil Fédéral a enfin décidé d’accorder la force obligatoire de l’IP-Lait pour appliquer le règlement sur les contrats laitiers, à savoir que désormais « tout acheteur de lait est tenu d’annoncer à ses fournisseurs le vingtième jour du mois au plus tard les quantités et les prix de ses achats du mois suivant ». C’est un premier pas mais il n’est de loin pas suffisant. Une communication mensuelle sur les quantités et la valorisation du lait ne permet pas aux producteur-rice-s d’adapter leur production.
Cette action a été suivi d'une 2ème action symbolique : dans un magasin Denner où nous avons trouvé du lait vendu à moins d'Fr.1-le litre, nous sommes allés à la caisse avec les briques de lait et nous avons demandé à parler au gérant sur le prix payé au producteur. La gérante nous a indiqué comprendre nos revendications mais nous a aussi rappelé que malheureusement, à son niveau, elle ne pas faire grand chose et qu'il faut aller protester au niveau de la centrale à Zurich.
Revue de presse
https://www.24heures.ch/economie/Prix-du-lait-Unit...
https://www.rjb.ch/Place-publique/Prix-du-lait-CIC...
https://www.tdg.ch/economie/prix-lait-uniterre-lan...
http://www.agrihebdo.ch/news/detail.asp?Id=3904
https://bauernzeitung.ch/sda-archiv/2017/uniterre-lanciert-petition-fuer-fairen-milchpreis/
http://www.telebaern.tv/118-show-news/19572-episod...
RAS-LE-BOL d'être roulés dans la farine par nos politiques et nos acheteurs?
D’être les pantins de Coop, Denner et consorts? Ca suffit!
Jeudi 23 novembre Journée de mobilisation avec un 1er rdv à 10h à la Waisenhausplatz, à Berne
Lancement officiel de la pétition lait d'Uniterre «Pour Fr.1-/litre de lait payé aux producteur-trice-s de lait afin qu’ils puissent vivre dignement!», pétition qui sera remise au ministre de l’agriculture, Johann Schneider-Ammann et aux autorités fédérales pour qu’ils prennent enfin leurs responsabilités et fassent respecter les articles 5 et 37 de la loi sur l’Agriculture.
suivi d’un petit dessert maison dont Uniterre a le secret...
Pourquoi cette mobilisation?
- Parce que nous attendons toujours l’action du Conseil Fédéral sur l’application des contrats-laitiers comme stipulé dans la loi sur l’agriculture.
- Parce que rien ne bouge sur le prix du lait payé honteusement bas aux producteurs, et qu’en attendant les producteurs de lait continuent d’agoniser lentement…
- Parce que cela suffit d'être roulés dans la farine par nos politiques et nos acheteurs, d’être les pantins de Coop, Denner et consorts avec leurs publicités mensongères de produits «soi-disant» équitables…
Nous avons besoin de monde!
RAS-LE-BOL d'être roulés dans la farine par nos politiques et nos acheteurs?
D’être les pantins de Coop, Denner et consorts? Ca suffit!
Jeudi 23 novembre Journée de mobilisation avec un 1er rdv à 10h à la Waisenhausplatz, à Berne
Lancement officiel de la pétition lait d'Uniterre «Pour Fr.1-/litre de lait payé aux producteur-trice-s de lait afin qu’ils puissent vivre dignement!», pétition qui sera remise au ministre de l’agriculture, Johann Schneider-Ammann et aux autorités fédérales pour qu’ils prennent enfin leurs responsabilités et fassent respecter les articles 5 et 37 de la loi sur l’Agriculture.
suivi d’un petit dessert maison dont Uniterre a le secret...
Pourquoi cette mobilisation?
- Parce que nous attendons toujours l’action du Conseil Fédéral sur l’application des contrats-laitiers comme stipulé dans la loi sur l’agriculture.
- Parce que rien ne bouge sur le prix du lait payé honteusement bas aux producteurs, et qu’en attendant les producteurs de lait continuent d’agoniser lentement…
- Parce que cela suffit d'être roulés dans la farine par nos politiques et nos acheteurs, d’être les pantins de Coop, Denner et consorts avec leurs publicités mensongères de produits «soi-disant» équitables…
Nous avons besoin de monde!
article de Jean-Luc Wenger paru dans Le Courrier du 10 novembre 2017
Rencontre avec Fernand Cuche qui poursuit sa lutte pour une politique agricole durable.
«Nous ne
pouvons pas
régater sur
le prix du lait.
Un producteur
touche 50 cen-
times le litre
en Suisse,
alors que c’est
25 centimes
en France.
Nous ne
sommes pas
concurrentiels.»
Quelles solutions pour sortir du marasme ?
Intervenants :
Véronique Lefloc’h - présidente OPL (Organisation des Producteurs de Lait) de France
Stéphane Challandes, producteur de lait et membre du comité de Prolait
Contact : info@uniterre.ch
Radiocité - Le Grand Invité - 16 octobre 2017
"Augmentation du prix du lait de 5 centimes, le producteur va-t-il en bénéficier, un peu seulement..."
interview de Berthe Darras, secrétaire syndicale pour Uniterre.
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